2014-02-18
Grautag publie peu
(environ deux disques l’an) mais elle maintient un joli niveau de qualité.
Christian Vialard, avec l’aide de Fred Bigot, propose Neukalm, un projet de musique électronique qui s’inspire de l’école
allemande des années 70, tout en la modernisant. Des morceaux planants mais
rythmés, bien construits, qui transportent ailleurs en prenant soin de ne pas
nous perdre en chemin. Les claviers et l’orgue dominent, mais il y a aussi des
guitares et des boîtes à rythme. Une belle production. Et nettement plus
accessible que les précédentes parutions chez Grautag. Ça sort sur vinyle
double (mais je n’ai eu qu’un promo CDr, alors aucune idée de la présentation
physique).
Grautag publishes only about two records a year, but
it maintains a nice level of quality. Christian Vialard, with help from Fred
Bigot, delivers Neukalm, a project of electronic music that draws
inspiration from the German School of the ‘70s while modernizing it. Trippy
tracks loosely anchored in rhythm, well designed. The music takes us elsewhere
but makes sure we don’t get lost along the way. Keyboards and organ dominate,
but there’s also a lot of guitar work and drum machines. A fine production, and
much more accessible than Grautag’s previous releases. This is coming out as a
double LP (but I reviewed it from a promo CDR, so I can’t comment on the actual
vinyl).
T’ien Lai est un duo
polonais constitué de Lukasz Jedrzeijczak et Kuba Ziotek. Ils font dans
l’improvisation bruitiste, en couvrant un spectre assez large. Ainsi “Serca
miast zatrzymuja sie” nous balance une empilade de radios par la tête, tandis
que “Tzimtzum III” développe un bourdon ambiant délicat. Entre les deux, un
univers de boucles, d’effets, de sursauts anticonformistes. Solide, varié, très
évocateur par moments. Une belle découverte.
[Ci-dessous: un extrait de “Gloria”.]
T’ien Lai is a Polish duo consisting of Lukasz
Jedrzeijczak and Kuba Ziotek. They make noise-based improvisations that cover a
rather wide spectrum. For instance, “Serca miast zatrzymuja sie” throws a pile
of radio signals at us, while “Tzimtzum III” develops a delicate, ambient
drone. Between these extremes, there a whole universe of loops, effects, and
anticonformist shifts. Strong, varied, evocative at times. A fine discovery. [Below: An edit of “Gloria.”]
Tout comme l’excellent
Koursk paru l’an dernier, Érick
D’Orion a décidé de publier Durch Leiden,
Freude à compte d’auteur, uniquement sous forme virtuelle. Il s’agit d’un
album de 33 minutes dont les pièces ont été construites à partir des enregistrements
des symphonies de Beethoven par Herbert von Karajan. De Beethoven, il reste peu
de chose – un ou deux accords ici et là. Cela dit, outre la très agressante
“Variation très opportuniste (pour eriKm), cet album est étonnamment “ambiant”.
Pourtant, D’Orion semble y appliquer les mêmes techniques de transformation et
de collage sonore à la base de ses travaux bruitistes. Pour qui connaît ses
autres opus, il s’en dégage quelque chose de presque aliénant. Pour les autres,
c’est probablement un bon point de contact. Le “Concerto aléatoire” est
particulièrement représentatif de ce “malaise” que j’ai ressenti – un malaise
stimulant, dois-je ajouter.
Érick D’Orion has decided to release Durch Leiden, Freude the same way he did with last year’s excellent Koursk: by himself, as a digital album. This is a
33-minute album whose tracks were built using Herbert von Karajan’s recordings
of Beethoven’s symphonies. Of Beethoven, very little remains – except for a
chord here and there. And, with the exception of the ultra-aggressive
“Variation très opportuniste (pour eriKm), this album is surprisingly
“ambient”. Yet, D’Orion seems to be using the same sound collage and
transformation techniques he applies to his noisier works. For someone who
knows his other opuses, there’s something almost alienating emanating from this
record. For the others, this one probably makes a good entry point. The track
“Concerto aléatoire” is particularly representative of the malaise I’m feeling
– a stimulating malaise I might add.
JOJO HIROSHIGE, PAAL NILSSEN-LOVE, PIKA & LASSE MARHAUG / Osaka
Fortune (Premier Sang - merci à/thanks to Dense Promotion)
Rencontre en 2011
entre, d’un côté, le guitariste de Hijokaidan (Hiroshige) et le batteur
d’Afrirampo (Pika) et, de l’autre, l’électroniciste de Jazzkammer (Marhaug) et
le batteur de The Thing (Nilssen-Love). Deux noisicians (Hiroshige et Marhaug),
deux batteurs, tout un foutoir! L’album, un vinyle, propose 15 minutes par
côté, et chaque côté commence et se termine sec. Les batteries prennent une
pause à l’occasion, question de laisser les tortures guitaristes de Jojo en
évidence. Qualité sonore moyenne, et ce genre de découpage m’énerve, mais
l’énergie est là.
A 2011 meeting between, on one hand, Hijokaidan’s
guitarist (Hiroshige) and Afrirampo’s drummer (Pika) and, on the other hand,
Jazzkammer’s electronicist (Marhaug) and The Thing’s drummer (Nilssen-Love).
Two noisicians (Hiroshige and Marhaug), two drummers, total mayhem! This LP
delivers 15 minutes per side, and each side begins and ends abruptly. The
drummers take a rest here and there to let Jojo’s guitar torturing shine.
Average sound quality for a noise release, and I find this kind of editing
grating, but the energy’s there.