Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2010-02-12

2010-02-12: Five Rooms, Nous perçons les oreilles, Schick/Tétreault, Makoto Kawabata, Quantum, Terraex

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-12


FIVE ROOMS / No Room for Doubt (Amirani Records)

Un très beau disque d’improvisation libre paru chez l’italienne Amirani. Five Rooms est un quitette formé des Italiens Gianni Mimmo (saxo soprano), Angelo Contini (trombone) et Andrea Serrapigli (violoncelle), plus le vocaliste belge Jean-Michel Van Schouwburg et le guitariste britannique John Russell (ces deux derniers travaillent ensemble depuis quelque temps déjà). Dix-sept courtes improvisations enregistrées en studio en février 2008, solide connivence entre les musiciens, paysages sonores changeants et riches, interactions minutieuses, souvent douces, sans tomber dans le microscopique - de l’excellente improvisation libre à l’européenne. Et Schouwburg est un vocaliste digne d’un peu plus d’attention, dans la veine de Phil Minton et de Joane Hétu.

A very fine record of free improvisation released by the Italian label Amirani. Five Rooms is a quartet consisting of Italians Gianni Mimmo (soprano sax), Angelo Contini (trombone) and Andrea Serrapigli (cello), plus Belgian vocalist Jean-Michel Van Schouwburg and UK guitarist John Russell (the latter two have been working together for a while). Seventeen short improvisations captured in studio in February 2008. Strong listening between the musicians, changing and rich soundscapes, minute, often quiet interactions that never reach the microsound level though. Excellent European free improvisation. And Schouwburg deserves more attention as a vocalist.


NOUS PERÇONS LES OREILLES / Shaman (Ambiances Magnétiques)

Parlant de Joane, la voici avec son inséparable Jean Derome, dans un nouveau disque de leur duo Nous perçons les oreilles (le dernier remonte à... quand au juste... [farfouille dans sa discothèque]... 2002!?! Ils étaient dus! Sur la forme, Shaman est plus près du premier disque (éponyme) que de La vie, c’est simple - autrement dit, pas de chansons cette fois-ci, que des improvisations courtes (douze, entre une et six minutes). Sur le fond, Shaman est AUSSI différent des deux autres disques que La vie, c’est simple pouvait l’être du premier, signe que ce duo continue d’évoluer dans le temps. La musique est sérieuse, intense (ce qui ne veut pas dire “bruyante”), bruitiste (je me répète, mais ce qui ne veut pas dire “bruyante”), émotive, atavistique en ceci qu’elle remonte à une forme d’expression ritualistique mais arythmique et amélodique. Très impressionnant à la première écoute, et j’ai hâte de lui donner une seconde écoute plus attentive. [Ci-dessous: ce lien ouvrira le lecteur du site actuellecd.com pour vous faire entendre un extrait de l’album.]

Speaking of experimental vocalists, here is Joane Hétu and her inseparable partner (in music and life) Jean Derome, with a new CD by their duo Nous perçons les oreilles – the last one goes back to… wait a minute… [seeps through his music library]… 2002!?! Well, it was about time! On the surfce, Shaman is closer to their first (eponymous) album than to La vie, c’est simple – in other words, no songs this time around, only short improvisations (twelve of them, between one and six minutes in duration). Listening deeper though, Shaman is JUST AS different from the first two records as La vie, c’est simple was different from the first record, which goes to show how the duo keeps on evolving with time. The music is serious, intense (which doesn’t mean “noisy”), noisy (I know, I know, but “noisy” as in noise-based, not as in “a loud racket”), emotional, and atavistic since it arches back to a ritualistic yet a-rhythmic and a-melodic form of expression. Very impressive on first listen, and I’m looking forward to listen to it more attentively soon. [Below: This link will open the media player on actuellecd.com so you can listen to a clip from the album.]

http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_am_200&prog=5173


IGNAZ SCHICK & MARTIN TÉTREAULT / Live 33 • 45 • 78 (Ambiances Magnétiques)

Enregistré en Europe en 2006, enfin paru sur disque, voici la première (?) collaboration entre deux platinistes, le montréalais Martin Tétreault et le berlinois Ignaz Schick (du trio Perlonex, qui sera au FIMAV 2010 avec Charlemagne Palestine). Soixante minutes d’improvisations texturales sur tourne-disque, objets et surfaces. On a choisi d’isoler les participants chacun dans son canal stéréo - bonne idée, ça permet d’étudier facilement les points de convergence et de divergence entre leurs approches. Pour ceux qui se le demandent, Live 33 • 45 • 78 est tout aussi bruitiste mais beaucoup moins bruyant que les dernières collaborations entre Tétreault et Otomo Yoshihide. Musique abstraite, exigeante, mais porteuse à première vue. Notez que Schick sera à Montréal en mars.

Recorded in Europe in 2006, and finally out on Ambiances Magnétiques, this is the first (?) collaboration between two turntablists, Montrealer Martin Tétreault and Berliner Ignaz Schick (of Perlonex, who will be performing with Charlemagne Palestine at FIMAV 2010). Sixty minutes of textural improvisations on turntables, objects, and surfaces. Each participant is tucked in his own stereo channel, which makes it easier to identify their similarities and distinctive traits. And for those wondering, Live 33 • 45 • 78 is just as noise-based but a lot less noisy than Tétreault’s recent collaborations with Otomo Yoshihide. Abstract, demanding music, but it carries just fine. Note that Schick will be in Montreal in March.


MAKOTO KAWABATA / Inui.3 (VHF)

Troisième album de la série solo Inui du grand gourou d’Acid Mothers Temple. Contrairement aux deux premiers, celui-ci n’adopte pas le format vinyle et propose trois pièces, deux de 12 minutes et une de 47 minutes. Ce sont toutes de douces pièces méditatives à base de guitares diverses, certaines étant “ethniques”. Le plus réussi des trois, malgré la longueur un peu inutile de “Fuku”.

The third album in Acid Mothers Temple’s guru’s Inui series of solo releases. Unlike the first two, this one is not vinyl-sized and featured three tracks, two of 12 minutes and one of 47 minutes. They are all quiet and meditative pieces featuring various guitars, most of the “ethnic” variety. This is the pick of the series, despite the overblown length of “Fuku”.


QUANTUM / Les Temps oubliés (Musea)

À la lumière de ce premier album paru en novembre 2009, Quantum est un groupe français de rock néo-progressif, le terme “français” ayant ici autant de poids que celui de “néo-progressif”. C’est à dire qu’on y entend autant d’Ange et de Mona Lisa que de Marillion et d’IQ. En fait, de ces quatre groupes, on entend trop. Les influences sont vraiment trop évidentes. Le chanteur Jean-Marc Tesorio adopte l’expression ultra-théâtrale de Christian Decamps, tout en tentant d’imiter les louvoiements de Fish. Malheureusement, il n’a ni le bagou de l’un, ni le charisme de l’autre. L’écriture musicale se tolère bien, mais manque totalement de personnalité. Cela dit, si vous aimez Script of a Jester’s Tear et que la voix ne vous embête pas trop, allez-y. Personnellement, je ne suis pas impressionné.

Judging from this debut album released in November 2009, Quantum is a French neo-prog band, the word “French” weighing as much as the phrase “neo-prog” in this case, i.e. you’ll here just as much Ange and Mona Lisa as Marillion or IQ in the music. And you’ll here a LOT of those four bands, too much of them. Quantum wear their influences all over their t-shirts, if you know what I mean. Singe Jean-Marc Tesorio has adopted the ultra-theatrical delivery of Christian Decamps but tries to imitate Fish’s tone. Sadly, he doesn’t have the demeanor of the former nor the charisma of the latter. The music is well-written but it totally lacks personality. That said, if you like Script of a Jester’s Tear and you don’t put a lot of importance on vocals, go ahead. Personally, I am not impressed.


TERRAEX / Somnia (Musea Parallèle)

Beaucoup plus sympathique et intéressant est la formation norvégienne Terraex, dont le premier album, Somnia, s’inscrit dans un courant rock progressif beaucoup plus moderne, avec une influence du prog métal et du rock alternatif. Le groupe est dirigé par le guitariste-claviériste Carlos Sanchez (oui, j’ai dit norvégien), mais dominé par la chanteuse Maria Toresen, dont la voix me fait beaucoup penser à Sue Element: belle, envoûtante, légèrement rebelle. La musique de Terraex est relativement simple et se fonde sur une approche fortement mélodique, mais c’est diantrement bien tourné. Pourquoi faire complexe pour rien? Un très bon premier disque par un groupe qui a su se doter d’un son, d’une identité.

A lot more enjoyable and interesting is Norwegian band Terraex, whose debut release Somnia falls in a more modern form of progressive rock, with influences from prog metal and alt rock. The band is led by guitarist/keyboardist Carlos Sanchez (yes, they’re from Norway) but dominated by singer Maria Toresen, whose voice strongly reminds me of Sue Element: clear, bewitching, with a slightly rebel tone. Terraex’s music is relatively simple and based on melody, and very well done so. Why go the complex way for nothing? This is a very good first album by a band who has succeeded to find its own sound and identity.

2010-02-11

2010-02-11: Abrams/Mitchell, Crothers/Bisio, Janina Angel Bath, Invisible Opera Company of Tibet, The Fiery Furnaces

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-11

MUHAL RICHARD ABRAMS & ROSCOE MITCHELL / Spectrum (Mutable Music)

Spectrum n’est pas tout à fait ce à quoi vous vous attendez en lisant l’intitulé. Ce disque se décompose en trois temps: d’abord un duo de 12 minutes entre ces deux grands du jazz actuel américain. Improvisation ou composition? Pas clair, mais je penche pour la première option. Ensuite, une composition de 17 minutes de Roscoe Mitchell sur un poème de Joseph Jarman, “Non-Cognitive Aspects of the City”, pour baryton (Thomas Buckner) et orchestre (le Janáček Philarmonic dirigé par Petr Kotik). Enfin, une composition de Muhal Richard Abrams de 17 minutes, “Mergertone”, pour orchestre (le même). Le duo est tout bonnement superbe. La composition de Mitchell est solide, quoi qu’elle sous-utilise les capacités de Buckner (un chanteur d’opéra aux techniques TRÈS étendues). Celle d’Abrams est très touffue au point de me paraître inutilement encombrée. Après une écoute, je suis ambivalant.

Spectrum is not quite you might expect simply from the title line. This CD is broken down into three parts: first a 12-minute duo between these two American free jazz giants. Improvised or composed? Not clear, though I’d vote for the first option. Then, a 17-minute composition by Roscoe Mitchell on a poem by Joseph Harman, “Non-Cognitive Aspects of the City,” for baritone voice and orchestra (the Janáček Philarmonic conducted by Petr Kotik). Finally, a 17-minute composition, “Mergertone,” by Muhal Richard Abrams for orchestra (the same one). The duet is simplt splendid. Mitchell’s composition is a strong one, although it doesn’t make full use of Buckner’s talent (he’s an opera singer with VERY extended techniques). Abrams’ piece is very busy and, to my ears, unnecessarily cluttered. After one listen, I’m uncertain.

CONNIE CROTHERS & MICHAEL BISIO / Session at 475 Kent (Mutable Music)

La simplicité même: une session d’improvisation entre amis, enregistrée dans l’intimité du loft de la pianiste Connie Crothers. Quatre improvisations tirées d’une session beaucoup plus longue, la crème de cette rencontre avec le bassiste Michael Bisio. J’aime beaucoup Bisio: il a un son léger et bourdonnant, jazzé mais pas ultra-rythmique ou appuyé comme celui de William Parker ou de Joe Fonda. C’est le match parfait avec le style volubile de Crothers, très ancré dans la tradition jazz même s’il s’en éloigne beaucoup - en fait, j’entends beaucoup d’Oliver Jones dans son jeu, même si Jones n’a JAMAIS joué aussi “free”.

Simplicity itself: an improvisation session between two friends, recorded in the intimacy of pianist Connie Crothers’ loft. Four improvisations out of a much longer session, the cream of this meeting with bassist Michael Bisio. I really like Bisio: his tone is light and drony, jazzy but far away from the ultra-rhythmical style of William Parker or Joe Fonda. And he’s a perfect match for Crothers’ talkative playing rooted in the jazz tradition yet straying far away from it – truth is, I hear a lot of Oliver Jones in her playing, even though Jones NEVER played that free.

JANINA ANGEL BATH / Gypsy Woman (Prophase Music)

Sur ce disque, Janina Angel Bath est essentiellement seule à chanter et à jouer de nombreux instruments (claviers, guitares, percussions diverses, tamboura, bansuri, flûtes, etc.). Elle propose 12 courtes pièces méditatives et intimistes, inspirées à la fois par la musique indienne et la folk psychédélique. Très jolie voix alto, arrangements planants, le tout s’écoute sans effort, sans réelle surprise non plus, mais ça transporte agréablement et sans flancher en route. Un beau voyage.

On this record, Janina Angel Bath is basically on her own, singing and playing several instruments (keyboards, guitars, various percussion, tamboura, bansuri, flutes, etc.). She offers 12 short meditative pieces inspired by both Indian music and psychedelic folk. Very nice alto voice, trippy arrangements, no real surprises, but the music carries you nicely and flawlessly. A fine journey.

INVISIBLE OPERA COMPANY OF TIBET (TROPICAL VERSION BRAZIL) / Glissando Spirit Live: Britannia Cafe - 18th August 1994 (Voiceprint Brazil)

Lorsqu’il m’a fait parvenir quelques disques de son groupe Violeta de Outono, le guitariste Fabio Golfetti a ajouté au lot ce disque en concert, dont je ne connais pas la date de parution. Cet Invisible Opera Company est en quelque sorte un sous-projet de Violeta de Outono. Comme les autres IOC du monde, Invisible Opera Company of Tibet (Tropical Version Brazil) est un groupe qui s’est formé pour accompagner Daevid Allen (de Gong) le temps d’une tournée et qui a poursuivi par la suite. Le groupe utilise le répertoire d’Allen (Gong et solo) comme des blocs ou des tremplins pour leurs propres compositions. Aucun classique n’est réellement joué mais, à la manière du maître, on reconnaît ici et là des thèmes et des manières de faire. Et c’est de l’excellent space rock Gongesque, format trio. TRÈS agréable.

When he sent me a few records by his band Violeta de Outono, guitarist Fabio Golfetti included this live album, the release year of which I have no idea. This Invisible Opera Company could almost be defined as a VdO side project. Like other IOCs around the world, Invisible Opera Company of Tibet (Tropical Version Brazil) is a group originally formed to back Gong leader Daevid Allen on a tour. The band has carried on, and it uses Allen’s repertoire (with Gong and solo) like building blocks or springboards for their own pieces. No classic track is actually performed, but you’ll recognize a theme here and a sound there, just like the master himself keeps doing to this day. And it’s some excellent Gongesque space rock to boot. HIGHLY enjoyable.

THE FIERY FURNACES / I’m Going Away (Thrill Jockey)

Surprise et étonnement: le plus récent disque des Fiery Furnaces est... pop! Très pop! Trop pop... C’est amusant, c’est plein de jolies mélodies rebondissantes, mais où est passée la complexité? La folie dans les arrangements? L’éclatement surréaliste? Attention, I’m Going Away n’est pas mauvais, mais il sonne tellement plus... comme bien d’autres groupes indie pop! Je suis déçu.

Surprised and stunned: this, the latest album by The Fiery Furnaces, is… pop! Quite pop! Too pop… It’s fun and full of bouncy melodies, where is the complexity? Where are the crazy arrangements? And the surrealistic partying? Now, I’m not saying I’m Going Away is a bad record, but it sounds so much more…like any other indie pop band! I’m disappointed.

2010-02-10: Kammerflimmer Kollektief, Zelienople, Plastic Crimewave Sound

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-10


KAMMERFLIMMER KOLLEKTIEF / Wildling (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)

Les choses changent dans le camp du Kammerflimmer Kollektief, à commencer par le fait qu’on ne peut plus vraiment parler de collectif. Il s’agit maintenant d’un groupe, un trio formé de Thomas Weber, Heike Aumüller et Johannes Frisch, tous multi-instrumentistes. Je n’ai jamais été un grand fan de Kammerflimmer, mais j’aime bien Absencen, et Hysteria avait de solides moments. Par contre, Im Erwachten Garten (collaboration avec Dietmar Dath) m’a laissé froid. Windling revient au mélodisme des débuts, mais en évacuant l’élément post-rock/grandiose qui y était associé alors. Il reste donc une électro-pop ambiante, un peu tordue, un peu krautrock. Son signe distinctif est la voix d’Aumüller, qui chante doucement, presque distraitement, dans un anglais volontairement approximatif. Une musique fragile mais assumée, qui tisse une ambiance de méditation troublée. Une deuxième écoute s’impose pour tirer mes impressions au clair. [Ci-dessous: Vous trouverez deux extraits de l’album dans le lecteur de cette page.]

Things have changed in Kammerflimmer Kollektief’s camp, starting with the fact there’s no actual collective anymore. They have become a group, a trio consisting of Thomas Weber, Heike Aumüller and Johannes Frisch, all multi-instrumentalists. I never took a big shine to Kammerflimmer, although I do enjoy Absencen, and Hysteria had its moments. However, Im Erwachten Garten (their collaboration with Dietmar Dath) leaves me cold. Windling comes back to the melodicism of the early days, minus the post-rock/pompous element that came with it. What’s left is ambient electro-pop, a bit askew, a bit krautrock-sounding. Its most distinctive trait is Aumüller’s quiet singing - she sounds almost distracted and sings in a purposefully approximate English. Fragile though well-assumed music that weaves a mood of troubled meditation. I must give this one a second listen, if only to set my impressions straight. [Below: The media player on this page features two tracks from the album.]

http://www.kammerflimmer.com/wildling/


ZELIENOPLE / Give It Up (Type Records)

J’avais bien aimé His/Hers (2007), mais ce nouveau Zelienople (paru à la fin de l’an dernier) est du bonbon! Oui! Moins glauque et torturé, presque positif (“All Planned”). Les chansons sont plus courtes, ce sont effectivement des chansons, mais le groupe demeure fidèle à lui-même, soit des pièces fondées sur une guitare ambiante, des résonances caverneuses, une voix qui sussure plus qu’elle chante, sur un ton désillusionné. Give It Up n’est pas un disque pour faire la fête, c’est clair, mais ce n’est pas un énorme downer non plus. Et ces huit chansons renferment beaucoup de beauté insoupçonnée.

I really liked His/Hers (2007), but this new Zelienople CD (released late last year) is pure ear candy! Less gloomy and tortured, almost positive-sounding (“All Planned”). Songs are shorter, and actual songs, but the band remains true to itself, i.e. tracks bases on ambient noise guitars and hollow resonances, a lead vocal that whispers more than it sings, in a disillusioned way. Give It Up is no record to party to, of course, but it’s not such a huge downer either. And those eight songs hold a lot of unsuspected beauty.


PLASTIC CRIMEWAVE SOUND / Plastic Crimewave Sound (Prophase Music)

Enregistré en 2007, paru en 2008 sur CD chez Prophase Music, ce disque n’est pas le premier de Plastic Crimewave Sound (malgré son titre éponyme), mais c’est bel et bien mon premier contact avec ce groupe psychédélique de Chicago. Sur ce disque, Plastic Crimewave Sound se présente comme un quatuor de rock garage psychédélique très sale, un genre d’Acid Mothers Temple où les chuchotements spaciaux de Cotton Casino sont remplacés par le chant très monocorde de Plastic Crimewave (c’est le nom du chanteur-guitariste, il me fait penser à Dave Brock [Hawkwind] en moins expressif). “(I Am) Planet Crushing” a un côté Hawkwind intéressant, mais il y aussi beaucoup de bruit pour peu de choses sur ce disque. Et alors que leur disque précédent, No Wonder Land, a commencé à jouer pendant que j’écris ces lignes, il est clair que je vais le préférer à celui-ci...

Recorded in 2007, released on CD in 2008 by Prophase Music, this record is not Plastic Crimewave Sound’s first (despite what the eponymous title might lead you to believe), but it is my first contact with this Chicago-brewed psychedelic outfit. On this record, PCS feature as a very dirty-sounding psych garage rock quartet, kind of like Acid Mothers Temple minus Cotton Casino’s space whispers, here replaced by the flatlined singing of Plastic Crimewave (that’s the leader’s name - he reminds me of a less expressive Dave Brock [of Hawkwind]). “(I Am) Planet Crushing” has a nice Hawkwind zing to it, but there also much a-noise about little on this record. And now that their previous release No Wonder Land has started playing as I am typiing this, it appears clear that I’ll prefer that one over this one…


PLASTIC CRIMEWAVE SOUND / No Wonder Land (Prophase Music)

Bon, No Wonder Land est de loin supérieur - à mes oreilles - au disque éponyme de Plastic Crimewave Sound. Celui-ci est d’abord paru sous forme de vinyle double chez Eclipse Records, avant d’être repris sur CD par Prophase Music en 2007. Il s’agit donc d’un long et solide album de rock psychédélique expérimental, moins “down-and-dirty” que l’éponyme, plus “space rock”, avec une forte touche de “new weird america”, autant dans le mélange musical que dans les invités qui participent: entre autres, Devendra Banhart et Tara Burke récitent des textes, alors que Josephine Foster et les filles de Spires That in the Sunset Rise jouent sur une pièce chacune. On pourrait presque qualifier ce disque de croisement entre Acid Mothers Temple (période Electric Heavyland) et Jackie-O Motherfucker. Bon, puissant, varié.

Indeed, No Wonder Land is far superior – in my opinion – to Plastic Crimewave Sound’s eponymous CD. This one first came out as a double LP on Eclipse Records before being reissued on a single CD by Prophase Music in 2007. This is a long and strong album of experimental psychedelic rock, less down and dirty than the eponymous album, more in a space rock vein, with a touch of “new weird America” thrown in, as much in the music mix as in the guest list: among others, Devedra Banhart and Tara Burke are reciting texts, while Josephine Foster and the girls from Spires That in the Sunset Rise perform on one track each. You could also describe this record as a cross between Acid Mothers Temple (Electric Heavyland era) and Kacie-O Motherfucker. Good, powerful, diverse. I dig.

2010-02-09

Délire actuel, 2010-02-09

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 9 février 2010
Show aired on 9 February 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Rock: du complexe au brutal: Un voyage de deux heures à travers des nouveautés liées au rock, du rock progressif d'avant-garde à l'écriture serrée, jusqu'au rock psychédélique improvisé et au bruitisme.
Rock, from Complexity to Brutality: A two-hour journey through new releases ranging from tightly-written avant-prog to loose, improvised psychedelic rock and even some noise music.

UNIVERS ZERO / Warrior (12:10) - Clivages (Cuneiform)
MIRIODOR / Cheval fou (5:03) - Live 89 (ProgQuébec)

BLAST 4TET / Swerves (4:15) - Sift (ReR Megacorp)
BROWN VS. BROWN / Sirens All Around Us (7:14) - Odds and Unevens (Cuneiform)

MITCH & IGOR KRUTOGOLOV & MITCH / Cockroach Races (3:37) - Love for Three Cockroaches (Auris Media)
TATSUYA YOSHIDA w/ ASSIF TSAHAR & IGOR KRUTOGOLOV / Improvisation I (4:35) - Live in the Head (Auris Media)
ETRON FOU LELOUBLAN / Gifle Hubert (4:45) - Face aux éléments déchaînés (Gazul/Musea)
FRED FRITH / Affront national (3:26) + Dead Sea (4:06) - Impur II (Fred Records/ReR Megacorp)

KOHOUTEK / Lossless (21:28) - Lossless Loss (Prophase Music)
R. STEVIE MOORE / California Rhythm (3:42) - Phonography (ReR Megacorp)

THE EX / White Liberals (5:44) - 30 (Ex Records)
MICHEL F. CÔTÉ & A_DONTIGNY / Ritmi di Oggetti (4:34) - La Notte Fa (&records)
MICHEL F. CÔTÉ & ISAIAH CECCARELLI / Nous, les troglodytes (2:57) - Vulgarités (Ambiances Magnétiques)

APERIODIC / Air Below Mountains (5:50) - Air Below Mountains b/w Louder [7"] (Generate Records)


Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

MITCH & IGOR KRUTOGOLOV & MITCH
La même chanson en concert.
The same song performed live.

Délire musical, 2010-02-09

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 9 février 2010
Broadcast Date: 9 février 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: TABULA SMARAGDINA / My Electric Cat - A szavakon túl (Musea Parallèle)

BLKTOP PROJECT / Keep on Pushin' (3:41) - Lane Change (Galaxia)
*SCHIBBINZ / Livin' Free (1:23) - Livin' Free (Guerssen)
*UMBERTO ECHO & DUB INC. / Métissage Dub (4:59) - Dub the World (Echo Beach)

AMNESIAC QUARTET / Sail to the Moon (7:09) - Tribute to Radiohead (Great Winds/Musea)
CALEXICO / Paper Route (2:00) - Spoke (Quarterstick)
THE BLACK HEART PROCESSION / Heaven and Hell (4:28) - Six (Temporary Residence)

THE DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA / Visper Aiyo (7:02) - Ampulla Magnifying (ind.)
INDISCIPLINE / Mektub (5:05) - Vixit (Orange Record)

JERRY LEAKE / Cubist (5:52) - Cubist (Rhombus Publishing)


merci à/thanks to:
*Forced Exposure


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BLKTOP PROJECT
Vidéo officielle pour "Pedro's Fever", autre chanson de ce groupe.
Official video for another song by Blktop Project, "Pedro's Fever".


AMNESIAC QUARTET
"A Wolf at the Door" en concert.
"A Wolf at the Door" performed live.


2010-02-08

2010-02-08: Peter Hammill, Yannis Kyriakides, Slow Six, The Electric Asylum 4, Psych Bites 1

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-08


PETER HAMMILL / In the Passionskirche: Berlin MCMXCII (Voiceprint)

J’ai regardé le programme principal de ce DVD vendredi, mais j’attendais de regarder aussi l’entrevue incluse en extra pour en parler. Ce vidéo-concert de 1992 circule depuis longtemps, mais il est réédité ici sur DVD (officiellement) pour la première fois. Le format: Il s’agit d’un concert tourné pour la télévision, un montage de 90 minutes de chansons (présentées dans le désordre, en une alternance inhabituelle piano, guitare, piano, guitare) entrecoupées d’extraits d’entrevue de l’époque. Certains effets vidéos (début et fin des chansons) sont pénibles, mais non intrusifs. Pour le reste, c’est plutôt bien filmé. Le concert: Berlin, 11 avril 1992, en pleine tournée solo pour le disque Fireships, la même tournée dont est tiré le disque double en concert Typical. Et, en bonne partie, les chansons présentées ici se retrouvent (dans des versions différentes) sur Typical, sauf une, et c’est là tout l’intérêt de la chose: “Usher’s Suite”, un pot-pourri de 20 minutes de chansons tirées de l’opéra The Fall of the House of Usher (version fabuleuse de “The Lady Sleeps”), seul enregistrement en concert officiel de cette suite - et seul extrait d’Usher officiellement disponible en ce moment (l’album lui-même est épuisé). Autrement, trois chansons de Fireships et de merveilleux classiques, dont “Patient”, “Traintime”, “My Room” et “Modern” (dont il manque le premier couplet, allez savoir pourquoi). Et Hammill qui se donne tout entier, dans chaque chanson, C’est le seul document vidéo officiel de Hammill solo disponible sur le marché en ce moment. Et il fait bien l’affaire. Voiceprint a ajouté une entrevue récente de 12 minutes à propos de ce concert et de l’acte de se produire en solo - intéressant. Notez que Voiceprint publie aussi une version CD de ce concert (sans les extraits d’entrevue, j’espère) qui, lui, pourrait s’avérer redondant par rapport à Typical (outre “Usher’s Suite”), quoi que, avec Hammill, chaque performance est unique, même au cours de la même tournée. [Ci-dessous: “Given Time”, extrait officiel du DVD.]

I watched this DVD’s main program last Friday night, but I wanted to watch the bonus interview too before I reported on it. This concert video from 1992 has been in circulation for a long time, but this is the first time it is made officially available on DVD. The format: This is a shot-for-TV concert, a 90-minute montage of songs (the set list has been shifted around to form an unusual guitar-piano-guitar-piano sequence) interspersed with bits of an interview. Some of the video effects (at the start and end of the songs) are terrible, but at least they are non-intrusive. The rest is rather well shot. The concert: Berlin, 11 April 1992, during Hammill’s solo tour supporting the Fireships album, the same tour that yielded the 2-CD live album Typical. And the songs presented here are also featured on Typical (from different nights), except for one, and that’s where the interest of this set resides: “Usher’s Suite,” a 20-minute medley of songs from Hammill’s opera The Fall of the House of Usher. This is the only officially-available live recording of material from that album, and the only material from that album PERIOD currently in print (the album itself has been unavailable for a while). Otherwise, there is three songs from Fireships and sure-fire classics such as “Patient,” “Traintime,” “My Room,” and “Modern” (missing the first verse, go figure why). And Hammill is giving everything he’s got, inhabiting every song like only he knows how. This is the only official live full-length video of Hammill in solo mode available on the market at this time, and as such it does a very fine job, so don’t pass it up. Voiceprint has added as an extra a new 12-minute interview where Hammill discusses this particular concert and the act of performing solo - interesting. Note that Voiceprint is also releasing a CD version of this concert (minus the interview bits, I hope) - that may feel redundant if you already have Typical (except for “Usher’s Suite”), although, with Hammill, each performance is unique, even on the same tour. [Below: “Given Time”, official DVD trailer.]


YANNIS KYRIAKIDES / Antichamber (Unsounds)

Je suis avec attention la carrière du compositeur chypriote Yannis Kyriakides depuis la parution d’A ConSPIracy Cantata en 1999. Il a une manière bien à lui de mélanger électroniques et instrumentistes acoustiques. Antichamber est un disque double réunissant diverses compositions de moyenne durée (12 à 23 minutes - les autres disques de Kyriakides présentent des œuvres beaucoup plus longues). Le titre se lit de deux façons: il s’agit effectivement d’une antichambre à l’œuvre de Kyriakides, un premier contact. Mais il s’agit aussi d’anti-musique de chambre, de par l’inclusion constante d’instruments électriques (tourne-disque, iPod, ordinateur) ou de bandes. La musique de Kyriakides est conceptuelle, texturale, parfois ambiante, toujours intelligente. “PNEuma” pour basson, piano et ordinateur (qui traite les sons mécaniques des deux instruments [clés, pédales] pour les faire sonner comme un respirateur artificiel) et “Telegraphic” (où des clés télégraphiques servent d’interrupteurs pour mixer les parties de six instruments acoustiques, formant ainsi des mélodies carrées qui évoque autant l’ancien que le moderne) sont mes deux pièces préférées après une première écoute. Beaucoup de variété entre ces dix pièces, mais une identité forte se dégage.

I have been following the career of Cyprus-born composer Tannis Kyriakides ever since the release of A ConSPIracy Cantata in 1999. He has his own unique way of bringing together electronics and acoustic instruments in a contemporary classical framework. Antichamber is a double album grouping various mid-length compositions (12 to 23 minutes - in comparison, his other records usually feature much longer works). The title can be interpreted two ways: this actually works as an antichamber, a first contact on Kyriakides’s oeuvre, But it is also anti-chamber music, since it includes electrical instruments (turntables, iPods, computers) and/or tapes. Kyriakides’s musicis conceptual, textural, occasionaly ambient, and consistently intelligent. ‘PNEuma” for bassoon, piano and compuer (treating the mechanical sounds of the instruments [keys, pedals] to make them sound like a respirator) and “Telegraphic” (where telegraph keys act as switches to mix the inputs of six acoustic instruments, creating a squared melody with both antiquated and modern overtones) are my favorite works after one run-through. Lots of diversity within these 10 works, but out of it emanates a strong composer identity.


SLOW SIX / Nor’easter (New Albion Records)

Je croyais que Tomorrow Becomes You (frais paru) faisait suite à Private Times in Public Places, mais j’avais tort. Entre les deux se glisse Nor’easter, paru sur l’étiquette de musique contemporaine New Albion. Il s’agit d’un très beau disque, à la facture plus acoustique que Private..., moins post-rock que Tomorrow..., délicat, ambiant, un peu froid (comme les œuvres de John Luther Adams ou Arvo Pärt peuvent être froides, et ce n’est pas un défaut!). Je dois encore retourner à Tomorrow…, mais celui-ci me plaît plus au premier abord. Plus distinctif?

I thought Tomorrow Becomes You (freshly released) was the follow-up to Private Times in Public Places, but I was wrong. Nor’easter came out on the contemporary music label New Albion in 2007. This is a beautiful record, more acoutic-sounding than Private…, less post-rock than Tomorrow…, delicate, ambient, a little cold (like the works of John Luther Adams and Arvo Pärt can be cold, which ain’t a bad thing, mind you!). I must go back to Tomorrow… for another listen, but I’m fonder of Nor’easter on first listen. More distinctive, perhaps?


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / The Electric Asylum, Volume 4: Rock hard British Freakrock (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Quatrième volume de cette intéressante série. Ce volume est encore plus hard rock que les précédents, décidemment moins psychédélique. La sélection est plus tardive aussi, regroupant des singles britanniques obscurs parus entre 1970 et 1975 - on trouve des traces de Moog ici et là. À noter, parmi les plus vieilles pièces, “Rest Comfortably” de Quiet World, groupe de Steve Hackett avant Genesis (et dont une pièce figure aussi sur la compilation Maximum Prog chroniquée le 2010-02-05). “Warlord” de Rog and Pip, “Lame” d’Incredible Hog, “You Turned Your Back and Walked Away” (étrange intro vocale) de Henry Turtle et “My Linda” de Sunshine Kid sont solides, mais cette collection est somme toute plus ordinaire.

Volume 4 in this interesting series. This volume is harder rocking than the previous ones, and the psychedelic angle ha receded. The selection is geared somewhat later too, culling obscure British singles released between 1970 and 1975 - there are traces of Moog synths here and there. Worth of note, among the older tracks, is “Rest Comfortably” by Quiet World, the band Steve Hackett was in before joining Genesis (incidentally, another track of their is included on another recently-released Past & Present compilation, Maximum Prog, reviewed on 2010-02-05). Rog and Pip’s “Warlord”, Incredible Hog’s “Lame”, “You Turned Your Back and Walked Away” by Henry Turtle (with its strange vocal intro) and Sunshine Kid’s “My Linda” are all strong songs, but this collection is rather unremarkable overall.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Psych Bites, Volume 1: Australian Acid Freakrock 1967-1974 (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Wow! Voilà une compilation de psychédélique qui a du chien! Est-ce parce que c’est le premier volume d’une nouvelle série? Peut-être bien. Toujours est-il que cette sélection de 20 “singles” d’acid rock australien du tournant des années 70 offre son pesant d’or en découvertes. Des grooves solides, qui assimilent assez bien les références habituelles (Led Zep, Deep Purple, Cream) et y ajoutent une dose de guitare acidulée bien sentie. “Live Like a Man” de Barrie McCaskell and Levi Smith Clefs est un must, tout comme les deux chansons de Flake, “Antelope” de Rashamra et “Willy the Weeper” d’Isherwood. Freaky hard rock. Recommandé!

Wow! Now there’s a psychedelic rock comp with balls! Is it because it is the first volume in a new series? Might be. Still, this selection of 20 Australian acid rock singles from the turn of the ‘70s holds its fair share of discoveries. Strong grooves, good integration of the usual references (Led Zep, Deep Purple, Cream), plus a hefty dose of acid guitar. Barrie McCaskell and Levi Smith Clefs’ “Live Like a Man” is a must, along with the two tracks by Flake, “Antelope” by Rashamra, and Isherwood’s “Willy the Weeper.” Freaky hard rock. Recommended!