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2013-11-22

2013-11-21: …and darkness came

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-11-21

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / …and darkness came (Headphone Commute)
Mon pote Daniel m’a offert cette compilation en cadeau d’anniversaire. C’est une splendeur. Colligée par Headphone Commute pour venir en aide aux victimes de l’ouragan Sandy (octobre 2012), elle regroupe 87 artistes des domaines de l’électronique expérimentale ambiante, du post-rock et du post-classique. Six heures dix-sept minutes de musique. Un quart de journée dans un univers musical qui évoque un univers post-apocalyptique – ou à tout le moins le calme après la tempête. Pleins de grands noms ou de noms qui seront familiers à mes lecteurs et auditeurs, comme Helios, Marcus Fjellström, Kreng, Machinefabriek, Gen Ken Montgomery, Lawrence English, Loscil, Peter Broderick, Jóhann Jóhannsson, Scanner, etc., et de nombreuses découvertes. À écouter à petits coups ou pour meubler toute une journée (j’ai opté pour la seconde option). En format numérique seulement, à compter de 10 $ et pour une bonne cause.  [Ci-dessous: Écoutez tout le machin sur bandcamp.]
My friend Daniel offered me this compilation album for my birthday. It’s just fabulous. Collected by Headphone Commute to benefit the victims of Hurricane Sandy (October 2012), it featured 87 artists from the fields of experimental ambient electronica, post-rock, and post-classical music. Six hours seventeen minutes of aural bliss. A quarter of a day in a soundworld that evokes a post-apocalyptic world – or at least calm after the storm. Lots of major names or names my readers/listeners will recognize, like Helios, Marcus Fjellström, Kreng, Machinefabriek, Gen Ken Montgomery, Lawrence English, Loscil, Peter Broderick, Jóhann Jóhannsson, Scanner, etc., and lots of discoveries too. Listen to it a chunk at a time or use it to fill a whole working day (that’s what I did). Available only as a digital album, for $10 only, and for a good cause.  [Below: Listen to the whole thing on bandcamp.]


2013-11-20: Ulrich Troyer, Emptyset, Krohn Jestram Lippok, GGRIL, KiV Orchestra, Melvins

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-11-20

ULRICH TROYER / Songs for William 2 (4Bit - merci à/thanks to Dense Promotion)
William est une pédale d’effet. C’est aussi la vedette d’une bande dessinée (de Troyer) qui accompagne ce disque. Sympa. Je n’ai pas entendu (ou lu) le premier tome de cette série, mais j’aime bien celui-ci. Troyer, qui a déjà fait des trucs très expérimentaux, se contente ici de proposer des musiques plutôt dub, dansantes, aux rythmes profonds et aux ambiances éthérées. Les synthés analogiques et le mélodica donnent une impression dub très vintage. La finale, “Landscapes”, s’attarde trop (12 minutes), mais le reste est assez concis et très bien réalisé. Par contre, ça manque d’inspiration.
William is a stomp box. He is also the star of a comic book (by Troyer) that comes with this CD. Fun stuff. I haven’t heard (or read) volume 1, but I like this one fine. Troyer, who once did some pretty experimental music, here sticks to dub tracks, more chill room than dance floor, though beat-driven enough, with deep bass drums and ethereal ambiences. The analog synths and melodica give the music a vintage dub feel. The 12-minute finale “Landscapes” sticks around for too long, but the rest of the album is rather concise and very well produced. It’s a bit short on inspiration, though.

EMPTYSET / Recur (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
Recur est plus solide et agréable que le mini-album Collapsed. Le duo Emptyset continue dans sa veine de techno minimaliste… en poussant plus sa barque vers le bruitisme. Il arrive même à insuffler un peu de chaleur dans l’esthétique froide de l’étiquette Raster-Noton. Ça bouge, ça bouscule même, avec des éléments – bribes de rythme ou de mélodie – qui refont surface ici et là – thème de la récurrence.
Recur is stronger and more enjoyable than the Collapsed EP. The duo Emptyset keeps plowing the minimal techno field, though they’re starting to get noisier and busier. They even manage to breathe some warmth into the Raster-Noton label’s cold estheticism. This music moves around, bumps around, gets cluttered at times, with elements (strands of beats and melodies) resurfacing – “recurrence” is the theme here.

KROHN JESTRAM LIPPOK / Dear Mister Singing Club (Distillery - merci à/thanks to Dense Promotion)
Collaboration entre Alexander Krohn et le duo Tarwater (Bernd Jestram et Ronald Lippok). Chansons post-modernes mélangeant folk, pop, banjo, échantillons, moments étranges, en mode doux et délicat. Textes et notes de livret en allemand, ce qui fait que je suis plutôt perdu. Mais c’est agréable et juste assez iconoclaste pour garder les choses intéressantes.
A collaboration between Alexander Krohn and Tarwater (Bernd Jestram and Ronald Lippok). Post-modern songs blending folk, pop, banjo, samples, weird things, in a quiet and peaceful mode. Lyrics and liner notes in German only, so I’m a bit at a loss. But it’s an enjoyable release, just weird enough to keep things interesting despite the language barrier.

GRAND GROUPE RÉGIONAL D’IMPROVISATION LIBÉRÉE (GGRIL) / Combines (Tour de bras)
Les joyeux lurons de Rimouski ont pondu un vinyle qui s’avère être leur œuvre la plus achevée à ce jour. Pas d’invités cette fois – le GGRIL enregistre maintenant comme un grand. Combines, un vinyle rouge pétant, propose deux réalisations d’un jeu d’improvisation (“Jeu de cartes”), une improvisation collective et une improvisation à deux chefs d’orchestre. Très bon son, et des prestations exigeantes mais ludiques. “Situation à deux chefs” est particulièrement réussi: tension, conflits, résolutions, bel équilibre entre techniques individuelles et expression collective. Recommandé. Le vinyle vient avec une carte de téléchargement qui propose une pièce bonus enregistrée en concert (intéressante, mais la qualité sonore est inférieure).
The merry bunch from Rimouski have released an LP that turns out to be their strongest album to date. No guests this time – the GGRIL is recording on his own, like the big boy it has become. Combines, released on flashy red vinyl, features to realizations of an improvisation game (“Jeu de cartes”), a collective improvisation, and an improvisation with two conductors. Very good sound, and demanding yet playful performances. “Situation à deux chefs” (the two-conductor piece) is especially rewarding: tension, conflict, resolution, a fine balance between individual techniques and collective expression. Recommended. The LP comes with a download card that lets you download the album plus a bonus live track (interesting, but the sound quality is inferior).

KIV ORCHESTRA / Whole (Auris Media)
Le KiV Orchestra – collaboration entre le duo français Vialka et le groupe israëlien Kruzenshtern i Parohod – est de retour avec un vinyle, son premier long-jeu. Whole reprend l’essentiel du matériel présenté l’an dernier sur les mini-albums CD La Roue (que j’ai) et Extension (que je n’ai pas). La Roue moins une chanson sur la face A; Extension moins une chansons sur la face B. L’ensemble s’écoute très bien d’une traite. Avant-rock dément métissé d’éléments klezmer et de cette basse incroyablement sale et agile d’Igor Krutogolov, qui signe toutes les musiques (sauf deux). Textes en français, en anglais et en russe. De la face B, je retiens “Zakluchenny”, intelligemment tordue, et “Maki”, finale festive et rapide. De la face A, “Bad Bad Horror” demeure fabuleusement exagérée (le chant de Marylise Frecheville – pardon, FrenchEvil! – est incroyable là-dessus) et la traditionnelle “Po Shpalam” met à profit tous les points forts de ce supergroupe. Sur vinyle jaune, pas de code de téléchargement.  [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
KiV Orchestra – a collaboration between French duo Vialka and Israeli band Kruzenshtern I Parohod – is back with an LP, their full-length debut. Whole reuses most  of the material found on last year’s two CD EP La Roue (which I have reviewed) and Extension (which I didn’t receive). The A side features La Roue minus one track; the B side features Extension minus one track. They all sit very well together as a single – whole – album. Demented avant-rock blended with klezmer elements, and the indescribably dirty and agile bass playing of Igor Krutogolov, who penned all the music (except for two songs). Lyrics in French, English, and Russian. From the B side, I’m fond of the intelligently twisted “Zakluchenny” and the festive and past-paced finale “Maki.” On the A side, “Bad Bad Horror” remains marvelously overdone (Marylise Frecheville – excuse me, FrenchEvil’s vocals on this one are just incredible), and the traditional song “Po Shpalam” puts to good use all the strengths of this supergroup. On yellow vinyl, no download code.  [Below: Listen to the whole album on bandcamp.]

MELVINS / Tres Cabrones (Ipecac)
Je ne m’étais pas autant amusé avec un disque des Melvins depuis (A) Senile Animal. Retour aux sources, en quelque sorte: King Buzzo et Dale Crover renouent avec Mike Dillard, premier batteur du groupe. Et Crover passe à la basse pour l’occasion! Et les Melvins vont à la ferme – c’est du moins le thème principal de ce disque, oui, paysan. On s’amuse ferme avec une poignée de chansons très courtes, presque des gags, ultra efficaces (“Tie My Pecker to a Tree”). Ça cogne fort, ça buzze ferme, l’écriture est efficace, jusque dans la mini-épique “Dogs and Cattle Prods” (neuf minutes). On a rarement vu retour aux sources sonner aussi frais… et sentir autant le fumier!
I haven’t had this much fun with a Melvins album since (A) Senile Animal. The band went back to its roots, in a sense, since King Buzzo and Dale Crover re-enlisted original drummer Mike Dillard. And Crover took this opportunity to become the band’s bass player! Oh, and Melvins go to the farm it seems. Yes, the farm is the main theme of this peasant-like album. The handful of ultra-short, ultra-effective songs are a blast (“Tie My Pecker to a Tree”). The music hits hard and buzzes strong, and the writing is dead on, right down to the mini-epic nine-minute “Dogs and Cattle Prods.” Rarely has a back-to-roots album sounded so fresh… and smelled so much like manure!


2013-11-20

2013-11-19: Neil Rolnick, Henry Vega, The Opium Cartel, I Know You Well Miss Clara

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-11-19

NEIL ROLNICK / Gardening at Gropius House (Innova)
Deux morceaux d’une demi-heure chacun sur ce nouveau disque du compositeur et électroniciste Neil Rolnick. La pièce titre est fort intéressante, mélodique, un peu répétitive, il y a presque quelque chose de Rhys Chatham dans sa simplicité, mais aussi une logique modulaire typique à Rolnick. Le soliste Todd Reynolds (violon) y apporte beaucoup de grâce. Les traitements numériques de Rolnick sont, me semble-t-il, accessoires, voire inutiles, l’écriture se suffisant à elle-même. Dans “Anosmia”, ses traitements ont droit à un rôle plus important: celui de médiateur, en quelque sorte, entre les voix en présence – oui, puisque “Anosmia” est une œuvre lyrique à trois chanteurs racontant l’histoire d’une femme ayant perdu le sens de l’odorat, de son adaptation à cette situation, et des changements (positifs) dans son couple. Or, l’écriture coule moins de source ici que dans “Gardening at Gropius House”. L’intérêt est maintenu, par contre, ce qui fait de ce disque une écoute fort satisfaisante dans l’ensemble.  [Ci-dessous: Un extrait de “Gardening at Gropius House”.]
Two half-hour pieces on this new CD by composer-electronicist Neil Rolnick. The title track is very interesting, melodious, a bit repetitive – there’s almost something of Rhys Chatham in its simplicity, although its modular logic is typical of Rolnick. Solo violinist Todd Reynolds brings a lot of grace to the piece. Rolnick’s laptop treatments seem accessory to me, unnecessary even, for the writing is strong enough on its own. In “Anosmia”, Rolnick’s treatments have a stronger role to play: that of a mediator between the participants. “Anosmia” is a lyrical work with three singers, and it tells the tale of a woman who lost her sense of smell, how she adapts to this situation, and how this loss will strengthen the love in her marriage. The writing here feels less natural than in “Gardening at Gropius House”, but the interest is maintained, which makes this record a very satisfying listen overall.  [Below: An excerpt of “Gardening at Gropius House.”]

HENRY VEGA / Stream Machines (ARTEksounds – merci à/thanks to Dense Promotion)
Splendide album réunissant des compositions de Henry Vega pour instruments acoustiques et bande électronique ou électroniques en temps réel. Vraiment splendide. Une écriture riche sans devenir lourde, où la partie électronique converse avec les instrumentistes, les complète, les interpelle même (dans le cas de “Stream Machines and the Black Arts”, un solo de violon électronique avec bande). “Slow Slower” pour clavecin, flûte à bec, viole de gambe et bande est un petit bijou d’anachronisme stylistique. Recommandé.  [Ci-dessous: Le premier mouvement du “Scanner Quartet” interprété par le Ragazze Quartet.]
A gorgeous album of Henry Vega compositions for acoustic instruments and electronic part or live electronics. Truly gorgeous. Vega’s writing is rich, multilayered, without growing obtuse, and the electronic part converses with the instrumentalists, completing them, even urging them on in the case of “Stream Machines and the Black Arts,” a solo for eViolin and tape. “Slow Slower” for harpsichord, recorder, viola da gamba, and tape is an anachronistic gem. Recommended. [Below: The first movement of Vega’s “Scanner Quartet” performed by Ragazze Quartet.]

THE OPIUM CARTEL / Ardor (Termo Records)
Deuxième album de The Opium Cartel, le projet “pop” de Jacob Holm-Lupo (de White Willow). Pop progressive se situant entre le courant alternatif de No-Man (d’ailleurs, Tim Bowness interprète une chanson) et la pop “progressiste” des années 80 (Talk Talk, A-Ha, etc.). Ardor est un disque inégal, qui pèche peut-être par excès de diversité – d’approches et de chanteurs. “Kissing Moon”, “Silence Instead” (avec Bowness), “White Wolf” et la finale de dix minutes “Mariner, Come In” sont les moments forts de ce disque agréable, mais parfois – à certains moments bien précis – un peu trop pop à mon goût.
Second album for The Opium Cartel, White Willow’s Jacob Holm-Lupo’s “pop” project. Progressive pop shifting back and forth between the alternative side of things pioneered by No-Man (whose Tim Bowness sings one of the songs) and the ‘80s left-field pop sound (Talk Talk, A-Ha, etc.). Ardor is an uneven platter that might go too far in search of diversity – too many approaches, too many singers. “Kissing Moon,” “Silence Instead” (with Bowness), “White Wolf,” and the ten-minute closer “Mariner, Come In” are the highlights of this enjoyable record. It’s just that some specific bits are too pop-oriented for my personal taste.

I KNOW YOU WELL MISS CLARA / Chapter One (Moonjune)
Bravo à Leonardo Pavkovic qui fait connaître la scène fusion indonésienne dans le monde occidental. I Know You Well Miss Clara est un groupe mené par le guitariste Reza Ryan, un jeune virtuose formé à l’écoute du jazz fusion de Canterbury. On sent dans ce premier chapitre des effluves de Soft Machine, de National Health, d’In Cahoots, mais aussi du Mahavishnu Orchestra. Les compositions sont ambitieuses, avec des durées prolongées. Le groupe a de la verve, du poids aussi, un ton parfois cassant qui tent à gommer les subtilités de l’écriture. Malgré cette énergie parfois surfaite, les amateurs de jazz fusion apprécieront – et tout particulièrement l’hommage à John McLaughlin que constitue “A Dancing Girl from the Planet Marsavishnu Named After the Love”.
Kudos to Leonardo Pavkovic for bringing the Indonesian fusion scene to our Western ears. I Know You Well Miss Clara is a band led by guitarist Reza Ryan, a young virtuoso who has listened to a lot of Canterbury fusion. This Chapter One shows influences from Soft Machine, National Health, and In Cahoots, but also Mahavishnu Orchestra. Compositions are ambitious, with long durations. The band is talkative and has crunch – too much crunch at times, easy heaviness flattening out some of the subtleties. Despite this occasionally overdone energy, fusion jazz fans will enjoy this album, especially « A Dancing Girl from the Planet Marsavishnu Named After the Love,” a potent tribute to John McLaughlin.


2013-11-19

Délire actuel, 2013-11-19

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 17 septembre 2013
Broadcast of September 17, 2013

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Parcours libre: Parutions récentes arrangées en une courbe d’écoute éclectique.
Freestyle Journey: Recent releases arranged in an eclectic listening curve.

(8:00 pm)




Ishikawa
Improvisation with Myself, Vol. 5: De quelques directions
14:21

CHRIS CAMPBELL & GRANT CUTLER
Song 3
Schooldays Over
02:37

*ARVE HENRIKSEN
Alhambra
Places of Worship
05:04


(8:30 pm)




SOS
Country Dance
Looking for the Next One
07:43
BARCODE QUARTET
You're It!
You're It!
04:44

DUO BAARS-HENNEMAN
Nine and Fifty Swans
Autumn Songs
05:41

JONAS KOCHER
with hans koch & patricia bosshard
duos 2011
06:11

(9:00 pm)





Überzahl
Guitar Sounds
17:56

PETTER O HANNA
He Never Spoke Again
Rendition of a Whisper
06:30


(9:30 pm)




EARN
Stray
Hell on Earth
09:37

**HATI & Z'EV
I
Collusion
08:08

**STEPHAN MATHIEU
 Lacaille 8760
The Falling Rocket
 8:00

merci à/thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SCHNEIDER TM
En concert, à la guitare, avec un vidéaste.
Live, on guitar, with a video artist.

HATI & Z’EV
En prestation en 2006.
Live performance from 2006.