2014-10-23
2014-10-22: Michael Jon Fink, Newman/Cox, Day & Taxi, The Group, Coax Orchestra
2013-09-10
2013-09-09: Stephen Whittington, Jim Fox, Koji Asano, Juxtavoices
2012-10-31
2012-10-30: Cold Blue Two, Roedelius/Chaplin, Steve Moore
2011-05-02
2011-04-29: John Luther Adams, Olivier Benoit, Inien
2009-10-22
2009-10-22: Gong Global Family, Christopher Hobbs, Goh Lee Kwang, Joe Morris, ProgFest '97
Journal d'écoute/Listening Diary
2009-10-22

GONG GLOBAL FAMILY / Live in Brazil, 20 November 2007 [DVD] (Voiceprint)
Debout avant l’aube ce matin, j’en ai profité pour regarder ce DVD. À l’automne 2007, Daevid Allen a fait une petite tournée brésilienne (un festival et quelques autres concerts) sous le nom “Gong Global Family” avec un groupe hybride: Josh Pollock et Michael Clare de University of Errors, plus trois membres du Invisible Opera Company of Brazil (les IOC sont un réseau international de groupes hommages à Gong, une banque mondiale d’accopagnateurs pour Allen). À noter l’absence de Gillie Smythe, et donc un programme particulièrement dynamique, expurgé des moments plus calmes. Lorsque la présence de Smythe se ferait trop sentir, Pollock chante dans un mégaphone (et ça marche plutôt bien!). La scène est plutôt nue (un concert de Gong sans “light show”?!?), mais c’est une prestation enjouée et Allen est aussi bon enfant qu’à son habitude. Attention: ce sont les interprétations les plus près des albums originaux que j’aie entendues depuis plusieurs années. Au menu, entre autres: “Radio Gnome Invisible”, “Fohat Digs Holes in Space” (avec sa partie chantée), “Master Builder” et les triplettes “Tropical Fish”, “Selene” et “Dynamite”. Tournage professionnel, bon montage sans trop de flaflas psychédélico-mochetons. [Ci-dessous: Un extrait de “Fohat Digs Holes in Space.”]
Up before sunrise this morning, so I took the opportunity to watch this DVD. In the fall of 2007, Daevid Allen did a short tour of Brazil (one festival and a couple more small-scale shows) under the name Gong Global Family, with a hybrid group: Josh Pollock and Michael Clare from University of Errors, plus three members of Invisible Opera Company of Brazil (IOC is a global network of Gong tribute bands, Allen’s world bank of backing musicians). Gillie Smyth being missing in action, the set list is unusually fast-paced – no spacy tracks. Whenever Gillie’s absence would leave too much of a void, Pollock sings into a megaphone – and it works rather well! The stage is very basic (what, a Gong show without any lightshow?!?), but it’s a cheeky performance, and Allen is as playful as ever. Warning: These are the closest-to-the-original-album performances I’ve heard in a while. On the set list, among others: “Radio Gnome Invisible,” “Fohat Digs Holes in Space” (with the song bit), “Master Builder,” and the triple-shot of “Tropical Fish,” “Selene” and “Dynamite.” Professional filming and editing, with very few psych-gaga effects. [Below: A clip from “Fohat Digs Holes in Space”.]
CHRISTOPHER HOBBS / Sudoku 82 (Cold Blue)
Une idée simple, probablement plus complexe à mettre en œuvre qu’il n’y paraît: laisser un jeu de sudoku composer de la musique. C’est ce que fait Christopher Hobbs avec sa série “Sudoku”. Il décide de l’allure générale de la pièce (palette sonore, durée), mais laisse les chiffres placer notes et silences. Entièrement interprétée par Bryan Pezzone, Sudoku 82 est un doux et tendre octuor de piano de 19 minutes. Un poème tonal mais déconstruit, aux fioritures étranges, à la logique absente, le genre de pièce qui génère sa propre atmosphère et qui pourrait se poursuivre éternellement. Néo-romantisme aléatoire? Non, tout simplement une œuvre posée qui s’inscrit parfaitement dans le canon de l’étiquette Cold Blue. (Publié dans la série de mini-albums à petit prix de cette étiquette.)
A simple idea, probably more complex to realize than it may seem: let a sudoku compose music. That’s what Christopher Hobbs is doing with his “Sudoku” series: he pens down the basic elements of a piece (sounds, duration), then lets the numbers game put the notes and rests in place. Sudoku 82 is a quiet 19-minute piano octet entirely performed by Bryan Pezzone. A deconstructed tone poem full of strange ornamentations, devoid of logic, the kind of piece that generates its own mood and could go on forever. Random neo-romanticism? No, it’s simply a quiet work that fits quarely within the canon of the Cold Blue label. And it’s beautiful. (Released in Cold Blue’s low-priced EP series).
GOH LEE KWANG / Draw Sound/Coins (Künstlerhäuser Worpswede)
L’artiste sonore malaysien Goh Lee Kwang propose ici un mini-CD de huit minutes comprenant 98 événements sonores consistant uniquement en pièces de monnaie frappant ou roulant sur une table. Ce n’est que par l’écoute rapprochée qu’on distingue un traitement numérique (certaines pièces “reviennent” dans la main du lanceur, d’autres oscillent d’une drôle de manière). Une pièce très subtile, accompagnée d’un livret format portefeuille contenant 32 gribouillis à la mine, des élans spontanés de mouvement sans raffinement. Une œuvre intrigante, pour le moins.
Malaysian sound artist Goh Lee Kwang delivers an eight-minute mini-CD (3”) containing 98 sound events consisting solely of coins being dropped on a hard surface. Only when listening up close can you detect some digital treatment (some coins jump back in the thrower’s hand, others spin in odd ways). A very subtle work accompanied by a wallet-sized booklet presenting 32 pencil scribbles, spontaneous, unrefined outbursts of movement. An intriguing work to say the least.

JOE MORRIS QUARTET / Today on Earth (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)
Joe Morris connaît une de ces années à tout casser. Rien ne semble l’arrêter et les parutions sur disque se multiplient. Dernière - et meilleure! - en lice: cette session studio avec son quartet. Il est à la guitare (j’aime moins son jeu de contrebasse), ce sont ses compositions, l’enregistrement est très bon. Avec Jim Hobbs (The Fully Celebrated) au saxo, Timo Shanko à la basse, Luther Gray à la batterie. Un jazz actuel américain vivant, qui transporte la tradition jazz dans le 21e siècle. De bonnes compos, quelques solos d’une grande virtuosité, une synergie exemplaire entre les musiciens. L’un des meilleurs disques de jazz de 2009. [Ci-dessous: Un extrait de “Imaginary Solutions”.]
Joe Morris is having one of them crazy years. Nothing can seem to stop him, as he is releasing one CD after another. The latest – and best! – one is this studio session with his quartet. He is playing guitar (I’m less fond of his doublebass playing), it’s his compositions, and the recording sounds great. With Jim Hobbs (The Fully Celebrated) on sax, Timo Shanko on bass, and Luther Gray on drums. Lively American avant-jazz, the kind that propells the jazz tradition into the 21st century. Good compositions, virtuoso solos, exemplary synergy between the players. One of the best jazz albums of 2009. [Below: An excerpt from “Imaginary Solutions”.]
http://www.aumfidelity.com/Excerpts/58/Solutions-X.mp3
VARIOUS ARTISTS / ProgFest ’97 (Voiceprint)
Oui, c’est une compilation archiconnue des amateurs de rock progressif, l’une des premières (sinon LA première) à documenter la vague des festivals américains de rock progressif. Mais Voiceprint vient de rééditer ce CD double (ainsi que le DVD qui reprend l’essentiel de son contenu). Depuis, ProgFest est mort de sa belle mort, d’autres festivals américains se disent en difficulté année après année, le NEARFest a brillamment survécu à un changement de garde en 2009, et le Festival des musiques progressives de Montréal annonçait son sabordement au début du mois. Dans le genre compilation issue d’un festival, ProgFest ’97 avait placé la barre plutôt haute: excellent son, deux disques généreux, un joyeux mélange de grands noms, une bonne sélection musicale, même si ce festival adoptait une définition assez étroite du rock progressif. Au menu: John Wetton interprétant des chansons de King Crimson et UK, Le Orme (dont un gros extrait de Felona & Serona), Arena (que je n’aimerai jamais), Big Elf, Sinkadus (une redite, puisque le concert complet du groupe à a fait l’objet d’un disque depuis) et les Flower Kings et Spock’s Beard tôt dans leurs carrières. Sympa.
Yes, this comp is very well known by the prog rock crowd. It was one of the first ones (THE first one?) to document the wave of American prog rock festivals. Anyway, Voiceprint just reissued this double CD set (and, separately, the video DVD). Since its original release in 1997, ProgFest has gone under, other American festivals have a hard time going by year after year, except for NearFEST which brilliantly survived a change of the guard in 2009, and the Montreal FMPM festival has announced it was folding earlier this month. ProgFest ’97 had set the bar high for festival-documenting comps: excellent sound, two generous CDs, a nice combination of big names, a good selection of tracks, even though that festival’s definition of prog rock was rather restrictive. On the menu: John Weeton performing songs by King Crimson and UK, Le Orme (including a big chunk of Felone e Serona), Arena (I’ll never like those guys), Big Elf, Sinkadus (unnecessary, since, their whole ProgFest set has been released on CD since), and The Flower Kings and Spock’s Beard captured rather early in their careers. A fun listen.
2009-10-16
2009-10-15: Eric Cordier, Capparos/Marchetti, Cindytalk, Christopher Rovberts, Tresbass
2009-10-15

ERIC CORDIER / Osorezan: Selected Field Recordings 1993-2006 (Herbal Records)
Paru en 2007 mais frais reçu. Un superbe disque par un grand artiste sonore de terrain. Cordier se limite à saisir les sons sur place, tels qu’ils se présentent. Pour varier le point de vue, il se déplace. D’un intérêt tout particulier, la pièce titre, un triptyque autour d’un volcan japonais dont les émanations de souffre font bouillonner l’eau qui s’y trouve. Aussi, un feu de joie dans la campagne française et des scènes de vie urbaines. Un beau disque où la réalité, captée sur le vif, est transfigurée par les haut-parleurs.
Released in 2007, but it just reached me. A splendid record by a great field recordist. Cordier sticks to capturing sounds on the spot, as they occur. And he moves around to provide us with various vantage points. Of particular note is the title track, a triptych around a Japanese volcano - gas emanations making water boil. There is also a bonfire in the French countryside, and urban scenes. A beautiful CD where reality captured as it happens is transfigured by the loudspeakers.
OLIVIER CAPPAROS & LIONEL MARCHETTI / EQUUS (Grand Véhicule) (Pogus)
Une pièce de musique concrète 33 minutes commandée par l’INA GRM et réalisée en 2001-2002. Ce n’est pas du grand Marchetti, mais c’est du bon Marchetti tout de même. Évidemment, le cheval en est le thème principal, exploré à travers de nombreux signifiés possibles. Une pièce très calme, où le son s’élève rarement (mais efficacement). Ma première écoute, légèrement distraite, est agréable mais peu révélatrice. Je me promets bien de réécouter en lui consacrant toute mon attention plus tard.
A 33-minute musique concrete piece commission by INA GRM and realized in 2001-2002. It’s not a great Marchetti opus, but it’s a fine one just the same. Of course, horses are the main theme, explored through several possible meanings. A very calm piece, where sound levels rarely rise (but do so efficiently). My first, slightly distracted listen was enjoyable but revealed little. I look forward to investing a half-hour of undivided attention in this work.
CINDYTALK / The Crackle of My Soul (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)
Ce groupe serait actif de 1982, mais j’avoue ne pas l’avoir connu avant ce disque. Cela dit, The Crackle of Soul serait leur premier album depuis 1995, alors... Un disque étonnamment solide de musique électronique expérimentale, tout à fait en phase avec ce qu’on attend de l’étiquette eMego: audacieux, déroutant et d’une grande qualité sonore. Des musiques abstraites mais charnelles, arythmiques mais mobiles, texturales mais pas uniquement. J’ai l’impression que je vais m’accrocher à ce disque. [Ci-dessous: Extrait d’un concert récent (première de quatre parties)]
This group is active since 1982, it says on the press release, but this is the first time I come across them. The Crackle of Soul is their first album since 1995. A surprisingly strong record of experimental electronic music, exactly what you’d expect from eMego: bold, misdirecting, with superior sound quality. This music is both abstract and organic, arhythmic and mobile, textural though not exclusively so. I feel like I’ll get hook to that one. [Below: A recent live performance by Cindytalk, part 1 of 4.]
CHRISTOPHER ROBERTS / Last Cicada Singing (Cold Blue)
Un court disque (28 minutes) de compositions modernes pour qin solo. Le qin est une guitare traditionnelle chinoise que Christopher Roberts approche un peu comme une lapsteel - une excellente idée et un très beau disque. Des pièces calmes, introspectives, qui se développent lentement. C’est peut-être un tantinet trop propre et gentil, mais pourquoi bouder son plaisir? La pièce titre (11 minutes) pousse un peu plus loin ce son lapsteel. Dans la série de mini-albums à petit prix de l’étiquette Cold Blue.
A short CD (28 minutes) of modern compositions for solo qin. The qin is a Chinese traditional guitar, an instrument Christopher Roberts approaches a little bit like a lapsteel – a great idea and a very nice record. Quiet, introspective, slow-unfolding pieces. It may be a tad bit to clean and gentle, but don’t snob your pleasure! The title track pushes the lapsteel-sound thing further, with great results. Released in Cold Blue’s low-priced EP series.
TRESBASS / Filderen (Unit Records)
Vous aimez les basses? Moi aussi. Tresbass est un trio de jazz suisse qui fait dans le bas registre: Peter Landis au saxo (surtout baryton, basse et contrebasse), Jan Schlegel à la basse électrique et Herbert Kramis à la contrebasse. Leur musique est étonnamment délicate, compte ce qu’une telle instrumentation pourrait produire. En fait, c’est même trop délicat. On souhaiterait qu’ils s’énervent quelque part. Leurs improvisations sont bien exploratoires, mais outre la rareté de ce type de formation, ça demeure trop convivial. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas bon! Beaucoup de souplesse dans le jeu et de bons jeux territoriaux entre contrebasse et basse électrique.
You like bass? Me too. Tresbass is a Swiss jazz trio devoted to the lower spectrum: Peter Landis on sax (mostly baritone, bass, and contrabass sax, me thinks), Jan Schlegel on electric bass, and Herbert Kramis on doublebass. Their music is surprisingly delicate, considering what this instrumentation could do. Too delicate, actually. While listneing, I often wished things would get wilder. Their improvisations tread experimental grounds, but the whole thing is too listener-friendly for its own good. I’m not saying it’s a bad record, though: lots of sensitivity in the playing, and some nice territorial interplay between doublebass and electric bass.