2011-11-02
CORDÂME / Lieux imaginés (Malasartes Musique)
Le trio à cordes du contrebassiste Jean-Félix Mailloux s’améliore d’un disque à l’autre - en fait, il fait carrément des pas de géants. Migration était déjà très solide, mais Lieux imaginés souilgne une écriture d’une richesse et d’une finesse que dément presque son accessibilité. Treize pièces portant pour titres des noms de villes que Mailloux n’a jamais visité.”Santiago” et “Dans la tête de M. Sakamoto” ressortent du lot. Une influence Bar Kohkba, une influence tango, mais une écriture toute personnelle. [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média d’actuellecd.com, où vous pourrez écouter un extrait de “Veracruz” et de trois autres titres.]
Doublebassist Jean-Félix Mailloux’s string trio Cordâme is getting better and better with each album – it is actually making giant leaps. Migration was already very strong, but Lieux imaginés highlights composition skills that are so rich and sophisticated, yet so accessible! Thirteen pieces bearing names of cities Mailloux never visited. “Santiago” and “Dans la tête de M. Sakamoto” stand out. Influences from Bar Kokhba and tango music, but a highly personal style. [Below: This link will open actuellecd.com’s media player, where you can listen to excerpts of “Veracruz” and three other tracks.]
VAZYTOUILLE / Vazytouille (Zoone libre/Circum-Disc)
Un collectif à l’ampleur big band mais aux allures rock créatif, avec une bonne dose de Zappa et d’avant-prog (certains passages me rappellent Miriodor/Papa Boa). Beaucoup de monde dans l’ensemble, et beaucoup qui participent à l’écriture. Soulignons la suite “Masay Christo” du trompettiste protéiforme Christian Pruvost et “Bill” du claviériste Jérémie Ternoy, plutôt épique.
A collective the size of a big band but with a creative rock approach. A healthy dose of Zappa influence and avant-prog (some bits reminded me of Miriodor/Papa Boa). Lots of people involved as musicians and songwriters. I want to point out multistylistic trumpeter Christian Pruvost’s “Masay Christo” suite, and the rather epic “Bill” by keyboardist Jérémie Ternoy.
TANYA TAGAQ / Anuraaqtuq (Disques Victo)
À la sortie de ce concert, en mai 2010, nous savions tous que nous venions de vivre un moment magique, d’une force inouïe. Puis le temps fait son œuvre et on commence à douter; on revoit l’artiste dans des prestations subséquentes, et on doute encore. Arrive enfin Anuraaqtuq et oui, c’était bien vrai, c’était vraiment un moment magique, que ce disque a merveilleusement préservé. Anuraaqtuq est le premier disque documentant le Tanya Tagaq Trio tel qu’il œuvre depuis 2009. Avec le batteur Jean Martin et le violoniste Jesse Zubot, la chanteuse inuit s’éloigne de sa pop métissée pour plonger tête première dans l’improvisation libre ultra-émotive. Elle crie, hurle, jappe et jouit, transmuant les émotions les plus ataviques en un chant sidérant. Et ce soir là, elle a atteint un sommet inégalé de son art, devant un public qui, contrairement à son habitude à elle, buvait tout cela et en redemandait. Une communion comme j’en ai rarement vu et entendu dans ma vie, mais qui, lorsque j’en suis témoin, se produisent au FIMAV et nulle part ailleurs.
Exiting the venue back in May 2010, we all knew we had just witness something incredible, magical. Then, time took its toll, and we started doubting; we caught other shows by the artist, and we doubted again, Finally, this CD arrived and, well, it was real, we DID witness a moment of pure magic, a moment this record faithfully preserves. Anuraaqtuq is the first recording by Tanya Tagaq’s trio in its incarnation since 2009. With drummer Jean Martin and violinist Jesse Zubot, the Inuit singer completely eschews her previous pop records to dive headfirst into ultra-emotional free improvisation. She screams, cries, yelps and orgasms, transmuting the most atavistic human emotions into a spellbinding song. And that particular night, she reached new heights before an audience that, unlike what she was used to, was taking it all in and asking for more. A communion the likes of which I have rarely witnessed – and whenever I did, it was always at FIMAV and nowhere else.
MACHINE MASS TRIO / As Real as Thinking (Moonjune)
Ce trio est une collaboration entre le guitariste fusion Michel Delville (The Wrong Object), le batteur free Tony Bianco et le saxo/flûtiste Jordi Grognard, que je ne connaissais pas. La musique de ce groupe va du jazz-rock angulaire au free (un duo de 18 minutes entre Bianco et Delville, moment fort). Rappelle à l’occasion The Wrong Object. Je ne suis pas super convaincu par les pièces très composées, mais les impros sont bien.
This trio is a collaboration between fusion guitarist Michel Delville (The Wrong Object), free drummer Tony Bianco, and sax/flute player Jordi Grognard, whom I didn’t know before. This group’s music ranges from angular jazz rock to free jazz (a 18-minute duo between Bianco and Delville is a highlight). Reminiscent at times of The Wrong Object. I’m not quite convinced by the through-composed pieces, but the looser material is quite nice.
OZRIC TENTACLES / Paper Monkeys (Madfish)
Le précédent Ozric Tentacles, The Yumyum Tree (2009), marquait pour moi un retour au sommet, après une période de vaches plutôt maigres (Spirals in Hyperspace très moyen, The Floor’s Too Far Away insipide. Paper Monkeys n’est pas aussi probant que son prédécesseur, mais c’est un effort respectable - et plus axé vers la piste de danse. Ça bouge vraiment beaucoup, avec très peu de répit. “Attack of the Vapours” a le bpm au plafond! Pour le reste, c’est un disque sans réelles surprises, mais avec des thèmes aguichants. Bon, les Ozrics n’ont jamais tablé sur le renouvellement, alors, pas de déception de ce côté.
To me, Ozic Tentacles’ previous release The Yumyum Tree (2009) was a come-back album, a return to the summit after a tepid period (mediocre Spirals in Hyperspace, boring The Floor’s Too Far Away). Paper Monkeys is not as convincing as its predecessor, but it’s a respectable effort, with more of a dance-centric nature. It’s high paced overall, with very little in terms of breathers. “Attack of the Vapour” kicks off with a crazy bpm. Besides that, Paper Monkeys holds no surprises but a decent number of catchy hooks. The Ozrics have never been hot on reinventing themselves anyway, so I have no disappointment in that regard.
Peut-être le plus exigeant des albums de King Crimson - le plus axé sur l’improvisation libre, celui qui offre le moins de mélodies accrocheuses. Néanmoins, un essentiel. Et le mix 5.1 est glorieux. À plusieurs endroits, Steven Wilson et Robert Fripp ont mis la section rythmique devant, guitare, violon et mellotron derrière, question de mettre l’accent sur la force d’entraînement formée par Bill Bruford et John Wetton. Beaucoup d’extras intéressants, dont un concert d’époque, malheureusement en stéréo seulement (j’espérais, comme dans le cas de Red, qu’on nous offrirait quelques extraits du coffret The Great Deceiver en 5.1). Extra particulièrement intéressant: une vidéo professionnelle en concert pour “Easy Money” et une improvisation particulièrement enlevante. Côté 5.1, Starless and Bible Black passe parfaitement la rampe et annonce de grandes choses pour le 5.1 de Larks’ Tongues in Aspic, toujours à venir. [Ci-dessous: “Easy Money” (ici tirée d’un bootleg; la bande a subi un petit nettoyage pour la sortie sur DVD).
Perhaps King Crimson’s most demanding album, as it goes further than ever down the free improvisation path and offers less in terms of catchy tunes. Still, an essential release. And the 5.1 mix is glorious. In several tracks, Steven Wilson and Robert Fripp have opted to put the rhythm section in the front speakers and guitar, violin and mellotron in the back, thus insisting on the incredible rhythmic drive of the Bruford/Wetton team. Lots of interesting extras, including live material from 1973-1974, though sadly in stereo only. (I was hoping to get 5.1 mixes of some tracks from The Great Deceiver, like the two that were included with Red). Of particular interest is a professional live video featuring “Easy Money” and a thrilling improvisation. 5.1-wise, Starless and Bible Black is a complete success, and it promises grand things for the upcoming 5.1 version of Larks’ Tongues in Aspic. [Below: “Easy Money” (here taken from a bootleg tape; the whole tape has been somewhat restored for the DVD release.]