Journal d'écoute / Listening Diary
2012-03-15
KJETIL MØSTER / Blow Job (+3dB Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
N’allez pas vous faire des idées: le titre s’explique par le fait que Kjetil Møster est un souffleur et que ce disque est un album de saxo ténor solo. Møster vient de la scène hardcore expérimentale (Ultralyd, Datarock), mais il a des antécédents jazz et, avec Blow Job, il se positionne comme improvisateur, empruntant à la fois au courant microsonique et au maximalisme de Peter Brötzmann. Un disque court (35 minutes) mais rondement mené, très varié au niveau des techniques et de l’intensité.
No preconceived ideas please! This CD’s title can be explained by the fact that Kjetil Møster is a blower, and that this album is 100% solo tenor sax music. Møster comes from the experimental hardcore scene (Ultralyd, Datarock), but he has roots in jazz and, with Blow Job, he is positioning himself as a free improvisor drawing as much from microsound than from Peter Brötzmann’s maximalism. A short (35 minutes) but packed CD featuring diverse techniques and levels of intensity.
JOKE LANZ / Münster Bern (Cubus - merci à/thanks to Dense Promotion)
Münster Bern est à classer dans la catégorie “platinisme” de la riche carrière de Joke Lanz (Sudden Infant). Il s’agit d’une prestation de 26 minutes mettant en relief ses talents de scratcheur, mais surtout son sens de l’à propos et de la composition sonore. Des cloches d’église à la petite chantant “Somewhere Over the Rainbow”, on traverse un univers peuplé d’idées porteuses. La masse sonore est constamment contrôlée en évitant les débordements, avec des silences choisis. Du grand art. Recommandé malgré sa brièveté.
Joke Lanz (Sudden Infant) has a very long discography. File Münster Bern under its “turntablism” tab. This is a 26-minute performance highlighting his scratching skills and, most of all, his sense of a-propos and his collage composition artistry. From church bells to a little girl saying “Somewhere Over the Rainbow,” we are taken through a soundworld full of meaningful ideas. The sonic mass is constantly under control, never overspilling into noise territory, and laced with selected silences. Pure art. Recommended despite its short duration.
PIERRE ALEXANDRE TREMBLAY / Quelques reflets (empreintes DIGITALes)
Ce disque, le troisième album de musique électroacoustique de Pierre Alexandre Tremblay ([iks], Splice, De type inconnu) a remporté un prix OPUS 2011 et il le mérite grandement. Les œuvres sont fines, fortes, riches en basses fréquences et solidement spatialisées en 5.1. “Ces énigmes lumineuses” est un bijou de mystère auditif et “Walk That Way. Tuesday, Turn” (une vidéomusique), une pièce simple mais efficace de feedback électronique et de pulsation mécanique. Des sept œuvres au programme, seule “For Ever Now Soon an End” m’a paru trop longue et répétitive. Sur DVD-A. [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site electrocd.com, avec plusieurs extraits de l’album.]
This album – the third electroacoustic music DVD-A by Pierre Alexandre Tremblay of [iks], Splice, and De type inconnu – just won a 2011 OPUS award, and it’s well deserved. The works are sophisticated, strong, bass-heavy, and gorgeously spatialized in 5.1 sound. “Ces énigmes lumineuses” is a gem of aural mystery, and the videomusic piece “Walk That Way. Tuesday, Turn” is a simple yet effective superimposition of electornic feedback and mechanical pulse. Out of seven works, only “For Ever Now Soon an End” seems to long and uneventful. [Below: This link will open the electrocd.com media player with several audio clips of the album.]
HILDEGARD LERNT FLIEGEN / Cinéma Hildegard (Unit Records)
Joie: un coffret en concert de Hildegard Lernt Fliege, avec un CD, un DVD, un livret de photos et une affiche, le tout dans un coffret splendide et coloré à souhait. Déception: il faudra attendre avant d’avoir droit à du nouveau matériel de ce groupe génial de jazz rétro-actuel dirigé par le vocaliste prodige Andreas Schaerer. Cinéma Hildegard contient deux propositions principales: un disque intitulé Live in Moscow, où le groupe revisite pour l’essentiel le contenu de son deuxième disque ...vom fernen Kern der Sache, et le documentaire Tales Wander de Michelle Brun, sur la tournée russe du groupe. Le documentaire trilingue (anglais, allemand, russe, choisissez vos sous-titres) est léché malgré le petit budget et révélateur de la folie scénique qui anime cet ensemble. Le disque en concert est intéressant et amusant, mais le son est parfois approximatif et il y manque des nouvelles chansons... et “Seldom was covered with snow and an old oak”. [CI-dessous: La bande annonce du film Tales Wander.]
Joy: a live box set by Hildegard lernt fliegen, with a CD, DVD, booklet of photos and poster, all housed in a gorgeously colourful box. Disappointment: we’ll have to wait actually hear new material from this fantastic retro-avant-jazz outfit led by vocalist extraordinaire Andreas Schaerer. Cinéma Hildegard contains two main propositions: a CD entitled Live in Moscow where the band basically revisits its second album ...vom fernen Kern der Sache, and Michelle Brun’s 45-minute documentary Tales Wander, about the band’s tour of Russia. The trilingual documentary (English, German, Russian, choose your subtitles) is sleek despite the very low budget and revelatory as to the craziness of this group on stage. The live CD is interesting and fun, but sound quality is occasionally subpar, and it lacks new songs... and “Seldom was covered with snow and an old oak.” [Below: Tales Wander movie trailer.]