Journal d'écoute / Listening Diary
2012-09-06
MACHINEFABRIEK /
Stroomtoon (Nuun Climax)
Cet été, Rutger Zuydervelt, l’homme qui se cache
derrière le nom Machinefabriek, m’a envoyé quelques parutions récentes, et je
peux enfin y tendre l’oreille. Machinefabriek est un projet d’expérimentation
sonore qui se situe dans l’univers de la musique électronique expérimentale
ambiante – règle générale. Stroomtoon, son plus récent
disque solo, est un petit bijou de retenue stylistique et de construction
méticuleuse. Oscillateur, radio, pédales et enregistrements de terrain se
combinent pour former des pièces à l’esthétique post-glitch, à la pulsation
délicate et aux ambiances mystérieuses mais relativement ouvertes. On se
rapproche plus de la pureté formelle de l’étiquette Raster-Noton que du côté
mélancolique des écuries 12k ou Room40. Du solide. [Ci-dessous: un montage d’extraits du disque.]
This summer, Rutger Zuydervelt – the man behind the
Machinefabriek moniker, sent me a handful of recent releases, and I finally
have time to lend an ear. Machinefabriek is a sound experimentation project
fitting in the ambient experimental electronica constellation – in general. Stroomtoon
is his latest solo effrt, and it is a gem of stylistic restraint and meticulous
construction. Tone generator, radio, pedals and field recordings are combined
to shape post-glitch tracks with a delicate pulse and mysterious yet relatively
open atmospheres. This music is closer to Raster-Noton’s formal purity than the
melancholy of the 12k abd Room40 stables. Great stuff. [Below: Official
album preview.]
THOMAS HEBERER’S CLARINO / Cookbook (Red Toucan)
Le trompettiste Thomas Heberer est de retour sous
étiquette Red Toucan avec les trois quarts du personnel en vedette sur Polylemma
(2011). Cette fois, il s’agit d’un projet de semi-composition à l’aide de
partitions graphiques utilisant des codes prédéterminés. Douze courtes pièces,
certaines ayant une mélodie assez précise, d’autres navigant à travers des
blocs harmoniques et des moments. Joachim Badenhorst à la clarinette/clarinette
basse et Pascal Niggenkemper à la contrebasse. Un concept qui semble riche et
qui se traduit en une belle diversité de pièces, sans pour autant m’accrocher.
Trumpet player Thomas Heberer is back on red Toucan
with three quarters of the personnel featured on Polylemma
(2011). This time, the project is based on a semi-composition model developed
by Heberer, a form of graphic scoring using preset codes. Twelve short pieces,
some of them having a rather precise melody, while others navigate through
harmonic blocks and specific moments. Joachim Badenhorst on clarinet/bass
clarinet and Pascal Niggenkemper on doublebass. The concept seems rich and
yields a nice range of pieces, but overall the album failed to grab me.
WILL SAMSON / Balance (Karaoke Kalk)
À paraître le 5 octobre prochain: le second disque de
Will Samson, un jeune auteur-compositeur-interprète qui fait dans la folk-pop
low-fi et plutôt expérimentale. Sa voix de fausset évoque celle de Patrick
Watson, mais sa musique est encore plus éthérée – d’autant plus que Balance sonne
comme un album enregistré sur un enregistreur quatre pistes, ce qui est effectivement
le cas. Agréable, parfois affecté. Les textes sont étranges et beaux – reste à
voir si les mélodies vont résister au test du temps. [Ci-dessous: Écoutez la chanson “Cathedrals”.]
To be released October 5th: the second
album by Will Samson, a young singer-songwriter playing low-fi folk pop with an
experimental edge. His falsetto voice is reminiscent of Patrick Watson’s, but
his music is even more ethereal – especially since Balance sounds
like it was recorded on a 4-track tape record (which is actually true).
Enjoyable, unnatural at times. Lyrics are pretty and strange. Let’s see if the
melodies resist the test of time. [Below:
Listen to the song “Cathedrals.”]
Sixième album du groupe (1977) et, là, on entre de
plein pied dans l’univers du rock-in-opposition: écriture complexe,
arrangements qui démontrent l’intégration d’influences éclectiques, jeu
technique mais vivant. Même Franco Fabbri adopte un son de guitare très
similaire à celui de Fred Frith à l’époque. La pièce-titre et “Il labirinto”
sont des spendeurs. [Ci-dessous: “L’apprendista”.]
The band’s sixth release (1977), and here we step
squarely into rock-in-opposition territory: complex songwriting, arrangements
showcasing a deep integration of an eclectic range of influences, technical yet
lively musicianship. Franco Fabbri’s guitar sound even gets very close to Fred
Frith’s at the time. The title track and “Il labirinto” are fabulous. [Below: “L’apprendista.”]