2009-10-23
2009-10-22
2009-10-22: Gong Global Family, Christopher Hobbs, Goh Lee Kwang, Joe Morris, ProgFest '97
Journal d'écoute/Listening Diary
2009-10-22
GONG GLOBAL FAMILY / Live in Brazil, 20 November 2007 [DVD] (Voiceprint)
Debout avant l’aube ce matin, j’en ai profité pour regarder ce DVD. À l’automne 2007, Daevid Allen a fait une petite tournée brésilienne (un festival et quelques autres concerts) sous le nom “Gong Global Family” avec un groupe hybride: Josh Pollock et Michael Clare de University of Errors, plus trois membres du Invisible Opera Company of Brazil (les IOC sont un réseau international de groupes hommages à Gong, une banque mondiale d’accopagnateurs pour Allen). À noter l’absence de Gillie Smythe, et donc un programme particulièrement dynamique, expurgé des moments plus calmes. Lorsque la présence de Smythe se ferait trop sentir, Pollock chante dans un mégaphone (et ça marche plutôt bien!). La scène est plutôt nue (un concert de Gong sans “light show”?!?), mais c’est une prestation enjouée et Allen est aussi bon enfant qu’à son habitude. Attention: ce sont les interprétations les plus près des albums originaux que j’aie entendues depuis plusieurs années. Au menu, entre autres: “Radio Gnome Invisible”, “Fohat Digs Holes in Space” (avec sa partie chantée), “Master Builder” et les triplettes “Tropical Fish”, “Selene” et “Dynamite”. Tournage professionnel, bon montage sans trop de flaflas psychédélico-mochetons. [Ci-dessous: Un extrait de “Fohat Digs Holes in Space.”]
Up before sunrise this morning, so I took the opportunity to watch this DVD. In the fall of 2007, Daevid Allen did a short tour of Brazil (one festival and a couple more small-scale shows) under the name Gong Global Family, with a hybrid group: Josh Pollock and Michael Clare from University of Errors, plus three members of Invisible Opera Company of Brazil (IOC is a global network of Gong tribute bands, Allen’s world bank of backing musicians). Gillie Smyth being missing in action, the set list is unusually fast-paced – no spacy tracks. Whenever Gillie’s absence would leave too much of a void, Pollock sings into a megaphone – and it works rather well! The stage is very basic (what, a Gong show without any lightshow?!?), but it’s a cheeky performance, and Allen is as playful as ever. Warning: These are the closest-to-the-original-album performances I’ve heard in a while. On the set list, among others: “Radio Gnome Invisible,” “Fohat Digs Holes in Space” (with the song bit), “Master Builder,” and the triple-shot of “Tropical Fish,” “Selene” and “Dynamite.” Professional filming and editing, with very few psych-gaga effects. [Below: A clip from “Fohat Digs Holes in Space”.]
CHRISTOPHER HOBBS / Sudoku 82 (Cold Blue)
Une idée simple, probablement plus complexe à mettre en œuvre qu’il n’y paraît: laisser un jeu de sudoku composer de la musique. C’est ce que fait Christopher Hobbs avec sa série “Sudoku”. Il décide de l’allure générale de la pièce (palette sonore, durée), mais laisse les chiffres placer notes et silences. Entièrement interprétée par Bryan Pezzone, Sudoku 82 est un doux et tendre octuor de piano de 19 minutes. Un poème tonal mais déconstruit, aux fioritures étranges, à la logique absente, le genre de pièce qui génère sa propre atmosphère et qui pourrait se poursuivre éternellement. Néo-romantisme aléatoire? Non, tout simplement une œuvre posée qui s’inscrit parfaitement dans le canon de l’étiquette Cold Blue. (Publié dans la série de mini-albums à petit prix de cette étiquette.)
A simple idea, probably more complex to realize than it may seem: let a sudoku compose music. That’s what Christopher Hobbs is doing with his “Sudoku” series: he pens down the basic elements of a piece (sounds, duration), then lets the numbers game put the notes and rests in place. Sudoku 82 is a quiet 19-minute piano octet entirely performed by Bryan Pezzone. A deconstructed tone poem full of strange ornamentations, devoid of logic, the kind of piece that generates its own mood and could go on forever. Random neo-romanticism? No, it’s simply a quiet work that fits quarely within the canon of the Cold Blue label. And it’s beautiful. (Released in Cold Blue’s low-priced EP series).
GOH LEE KWANG / Draw Sound/Coins (Künstlerhäuser Worpswede)
L’artiste sonore malaysien Goh Lee Kwang propose ici un mini-CD de huit minutes comprenant 98 événements sonores consistant uniquement en pièces de monnaie frappant ou roulant sur une table. Ce n’est que par l’écoute rapprochée qu’on distingue un traitement numérique (certaines pièces “reviennent” dans la main du lanceur, d’autres oscillent d’une drôle de manière). Une pièce très subtile, accompagnée d’un livret format portefeuille contenant 32 gribouillis à la mine, des élans spontanés de mouvement sans raffinement. Une œuvre intrigante, pour le moins.
Malaysian sound artist Goh Lee Kwang delivers an eight-minute mini-CD (3”) containing 98 sound events consisting solely of coins being dropped on a hard surface. Only when listening up close can you detect some digital treatment (some coins jump back in the thrower’s hand, others spin in odd ways). A very subtle work accompanied by a wallet-sized booklet presenting 32 pencil scribbles, spontaneous, unrefined outbursts of movement. An intriguing work to say the least.
JOE MORRIS QUARTET / Today on Earth (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)
Joe Morris connaît une de ces années à tout casser. Rien ne semble l’arrêter et les parutions sur disque se multiplient. Dernière - et meilleure! - en lice: cette session studio avec son quartet. Il est à la guitare (j’aime moins son jeu de contrebasse), ce sont ses compositions, l’enregistrement est très bon. Avec Jim Hobbs (The Fully Celebrated) au saxo, Timo Shanko à la basse, Luther Gray à la batterie. Un jazz actuel américain vivant, qui transporte la tradition jazz dans le 21e siècle. De bonnes compos, quelques solos d’une grande virtuosité, une synergie exemplaire entre les musiciens. L’un des meilleurs disques de jazz de 2009. [Ci-dessous: Un extrait de “Imaginary Solutions”.]
Joe Morris is having one of them crazy years. Nothing can seem to stop him, as he is releasing one CD after another. The latest – and best! – one is this studio session with his quartet. He is playing guitar (I’m less fond of his doublebass playing), it’s his compositions, and the recording sounds great. With Jim Hobbs (The Fully Celebrated) on sax, Timo Shanko on bass, and Luther Gray on drums. Lively American avant-jazz, the kind that propells the jazz tradition into the 21st century. Good compositions, virtuoso solos, exemplary synergy between the players. One of the best jazz albums of 2009. [Below: An excerpt from “Imaginary Solutions”.]
http://www.aumfidelity.com/Excerpts/58/Solutions-X.mp3
VARIOUS ARTISTS / ProgFest ’97 (Voiceprint)
Oui, c’est une compilation archiconnue des amateurs de rock progressif, l’une des premières (sinon LA première) à documenter la vague des festivals américains de rock progressif. Mais Voiceprint vient de rééditer ce CD double (ainsi que le DVD qui reprend l’essentiel de son contenu). Depuis, ProgFest est mort de sa belle mort, d’autres festivals américains se disent en difficulté année après année, le NEARFest a brillamment survécu à un changement de garde en 2009, et le Festival des musiques progressives de Montréal annonçait son sabordement au début du mois. Dans le genre compilation issue d’un festival, ProgFest ’97 avait placé la barre plutôt haute: excellent son, deux disques généreux, un joyeux mélange de grands noms, une bonne sélection musicale, même si ce festival adoptait une définition assez étroite du rock progressif. Au menu: John Wetton interprétant des chansons de King Crimson et UK, Le Orme (dont un gros extrait de Felona & Serona), Arena (que je n’aimerai jamais), Big Elf, Sinkadus (une redite, puisque le concert complet du groupe à a fait l’objet d’un disque depuis) et les Flower Kings et Spock’s Beard tôt dans leurs carrières. Sympa.
Yes, this comp is very well known by the prog rock crowd. It was one of the first ones (THE first one?) to document the wave of American prog rock festivals. Anyway, Voiceprint just reissued this double CD set (and, separately, the video DVD). Since its original release in 1997, ProgFest has gone under, other American festivals have a hard time going by year after year, except for NearFEST which brilliantly survived a change of the guard in 2009, and the Montreal FMPM festival has announced it was folding earlier this month. ProgFest ’97 had set the bar high for festival-documenting comps: excellent sound, two generous CDs, a nice combination of big names, a good selection of tracks, even though that festival’s definition of prog rock was rather restrictive. On the menu: John Weeton performing songs by King Crimson and UK, Le Orme (including a big chunk of Felone e Serona), Arena (I’ll never like those guys), Big Elf, Sinkadus (unnecessary, since, their whole ProgFest set has been released on CD since), and The Flower Kings and Spock’s Beard captured rather early in their careers. A fun listen.
2009-10-21
2009-10-21: Goh Lee Kwang, Grutronic, Matthias Spillman's Mats-Up
Journal d'écoute/Listening Diary
2009-10-21
GOH LEE KWANG / Hands (Herbal International)
De tout ce que j’ai entendu de l’artiste sonore Goh Lee Kwang, Hands est de loin son disque le plus divertissant. Sans compromettre ses recherches aux confins des textures sonores, il se laisse aller ici à une certaine forme de facétie, de jeu. Je suis prêt à parier qu’il s’est particulièrement amusé avec ce disque, et ce plaisir se ressent à l’écoute. Pourtant, ce disque n’a rien de facile, mais les pièces sont courtes, bien ciselées et menées avec la résolution d’un enfant déterminé... jusqu’à ce qu’il s’intéresse à autre chose. Kwang manie la matière sonore en grands mouvements larges, un peu à la manière des acousmaticiens. En fait, les sonorités font même rétro, un peu comme le projet Space de Rafael Toral peut faire rétro. [Ci-dessous: Goh Lee Kwang en concert, mars 2009.]
Of everything I’ve heard from sound artist Goh Lee Kwang, Hands is by far his most entertaining record. This he achieved without compromising his research into the confines of sonic textures. But he’s being more playful here. I’d bet he had more fun than usual with this record – at least I believe I feel that coming from the music. That said, it’s not an easy CD to listen to, but the tracks are short, focused, and carried with the resolve of a determined child... well, determined until he finds something else to do. Kwang manipulates sound matter in large encompassing gestures, a little like academic acousmaticians. His sound palette even sounds a bit retro, like Rafael Toral’s Space project. [Below: Live performance by Goh Lee Kwang, March 2009.]
GRUTRONIC / Essex Foam Party (Psi)
Un disque actif d’improvisation électroacoustique, dans une veine semblable à celle de Furt (dont un membre, Paul Obermayer, est ici à titre d’invité sur trois pièces). Un quatuor à la base (plus Obermayer et Orphy Robinson), Grutronic est formé d’instrumentistes passés aux électroniques: claviers, modules Buchla, dispositifs d’oscillation et de transduction – le tout donne une musique hautement électrifiée, ondulante, hyperactive et insaisissable. Pas aussi étourdissante que Furt (un cas à part, croyez-moi), mais diablement intéressante.
A busy record of electroacoustic improvisation, in a vein similar to Furt (incidentally, Furt’s Paul Obermayer guests on three tracks). Basically a quartet (plus Obermayer and Orphy Robinson), Grutronic consists of instrumentalists gone rogue with electronics: keyboards, Buchla modules, oscillation and transduction devices, etc. Their music is highly electrified, sinuous, hyperactive, fleeting. Not as dizzying as Furt’s (a special case, believe me), but darn interesting nonetheless.
MATTHIAS SPILLMANS MATS-UP / 5 (Unit Records)
La dernière fournée de disques reçue de l’étiquette suisse Unit a été plutôt décevante, mais ce CD du Matthias Spillmans Mats-Up est nettement meilleur, et très agréable après la frénésie des disques de ce matin. Un jazz moderne bien équilibré entre le feutré et le mordant, la douceur et l’audace. À noter la présence du pianiste Colin Vallon, mais surtout les deux cuivreurs: Spillmann à la trompette et flugelhorn, Reto Suhner au saxo alto et à la clarinette alto. Ils s’échangent des mélodies un peu anguleuses et des solos qui jouent à la frontière du mélodisme et de l’atonalité. Un beau disque de jazz songé et non complaisant. [Ci-dessous: Mats-Up en concert.]
The last crop of CDs from Swiss label Unit has been rather disappointing, but this CD from Matthias Spillmans Mats-Up is much better, and a pleasure to listen to after the previous frantic albums this morning. Modern jazz that’s well balanced between velvety and bite, sweetness and boldness. Worth noting is the presence of pianist Collin Vallon, but mostly the two brass players: Spillmann on trumpet and flugelhorn, Reto Suhner on alto sax and alto clarinet. They trade lightly-angular melodies and solos that foray on the verge of atonalism. A fine album of deep, noncomplacent jazz. [Below: Live footage of Mats-Up.]
2009-10-20
Délire actuel, 2009-10-20
Édition du 20 octobre 2009
Show aired on 20 October 2009
DESCRIPTION
DESCRIPTION
Localités / Électronique: Première heure: nouveautés québécoises, dont quatre Ambiances magnétiques! Deuxième heure: nouveautés électroniques en tous genres.
Localisms / Electronics: First hour: new Quebec releases, including four new Ambiances Magnétiques CDs! Second hour: new releases in experimental electronic music.
PIERRE LABBÉ 4TET / Manivelle (6:27) - Manivelle (Ambiances Magnétiques)
TIM BRADY / Traces (Hommage à Charlie Christian) (10:47) - My 20th Century (Ambiances Magnétiques)
STRAIGHT PIPE / Gérard, t'es dehors (4:55) - Straight Pipe [demo]
RAINER WIENS / Alternative Currents (4:32) - Shadows of Forgotten Ancestors (Ambiances Magnétiques)
JOE MORRIS, SIMON H. FELL & ALEX WARD / Ils eurent improvisés (3:31) - The Necessary and the Possible (Disques Victo)
GANESH ANANDAN & HANS REICHEL / Bird Talk (3:12) - Self-Made (Ambiances Magnétiques)
GUNDA GOTTSCHALK & XU FENGXIA / Bordun (11:04) - You Lan (Disques Victo)
MIRA CALIX / &shemarriedawhale (5:22) - Whale Music Remixed (Terra Nova Music)
*LUIGI ARCHETTI & BO WIGET / Stück 26 (5:50) - Low Tide Digitals III (Rune Grammofon)
*CYNDYTALK / Signalling Through the Flames (6:10) - The Crackle of My Soul (Editions Mego)
GIUSEPPE IELASI / Part 1 (4:09) - (another) Stunt (Schoolmap)
**GIZMOG / Whakk (3:20) - Tonight (Zoik Music)
*MIKA VAINIO / A Measurement of Excess Antenna Temperature at 4080 ml/s (10:38) - Black Telephone of Matter (Touch)
**MEM1 / + Steve Roden (5:40) - +1 (Interval Recordings)
**OLIVIER GIROUARD / Ne me laisse pas ici (3:55) - La nuit nous déconstruit par coeur (Ekumen)
**STEPHAN MATHIEU & TAYLOR DEUPREE / Nocturne (4:22) - Transcriptions (Spekk)
Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion
COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS
TIM BRADY
Montage d'extraits du concert "My 20th Century":
A collage of excerpts from the concert-performance "My 20th Century":
GUNDA GOTTSCHALK & XU FENGXIA
En concert avec Gunther Sommer en 2008:
Live performance in trio with Gunter Sommer, 2008:
CINDYTALK
Extrait d'un concert d'octobre 2009:
Excerpt from a live performance, October 2009:
Délire musical, 2009-10-20
Édition du 20 octobre 2009
Show aired on 20 October 2009
LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST
Thème/Theme: C JOYNES / Skip James on 'The Triumph of Death' - Revenants, Prodigies, and the Restless Dead (Bo'Weavil)
YES / Five Percent for Nothing (0:35) - Fragile (Atlantic)
*DOKAKA / 3% for Nothing (0:36) - Human Interface (Dual Plover)
LED BIB / Sweet Chili (5:20) - Sensible Shoes (Cuneiform)
MORAINE / Ephebus Amoebus (4:55) - Manifest Density (Moonjune)
**THE ABSTRACT TRUTH / Blue Wednesday Speaks (4:14) - Silver Trees (Shadoks)
**THE TREEPEOPLE / Thomas (4:42) - Human Voices (Guerssen)
**HEATHER WOODS BRODERICK / Cottonwood Bay (3:53) - From the Ground (Preservation)
**TURID / Vargen (4:05) - I Return (Silence)
RANDOM HOLD / Avalanche (4:30) - View with Suspicion (Voiceprint)
HUGHSCORE / Ramifications (5:37) - Delta Flora (Cuneiform)
FIFTHS OF SEVEN / Sweet Grace for Devious (extrait/excerpt: 2:30) - Spry from Bitter Anise Folds (Disques du Soleil et de l'Acier)
merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure
COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS
LED BIB
Vidéo officielle pour "Sweet Chili":
Official video for "Sweet Chili":
HEATHER WOODS BRODERICK
"Cottonwood Bay" en concert:
Live performance of "Cottonwood Bay":
TURID
Court extrait télé, 1978:
Very short TV clip from 1978:
2009-10-20: Samuel Huguenin, Darius Jones, Furt, Abstract Truth, Sleep Whale
2009-10-20
SAMUEL HUGUENIN SYMBOLIC QUARTET / Un peu plus à l’est (Unit Records)
Aïe aïe aïe, quel ennui que ce disque de jazz soporifique et traînant. Pas passéiste pourtant, du moins pas trop, mais on dirait une tentative mal assumée de jazz ECM. Après deux ou trois pièces, je l’ai sciemment ignoré et il n’a pas su recapter mon attention.
Yikes, what a boring, soporific jazz record. Not a retro-bop thing though, but an ill-assured attempt at ECM-style jazz. I willingly ignored it after two or three tracks, and it never got my attention back.
DARIUS JONES TRIO / Man’ish Boy (A Raw & Beutiful Thing) (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)
Très belle session studio d’un trio dirigé par le saxo alto Darius Jones, avec Cooper-Moore au piano et le batteur Rakalam Bob Moses. Du très bon jazz actuel américain, sensible et inspiré, dans la veine “loft” des années 80, soit assez “free” mais avec une base composée (par Jones, surtout). C’est touchant, enlevant, réussi.
A very fine studio session from a trio led by alto saxman Darius Jones, with Cooper-Moore on piano and drummer Rakalam Bob Moses. Very good American modern jazz, in the ‘80s “loft” style, i.e. rather free but based on compositions (by Jones, mostly). Moving, spirited, and successful.
FURT / Sense (Psi)
Furt, héros méconnus de la musique électronique expérimentale, artistes-échantillonneurs sans pareils, maximalistes étourdissants. Chaque nouvel album est l’occasion pour moi de chanter les louanges de ce duo formé de Richard Barrett et Paul Obermayer. Sense s’ajoute à une discographie relativement en courte en nombre mais si riche en qualité. Au menu, deux pièces: une longue composition en studio (46 minutes), typique de Furt, soit faisant appel à une pléthore de sons disparates, arrangés en un kaléidoscope insistant, sidérant, dont la logique interne ne se révèle qu’une fois atteint un certain état d’hypnose. Ensuite, une pièce de 26 minutes en concert, à la mémoire de Stockhausen, légèrement plus aérée mais tout aussi mystifiante. Furt redéfinit la virtuosité à l’ère numérique. [Ci-dessous: a) Une improvisation en concert de novembre 2008. B) Téléchargez des pièces inédites de Furt en format FLAC, gratuitement et légalement, à cette adresse.]
Furt, the unsung heroes of modern experimental electronic music, unparalled sampling artists, dizzying maximalists. Each new record is an opportunity for me to praise this duo consisting of Richard Barrett and Paul Obermayer. Sense adds a new brick to a discography that’s short in number but bountiful in quality. Two pieces on the agenda: a long studio composition (46 minutes) very typical of Furt, i.e. calling in a plethora of unrelated sounds that are arranged into a relentless, stunning aural kaleidoscope whose internal logic becomes palpable only once you achieve a certain state of hypnosis. The other piece is a 26-minute live set in memory of Stockhausen – a slightly more ventilated affair, just a mystifying though. Furt are redefining virtuosity for the digital age. [Below: A) A live improvisation from November 2008. B) Download unreleased Furt tracks in FLAC format, freely and legaly, at this address.]
A)
B)
http://furtlogic.com/furtcds.html
Puis, un peu de préparation pour le Délire musical de ce soir...
And now, some preparation for tonight’s Delire Musical...
2e écoute/2nd listen: ABSTRACT TRUTH / Silver Trees (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le son est un peu sourd, mais la musique résiste bien à une seconde écoute. Une perle mineure que ce second disque du groupe rock psychédélique sud-africain Abstract Truth (1970). Bonnes chansons, bons moments exploratoires, beau mélange entre le familier et l’unique.
The reissue doesn’t sound as clear as it probably should, but the music stands well to a second listen. A minor gem, this second LP by South-African psychedelic rock group Abstract Truth (1970). Good songs, good experimental ventures, a nice blend of the familiar and the unique.
2e écoute/2nd listen: SLEEP WHALE / Houseboat (Western Vinyl)
Pas parfaitement réussi (quelques longueurs, quelques chansons trop prévisibles), mais impressionnant. Du bon post-rock dans les règles de l’art.
Not perfect (some dragging bits, a few over-predictable songs), but impressive nonetheless. Good post-rock within the limits of the genre.
2009-10-19
2009-10-19: Paul Rutherford, Straight Pipe, Der Wawawa, Bruford
2009-10-19
PAUL RUTHERFORD / Tetralogy (Emanem)
J’aime beaucoup le tromboniste Paul Rutherford, l’un des plus brillants improvisateurs de la scène londonienne. Depuis son décès en 2007, l’étiquette Emanem avait publié un disque d’inédits (l’excellent Solo in Berlin). Tetralogy propose, sur deux disques, quatre sessions qui, prises ensemble, brossent un portrait presque grandeur nature de cet improvisateur au bagou infatigable. Sur le premier disque, deux situations inhabituelles pour Rutherford: une prestation solo avec électroniques (1981), devant public, ainsi qu’un quatuor de cuivres avec George Lewis, Martin Mayes et Melvyn Poore (1981, pas phénomènal, mais le solo avec électroniques est jouissif). Sur le deuxième disque, le tromboniste dans des contextes plus typiques: un solo acoustique (1978), devant public, et une session studio (1982) avec le bassiste Paul Rogers et le batteur Nigel Morris – dans ce cas-ci, deux très solides enregistrements. Un must, bien qu’il y ait un ou deux titres de Rutherford à privilégier avant d’en arriver à celui-ci (au moins The Gentle Harm of the Bourgeoisie!). [Ci-dessous: Paul Rutherford en concert en 2006.]
I really like - nay, I love - trombonist Paul Rutherford, one of the greatest English improvisers. Since he passed away in 2007, Emanem had released one CD of archive material (Solo in Berlin, an excellent solo concert from 1975). Tetralogy offers four sessions over two discs. Taken as a whole, it paints a near-lifesize picture of this consistently creatvie artist. On disc 1 are two unusual settings for Rutherford: a live solo performance with electronics (1981) and a brass quartet (1981) with George Lewis, Martin Mayes, and Melvyn Poore (not phenomenal, but the solo set is delectable). On disc 2, the man is cast in more regular surroundings: a live acoustic solo set (1978) and a studio session (1982) with bassist Paul Rogers and drummer Nigel Morris – two very strong recordings in this case. A must-have release, although there are a Rutherford CD or two you should get before this (at the very least The Gentle Harm of the Bourgeoisie). Below: Live footage of Paul Rutherford, 2006.]
STRAIGHT PIPE/ Straight Pipe (Straight Pipe)
Ce jeune trio de jazz actuel montréalais sera de passage aux Beaux Dimanches, à Sherbrooke, ce vendredi (23 octobre). Une bonne idée de sortie, parce qu’ils sont sympathiques et solides, dans une veine jazz actuel qui fait penser au Trio Derome Guilbeault Tanguay (bon, d’accord, la barre est haute, mais vous voyez le genre). Leur démo propose de bonnes compositions, juste assez alambiquées pour garder l’attention. Et Jean-Sébastien Leblanc, le clarinettiste, m’affirme qu’ils sont plus “musique actuelle” en concert. Pour entendre le démo, rendez-vous sur leur page MySpace (ci-dessus).
This young avant-jazz trio from Montreal will be playing at Les Beaux Dimanches, Sherbrooke, this Friday (October 23). Get out and see them; they’re enjoyable and gifted, and their take on modern jazz is reminiscent of Trio Derome Guilbeault Tanguay – okay, I’m setting the bar pretty high, but you know what I mean. Their demo has a few nice compositions that are just skewed enough to keep you focused. And clarinetist Jean-Sébastien Leblanc tells me that they get a lot more experimental live. You can listen to the demo tracks on their MySpace (above).
DER WAWAWA / Der Wawawa (Unit Records)
D’un trio de jazz à l’autre, celui-ci est suisse et dirigé par le saxo alto Benedict Reising. Sympathique, enjoué à l’occasion, un peu mélodramatique ailleurs. J’aime beaucoup le jeu du contrebassiste Marco Müller, simple mais gracieux. De bonnes compositions, mais un peu froides, quoi que ce trait soit plutôt typique du jazz moderne suisse. Ça me fait beaucoup penser au trio Day & Taxi de Christopher Gallio, en légèrement plus lyrique.
From one jazz trio to another, this one is Swiss and led by alto sax player Benedict Reising. Fun, cheerful at times, a bit overdramatic elsewhere. I’m fond of bassist Marco Müller’s simple yet gracious playing. Good compositions, a bit cold-sounding though, although that seems to be a distinctive trait of Swiss modern jazz. This is strongly reminiscent of Christoph Gallio’s Day & Taxi trio, with a slightly more lyrical sound.
BRUFORD / Feels Good to Me (Voiceprint/Winterfold)
Ah, le plaisir qu’est ce disque. Je viens d’acquérir la version numérique, mon vinyle étant plutôt usé. Beau remastering, très propre. Je sais que plusieurs jurent par One of a Kind, mais pour moi, Feels Good to Me demeure LE meilleur opus du batteur de Yes, King Crimson, UK et j’en passe. “Belzeebub” est un énorme classique, “Sample and Hold” aussi. Superbe jeu du bassiste Jeff Berlin, de Bruford aussi. Dans la catégorie “albums solos de grands musiciens progressifs,” ce disque est l’égal, en qualité, du Voyage of the Acolyte de Steve Hackett. Évidemment, musicalement, il va beaucoup plus loin. [“Belzeebub” en prestation pour la BBC, 1979.]
Ah, the pleasure this record still brings me. I just got the digital version, since my old LP is pretty beaten up. Nice remastering job, very clean. I know a lot of folks admire One of a Kind, but in my opinion, Feels Good to Me is THE finest solo opus by Yes/King Crimson/UK’s drummer. “Belzeebub” is a huge classic, so is “Sample and Hold.” Jeff Berlin’s bass work is superb; Bruford’s drumming too. In the category “solo albums by prog legends,” this record is equal to Steve Hackett’s Voyage of the Acolyte quality-wise. Of course, musically, it goes much further. [“Belzeebub” live for the BBC, 1979.]