Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-06-18

2009-06-18: Asmus Tietchens, Phosphor, David Rothenberg

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-18

ASMUS TIETCHENS / Flächen mit figuren (Non-visual Objects)

L’univers musical d’Asmus Tietchens est unique en son genre, surtout depuis la fin des années 90. Cet électronicien a développé une palette sonore et un sens du statisme merveilleusement dépaysants, voire aliénants. Ce disque pourrait presque s’inscrire dans la série des Menge. S’il ressemble beaucoup à cette manière de faire de Tietchens, il n’en diffère pas moins, quoi que expliquer cette différence revient à mettre des mots sur des déplacements sensoriels subtils et subjectifs. Du grand Tietchens: grands espaces presque vides, prônes à l’agoraphobie et aux illusions auditives.

The soundworld of Asmus Tietchens is unique, especially since the late ‘90s. The electronic artist has developed a wonderfully alien (and alienating) sound and sense of stasis. This album could almost fit in the Menge sequence – almost being the key word: it’s different, although explaining the difference would be putting words on subtle and subjective sensory displacements. This is great Tietchens: large near-empty spaces leading to agoraphobia and auditory illusions.

PHOSPHOR / II (Potlatch)

Un second disque pour cet ensemble allemand d’improvisateurs électroacoustiques (Burkhard Beins, Axel Dörner, Robin Hayward, Annette Krebs, Andrea Neumann, Michael Renkel, Ignaz Schick). Une belle brochette de musiciens engagés dans une recherche sonore désincarnée de leurs instruments respectifs, une recherche contradictoire d’épuration et de pollution, appliquée à l’improvisation collective. Une écoute difficile mais fascinante, et parfois même engageante, comme dans la première pièce. À réécouter pour approfondir.

This is the second CD from the German group of electroacoustic improvisers (Burkhard Beins, Axel Dörner, Robin Hayward, Annette Krebs, Andrea Neumann, Michael Renkel, Ignaz Schick). A nice cast of musicians engaged in research on their respective instruments for a contradictory approach of sonic cleansing and pollution applied to collective improvisation. Must relisten to dig further, but first listn is very satisfactory.

David Rothenberg / Whale Music Remixed (Terra Nova)

L’an dernier, David Rothenberg publiait un disque de chants de baleines utilisées dans un contexte jazz d’avant-garde. Cette fois, une jolie brochette d’artistes remixe cet album. Avec entre autres DJ Spooky, Scanner, Mira Calix, Warren Burt, Robert Rich, Francisco López et Strings of Consciousness qui contribuent une excellente pièce ambiante. Inégal mais intéressant. Certains remixeurs utilisent les chants de baleines comme un instrument parmi d’autres, ce qui donnent une musique à la fois familière et hors de ce monde. [Ci-dessous: Le travail de Rothenberg pré-remixage.]

Last year, David Rothenberg had released a record of whale songs used in avant-jazz pieces. This time, a nice cast of electronic artists give that album the remix treatment. With (among others) DJ Spooky, Scanner, Mira Calix, Warren Burt, Robert Rich, Francisco López, and Strings of Consciousness with an excellent ambient track. An uneven but interesting comp. Some remixers have decided to use whale songs as one of many instruments in the mix, which gives the music a familiar yet out-of-this-world feel. [Below: Rothenberg’s work before the remixing stage.]

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je pars pour le NEARFest demain, et j’y vais sans ordi, pour décrocher. Je serai de retour devant un ordi mardi. J’ai déjà une pile de disques à écouter qui m’attendra!

That’s it for today. I’m leaving for NEARFest tomorrow, and I’m going without a laptop to cut back from work entirely. I will be back in front of a computer on Tuesday. And I already know there will be a pile of new releases to listen to by then!

2009-06-17

2009-06-17: Keune-Schneider-Krämer, Uncle Woody Sullender, Volcano the Bear/La STPO, Josephine Foster, Man

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-17

KEUNE-SCHNEIDER-KRÄMER / No Comment (FMP)

Wow. Une séance d’improvisation libre pleine d’énergie, d’étincelles et d’inspiration. J’aime beaucoup le saxophoniste allemand Stefan Keune, que j’ai connu à travers son duo avec le guitariste John Russell. Ici, il est accompagné du contrebassiste Hans Schneider et du batteur Achim Krämer. Ce trio a déjà publié au moins un très bon disque (The Long and the Short of It, chez Creative Sources), mais je crois que celui-ci est encore plus solide. Keune ne fait pas dans l’énergie à tout crin; son style s’apparente plus à une recherche sonore qui va de l’intérieur vers l’extérieur, mais ce trio décoiffe à sa manière.

Wow. A free improvisation session filled with energy, sparks, and inspiration. I really like German sax player Stefan Keune, whom I first heard in a duo with guitarist John Russell. Here, he is in a trio with bassist Hans Schneider and drummer Achim Krämer. This group has already released at least one very good CD (The Long and The Short of It, on Creative Sources), but I think this one is even stronger. Keune is not a high-energy player; his style comes closer to a sonic experimentation that proceeds from the inner self to the outer world. Yet, this trio kicks a**!

UNCLE WOODY SULLENDER / Live at Barkenhoff (Künstlerhäuser Worpswede / Dead CEO)

L’oncle Woody joue du banjo comme pas un. Il étend la palette sonore de son instrument à l’aide d’électroniques discrètes, ce qui rend cette prestation champêtre particulièrement intéressante. Nous sommes dans l’univers sonore de John Fahey et de Loren Connors, où la musique folk procède à la fois de la tradition et d’une recherche intérieure, au-delà des genres et des conventions. Trois improvisations qui n’ont rien de “hillbilly”. [Ci-dessous: Un extrait de “Violence of Völk” trouvé sur le site de Dead CEO.]

Uncle Woody plays banjo like no other. Here, he stretches his instrument’s palette with subtle digital electronics. This is a very interesting countryside performance that belongs to the soundworld of John Fahey and Loren Connors, where folk music is as much a matter of tradition than inner research extending beyond genres and conventions. Three improvisations that have nothing to do with hillbilly music. [Below: An excerpt from “Violence of Völk” found on Dead CEO’s website.]

http://www.deadceo.com/mp3/sullender_violence_exc.mp3

VOLCANO THE BEAR / LA SOCIÉTÉ DES TIMIDES À LA PARADE DES OISEAUX / The Shy Volcanic Society at the Bear and Bird Parade (Beta-lactam Ring Records)

Ce disque partagé (un “split”, en arménien) met en vedettes deux groupes qui peuvent m’épater un jour et me laisser froid le lendemain. C’est particulièrement vrai de Volcano the Bear, dont la discographie est marquée par une qualité TRÈS variable. Rassurez-vous, ce disque est ma foi très intéressant. Volcano the Bear y va d’une séquence de cinq pièces à la fois expérimentales, psychédéliques et tribales. La STPO est fidèle à elle-même: un rock d’avant-garde qui s’inspire du RIO en y ajoutant un côté étrangement post-punk (étrangement parce que pas tout à fait...). Je pense souvent à Goz of Kermeur et à This Heat en entendant la STPO, même si ce groupe un peu plus cabotin que ces deux-là. [Plusieurs extraits sonores du disque sur la page d’accueil de Beta-lactam (parcourez la liste des nouveautés).]

This split CD features two bands that can thrill me one day and leave me cold the next. That is particularly true of Volcano the Bear, whose discography is marred by VERY variable quality. However, this record scores high points. Volcano the Bear delivers a sequence of five experimental-psychedelic-tribal tracks. La STPO is faithful to its take on avant-rock (inspired by RIO with a strange post-punk touch - strange because it’s not quite that…). Listening to La STPO often brings to mind Goz of Kermeur and This Heat, even though the band is sillier than those two. [Lots of audio samples on Beta-lactam’s home page (browse down the list of new releases).]

JOSEPHINE FOSTER & THE SUPPOSED / All the Leaves Are Gone (Locust)

J’adore Josephine Foster, sa voix hors du temps, ces chansons simples mais psychédéliques à l’os. Je l’ai découverte via A Sheep in Wolf’s Clothing, son disque le plus étrange et le moins représentatif. Depuis, je rebrousse chemin. Ce projet paru en 2004 la place dans un contexte rock (avec Brian Goodman et Rusty Peterson), interprétant des chansons qui, si elles ont un petit côté Jefferson Airplane, auraient probablement effrayé les trippeux de San Francisco. La qualité sonore fait parfois défaut, mais c’est un bon disque, probablement le truc le plus accessible qu’elle ait fait. Cela dit, c’est tout de même une voix qu’il faut apprivoiser (une Joan Baez plus opératique, faut l’entendre pour le croire).

I love Josephine Foster: her timeless voice, her songs so simple yet psychedelic to the bone. I came to her through A Sheep in Wolf’s Clothing, arguably her strangest and less representative record. Since then, I’m catching up. This project released in 2004 features her in a psychedelic rock context (with Brian Goodman and Rusty Peterson), performing songs that, for all their Jefferson Airplane character, would have scared Frisco hippies away back in the day. Sound quality is shaky on a couple of tracks, but this is overaly a good album, and probably her most accessible effort. That said, she still has a voice you need to get used to (a more operatic Joan Baez) and hear to believe.

MAN / Kingdom of Noise (Point - Voiceprint)

Il s’agit du vieux groupe rock britannique (et non du groupe post-rock français, susceptible de se retrouver un jour dans ce journal d’écoute). Rigolo comme titre, “le royaume du bruit”, pour un groupe aussi éloigné du bruit que puisse le concevoir un amateur de musique actuelle comme moi. Ce n’est qu’un titre. Sur le disque, on trouve, ma foi, une joli collection de nouvelles chansons bien senties. Si vous ne connaissez pas Man, ils ont déjà fait du “jam rock” et un rock psychédélique simple mais bien tourné. Ce nouveau disque est plus qu’acceptable, avec de solides chansons interprétées principalement par Martin et Josh Ace, Phil Ryan et le batteur Bob Richards. À la limite, c’est plus respectable comme produit que ce que sort Hawkwind dernièrement (la comparaison se limitant à celle entre deux vieux groupes rock britanniques de 2e ordre toujours en activité). Malheureusement, “Chuffin’ Like a Muffin” est d’une nullité sans nom.

This is the old British rock band (and not the more recent French post-rock duo, whose work may very well end up chronicled in this listening diary one day). Funny title in the eyes of an experimental music fan like me. Of course, Man has NOTHING to do with noise music. That said, this is a fine collection of new songs. Man used to play jam rock and simple yet well-made psychedelic rock. This new record is quite satisfying and contains several strong songs performed mainly by Martin and Josh Ace, Phil Ryan, and drummer Bob Richards. It’s even more respectable an effort than what Hawkwind has been churning out lately (the comparison being limited at two old B-list British bands that are still active). Sadly, “Chuffin’ Like a Muffin” is bad beyond words.

Délire actuel, 2009-06-16

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 16 juin 2009
Broadcast Date: 16 June 2009


DESCRIPTION
Portrait musical: Biosphere / Emanem et Psi, 2009: Une émission en deux volets. Première heure: un portrait musical très partiel de Biosphere (Geir Jenssen), pour souligner la sortie de son premier disque concert en carrière, Wireless (plus d’info à la section Compléments). Deuxième heure: Une oreille sur les parutions récentes des étiquettes Emanem et Psi, de l’excellente improvisation libre.
Musical Profile: Biosphere / Emanem & Psi, 2009: Tonight’s show was a two-parter. First hour: A very incomplete musical profile of Biosphere (aka Geir Jenssen), in celebration of the release of his first live album Wireless (more info below, under “Supplements”). Second hour: A look at recent releases from the labels Emanem and Psi - excellent free improvisation.

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*BIOSPHERE / Pneuma (2:12) + Shenzou (6:21) + Birds Fly by Flapping Their Wings (6:44) - Wireless (Touch)

BIOSPHERE / As the Sun Kissed the Horizon (1:46) + Poa Alpina (4:11) - Substrata (Touch)

BIOSPHERE / Katedra Botaniki (6:50) - Nordheim Transformed (Rune Grammofon)

BIOSPHERE & HIA / Countdown to Darkness (6:23) - Polar Sequences (Headphones)

*BIOSPHERE / Rotation (11:08) - Autour de la Lune (Touch)

PEOPLE BAND / Soho Studio 1 (10:41) - 69/70 (Emanem)

ARC / Binding Light (6:17) - The Pursuit of Happiness (Emanem)

LAWRENCE CASSERLEY & ADAM LINSON / Basement Membrane (6:06) - Integument (Psi)

SOPHIE AGNEL / Part 1 (19:29) - Capsizing Moments (Emanem)

EVAN PARKER / Aerobatics 4 (3:46) - Saxophone Solos (Psi)

merci à/thanks to:

*Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BIOSPHERE
L’entrée de Geir Jenssen (Biosphere) sur Wikipedia (en anglais, l’entrée française ne donne qu’une discographie.

Son site web (avec plusieurs mp3 gratuits).

Geir Jenssen (Biosphere) entry in Wikipedia.

His website (with several free mp3).

Deux prestations en concert:

Two live performances:

EMANEM/PSI

Martin Davidson, le proprio d’Emanem, est un homme dévoué à l’improvisation libre. Ses réflexions sur ce genre sont très intéressantes, parfois dérangeantes, souvent divertissantes. Si vous lisez l’anglais, jetez un oeil ici.

Emanem owner Martin Davidson is one of free improvisation’s strongest advocates. His thoughts on the genre are very interesting, occasionally shocking, often entertaining. Have a look at this page.

2009-06-16

Délire actuel, 2009-06-16

Délire musical, 2009-06-16

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 16 juin 2009
Broadcast Date: 16 June 2009


LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: DON SIMON, KLIMPEREI + TELEFUNKEN / Rock Your Cartilagenous Structure (Acidsoxx Musicks)

PETER HAMMILL / Stumbled (4:48) - Think Air (Fie!)
NICK CASTRO & THE YOUNG ELDERS / Sleeping in a Dream (4:44) - Come into Our House
*VICTOR HERRERO / Jácara Zíngara (4:11) - Anacoreta (Bo'Weavil)

PERFECT VACUUM / Satanic Man/Average Man (4:01) - A Guide to the Music of the 21st Century (Acidsoxx Musicks)
*LIFE ON EARTH / The Tide of Faith (3:35) - A Space Water Loop (Subliminal Sounds)
**PICTURES OF THEN / When It Stings (3:02) - ...And the Wicked Sea (ind.)

MR. TUBE & THE FLYING OBJECTS / Brothers in a Bind (4:01) - Listen Up! (Sweet Nothing/MT Records)
PALINCKX / Momentum & Wag (5:19) - Momentum & Wag (Vonk)
*ROTFRONT / Remmidemmi (3:45) - Emigrantski Raggamuffin (Essay Recordings)

THIS WILL DESTROY YOU / A Three-Legged Workhorse (extrait/excerpt: 4:30) - This Will Destroy You (Magic Bullet)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**XO Publicity

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:
La même pièce de This Will Destroy You, en concert (vidéo amateure)
The same This Will Destroy You track live (amateur video)

2009-06-16: Peter Hammill, Chronik I, Troum

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-16

PETER HAMMILL / Thin Air (Fie!)

Je suis un fan inconditionnel, voire fini, de Peter Hammill. Voilà, c’est dit, question de donner du contexte à ma trépidation à l’idée d’écouter ce nouvel opus. Hammill connaît une excellente décennie 2000. Depuis quelques années, il sait varier son approche d’un album à l’autre. J’aime beaucoup Clutch, Incoherence et Singularity, ses trois derniers disques studio. Après une première écoute, il est clair que Thin Air ne déparre pas la séquence. Il pourrait même en être le sommet, voire se révéler un essentiel. L’album ne contient aucune chanson légère ou plus rock: que des pièces sombres et troubles, où la voix inquiète et les arrangements s’embourbent merveilleusement, comme seul Monsieur Hammill sait le faire. “The Mercy,” “Stumbled,” “Undone” et “The Top of the World Club” sont ressortis de cette première écoute (“Stumbled” et “Undone” deviendront probablement des habitués des spectacles solos du chanteur; “The Mercy” pourrait presque être du Van der Graaf Generator”), mais aucune ne recevra le traitement du bouton “skip”. Je suis sorti du premier round abasourdi. J’ai l’impression que le second me sonnera et que le troisième m’enverra au tapis, conquis. Hammill est le plus grand auteur-compositeur-interprète vivant. Et il ne fait pas son âge. [Ci-dessous: Un extrait de la chanson “Ghosts of Planes”, gracieuseté d’Artist Shop.]

I am an absolute fan of Peter Hammill. There, now you know the level of excitement with which I approached this new opus. Hammill has been having an excellent decade thus far, much better than his ‘90s. For the past few years, he has been churning out one highly personal (and unique) album after abother. I really like Clutch, Incoherence, and Singularity, his latest three studio efforts. Upom first listen, it is clear that Thin Air belongs to that lot. It might even be the jewel of the crown, or even prove to be a must-have with further listens. This album contains no filler, no lighter songs, only dark and troubled songs where the voice disquiets and the arrangements are marvelously muddy, like only Mr. Hammill can. “The mercy,” “Stumbled,” “Undone,” and “The Top of the World Club” were the highlights of my first run-through (I can easily see “Stumbled” and “Undone” become live solo staples, while “The Mercy” could almost be a Van der Graaf Generator composition). I came out of this first round groggy. I expect that round two will stun me and that round three will knock me out, conquered. Hammill is the greatest singer-songwriter alive, and lately, he hasn’t been showing his age. [Below: An excerpt from the track “Ghosts of Planes” found at Artist Shop.]

http://www.artist-shop.com/fie/thinair.rm


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Chronik I (Trepok)

Qui trop embrasse mal étreint. Cette compilation d’une jeune étiquette électronique suisse est déconcertante. On a voulu, en seulement dix pièces, embrasser tout le spectre des musiques électroniques, de la pop IDM d’Etko et la house de Fibra, jusqu’aux abstractions texturales d’Utomalla et de Vitor Joaquim. Résultat: une écoute sans courbe, sans nuances, qui ne prépare pas l’auditeur aux sauts stylistiques. Mon ami Philippe Petit contribue une jolie pièce (mais il a fait mieux), sauf que ce n’est pas assez pour recommander ce projet qui pèche par excès d’ambition… ou par manque de vision artistique.

Too much is like not enough. This compilation released by a young Swiss electronic music label is puzzling. The intent was to cover the whole range of electronic music in only ten tracks, from Etko’s IDM pop and Fibra’s house music down to the textural abstractions of Utomalla and Vitor Joaquim. The end result is a curb-less, nuance-less listen where the listener is left unprepared for the many and abrupt stylistic shifts. My friend Philippe Petit contributes a nice track (though he has done better), but that’s not enough to recommend a project that outstretched its reach or lacked clear artistic vision.

TROUM / Eald-Ge-Stréon (Beta-lactam Ring Records merci à/thanks to Massive Media)

Troum! De tous les groupes issus de la musique industrielle et faisant dans le bourdon planant (le “drone”, disent les anglos), ce duo allemand compte parmi les meilleurs. Ce sont d’ailleurs des favoris personnels. Ce disque (double dans l’édition limitée) est constitué de vieilles bandes enregistrées en studio et utilisées en concert, puis complétées récemment (plus une pièce de 30 minutes entièrement nouvelle sur le disque boni de l’édition limitée). Du grand art planant, aux textures métalissées mais étonnamment chaudes. [Ci-dessous: Une vidéo (amateure?) pour la pièce “Dhânu-h”]

Troum! Of all the drone bands that came out of the Industrial Music scene, this German duo ranks among the best. In fact, they are among my personal favorites. This album (a double CD if you get your hands on the limited edition) is made of old studio tapes that were used in live situations and recently “completed” (plus a brand new 30-minute track found on the bonus disc). This is high(-tripping) art, surprisingly warm despite its metallic resonances. [Below: An [amateur?] video for the track “Dhânu-h”]


2009-06-15

2009-06-15: Sleep Whale, Asher Quinn

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-15

Oui, je sais, on dirait que j’ai ralenti le rythme de mes écoutes. Faux! C’est que je suis fort occupé à écouter des propositions pour le prochain FIMAV – et ces écoutes-là, je ne peux pas vous en parler. Ne cherchez pas, elles ne se cachent pas de ce journal. J’ai tout de même écouté un ou deux nouveaux trucs aujourd’hui, et je viens de recevoir le nouveau disque de Peter Hammill, que j’écouterai attentivement (religieusement, même) ce soir. Je vous en parle demain.

Yeah, I know, it looks like I’ve been slagging off lately. But I’m not! Actually, I’m pretty busy listening to propositions for the next FIMAV festival – and that’s a part of my listening I just can’t comment on right now. So don’t go combing my listening diary for clues. Still, I managed to listen to a couple of new releases today, AND Peter Hammill’s brand new album Thin Air just came in. I’ll be attentively (religiously, even) llistening to that one tonight, and report about it tomorrow.

SLEEP WHALE / Little Brite (Western Vinyl)

Un disque typique de post-rock/post-folk: belles guitares acoustiques sur fond de violons, voix éthérées sans paroles et ambiances feutrées. Ça manque de substance mais c’est agréable, malheureusement dérivatif, sans cette étincelle qui peut transformer ce genre un peu naïf en expérience transportante (comme le dernier Balmorhea ou les deux derniers Helios). Il s’agit d’un EP au format vinyle.

Your typical post-rock/post-folk record: pretty acoustic guitars over violins, ethereal wordless vocals, and felt ambiences. It lacks substance but it’s enjoyable, although slightly derivative and without the spark that can ignite this slightly naive genre into a highly moving journey (like Balmorhea’s latest or Helios’ latest two). This is a vinyl EP.

ASHER QUINN / Forgotten Language of the Heart (Voiceprint)

Je connaissais pas du tout Asher Quinn avant de recevoir cette compilation double. Elle couvre 21 ans de carrière. Quinn a publié son premier disque, Open Secret, en 1987. Il était produit par Anthony Phillips, que j’aime beaucoup. La carrière de Quinn est divisée en deux facettes: d’un côté, une musique instrumentale “nouvel âge” aux résonances spirituelles; de l’autre, de la chanson folk douce et bien sentie. J’ai peu d’intérêt pour la première moitié, mais la seconde est agréable. Sa voix rappelle le chanteur tchèque Vladimir Veit (oui, référence obscure, mais c’est vrai), sa manière a quelque chose de Gordon Giltrap et de Shaun Phillips. Un peu de Cat Stevens aussi. Mais à deux heures et demie au total, cette compilation est trop généreuse pour son propre bien.

I knew nothing about Asher Quinn prior to receiving this 2-CD best-of spanning a 21-year career. Quinn released his first album in 1987, Open Secret, produced by Anthony Phillips, whom I really likr. Quinn’s career is split into two strands: instrumental and spiritually-tinged new-age music on the one hand, quiet folk singing on the other. I have little interest in the former, but the later is quite enjoyable. His voice reminds me of Czech folkie Vladimir Veit (an obscure reference, I know, but it’s true!), and his songsmithing is reminiscent of Gordon Giltrap, Shaun Phillips, and maybe a bit of Cat Stevens too. However, clocking at 2.5 hours, this compilation is too generous for its own good.