Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2010-01-21

2010-01-21: Gray/Connors, Jailbreak, Circum Grand Orchestra, Etron Fou Leloublan, Porcupine Tree, King Crimson

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-21


DARIN GRAY & LOREN CONNORS / The Lost Mariner + At the Old Factory (Family Vineyard)

Depuis quelques années, Family Vineyard travaille fort à remettre en circulation l’œuvre du guitariste Loren Connors, à coup de compilations et de rééditions (physiques et numériques). The Lost Mariner est l’un des deux premiers disques publiés par cette étiquette à sa fondation en 1999. Cette réédition souligne ce 10e anniversaire, mais c’est plus que ça. En fait, The Lost Mariner est l’un des plus beaux disques de Connors. En collaboration avec le bassiste Darin Gray, il crée ici sept pièces délicates, entièrement absorbées, ne tenant qu’à un fil, mais un fil d’une beauté lancinante. Chaque note compte, déposée goutte à goutte, comme l’essence d’une fleur rare. Dans le spectre de Connors (qui peut se faire bruyant à ses heures), ce disque appartient à son style post-blues ultra-calme, mesuré et doux. Très beau. Cette réédition se présente sur vinyle et est accompagnée d’un bonus: un 7 pouces exclusif intitulé At the Old Factory et présentant le même duo en concert - un peu plus cru, mais tout aussi envoûtant. Amateurs de Connors, ce disque est un must. Aussi disponible en téléchargement (sans le bonus). [Ci-dessous: “Part 4”, trouvée sur le site de Family Vineyard.]

For the past few years, Family Vineyard has been hard at work putting back into circulation the works of guitarist Loren Connors, with a couple of high-profile best-ofs and a few physical and digital reissues. The Lost Mariner was one of the label’s very first two releases, back in 1999. This LP reissue celebrates the label’s 10th anniversary, but there’s more to it, for The Lost Mariner is simply one of Connors’ finest moments. In collaboration with bassist Darin Gray, here he creates seven delicate, entirely absorbed pieces that barely hold together by a thread of entrancing beauty. Each note counts, like droplets of essence from a rare flower. Within Connors’ spectrum (the man can get noisy at times), this album belongs to his ultra-calm post-blues oeuvre. It’s paced and quet, and beautiful. This LP reissue includes a bonus 7” entitled At the Old Factory, exclusive to this release and featuring the duo in concert - a bit raw but just as captivating. Fans of Connors, this album is a must. Also available as a download (without the bonus 7”). [Below: “Part 4”, found on Family Vineyard’s website.]

MP3 - The Lost Mariner pt. 4


JAILBREAK / The Rocker (Family Vineyard)

Jailbreak est un duo de “power free” formé du batteur Chris Corsano et de Heather Leigh à la pedal steel et la voix. J’admire beaucoup Corsano, dont le jeu est époustouflant de vitesse et d’énergie. Je connais beaucoup moins Leigh. Elle mène du train, avec beaucoup d’énergie et de passion. The Rocker paraît sur vinyle, une longue improvisation par face, peu de changements, qu’un feu roulant d’intensité à fond de train. Bruitiste à souhait, mais presque free jazz aussi, en raison du style de Corsano qui, même lorsqu’il tapoche à tour de bras, conserve une touche jazzée.

Jailbreak is a “power free” duo consisting of drummer Chris Corsano and pedal steel player/singer Heather Leigh. I admire Corsano’s incredibly fast and energetic playing. Leigh I know a lot less. She’s noisy, in a driving and passionate way. The Rocker is release in LP format, with one long improvisation per side, little changes, just a constant rollercoast of intensity. It’s noise music, but it’s also almost free jazz, thanks to Corsano’s playing retaining a jazzy feel even with a full head of steam.


CIRCUM GRAND ORCHESTRA / Le Ravissement (Circum-Disc)

Deuxième disque de ce grand orchestre de l’étiquette/collectif Circum, avec, entre autres, Jean-Baptiste Pérez, Sébastien Beaumont, Peter Orins et Olivier Benoit. Ce dernier signe toutes les compositions sauf une, et j’avoue aimer BEAUCOUP son écriture (dans le projet Hué/Circum, particulièrement). De l’excellent jazz actuel, dans un moule “musique actuelle” très québécois - je pense à Je me souviens de Jean Derome, à NOMA de Tom Walsh. Belle section de cuivres, deux guitares, section rythmique double, des pièces intelligentes, vives, aux arrangements riches et beaux. Sans jeu de mots, je suis effectivement ravi.

A second record from Circum label/collective’s orchestra, with Jean-Baptiste Pérez, Sébastien Beaumont, Peter Orins, and Olivier Benoit, among others. The latter penned all the compositions save one, and I admit to LOVE his writing (especially in the Hué/Circum project). This is excellent avant-jazz, with a very Quebec-style musique actuelle feel – I’m thining of Jean Derome’s Je me souviens and Tom Walsh’s NOMA. Nice brass section, twin guitars, double rhythm section, intelligent and lively pieces, rich arrangements. I’m thrilled.


ETRON FOU LELOUBLAN / Face aux éléments déchaînés (Gazul/Musea)

Le dernier disque d’Etron Fou Leloublan, paru en 1985, et le dernier réédité par Gazul Records (un subsidiaire de Musea). Un disque superbe, à mon goût le meilleur des trois avec Jo Thirion. Des chansons folles, aux rythmiques complexes et aux textes joyeusement échevelés, mais livrées avec un air pince-sans-rire saisissant. Ce disque fait TRÈS années 80 et porte la marque de la réalisation de Fred Frith - un son très RecRec: clinique, mécanique, dépouillé, ce qui jure avec la nature foisonnante des chansons. Cette tension se traduit par de merveilleux moments. Moins accessible que Les Poumons gonflés et moins outrageusement délirant que Batelages ou Les 3 fous perdégagnent… Somme toute, un excellent point d’orgue à l’histoire de ce groupe mythique, fier représentant français du mouvement Rock-in-Opposition et la créature rock la plus incongrue qu’ait produite l’Hexagone.

Etron Fou Leloublan’s final opus, released in 1985, and the last reference in Gazul’s EFL reissue program. A splendid record - the best of the three records with Jo Thirion, in my opinion. Cazy songs with complex rhythms and very odd lyrics delivered in striking no-nonsense fashion. This records bears the mark of the ‘80s… and Fred Frith’s production: a typical RecRec sound: clinical, mechanical, stripped-down, which contrasts heavily with the luxuriousness of the songs. This tension leads to fabulous moments. Less accessible than Les Poumons gonflés, less outrageously mad than Batelages or Les 3 fous perdégagnent… All in all, an excellent finale for this mythical group, proud representative of France in the Rock-in-Opposition movement, and the most unclassifiable rock creature ever to come out of France.


PORCUPINE TREE / Metanoia (Snapper Music)

Pas un essentiel de Porcupine Tree, mais un disque néanmoins intéressant. Cet album est constitué d’improvisations en studio et de matériel préparatoire à l’album Signify (qui lui même s’est vu bonifié d’un disque complet d’outtakes, il y a quelques années). Un disque instrumental donc, axé sur le jam, avec beaucoup de bons solos de Steven Wilson. Sympathique. Recommandé pour ceux qui, comme moi, aiment Voyage 34. Les autres peuvent passer leur tour, à moins d’être complétistes.

This is not an essential Porcupine Tree album, but it definitely has its moments. Metanoia consists of studio improvisation and preparatory material for the Signify album (of which there is already a disc worth of outtakes). So it’s all instrumental, jam-focused, with lots of guitar solos from Steven Wilson. Fun. Recommended to folks who, like me, enjoy Voyage 34. The others can skip this one, unless they’re completists.


KING CRIMSON / In the Court of the Crimson King [40th Anniversary Edition] (DGM)

La transformation sonore de ce disque est moins impressionnante que Lizard ou même Red. Le mix 5.1 de Steven Wilson est encore étonnant de justesse, mais les versions stéréo antérieures de cet album étaient déjà très satisfaisantes. Tout de même, soulignons le jeu d’haut-parleurs créatif sur “21st Century Schizoid Man” et la spatialisation soignée de “Moonchild.” D’ailleurs, cette dernière pièce ne devait pas être raccourcie? La version 5.1 est pourtant intégrale (celle du CD est tronquée de trois minutes). Beaucoup de pièces boni, toutes des versions différentes (à divers stades d’enregistrement) des mêmes cinq chansons de l’album. D’un certain intérêt, mais pas tant que ça. Achetez pour le nouveau mix 5.1 ou même le nouveau mix stéréo si vous n’aviez pas l’édition “définitive” de 2004.

The sonic transformation on this record is less impressive than on Lizard or even Red. Steven Wilson’s 5.1 mix is once again dead on, but the previously available stereo versions of this album were already quite satisfying. Still, I must point out the creative loudspeaker plays in “21st Century Schizoid Man@ and the delicate spatialization on “Moonchild.” Incidentally, wasn’t the latter supposed to be edited? The 5.1 version is complete (the one on the CD is three minutes shorter). Lots of bonus tracks, all alternate versions (at various stages of recording) of the same five album tracks. Of some interest, though not that much. Buy it for the new 5.1 mix or even the new stereo mix if you don’t have the “definitive” 2004 edition.

2010-01-20

2010-01-20: Éric La Casa, Mike Cooper, Hession/Wilkinson/Fell/Morris, Fehlfarben, Yellow Swans, King Crimson

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-20

ÉRIC LA CASA / Zone sensible 2/Dundee 2 (Room40)

J’aime beaucoup le travail d’Éric La Casa, un artiste de field recording sensible et créatif. Ce disque propose deux œuvres mises côte à côte, deux projets in situ pour espaces publics. “Zone sensible 2” tourne autour des ruches d’un certain Olivier Darné, en banlieue de Paris, une œuvre étourdissante, fascinante dans ses agencements et traitements de bourdonnements. Beaucoup de vie dans cette pièce. “Dundee 2” s’intéresse à la ville de Dundee (Écosse), à travers l’agencement de regards scrutateurs sur ses éléments constituants (lieux, objets, machines, habitants). La Casa ne tombe jamais dans le narratif, laissant les sons parler d’eux-mêmes plutôt que leur imposer une structure linéaire et unidirectionnelle. Superbe travail.

I am very fond of Éric La Casa’s work. He is a sensity and creative field recordist. This CD features two works put side by side, two site-specific projects for public spaces. “Zone sensible 2” revolves around the bee hives of one Olivier Darné, near Paris. It’s a dizzying piece with fascinating layerings of sounds and buzz treatments. Lots of life in this one. “Dundee 2” focuses on the two of Dundee (Scotland), through arrangements of scrutinizing looks at its constituents (places, objects, machines, and people). La Casa never falls for the narrative, letting the sounds speak for themselves instead of imposing a linear, unidirectional structure to them. Splendid work.

MIKE COOPER / Rayon Hula (Room40)

Room40 publie des disques physiques (celui de La Casa, par exemple), mais aussi des albums offerts uniquement en téléchargement, comme cette réédition remasterisée de Rayon Hula, L’œuvre avant-exotica qui a valu à Mike Cooper un prix Ars Electronica en 2005. À partir des disques de jazzman exotica hawaïen Arthur Lyman et en s’inspirant des motifs de sa collection des chemises hawaïennes (je n’invente rien!), Cooper a composé un disque hybride qui intègre parfaitement électronique ambiante et exotica. Disons, pour donner une idée, qu’il s’agit d’une version hawaïenne d’Endless Summer, l’ode rétro-surf de Fennesz. Mais il n’y a pas d’imitation ici (et Fennesz ne travaillait pas à partir d’échantillonnages). Très heureux de découvrir ce disque, même cinq ans en retard.

Room40 releases physical CDs (like the La Casa title above), but also download-only albums, like this remastered reissue of Rayon Hula, the avant-exotica opus that brought a Prix Ars Electronica to Mike Cooper’s lap back in 2005. From records by Hawaiian exotica jazzman Arthur Lyman and drawing inspiration from the patterns on his Hawaiian shirts (I am not kidding), Cooper has composed a hybrid work of perfectly integrated ambient eletronica and exotica. To give you an idea, imagine an Hawaiian version of Fennesz’ retro-surf anthem Endless Summer. But Rayon Hula is no imitation (and Fennesz wasn’t proceeding from sampling). I’m very happy to discover this record, even five years after the fact.

HESSION/WILKINSON/FELL + MORRIS / Registered Firm (Incus)

C’est un vieil enregistrement (1996) qui manquait à ma collection, ramassé au vol lors d’une vente de feu. Une très belle session qui paire un trio britannique bien établi (Alan Wilkinson au saxo, Simon H. Fell à la contrebasse et Paul Hession à la batterie) et le guitariste américain Joe Morris. De l’improvisation libre attentive mais énergique, cérébrale mais sexy – oui, sexy! C’est aussi le point de départ de la collaboration entre Fell et Morris qui a mené, 12 ans plus tard, au trio Morris/Ward/Fell présenté au 25e FIMAV.

It’s an old release (1996) that was missing from my collection. I grabbed on the fly in a sale. A very fine session that brings together a long-standing British trio (Alan Wilkinson on sax, Simon H. Fell on bass, Paul Hession on drums) and US guitarist Joe Morris. Acute-listening yet energetic free improv, cerebral yet sexy - yes, sexy! This was also the starting point of the collaboration between Fell and Morris, which has led, 12 years later, to the Morris/Ward/Fell trio performance at the 25th FIMAV.

FEHLFARBEN / Glücksmaschinen (Tapete - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un gros bof. Fehlfarben, selon le communiqué de presse, est un vieux supergroupe allemand de new-wave/punk. Ce que j’entend sur Glücksmanschinen, c’est un groupe de rock indie au son vintage, le genre qui pourrait placer une chanson dans une pub d’iPod. Pas mauvais, mais cliché, prévisible et facile à oublier. À ignorer aussi.

Blah. Fehlfarben, says the press release, is an old German new-wave/punk supergroup. What I’m hearing on this new album, Glücksmanschinen, is a vintage-sounding indie rock band, the kind that could land a song in an iPod advert. Not bad but cliché, predictable, and forgottable. Easy to ignore.

YELLOW SWANS / Going Places (Type - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le duo Yellow Swans n’est plus, mais Peter Swanson et Gabriel Mindel ont pris le temps de peaufiner un dernier disque avant de tirer leur révérence. La différence est frappante. On entend tout de suite qu’ils ont consacré plus de temps à Going Places. Il est moins garroché et nettement plus élégant. Élégant? Pour du noise? Oui, tout à fait. En fait, c’est de loin le meilleur Yellow Swans que j’aie entendu et un des très bons disques de noise qui ont croisé mes oreilles. Du noise ambiant immersif, sensuel, un tantinet triste, puissant d’une révolte assumée et non d’une rage destructrice. Très solide et hautement recommandable aux amateurs du genre.

Yellow Swans have called it quits, but Peter Swanson and Gabriel Mindel have taken the time to spit-shine one final CD before taking a last bow. The difference is striking. You can hear right frm the start how much more time they spent on Going Places. It doesn’t sound hastily thrown together like most of their other records. It sounds a lot more elegant too. Elegant? Noise music, elegant? Yes, absolutely. In fact, this is by far the best Yellow Swans I’ve heard, and one of the very good noise CDs to have crossed my path. Immersive ambient noise, sensual, a tad bit sad, empowered by a feeling of assumed revolt, not destructive rage. Very strong and highly recommended to fans of the genre.

KING CRIMSON / Lizard [40th Anniversary Edition] (DGM)

Enfin. Dès l’annonce que Robert Fripp avait mandaté Steven Wilson de Porcupine Tree pour remixer le catalogue de King Crimson en 5.1, j’attendais impatiemment d’attendre ce qui adviendrait de Lizard. C’est que, dans l’univers crimsonien, on aime ou on n’aime pas Lizard, disque ovni, résultat de l’intérêt de plus en plus poussé que portait Fripp à la scène free jazz britannique, et tout particulièrement au travail du pianiste Keith Tippett. Ce disque incroyablement touffu (arrangements free, force instruments d’orchestre classique et de jazz, nombreux traitements vocaux) a toujours sonné tronqué, réduit, contraint, sur vinyle ou sur CD. Et voilà que Wilson exauce toutes mes prières: chaque instrument séparé, des arrangements qui dansent littéralement, et le jeu de Keith Tippett, éblouissant d’un bout à l’autre, ancré bien au centre, vedette d’un disque qu’on dirait conçu pour le mettre en valeur. C’est officiel, Lizard est maintenant mon disque préféré du King Crimson pré-1972, et peut-être même…

Finally. From the moment it was announced that Robert Fripp had mandated Porcupine Tree’s Steven Wilson to remix King Crimson’s catalog in 5.1 sound, I was eagerly waiting to hear what would become of Lizard. In KC’s universe, you either love or hate Lizard, a UFO of a record, the result of Fripp’s growing interest in the British free jazz scene in general and the work of pianist Keith Tippett in particular. This incredibly dense record (free arrangements, tons of orchestral and jazz instruments, a plethora of vocal treatments) has always sounded truncated, reduced, constricted, on LP and on CD. And here comes Wilson, answering all my prayers: each instrument carefully separated, arrangements that literally dance around the room, and Keith Tippett’s playing set squarely in the middle, under the spotlight, as if the whole album had been designed to highlight him. It’s official, Lizard is my favorite pre-1972 KC album, and it might even…

2010-01-19

Délire actuel, 2010-01-19

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 19 janvier 2010
Show aired on 19 January 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Ponts et électrons: Une émission en deux temps. Première heure: musique contemporaine. Deuxième heure: électronique. À la jonction des deux, une pièce électroacoustique mixte (bande et instrument) tirée du disque "Bridge" de Lori Freedman.
Bridges & Electrons: A two-part show. First hour: contemporary music. Second hour: electronic music. At the junction, a mixed piece (electroacoustic tape & instrument) from Lori Freedman's "Bridge" CD. A bridge indeed.

CHRISTOPHER ROBERTS / Remote Stories (4:08) - Last Cicada Singing (Cold Blue Music)
NEIL ROLNICK / The Economic Engine (22:22) - The Economic Engine (Innova Recordings)

*LENE GRENAGER / Attitude (8:16) - Affinis Suite (+3dB Records)

**LORI FREEDMAN / Low Memory #3 [comp.: Monique Jean] (11:46) - Bridge (Collection QB)
==
NICO MUHLY / In C with Canons & Bees (7:41) - In C Remixed (Innova Recordings)

GLENN KOTCHE / Smooth (6:39) - In C Remixed (Innova Recordings)
MARINA ROSENFELD / In F (7:24) - Plastic Materials (Room40)

***ELEH / Slow Fade for Hard Sync (22:00) - Observations & Momentum (Touch)

***BJ NILSEN / Into the Coloured Rays (6:09) - The Invisible City (Touch)



Merci à/Thanks to:
*Dense Promotion
**DAME
***Forced Exposure


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

NEIL ROLNICK
Vidéo accompagnant le premier mouvement de The Economic Engine.
Video used in live performances of The Economic Engine.


IN C REMIXED
Bande-annonce du disque. Pour des mp3 gratuits, visitez www.in-c-remixed.com.
Official CD trailer. Find free mp3s at www.in-c-remixed.com.

Délire musical, 2010-01-19

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 19 janvier 2010
Broadcast Date: 19 January 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *FIELD ROTATION / Regenzeit II - Imaginary Friends (Ultimae Records)

MITCH & IGOR KRUTOGOLOV & MITCH / Tarakanruluch III: The Empire (4:55) - Love for Three Cockroaches (Auris Media)
*SATANIQUE SAMBA TRIO / Estilo Ricky Ramirez (1:44) - Sangrou (Amplitude)
PAK / Heatwave (3:21) - Motel (Ra Sounds)
**BERNARD FALAISE & FRANK MARTEL / La tarentule attend (2:36) - À l'école du ara (Monsieur Fauteux m'entendez-vous?)

A HAWK AND A HACKSAW / Turkiye (5:02) - Délivrance (The Leaf Label)
BRATKO BIBIC & THE MADLEYS / Ableitung - Odvod, Part 1 (2:20) - Live at Alpentöne (Bergtöne)
STEKPANNA / (Stek)-Paranoid (3:49) - Starlight Barking (Slam Productions)

UNIVERS ZERO / Les Kobolds (4:15) - Clivages (Cuneiform)
KTU / Quiver (3:14) - Quiver (7d Media)
PINK FLOYD / One of These Days (5:57) - Meddle (EMI)

NIKASAYA / Siroi Ohisama (3:26) - One Summerheim (Someone Good)

merci à/thanks to:
*John Bourke P.R.
**DAME


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

MITCH & IGOR KRUTOGOLOV & MITCH
La même chanson, en spectacle (vidéo amateure).
The same song, performed live (amateur footage).


BRATKO BIBIC & THE MADLEYS
Un extrait du concert immortalisé sur le disque Live at Alpentöne.
A song from the very concert immortalized on Live at Alpentöne.


2010-01-19: Albert Landolt, Mitch/Krutogolob/Mitch, Rökstenen

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-19

ALBERT LANDOLT / The Outernational Three (Unit Records)

Un bon disque de jazz actuel. The Outernational Three est un trio dirigé par le saxophoniste-flûtiste Albert Landolt, qui signe la plupart des pièces présentées ici. Il est accompagné d’une section rythmique souple et mobile: le batteur Bill Elgart et le contrebassiste Furio di Castri. Les pièces de Landolt sont amusantes et pleines de vie. “Neue Mollbluesgeschichte”, qui ouvre l’album, a un côté faux-blues sublime, on dirait Rahsaan Roland Kirk en mode coqun. “Ana Toll” offre aussi un thème folichon qui me plaît beaucoup. Même les moments plus tendres sont bien dosés et non exempts d’humour. Du jazz moderne bien fait, sans complaisance, et avec vivacité.

A good modern jazz record. The Outernational Three is a trio led by sax/flute player Albert Landolt, who also writes most of the band’s material. He is backed by a supple and mobile rhythm section consisting of drummer Bill Elgart and bassist Furio di Castri. Landolt’s tunes are fun and lively. “Neue Mollbluesgeschichte”, the album opener, has a great faux-blues feel, almos like Rahsaan Roland Kirk in quirky mode. “Ana Toll” is another whimsical theme I found very likeable. Even the softer moments are well-balanced and not devoid of humor. Well done modern jazz, non-complacent, vivacious.

MITCH & IGOR KRUTOGOLOV & MITCH / Love for Three Cockroaches (Auris Media)

Superbe! Merveilleux! Ridicule! Sérieusement! Love for Three Cockroaches est en fait la rencontre entre le splendide gorupe klezmer-punk israélien Kruzenshtern i Parohod et un groupe que je ne connaissais pas, Mitch & Mitch. Cet ensemble interprète ici les compositions de Zelig Rabitchnyak, un compositeur israélien du début du 20e siècle qui, émigré au Nouveau-Mexique, rêvait de combiner klezmer et bluegrass. C’est, du moins, ce que raconte le livret. Ce disque serait une interprétation très personnelle d’un opéra de Rabitchnyak. Que cela soit vrai ou non, ça fait une lecture intéressante et ça sonne de toute manière comme du Kruzenshtern i Parohod, en plus fou! Tout au long du disque, Igor Krutogolov (de KiP) chante des airs sans parole de sa voix gutturale et digne d’un dessin animé (pas métal, plus comme un artiste de cabaret comme Friendly Rich). L’instrumentation qui l’entoure est touffue: quantité de claviers et de guitares, mais aussi cuivres, clarinette, vibraphone, et la batterie de Rev. James Boned Mitch (un des nombreux “Mitch” listés). La musique fait fortement penser à Mr. Bungle, à Ping aussi, avec une forte dimension avant-cabaret et un élément klezmer très fort. De l’avant-prog/avant-rock/RIO comique complètement déjanté, mais entraînant et éminemment contagieux. Un must! [Ci-dessous: Un extrait de l’album en concert.]

Splendid! Marvelous! Ridiculous! Seriously! Love for Three Cockroaches is actually a collaboration between stupendous Israeli klezmer-punk group Kruzenshtern i Parohod and Mitch & Mitch, an outfit I knew nothing about. This band here performs the compositions of one Zelig Rabitchnyak, an early 20th-century Israeli composed expatriated to New Mexico, where he dreamt of blending klezmer with bluegrass. At least, that’s the story the liner notes tell. So this CD would be a highly personal interpretation of an opera by Rabitchnyak. May that be true or not, it makes a fun read and it sounds like genuine Kruzenshtern i Parohod... squared! Throughout the album, KiP’s Igor Krutogolov sings wordless melodies in a cartoonish grunt (not metal-derived, more in an avant-cabaret style, ike Friendly Rich). The instrumentation around him is dense: lots of keys and guitars, horns, clarinet, vibes, and drums by one Rev. James Boned Mitch (one of many “Mitches” credited). The music is strongly reminiscent of Mr. Bungle and Ping, with a strong avant-cabaret facet and solid klezmer roots. Off-the-wall avant-prog/avant-rock/comedy-RIO, extremely entertaining and infectious. I love it! A must! [Below: A track from the album performed live.]

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Rökstenen: A Tribute to Swedish Progressive Rock of the 70’s (Musea)

Oui, un autre projet Colossus et Musea. Celui-ci, un coffret de 3 disques, fait suite aux deux volumes de Tuonen Tytär consacrée au rock progressif finlandais. Personnellement, je préfère le corpus suédois et j’ai sérieusement pris mon pied avec ce coffret qui totalise près de quatre heures de musique. Trente-huit artistes de toute la planète prog réinterprètent à leur façon des pièces plus ou moins connues des grands groupes du prog suédois des années 70. Les version intéressantes abondent, les découvertes aussi. Parmi les artistes “refaits”, on compte Blakulla (trois chansons), Kaipa (quatre), Atlas, Bo Hansson, Trettioariga Kriget, Ragnarok, Dice, Flasket Brinner, Algarnas Tradgard (grosse surprise, ça) et les Samla Mammas Manna. Parmi les “refaiseurs”, plusieurs noms hors des alignements habituels des projets Colossus/Musea. À souligner particulièrement: le Blakulla de Jinetes Negros, le Made in Sweden de Beardfish (puissant), le Dice de Karmic Juggernaut, l’Atlas de Vanilla Project (complexe et torché), le Life de Pseudosun et le Pugh Rogenfeldt du Divine Baze Orchestra.

Yep, another Colossus/Musea project. This one is a 3-CD set following up on the two volumes of Tuonen Tytär devoted to Finnish prog rock. I personally prefer the Swedish repertoire, and I thoroughly enjoyed this set, which totals nearly 4 hours of music. 38 artists from all over the progosphere covering in their own way more and less known tracks by the major Swedish prog groups of the ‘70s. Interesting covers about, discoveries too. Among the covered artists are Blakulla (three songs), Kaipa (four), Atlas, Bo Hansson, Trettioariga Kriget, Ragnarok, Dice, Flasket Brinner, Algarnas Tradgard (that one was a surprise) and Samla Mammas Manna. Among the “coverers”, lors of names falling outside the usual Colossus/Musea line-ups. Worth a special mention: Jinetes Negro’s Blakulla, Beardfish’s Made in Sweden (powerful), Karmic Juggernaut’s Dice, Vanilla Project’s Atlas (complex and ballsy), Pseudosun’s Life, and Divine Baze Orchestra’s Pugh Rogenfeldt.

2010-01-18

2010-01-18: Decoy, Lull

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-18


DECOY / Vol.1: Spirit (Bo’Weavil Recordings - merci à/thanks to Forced Exposure)

Decoy est un trio formé d’Alexander Hawkins (orgue Hammond C3), John Edwards (contrebasse) et Steve Noble (batterie). Ces deux derniers constituent une section rythmique free jazz en demande. Je ne connaissais pas Hawkins. Une trio solide, un peu old-school (où me laissai-je berner par le son de l’orgue?). Six pièces, certaines courtes, qui mettent en évidence l’adresse et le sens de la nuance de Hawkins. Et non, ça ne ressemble pas à Medeski, Martin & Wood. [CI-dessous: “Outside In”, introït du disque. D’autres extraits sur le site de Bo’Weavil.]

Decoy is a trio consisting of Alexander Hawkins (Hammond C3 organ), John Edwards (doublebass), and Steve Noble (drums). The latter two form a much in-demand free jazz rhythm section. I did not know Hawkins prior to this album. It’s a solid trio, a little old school (though I might be fooled by the organ sound). Six tracks, some of them short, highlighting Hawkins’s skill and sense of nuance. And no, it doesn’t sound like Medeski, Martin & Wood. [Below: “Outside In,” the lead-in track. More clips on Bo’Weavil’s website.]

http://www.boweavilrecordings.com/mp3s/outsidein.mp3


LULL / The Zipper (Leo Records)

Ce quatuor autrichien d’improvisation libre reprend du service après un hiatus de quatre ans. Un disque enregistré en studio, avec une prise de son plutôt ambiante. La saxophoniste Tanja Feichtmair est la voix qui se distingue - je ne me rappelle pas l’avoir entendue avant: une approche déconstruite, un son qui vacille entre la beauté pure et le jeu d’intentions (un jeu de cache-cache même, du genre coucou-je-suis-ici-non-je-suis-là). Josef Novotny partage son temps entre le piano et les électroniques. Le violoncelle d’Uli Winter se perd un peu dans l’univers sonore du groupe, mais la percussion de Fredi Pröll est bien présente (pas trop). De l’improvisation à l’européenne, aérée mais dense, exigente et peu rétributrice, malgré des moments de belle complicité.

This Austrian free improvisation quartet is back at work after a four-year hiatus. This is a studio session recorded with a rather ambiant sound capture. Saxophonist Tanja Feichtmair is the stand-out voice in this posse - I don’t remember hearing her before, but she has an interesting deconstructivist approach, with a sound hovering between pure beauty and a play of intentions (or sonic hide-and-seek). Josef Novotny splits his time between the piano and electronics. Uli Winter’s cello often gets lost in the group’s soundworld, but Fredi Pröll’s percussion work is (not too) strongly present and assertive. Fair European free improv, spacy yet dense, demanding though not very rewarding, despite moments of fine interplay.

2010-01-15

2010-01-15: Collapse Under the Empire, Lobisomem, Schibbinz, William Nowik, The Ex

2010-01-15

COLLAPSE UNDER THE EMPIRE / Find A Place To Be Safe (Sister Jack - merci à/thanks to Dense Promotion)

Il s’agit d’un duo post-rock. Chris Burda et Matthew Jason en sont à leur deuxième album. Find a Place to Be Safe est bien construit et joliment enregistré. Original? Non, c’est du post-rock relativement prévisible, instrumental, dominé par la guitare texturale et la batterie. La forme courte qu’associe à Mogwai, Explosions in the Sky et Below the Sea. Pas marquant, mais satisfaisant.

This is a post-rock duo formed of Chris Burda and Matthew Jason, and Find A Place to Be Safe is their second full-lenth. It’s nicely constructed and recorded. Original? No. It’s a rather predictable form of post-rock, instrumental, dominated by saturated guitars and drums. The short form of post-rock associated with Mogwai, Explosions in the Sky, and Below the Sea. Not striking, but a satisfying listen.

LOBISOMEM / Brightest Solids EP (Tall Corn Music - merci à/thanks to Dense Promotion)

Un sympathique EP signé Lobisomem (un certain Brad Loving, de Chicago). De l’électronica intelligente, rythmée sans être gaga, expérimentale sans être bruitiste, soignée mais tout de même un peu sale. Un disque qui passe vite, de manière compactée, et qui donne le goût de le relancer immédiatement (ce que j’ai fait, d’ailleurs). Une petite touche dub, des influences disparates qui lui assurent une signature assez originale. À découvrir.

A fun EP by Lobisomem (one Brad Loving of Chicago). Intelligent electronica, beat-driven at times though not insistent on the beat, experimental though not noisy, and sophisticated though a bit dirty-sounding. It goes by quickly and in a compacy way, and pressing play again came naturally. A little touch of dub, eclectic influences that keep things fresh. Worth discovering.

SCHIBBINZ / Livin’ Free (Guerssen Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

En 1968, trois jeunes Américains et un Argentin enregistre un disque que publie l’étiquette argentaine Phonexa en tirage privé très limité. Point. Fin de l’histoire. Personne ou presque ne connaissait l’existence de ce disque, même les collectionneurs avertis, jusqu’à ce qu’un CDR doublé d’une cassette se mette à circuler récemment. Voici donc ce disque, le seul de Schibbinz, dûment réédité avec l’autorisation et la participation du batteur original du groupe. La qualité sonore laisse à désirer, mais la musique tient le coup. Il s’agit d’un folk rock de garage à forte inspiration des Beatles et des Rolling Stones à leurs débuts, plus une touche argentaine dans les guitares acoutiques. Des chansons à harmonies vocales sur les plages, le soleil, la joie de vivre la fin de son adolescence. Une jolie reprise de “Lady Jane”, quelques chansons jolies sans être originales. Mais la qualité sonore en fait définitivement un disque à laisser aux collectionneurs.

In 1968, three young Americans and an Argentinian recorded an LP that was released by the Phonexa label in a very limited private pressing. Period. End of story. About no-one knew of this LP, even the top collectors, until a CDR dubbed from a tape started circulating recently. So here is this record, the only one recorded by Schibbinz, duly reissued with the authorization and participation of the band’s original drummer. Sound quality is shaky, but the music holds up. It’s a garage folk rock with a strong Beatles/early Stones influence, plus an Argentinian touch in the acoustic guitars. Harmony-vocal songs about beaches, sunny days, and the pleasures of spending your late teems in that part of the world. A nice cover of “Lady Jane”, a few nice songs, nothing particularly original though. And the sound quality makes this a collector’s item only.

WILLIAM NOWIK / Pan Symphony in E Minor (Guerssen Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Multi-instrumentiste de session à New York, William Nowik s’est vu offrir, en 1974, l’occasion d’endisquer, mais... Le producteur ne connaissait rien à la distribution, le budget d’enregistrement était ridicule, bref les conditions étaient exécrables. Mais Nowik a fait de son mieux pour profiter de l’occasion et, si l’album a fait chou blanc, il porte en lui une vision artistique étonnamment forte. L’étiquette Guerssen vient de rééditer ce disque sur CD. Il s’agit d’une suite instrumentale en 14 mouvements, certains étant très aériens, voire expérimentaux, d’autres plus conventionnels et bluesés. Malgré le fait que l’album soit essentiellement acoustique (et Nowik y joue de nombreux instruments en multipiste) et que les claviers s’y fassent rares, il me fait beaucoup penser aux deux premiers disques de Jade Warrior: même sérénité, même jeux de sonorités et d’influences, même dédain de la forme commerciale. Un disque qui valait la peine qu’on le dépoussière, même si ce n’est pas une grande révélation.

A session multi-instrumentalist from New York, William Nowik was given, in 1974, the opportunity to make his own album, but… The producer knew nothing about distribution, the production budget was ridiculous – tough working conditions. However, Nowik tried to make the best out of the opportunity and, though the LP was a flop, it carries a surprisingly strong artistic vision. The Guerssen label has just reissued this platter on CD. It’s a 14-movement instrumental suite. Some parts are very ethereal, with an experimental slant, while others are more conventional and bluesy. Despite the fact that the album is mostly acoustic (and Nowik plays a LOT of instruments on it) and keyboards are few, I keep being reminded of Jade Warrior’s first two LPs – the same serenity, plays on sonics and influences, and disdain toward commercial music. This record was worth being dusted down, even though it’s not a revelation.

THE EX / Turn (Ex Records)

La parution de la compilation 30 me pousse à retourner dans la discographie de The Ex... et à compléter les trous. Paru en 2004, l’album double Turn marque un sommet dans la carrière de ce groupe. Moins punk que les premiers disques du groupe, plus accessible que les disques de la période expérimentale (peu d’improvisateurs sur Turn), mais une qualité d’écriture frappante (“Listen to the Painters” est un classique à mon avis), une belle palette d’ambiances, et de beaux échanges entre les chanteurs. Il y a de l’urgence sur Turn, ainsi qu’un côté “prenons la mesure de nos accomplissements et écrivons de bonnes chansons”. Un disque mûr à souhait, d’un groupe qui n’a plus rien à prouver, mais qui se donne tout de même à fond. Superbe.

The release on The Ex’s 2-CD comp 30 has motivated me to revisit their discography… and fill out a few holes. Less punk than their first records, more accessible than their experimental phase, but a striking level of songwriting (“Listen to the Painters” is a classic to me), a nice range of moods, some great trade-offs between the singers. There’s a feeling of urgency on Turn, and something of a “let’s take the measure of what we have accomplished and write good songs” attitude. A mature record from a group who don’t have anything to prove anymore, yet give their all, time after time.

2010-01-14: Circulasione Totale Orchestra, Beppe Crovella, Twisted Cabaret

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-14

CIRCULASIONE TOTALE ORCHESTRA / Bandwidth (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Voici un album triple du Circulasione Totale Orchestra, le grand ensemble multigénérationnel du saxophoniste norvégien Frode Gjerstad. Un bel objet (chez Rune Grammofon, c’est toujours la grande classe du design) et un solide contenu musical. Trois prestations en concert, trois improvisations collectives fortes en décibels et en revirements. Ça frôle parfois la catastrophe, mais même dans les moments de chaos, on sent que la plupart des musiciens sont à l’écoute, prêts à rebondir, et le train retombe effectivement sur ses rails. TRÈS divertissant. Et une équipe du tonnerre qui mélange jeunes et moins jeunes, Scandinaves et étrangers, musiciens acoustiques et électroniques. Voyez plutôt: outre Gjorstad, Louis Moholo-Moholo, Morten Olsen (Ultralyd, Moha!), Anders Hana (MoHa!, Noxagt), Nick Stephens, Børre Mølstad, Sabir Mateen, Kevin Norton (avec Anthony Braxton pendant un temps), Bobby Bradford, Lasse Marhaug (JazzKammer) et, sur les deux premiers disques Paal Nilssen-Love et Ingebrigt Haker Flaten (The Thing, Scorch Trio), remplacés sur le troisième par Per Zanussi et Hamid Drake. Ouf! Remarquez, que des gars, et ça s’entend. C’est du free chargé en testostérone. [Ci-dessous: Vidéo professionnelle en concert du CTO.]

This is a 3-CD set by the Circulasione Totale Orchestra, Norwegian saxman Frode Gjerstad’s large multi-generational ensemble. A nice object (you always get top graphic design from Rune Grammofon) and solid music within. Three live performances, three decibel-heavy collective improvisations full of twists and turns. At times it border on a catastrophy, although even in the midst of chaos, you can feel how acutely the musicians are listening to each other, ready to bounce back and get the train back on its rails. VERY entertaining. And a stunning cast that mixes up-and-comers with seasoned musicians, Scandinavians with foreigners, acoustic musicians with electronicians. See for yourself: beside Gjerstad, there’s Louis Moholo-Moholo, Morten Olsen (Ultralyd, Moha!), Anders Hana (MoHa!, Noxagt), Nick Stephens, Børre Mølstad, Sabir Mateen, Kevin Norton (with Anthony Braxton for a while), Bobby Bradford, Lasse Marhaug (JazzKammer) and, on the first two discs, Paal Nilssen-Love and Ingebrigt Haker Flaten (The Thing, Scorch Trio), replaced on disc three by Per Zanussi and Hamid Drake. Phew! And please do note that there’s not a single female on board, and it shows. This is testosterone-loaded free jazz. [Below: Professional live video of the CTO.]


BEPPE CROVELLA / What’s Rattlin’ On The Moon? A personal vision of the music of Mike Ratledge (Moonjune)

Beppe Crovella est le claviériste du groupe prog-fusion italien Arti & Mestieri. À l’invitation de Leonardo Pavkovic, directeur de l’étiquette Moonjune, le voici qui propose un disque hommage à la musique de Mike Ratledge, claviériste légendaire de Soft Machine. Crovella a travaillé seul, sur des pianos électriques, des orgues, un clavinet et un mellotron, tous instruments “vintage” (pas d’émulateurs!). Ses réinterprétations sont très libres, franchement étonnantes, et très belles. Elles font ressortir l’originalité de l’audace de l’écriture de Ratledge. L’approche est si personnelle que j’avais parfois l’impression d’écouter un disque du jeune Klaus Schulze plutôt que du Ratledge - c’est dire! Après une dizaine de titres, Crovella ajoute six courtes pièces de son crû, inspirées par ce projet. Bravo.

Beppe Crovella is the keyboardist for Italian prog-fusion band Arti & Mestieri. On an invitation from Moonjone owner Leonardo Pavkovic, he delivers a tribute record to legendary Soft Machine keyboardist Mike Ratledge. Crovella worked alone on a range of electric pianos and organs, plus a clavinet and a mellotron (all actual vintage machines, no emulators). His reinterpretations are freeform, extremely personal, downright surprising, and beautiful. They highlight how original and bold Ratledge’s writing was. Crovella’s take on the material is so personal that at times I could have been fooled into believing I was listening to some early Klaus Schulze instead of Ratledge-inspired music. After ten Ratledge titles, Crovella adds six short pieces of his own, all inspired by this project. Bravo.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Twisted Cabaret, Vol. 1 (Volvox Music - merci à/thanks to Dense Promotion)

Quelle compilation agréable! L’étiquette VolVox Music publie Twisted Cabaret, Vol. 1, un survol des artistes actuels s’inspirant ou détournant le style cabaret de Weimar. L’album est publié sous deux formes: CD seul et CD+DVD. Le CD propose 18 chansons dans le style cabaret, soit du swing tordu à la torch song sulfureuse, chaque chanson étant glorifiée par ses propres excès. Dix-huit artistes, dont certains inconnus, mais d’autres au profil important: The Legendary Pink Dots (une chanson exclusive), The Residents et The Dresden Dolls, entre autres. Le DVD présente des vidéos de pièces différentes de la même brochette d’artistes. Le contenu du DVD est TRÈS inégal, autant en qualité créative qu’en qualité technique - les deux vidéos en concert des Dots sont filés à une caméra et le transfert est douteux. Et ce n’est qu’un exemple. Optez pour la version CD seulement, elle vaut vraiment la peine. [Ci-dessous: La bande-annonce de l’album.]

What a nice comp! The VolVox Music label releases Twisted Cabaret, Vol. 1, an overview of current artists drawing inspiration or deconstructing Weimar cabaret. The album is being released in two editions: a CD and a CD+DVD deluxe package. The CD includes 18 songs in the cabaret style ranging from twisted swing to scorching torch song, all performances being glorified by their own excesses. Eighteen artists, some unknown, others much better known, such as The Legendary Pink Dots (an exclusive song), The Residents, and The Dresden Dolls. The DVD features videos of different tracks by the same selection of artists. The DVD’s contents are VERY uneven, both in creative and technical quality - the two live Dots videos are filmed with a single camera and the transfer qualityis dubious at best. And that’s only one example. Go for the CD-only version, it’s worth it. [Below: Official trailer of the album.]

2010-01-13

2010-01-13: Kraabel/Weston/Sanders, Amp2/Hodgkinson, Iron Kim Style, The Third Eye, Edward Ka-Spel

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-13

CAROLINE KRAABEL, VERYAN WESTON & MARK SANDERS / Playtime (Mass Producers)

Un trio d’improvisation un peu inhabituel, en ceci que Caroline Kraabel chante presque autant qu’elle joue du saxo, et pas des vocalisations. Non, des chansons en bonne et due forme, avec des textes en français et anglais. Son approche mélodique fait penser à Dagmar Krause. Et cela convient très bien au style d’impro très anglais développé par Mark Sanders (batterie) et Veryan Weston (piano), ce dernier, par sa longue association avec Phil Minton, étant habitué à improviser en mode chanson. Un beau disque qui surprend et décontenance quelque peu.

An unusual free improvisation trio, for Caroline Kraabel sings almost as much as she plays saxophone, and I’m not talking about vocalization. She sings actual songs, in both French and English. Her approach to melody is somewhat akin to Dagmar Krause’s. And that agrees very well with the very English type of free improvisation performed by Mark Sanders (drums) and Veryan Weston (piano) – the latter is used to improvising in song mode, thanks to his long-standing association with Phil Minton. A fine record, surprising and slightly destabilizing.


AMP2 + TIM HODGKINSON / Hums (Bowindo Recordings)

Impossible de ne pas faire une comparaison entre ce disque et la collaboration du milieu des années 90 entre Tim Hodginson (de Henry Cow) et Ossatura. On peut tisser plusieurs parallèles entre AMP2 (Advanced Music and Mixed Media Pool Palermo) et Ossatura. Tous deux sont Italiens, tous deux sont des groupes d’improvisation électroacoustique. Et tous offrent un solide alignement de musiciens. Dans le cas d’AMP2: Dario Sanfilippo, Marco Pianges, Antonino Secchia, Gandolfo Pagano et Domenico Sciajno, pour une lutherie combinée incluant portables, électroniques, guitare préparée et percussions. À cela s’ajoute la lapsteel, les électroniques et les clarinettes de Hodgkinson, qui plongent dans le bain avec un plaisir évident. La musique de ce projet est bruyante, sonore, multitexturale, multidirectionnelle aussi, et diantrement captivante. Ce n’est pas une écoute facile, mais c’est du solide.

It’s hard not to draw parallels between this record and the mid-‘90s collaboration between Tim Hodgkinson (of Henry Cow fame) and Ossatura. Like Ossatura, AMP2 (Advanced Music and Mixed Media Pool Palermo) is an Italian electroacoustic improvisation group with a solid line-up: Dario Sanfilippo, Marco Pianges, Antonino Secchia, Gandolfo Pagano, and Demenico Sciajno. The instrumentation includes laptops, electronics, prepared guitar, and percussion, to which Hodgkinson adds his lapsteel, electronics, and clarinets. And Hodgkinson really dives in with gusto, clearly having fun. The music is noisy and moise-based, multi-textural, multi-directional, and darn captivating. It’s not an easy listen, but it’s definitely strong.


IRON KIM STYLE / Iron Kim Style (Moonjune)

Iron Kim Style est un projet d’improvisation rock/avant-prog mettant en vedette Dennis Rae (guitariste de Moraine), plus Bill Jones (trompette), Jay Jaskot (batterie), Thaddaeus Brophy (guitare) et Ryan Berg (basse). Dix pièces variant entre deux et dix minutes, propulsées par une forme d’improvisation complexe mais puissante, puisant dans le fusion et le rock-in-opposition. De manière un peu simpliste, on pourrait dire qu’il s’agit d’une version non structurée (soit sans matériel composé) de Moraine. On pourrait aussi dire que c’est Bitches Brew passé dans le tordeur. [Ci-dessous: Plusieurs extraits de l’album sur cette page.]

Iron Kim Style is a rock/avant-prog improvisation project featuring Moraine guitarist Dennis Rae, plus Bill Jones (trumpet), Jay Jaskot (drums), Thaddaeus Brophy (guitar), and Ryan Berg (bass). Ten tracks ranging between two and ten minutes, all driven by a complex and powerful form of improvisation that draws from fusion and rock-in-opposition. In simplistic terms, I could describe it as an unstructured Moraine. Or as a warped take on Bitches Brew. Not always subtle, but impressive. [Below: Several audio clips on this piage.]

http://www.moonjune.com/MJR031.htm


THE THIRD EYE / Searching (Shadoks - merci è/thanks to Forced Exposure)

Deuxième album de ce groupe de rock psychédélique sud-africain, paru en 1969 comme leur premier (Awakening…) – leurs trois disques viennent d’être réédités par Shadoks (avec les mêmes notes de livret pour chaque disque). Il s’agit cette fois d’un disque de chansons originales. L’écriture de Maurice Saul est intéressante, puissante, quoique très naïve au chapitre du message politique. Malheureusement, ses prouesses vocales sont beaucoup moins impressionnantes. Cela dit, “A Sad Tale” est une chanson solide et “Awakening” (une suite de 14 minutes) a un certain charme naïf. [Ci-dessous: un extrait de la chanson “Awakening”.]

The second LP by this South-African psychedelic rock band, first released in 1969 like their debut (Awakening...) – all three have just been reissued by Shadoks (with the same liner notes reprinted in all three booklets). This one contains only original material. Maurice Saul’s songwriting is interesting, powerful, though extremely naive in the political messages it conveys. Sadly, his vocal prowess is a lot less impressive. That said, “A Sad Tale” is a strong song and “Awakening” (a 14-minute suite) has its campy charm. [Below: An excerpt from the song “Awakening.”]


THE THIRD EYE / Brother (Shadoks - merci è/thanks to Forced Exposure)

Troisième et dernier disque du groupe, paru en 1970. Celui-ci comporte deux chansons écrites par Maurice Saul, trois créditées au groupe, plus une lecture plutôt épique (huit minutes) du classique “Fire” d’Arthur Brown -- l’occasion pour l’organiste Dawn Selby de briller. C’est le disque le plus satisfaisant du groupe, le plus excitant aussi. Ici, on a droit à du bon rock psychédélique, avec plus de profondeur et de viande.

The Third Eye”s third and final LP, this one originally released in 1970. It contains two songs written by Maurice Saul, three credited to the whole band, plus a rather epic (eight-minute) cover of Arthur Brown’s classic hit single “Fire”, a showpiece for organist Dawn Selby. This is this band’s most satisfying and exciting record. A good slab of psychedelic rock, with some depth and meat around the bone.


EDWARD KA-SPEL / Melancholics Anonymous (Beta-lactam Ring)

D’abord paru en édition limitée, maintenant disponible en version numérique, Melancholics Anonymous est une compilation de pièces rares (surtout des pièces boni des éditions vinyle de O’er a Shalabast’r Tyde Strolt Ay et Pieces of Eight, plus un 10 pouces). Pas du grand Ka-Spel (leader des Legendary Pink Dots, au cas où vous ne le sauriez pas), mais tout de même du bon Ka-Spel, avec un récitatif rigolo, une ou deux chansons et des pièces plus ambiantes et expérimentales (collage sonore).

First released in a limited edition, now widely available as a digital download, Melancholics Anonymous is a compilation of rare tracks (mostly bonus tracks included on the vinyl versions of O’er a Shalabast’r Tyde Strolt Ay and Pieces of Eight, plus a 10” EP). This is not great Ka-Spel (he’s the leader of The Legendary Pink Dots, in case you didn’t know), but good Ka-Spel nonetheless, with a funny recitation, a couple of songs, and more ambiant/experimental tracks (sound collages).

2010-01-12: Jacques Demierre

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-12


JACQUES DEMIERRE / Pièces sur textes (Éditions Héros-limite)

Jacques Demierre est pianiste, mais aussi poète sonore. Pièces sur textes réunit dont un coffret sobre et élégant trois oeuvres dans cette veine, toutes enregistrées récemment. Chaque oeuvre est présentée sous forme de disque inséré dans un livre qui contient le texte intégral. Trois livres-disques, quoi. Le texte de Save Our Ship (70 minutes) s’inspire des exercices d’apprentissage du code morse. Les courtes successions de lettres, de points et de respirations ont une allure plus qu’étrangère, extra-terrestre, mais la livraison (par Christian Kesten) est si convaincante qu’on croit à ce language fragmentaire. Chaque poème est d’abord lu-interprété par Kesten, puis par la clarinettiste Isabelle Duthoit, suivant un processus de transcription qui m’échappe pour l’instant mais qui donne des pièces tout aussi étranges. Un excellent disque, troublant, long, mais à l’intérêt soutenu. The Languages Came First, The Country After (70 minutes) est une autre histoire. Ici, une poignée de mots tiré du vocabulaire elfique développé par Tolkien sont arrangés pour trois voix (Anne Cardinaud, Vincent Barras, Jacques Demierre) qui récitent ces litanies de mots sur un ton neutre, précis, martelé... pendant plus d’une heure. Même approchée comme une œuvre minimaliste, aux répétitions hypnotiques, celle-ci devient rapidement lassante. Le dernier disque, 17 (43 minutes) est tout autre chose. Les textes sont issus de la réduction et de la distillation de la partition vocale “Play” de Christian Wolff, mais interprétés par deux musiciens: Laurent Estoppey (saxo, objets) et Anne Gillot (flûte à bec, objets). Cela donne de courtes pièces qui semblent improvisées (et le sont dans une large mesure, j’imagine). Ainsi, trois approches bien différentes de la relation mot-son, aux résultats variables, mais le tout présenté en un beau coffret économe d’espace et riche en matières à réflexion.

Jacques Demierre is best known as a pianist, but he is also a sound poet. Pièces sur textes culls in a sober and elegant box set three sound poetry works, all recently recorded. Each work is included as a CD inserted in a book that contains the text. The text for Save Our Ship (70 minutes) was inspired by Morse code exercises. The short strings of letters, dots, and breaths have an extremely strange feel, almost alien, but the delivery (by Christian Kesten) is so convincing that you actually believe in this fragmentary language. Each short poem is first read/performed by Kesten, then by clarinetist Isabelle Duthoit following a transcription process that I don’t quite understand but retains the alien factor. An excellent, troubling record, a bit long but it sustained my interest. I can’t say the same about The Languages Came First, The Country After (70 minutes). Here, a handful of words taken from Tolkien’s elvin language are arranged for three voices (Anne Cardinaud, Vincent Barras, Jacques Demierre) that recite in a neutral, precise, rhythmical tone… for over an hour. Even approached as a minimalist work with hypnotic repetitions, this gets tiresome quickly. Disc 3, 17, (43 minutes) is a different beast. The text is a reduction and distillation of Christian Wolff’s vocal score “Play”, here performed by two musicians: Laurent Estoppey (sax, objects) and Anne Gillot (recorder, objects). The music consists of short pieces that sound improvised (and probably are to a large extent). So here you go: three very different takes on the relationship between word and sound, with variable results, all presented as a space-efficient box set that’s shock-full of ideas.


Et quelques deuxièmes écoutes pour le Délire musical de ce soit (JackOut: Saturnalia; Umberto Echo: Dub the World; [na]palmt[h]ree: CPACQVER)

I’ll be spending the rest of the day giving second spins to material for possible airplay on Délire musical tonight (JackOut: Saturnalia; Umberto Echo: Dub the World; [na]palmt[h]ree: CPACQVER).

2010-01-12

Délire actuel, 2010-01-12

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 12 janvier 2010
Show aired on 12 January 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


(Surtout du) jazz actuel: Les éditions de fin d'année sont terminées, retour au menu régulier. Et les nouveautés se sont empilées! Commençons donc à les éplucher par genre, en partant du jazz actuel. Nouveautés et rééditions récentes.
(Mostly) Avant-Jazz: The year-end shows are over, so let's get back to our regular menu. And since new releases have piled up since December, let's embark on a genre-by-genre journey for the next few weeks, starting with avant-jazz. New releases and recent reissues.

*SUN RA / This Song Is Dedicated to Nature's God (3:57) + The Ridiculous *I* and the Cosmos Me (4:42) - The Antique Blacks (Art Yard)
*SUN RA / Dance of the Cosmo Aliens (11:04) - Disco 3000 (Art Yard)

**WADADA LEO SMITH / South Central L.A. Kulture (12:37) + Pacifica (5:49) - Spiritual Dimensions (Cuneiform)

ARAM SHELTON'S FAST CITIZENS / In Cycles (9:09) - Two Cities (Delmark)

***NO ZEN / Live! au Upstairs (Malasartes)
DANA REASON TRIO / Transition (5:43) - Revealed (Circumvention Music)
**MINAMO / Akai Kaze - Red Wind (10:01) + Suiheisen - Between Sky and Water (3:56) - Kuroi Kawa - Black River (Tzadik)

THE NECKS / Silverwater (extrait/excerpt: 14:00 - 27:00 = 13:00) - Silverwater (ReR Megacorp)

ERIC WATSON / Midnight Torsion (4:03) + Nevermore (5:01) - Midnight Torsion (Émouvance)


Merci à/Thanks to:
*ReR Megacorp
**Braithwaite & Katz
***DAME


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

WADADA LEO SMITH
En concert avec son Golden Quartet (court extrait).
Live footage with his GOlden Quartet (short clip).


THE NECKS
En concert.
Live performance.

Délire musical, 2010-01-12

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 12 janvier 2010
Broadcast Date: 12 January 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: GABBY LA LA / Pirates - Be Careful What You Wish For (Prawn Song)

CASPIAN / Malacoda (5:04) - Tertia (The Mylene Sheath)
THE BANJO CONSORSIUM / Grinkler (4:16) - A Turning One (ind.)
SLEEP WHALE / Still Drumming (4:49) - Houseboat (Western Vinyl)
SAGOR & SWING / Flicken och jäffen (3:13) - Melodier och faglar (Häpna)

*UMBERTO ECHO / I Do Voodoo Dub (5:29) - Dub the World (Echo Beach)
AMON TOBIN / Like Regular Chickens (5:16) - Permutation (Ninja Tune)
JACKOUT / In Me (4:02) - Saturnalia (Slam Productions)

GOGOL BORDELLO / Let's Get Radical (3:59) - Multi Kontra Culti vs Irony (Rubric Records)
**THE EX / Listen to the Painters (4:15) - 30 Years of The Ex (Ex Records)

MAHAVISHNU ORCHESTRA / Miles Beyond (4:47) - Birds of Fire (Legacy)
Lien

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SAGOR & SWING
Vidéo officielle d'une autre chanson du même album.
Official video of another track from the same album.



MAHAVISHNU ORCHESTRA
En concert, 1972.
Live 1972.

2010-01-11

2010-01-11: Circle & Line, Superimpose, Martin Streule Jazz Orchestra

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-11

CIRCLE & LINE / 2 (Leo Records)

Il y a une dizaine d’années, le saxophoniste Donat Fisch et le percussioniste Christian Wolfarth publiait un premier disque en duo sous le titre Circle & Line. Leo Records vient de produire une nouvelle session entre ces deux jazzmen. Les compositions de Fisch sont simples, avec des thèmes sentis et langoureux. Mais l’improvisation domine dans ce duo, une improvisation vive et branchée dans le moment présent. Un beau disque. J’étais moins familier avec Fisch, plus avec Wolfarth (dont le plus grand fait d’armes, dans mon livre, est sa participation au groupe Momentum de John Wolf Brennan).

Ten years ago, saxophonist Donat Fisch and percussionist Christian Wolfarth released their first duo CD under the title Circle & Line. Leo Records has just produced a new session. Fisch’s compositions are simple and feature soulful themes. But improvisation prevails in this duo, a lively form of improvisation that’s anchored in the here and now. A fine record. I was less familiar with Fisch, more with Wolfarth (whose career highlight, at least i my book, is his playing in John Wolf Brennen’s Momentum).

SUPERIMPOSE / Talk Talk (Leo Records)

Beaucoup de duos dans cette dernière fournée de l’étiquette Leo Records (le Maneri/Harada aussi). Celui-ci met en scène le tromboniste Matthias Müller et le batteur Christian Marien, dans une session en studio d’improvisation libre. Un disque relativement court (43 minutes) composé de six improvisations énergiques et occupées, une musique volubile et expressive. Pas remarquable, mais honnête et bien fait.

Lots of duo CDs in Leo Records’s latest batch of releases (there’s also the Maneri/Harada CD). This one features trombonist Matthias Müller and drummer Christian Marien in a free improv studio session. A rather short record (43 minutes) consisting of six driving and busy improvisations. Talkative and expressive music. Not remarkable, but honest and well done.

MARTIN STREULE JAZZ ORCHESTRA / Fire (Unit Records)

Troisième d’une série de Martin Streule sur les quatre éléments (malheureusement, j’ai manqué Water et Earth, respectivement en 2005 et 2007). Un jazz actuel d’ensemble élégant, racé, poignant parfois (comme dans “Going Down”). Un ensemble de 17 musiciens (plus Streule à la direction) dans une instrumentation “stage band” (que des cuivres, plus section rythmique). Quatre pièces de 17 à 18 minutes, aux mouvements amples et gracieux. Des solos intelligents sans être mirobolants, des mélodies aguichantes sans être putatives. Du très très beau travail, pertinent, moderne, mais résolument jazz.

The third album in a series on the four elements (sadly, I seem to have missed Water and Earth, respectively released in 2005 and 2007). Elegant, sophisticated, occasional poignant (as in “Going Down”) big band modern jazz. A 17-piece ensemble (plus Streule conducting) in a “stage band”-type instrumentation (only brass instruments, plus a rhythm section). Four 17-to-18-minute pieces full of gracious movements. Intelligent though not stunning solos, catchy though not putative melodies. Very very nice work, relevant, modern, though resolutely jazzy.