Journal d'écoute / Listening Diary
2013-02-14
ANDREW MCPHERSON /
Secrets of Antikythera (Innova)
Innova consacre un disque au jeune compositeur Andrew
McPherson. C’est un programme qui impressionne par la gamme d’émotions
exprimées (dans un mode presque néo-romantique) et l’originalité de l’écriture.
De plus, deux des trois œuvres au programme font appel au piano à résonateurs
magnétiques (dont c’est ici la première documentation sur disque), un piano à
queue muni de 88 électroaimants reliés à un ordinateur. Ces aimants jouent sur
la résonance des cordes pour éliciter de nouvelles harmoniques – nous sommes
quelque part entre le principe de la corde sympathique et les harmoniques des
soundscapes de Robert Fripp. Dans “d’Amore”, l’altiste Nadia Sirota dialogue
avec un piano sans pianiste qui résonne au gré de ses interventions. Dans
“Secrets of Antikythera” (38 minutes, la pièce maîtresse de ce disque), le
pianiste Ryan MacEvoy McCullough joue de ce piano, ainsi que d’un clavier MIDI
servant à moduler l’action des électroaimants. Cette dernière pièce est très
volubile, rappelant parfois les sonates d’Andrew Violette, tout en réussissant
à laisser de l’espace aux résonances incroyablement riches de l’instrument. Je
suis charmé. [Ci-dessous: Un
extrait de la suite titre.]
Innova devotes a whole CD to young composer Andrew
McPherson. It’s an impressive program, with a wide range of emotions expressed
(almost in a neo-Romantic mode) and an original touch. Also, two of the three
works use a magnetic resonator piano – and this is the premiere recording of it
– a grand piano retrofitted with 88 electromagnets connected to a laptop. These
magnets set the strings on new resonating paths – the result is somewhere
between the concept of resonating strings and the harmonics of Robert Fripp’s
soundscapes. In “d’Amore,” violist Nadia Sirota duets with a pianistless piano
that resonates with her every move. In “Secrets of Antikythera” (the magnum
opus here at 38 minutes), pianist Ryan MacEvoy McCullough plays that piano plus
a MIDI keyboard used to modulate the magnets’ actions. This piece is quite
loaded, talkative, like an Andrew Violette sonata, yet it leaves enough room to
the instrument’s incredibly rich harmonics. I love it. [Below: A movement from the title
suite.]
JERI-MAE G. ASTOLFI / Here (and there) (Innova)
Beaucoup moins impressionné par ce disque consacré à
la pianiste Jeri-Mae G. Astolfi qui propose un répertoire d’œuvres pour piano
et bande. “Confetti Variations” de Tom Lopez, qui cherche délibérément à
réconcilier Brahms et Morton Feldman, est à tout le moins intéressante, mais le
reste m’a déçu, et souvent en raison du peu d’impact de la partie bande. Même
la pièce de Jim Fox, un compositeur que j’apprécie, ne mérite pas d’éloges.
I’m a lot less impressed with this CD devoted to
pianist Jeri-Mae G. Astolfi, here performing a program of new works for piano
and fixed media. Tom Lopez’s “Confetti Variations” is deliberately (and
interestingly) attempting to reconcile Brahms and Morton Feldman. The rest is
disappointing, especially in terms of the fixed media parts. Even the piece by
Jim Fox, a composer I usually like, doesn’t deserve praise.
Un trio suisse, guitare-basse-batterie, qui a
plusieurs cordes à son arc. Alpha va de la ballade
indie rock (avec la voix de Claire Huguenin) au riff brutal prog, en passant
par quelques états MM&W. Ça a de la gueule, du cran et de la tenue. Au
titre, j’imagine que c’est un premier album, alors ça promet pour la suite. [Ci-dessous:
Six extraits de l’album. Ça devrait vous donner une bonne idée de sa palette.]
A Swiss trio, guitar/bass/drums, with lots of
tricks in its bag. Alpha runs the gamut from indie rock
ballad (featuring the voice of Claire Huguenin) to brutal prog riff, through a
few states of MM&W. This music has both balls and mojo. Given the title,
I’m guessing this is their first album, so it’s quite a promise of things to
come. [Below: Six tracks from the album. This should give you a good idea of
their scope.]
SALIM GHAZI SAEEDI / namoWoman (Salim
Ghazi Saeedi)
Il est clair que le guitariste et multi-instrumentiste
Salim Ghazi Saeedi met beaucoup de sérieux dans sa démarche artistique. Or, namoWoman
(“woman” écrit à l’envers et à l’endroit), comme son disque précédent, n’arrive
pas à me toucher. Pourtant, son rock instrumental aux teintes psychédélisées,
aux tendances progressives et aux influences arabes (il est iranien) est bien
écrit, et c’est un guitariste doué. Mais la production souffre du syndrome du
one-man-band (combinaison de vision unliatérale et de rigidité dans les
arrangements - programmation, son synthétique).
Clearly, guitarist and multi-instrumentalist Salim
Ghazi Saeedi puts a lot of thought in his artistic process. However, namoWoman
(“woman” written backward and forward), like his previous record, fails to move
me. And yet, his psychedelized instrumental rock with prog tendencies and
Arabic influences (he is from Iran) is rather well written, and he is a gifted
guitarist. But the production suffers from the one-man-band syndrome: part
unilateral vision, part rigid arrangements (programming, stiff synthetic
sound).
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