Journal d'écoute / Listening Diary
2012-11-22
ALEXANDER BERNE & THE
ABANDONED ORCHESTRA / Self Referentials Volumes 1 & 2 (Innova)
Trois en trois pour Alexander Berne, qui a maintenant
publié trois albums multiples (un triple et deux doubles) en trois ans, et qui
sont trois grandes réussites. Mais que faisait-il avant? Sa musique est
splendide et éminemment personnelle. Self Referentials
poursuit l’évolution de sa palette sonore. Berne utilise de plus en plus
d’instruments (beaucoup de choses s’ajoutent aux instruments à vent inventés
qui peuplaient Composed and Performed by Alexander Berne) et
recourt de plus en plus aux électroniques (quoi qu’il évite toujours les
échantillonneurs et les synthétiseurs). Ses pièces consistent en de patients
amalgames de pistes d’instruments à vent (beaucoup de saxos et de clarinettes
en souffle continu), de traitements électroniques et de collages d’éléments. Le
premier disque de ce double propose une série de pièces courtes explorant des
atmosphères un tantinet moins sombre que sur Flickers of Mime/Death of Memes. Le
second disque consiste en une suite de 17 courts mouvements, “An Unnamed Diary
of Places I Went Alone”, en hommage à (et avec la voix de) Jaik Miller, décédé
récemment, et dont les réflexions hantent - littéralement - ce requiem.
Splendide. Oh, et il s’agit d’une édition limitée à 800 exemplaires, dont la
pochette est peinte, numérotée et signée par Berne. La photo ci-contre n’est
pas la photo de pochette officielle émanant d’Innova, mais celle, unique, de
mon exemplaire, le numéro 604. [Ci-dessous:
Écoutez “Four Instantiations” tirée du premier disque.]
It’s three in three for Alexander Berne, who has
now released three multiple-CD sets (one triple, two doubles) in three years,
and all three are very successful, artistically speaking. His music is gorgeous
and extremely personal, unique. Self Referentials pushes further
the evolution of his sound palette. Berne plays an increasing number of
instruments (lots of other things, like piano and percussion, have joined the
array of self-built wind instruments featured on Composed and
Performed by Alexander Berne) and relies more on electronics (although he
still steers clear of samplers and synths). His pieces consist of careful
constructions of wind instrument tracks (lots reed instruments played in
circular breathing fashion), electronic treatments, and collaged elements. Disc
1 of this double set features a string of short pieces exploring atmospheres a
tad less dark than what is heard on Flickers of
Mime/Death of Memes. Disc 2 consists in a 17-movement suite called “An
Unnamed Diary of Places I Went Alone,” an hommage to (and featuring the voice
of) Jaik Miller, recently deceased, whose reflections litteraly haunt this
requiem. Gorgeous stuff. Oh, and this is a limited edition of 800 copies, each
with a unique cover painted, signed and numbered by Berne. The side photo is
not the “official” cover photo from Innova – it’s the cover of my copy, number
604. [Below: Listen to “Four
Instantiations” from disc 1.]
ANTHONY BRAXTON / Creative Music Orchestra (NYC) 2011 (New Braxton House)
Cette parution numérique est offerte grauitement en
novembre 2012 aux abonnés de New Braxton House et à la carte aux autres.
Concert enregistré à Roulette (Brooklyn, NY) en octobre 2011. Un orchestre de
dix-neuf musiciens dirigés par trois membres de longue date des ensembles de
Braxton: Taylor Ho Bynum, Jessica Pavone et Aaron Siegel. Plusieurs compositions
sont revisitées, sans que la performance d’une heure constitue une nouvelle
composition en soi. Prestation solide, enregistrement plus que décent, masse
sonore parfois très compacte (la finale, par exemple). Rien à redire sur cette
parution, mais ce n’est rien d’essentiel.
This digital release is offered for free to New
Braxton House subscribers in November 2012 and a la carte to others. Recorded
live at Roulette (Brooklyn, NY) in October 2011. A 19-piece orchestra led by
three long-standing members of Braxton’s ensembles: Taylor Ho Bynum, Jessica
Pavone, and Taylor Ho Bynum. Several compositions are revisited, and the
hour-long performance has not been assigned a new composition number. A strong
performance, a very decent recording, with moments of highly compact sound mass
(the finale, for instance). There’s nothing wrong with this release, but
there’s nothing essential about it either.
FO[U]R ALTO / 4 compositions by
Frank Gratkowski (Leo Records)
Ce quatuor de saxophones altos est un projet de Frank
Gratkowski et le deuxième de trois disques du saxophoniste publiés
simultanément chez Leo Records (voir aussi les entrées d’hier et de demain). Je
connais plusieurs quatuors de saxophone dans le monde des musiques exigeantes,
mais c’est la première fois que j’en rencontre un se limitant à un seul membre
de la famille, en l’occurrence l’alto. Pourtant, ce choix ne se traduit pas en
une limite, du moins pas à l’écoute: Gratkowski puise dans toutes les
ressources de l’instrument et des techniques étendues. Des quatre pièces, une
seule fait moins de 10 minutes et la plus longue en fait plus de 30. Certaines
se concentrent sur les microsonorités et les battements, tandis que d’autres
sont plus vives, voire rythmiques. Une belle diversité. “Sound 1” pèche en
longueur, mais “TamTam 4a” est une solide pièce d’harmoniques fantômatiques.
This alto sax quartet is a project led by Frank
Gratkowski, and the second of three CDs of his released simultaneously by Leo
Records (see the entries for yesterday and tomorrow). I know a lot of sax
quartets in the field of demanding music, but it’s the first one I cross that
willingly limits itself to a single member of the sax familiy – the alto. Yet,
this choice doesn’t seem to limit the music itself: Gratkowski draws from all
the resources of the instruments and extended techniques. Only one of the four
pieces is under the 10 minute mark, while one crosses the half-hour barrier.
Some focus on microsonics and close-tone beatings, while others are livelier.
Fine diversity. “Sound 1” gets too long, but “TamTam 4a” is a strong piece
revolving around ghost harmonies.
IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP
& MICHAEL BISIO / The Gift (Leo Records)
Deuxième de trois disques du saxophoniste Ivo Perelman
publiés simultanément chez Leo Records (voir aussi les entrées d’hier et de
demain). Ici, avec le pianiste Matthew Shipp (qui fait partie du quartet actuel
de Perelman) et le contrebassiste Michael Bisio, dans une session de studio
très récente (juillet 2012). The Gift est, à la base,
beaucoup plus jazzée que les autres disques récents du fougueux saxophoniste.
D’ailleurs, ici, il couve son feu, optant pour un jeu plus feutré, avec des
pointes lancinantes, gémissantes même (ce n’est pas un hasard si “Enlistment”,
pièce solo, semble rendre hommage à Albert Ayler). Neuf improvisations plutôt
courtes (en plus du solo). Belle chimie entre Shipp et Bisio. Le trio trouve
rapidement sa voie, les improvisations sont fluides, souvent sensuelles.
The second of three releases by sax player Ivo
Perelman being released simultanenously on Leo Records (see also the entries
for yesterday and tomorrow). Here, with pianist Matthew Shipp (a member of
Perelman’s current quartet), and bassist Michael Bisio (who is not), in a
studio session from July 2012. Basically, The Gift is
jazzier than the other recent releases from this passionate saxophonist. Here, he
is dimming down the intensity, opting for a quieter tone, with lamenting
moments (“Enlistment”, the closing solo, sounds like a tribute to Albert Ayler
in comparison). Nine rather short improvisations (plus the solo). Fine
chemistry between Shipp and Bisio. The trio quickly finds its way, and the
improvisations flow freely, often in sensual ways.
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