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2012-02-24

2012-02-23: Dominic Egli's Plurism, Sibylla Giger, Je suis!, John Zorn, The Late Call


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-02-23

DOMINIC EGLI’S PLURISM / Untitled Yet (Unit Records)
Le batteur de jazz suisse Dominic Egli présente son propre trio, avec Donat Fisch au saxo et Raffaele Bossard à la basse. Un disque qui ne casse rien, mais qui a le swing dansant et où la batterie est très présente dans le mix - au détriment du saxo, tassé dans le canal de droite comme s’il était en pénitence. Cela dit, j’aime pouvoir étudier de près le jeu d’Egli, ornementé sans excès.
Swiss jazz drummer Dominic Egli presents his own trio, with Donat Fisch on sax and Raffaele Bossard on bass. This record doesn’t break any new ground, but it has a fine swing to it, and the drums are prominent in the mix - to the detriment of the sax, tucked away in the right channel as if it had been grounded for the duration of the session. That being said, I like having an opportunity like this one to study Egli’s ornamented-but-not-over-ornamented playing up close.

SIBYLLA GIGER / City Portraits (Unit Records)
Tiens, l’étiquette suisse Unit Records s’aventure rarement hors du champ du jazz. Voici pourtant un album de musique électroacoustique mélangeant enregistrements de terrain et musique électronique. Neuf portraits de villes européennes, des portraits très personnels au découpage confondant. Les sources sonores se mélangent sans produire un sens - voix, ambiances sonores, musiques diverses, montages rythmiques. Parfois, ça frôle le collage mash-up à la People Like Us, sans réussir à devenir cohérent.
Swiss label Unit Records rarely steps outside the jazz realm. Yet, here is an album of electroacoustic music blending field recordings and electronica. Personal portraits of nine European cities with dizzying editing. Sound sources are stacked without making much sense – voices, soundscapes, bits of music, sounds looped into beats. At times it almost becomes as frantic as a People Like Us mash-up, though it never gets that coherent.

JE SUIS! / Mistluren (Umlaut Records)
Un nom français pour sextette de jazz suédois dirigé par le trompettiste Niklas Barnö qui signe aussi toutes les compositions. Mistluren est un long disque (76 minutes), mais un disque bourré d’énergie et habité par une écriture puissante qui sait mettre en valeur les instrumentistes. Les cuivres prennent beaucoup de place (une trompette, un saxo, un trombone). Dans les passages improvisés, l’ensemble a tendance à trop en faire quitte à perdre le contrôle, mais autrement que du plaisir avec ce disque qui me rappelle l’octuor de Peter Brötzmann. Les trois dernières pièces (enregistrées en concert au célèbre Glenn Miller Café) pètent le feu.  [Ci-dessous: Cette page propose deux extraits de l’album à écouter.]
A French name for a Swedish jazz sextet led by trumpeter/composer Niklas Barnö. Mistluren is a long record (76 minutes) but a record bursting with energy and inhabited by powerful composition skills that know how to let the musicians shine. The brass section (trumpet, sax, trombone) takes a lot of room. In the free improvisation sections, the ensemble tends to overblow and spin out of control, but otherwise this record is pure fun. It reminds me of Peter Brötzmann’s octet. The final three tracks (a live set recorded at the famous Glenn Miller Café) are a blast.  [Below: Listen to two excerpts from the album on this page.]

JOHN ZORN / Elegy (Tzadik)
Une autre composition à fiches, 1999, inspirée par l’univers de Jean Genet. Œuvre courte (29 minutes) en quatre parties. Une ambiance trouble, plus trouble que celle de “Godard” ou de “Spillane”. Et un propos moins immédiat aussi. Ce disque demandera plusieurs écoutes approfondies pour livrer ses secrets. Il marque la première participation de Mike Patton à un projet de Zorn.
Another file card composition, from 1999, inspired by the works of Jean Genet. A short record (29 minutes) in four parts. A troubled atmosphere, less clearer than “Godard” or “Spillane.” And its meaning is less immediate too. This CD will require several attentive listens for its secrets to be unveiled. By the way, this was Mike Patton’s first contribution to a Zorn project.

THE LATE CALL / You Already Have a Home (Tapete Records)
J’ai manqué le second disque de The Late Call (Johannes Mayer) lors de sa sortie en 2010. Récemment mis au fait de son existence, je me suis rattrapé. C’est que, voyez-vous, j’ai beaucoup aimé son premier disque, Leaving Notes, en 2009. Si ce premier effort était très intimiste, le second est plus expansif - plus de cordes, plus de variété dans les arrangements, plus de contrastes entre les chansons. Mais toujours cette douce voix, ces guitares acoustiques sobres et ces mélodies envoûtantes (“The Start of Something New”, “No More Salt in Your Wounds”, “Time Will Come”, toutes très belles). You Already Have a Home s’approche de l’univers sonore de Patrick Watson.
I missed the sophomore album by The Late Call (Johannes Mayer) upon its release in 2010. I recently found out about its existence and quickly caught up. You see, I love his debut CD Leaving Notes (2009). That first effort was very intimate-sounding, but the second one is slightly more expansive – more strings, more varied arrangements, more constrasts in moods from song to song. However, it’s still that soft voice, those delicate acoustic guitars, and those endearing melodies (“The Start of Something New,” “No More Salt in Your Wounds,” “Time Will Come,” all beautiful) that still get me. You Already Have a Home moves closer toward Patrick Watson’s soundworld.

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