2012-02-21
Le Stone Quartet est un groupe d’improvisation de haute voltige créé en 2006. Il consiste en Joëlle Léandre (contrebasse), Roy Campbell (trompette), Marilyn Crispell (piano) et Mat Maneri (alto) – que des grosses pointures. Ce groupe se produit rarement. Live at Vision Festival est son second disque, enregistré en concert en juin 2010. Un set de 40 minutes en deux pièces étalant des trésors d’invention, d’humilité et d’interactions passionnantes. Depuis le Quartet Noir, on sait que la magie passe entre Léandre et Crispell. C’est donc celle qui se produit entre Léandre et Maneri qui fascine sur ce disque très chaudement recommandé. [Ci-dessous: Un extrait de la première improvisation.]
Stone Quartet is an all-star free improvisation quartet first put together in 2006. It consists of bassist Joëlle Léandre, trumpeter Roy Campbell, pianist Marilyn Crispell, and violist Mat Maneri. This group’s performances are few and far between, and Live at Vision Festival is their second release, recorded in June 2010. A 40-minute set of two pieces filled with invention, humility, and thrilling interaction. Quartet Noir had well established the chemistry between Léandre and Crispell, so my focus stayed on the chemistry between Léandre and Maneri, just as fantastic. Strongly, strongly recommended. [Below: An excerpt from the first improvisation.]
R.MUTT / #03 (Umlaut)
Un troisième album pour le trio français d’improvisation libre r.mutt, composé de Pierre-Antoine Badaroux (saxo alto), Sébastien Beliah (basse acoustique) et Antonin Gerbal (percussions). Trois pièces sans titre, entre 16 et 23 minutes, de l’improvisation au souffle continu mais ténu. Une musique fébrile faite de gestes somme toute délicats, avec une grande constance sur de longues plages de temps. Bref, ça bouge tout en semblant statique, ce qui en fait une musique très aride et abstraite. Les techniques étendues de Beliah valent le détour.
A third album for French free improvisation trio r.mutt, consisting of Pierre-Antoine Badaroux (alto sax), Sébastien Beliah (acoustic bass) and Antonin Gerbal (percussion). Three untitled tracks, 16 to 23 minutes in duration, improvisation with a constant yet quiet drive. Busy music made of rather delicate gestures, with great consistency over long stretches of time. In other words, this is busy music that seems static, which makes it abstract and a demanding listen. Still, Beliah’s extended techniques are worth the effort.
DENNIS GONZÁLEZ YELLS AT EELS / Resurrection and Life (Ayler Records)
Deuxième album, si je ne m’abuse, du groupe Yells At Eels du trompettiste Dennis González, et celui-ci met en vedette le batteur Alvin Fielder, récemment remis d’une grave maladie. À 76 ans, cette figure légendaire de l’AACM apporte un jeu vif et mesuré au clan González (en plus de Dennis, on a le bassiste Aaron et le vibraphoniste Stefan). Le jeune tromboniste Gaika James complète l’ensemble. Des compositions surtout pleines d’entrain et dansantes, une musique dynamique. Évidemment, on touche aussi au côté plus tranquille du jazz (“Max-Well”, entre autres) - et le vibraphone s’y prête bien – mais c’est l’énergie des “Psynchronomenography”, “Resurrection and Life” et autres “A Cobra on Clinton Avenue” qui dominent sur ce disque réussi.
A second album for trumpeter Dennis González’s group Yells at Eels, if I’m not mistaken, and this one features drummer Alvin Fielder, recently back from a terrible illness. At age 76, Fielder, a legendary figure of the AACM, brings in a lively yet measured touch to the music of the González clan (in addition to Dennis, we have bassist Aaron and vibes player Stefan). Trombonist Gaika James rounds up the line-up. Compositions are mostly swinging and full of life – energizing music. Of course, the softer side of creative jazz is also represented (“Max-Well”, in particular) – and the vibes are well fitted for that – but it is the drive found in tracks like “Psynhronomenography,” “Resurrection and Life” and “A Cobra on Clinton Avenue” that dominates on this successful record.
JOHN ZORN / Interzone (Tzadik)
Interzone est paru en 2010, à travers un déluge de nouveaux disques de John Zorn, ce qui fait que je l’ai manqué. Je me rattrape maintenant et c’est, de loin, son disque le plus stimulant, étonnant et fabuleux des dernières années. Avec Marc Ribot, Cyro Baptista, Kenny Wollesen (à la batterie, pas au vibraphone), John Medeski, Trevor Dunn, Ikue Mori et John Zorn lui-même (qu joue du saxophone, une rareté dernièrement). Il s’agit d’une composition à fiches (file card composition) inspirée par l’univers de William S. Burroughs et de Brion Gysin. Grooves mortels, styles copiés-collés en montage serrés, délires improvisationnels, électroniques folles de Mori qui puisent dans l’héritage de la science-fiction, solos déments de Ribot, une énergie qui ne fléchit jamais. Et un splendide équilibre entre moments exigeants et passages rassembleurs. Un must. Un gros gros must. [Ci-dessous: “Interzone 1”.]
Interzone came out in 2010 as part of flurry of activity from Zorn, and I missed it. I’m catching up now and I must say it is by far his most stimulating, stunning and fantastic album of the last few years. With Marc Ribot, Cyro Baptista, Kenny Wollesen (on drums, not vibes), John Medeski, Trevor Dunn, Ikue Mori, and Zorn himself (yes, he’s playing saxophone, something he does rarely on record these days). Interzone is a file card composition inspired by the world of William S. Burroughs and Brion Gysin. Great grooves, stylistic cut-and-paste, improvised collective delirium, crazy electronics from Mori who’s drawing from sci-fi lore, demented solos from Ribot, and a drive that never quits. And a splendid balance between demanding moments and easy-to-like passages. A must. A big big must. [Below: “Interzone 1.”]
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