Journal d'écoute / Listening Diary
2012-01-20
THE NECKS / Mindset (ReR Megacorp)
Bon choix de titre, puisqu’il faut être dans un “mindset” bien spécial pour plonger complètement dans les longues œuvres du trio The Necks. Mindset propose deux pièces de 22 minutes. Deux pièces très vives, à la percussion tout à fait déjantée (sont-ce des échantillons ou Tony Buck brasse-t-il vraiment du bric-à-brac?) et où Chris Abrahams abandonne parfois le piano pour pousser des accords de guitare électrique. “Rum Jungle” tisse ainsi une jungle sonore dont on ne s’extirpe pas sans égratignure. “Daylights” adopte une allure plus délicate, mais elle réussit à boucler la boucle en évoquant, vers la fin, l’univers de la première pièce. On ne peut pas dire que The Necks nous submerge d’albums et, encore une fois, ce nouvel opus documente une évolution dans la continuité.
A fine choice of title, as you need the right mindset to fully immerse yourself in The Necks’ long pieces. Mindset features two 22-minute tracks. Two very lively pieces, with some crazy percussion work (are those samples, or is Tony Buck really tossing around heaps of mishmash?) and where Chris Abrahams occasionally leaves the piano to push out electric guitar chords. “Rum Jungle” weaves an aural jungle you can’t get out of unscathed. “Daylights” is somewhat quieter, although, in the end, it evokes the first track’s soundscape to bring us back where we started. The Necks are not flooding us with productions, and this new opus, once again, chronicles a new evolution in the band’s continuum.
Music, film. Music fait suite à Soundtrack Work 2004-2008 (paru en 2010) et, du coup, double le corpus de musique de film de Teho Teardo disponible. C’est que ce compositeur italien est probablement le meilleur dans ce genre depuis Ennio Morricone. Vingt-et-une pièces composées pour huit projets cinématographiques entre 2003 et 2011. Des cordes presque partout, parfois de la guitare électrique inversée, un peu d’électroniques, mais surtout des ambiances et des mélodies minimalistes qui s’imprègnent sans qu’on les impose. Blixa Bargeld chante “A Quiet Life”. [CI-dessous: Vidéomusique officielle pour “A Quiet Life”.]
Music, film. Music is the follow-up to Soundtrack Work 2004-2008 (released in 2010) and doubles what’s available on the market from Teho Teardo’s film music archives. This Italian composer could be the best in this field since Ennio Morricone. Twenty-one tracks written between 2003 and 2011 for eight different film projects. Strings almost everywhere, some backward guitar, occasional electronic trickery, but most of all this music is about moods and minimal melodies that seep in without needing to be imposed. Blixa Bargeld guests on “A Quiet Life.” [Below: Official music video for “A Quiet Life.”]
MIKHAIL / Xenofonia (Sub Rosa - merci à/thanks to Dense Promotion)
Plus de quatre ans après Orphica et sa déconstruction Morphica, Mikhail fait un retour sur disque avec Xenofonia, œuvre qui s’inscrit dans une démarche artistique sur trois ans autour de l’étranger. Il s’agit d’un cycle de chansons électroniques aux tendances opératiques. Mikhail demeure fidèle à lui-même: jeux d’entre-genres, tension entre constructions abstraites et mélodies plus directes, mélange de formes anciennes (baroque) et carrément nouvelles. Un disque à distiller lentement, au risque de le prendre pour ce qu’il n’est pas.
Over four years after Orphica and its deconstruction Morphica, Mikhail makes his come-back on record with Xenofonia, which is only one aspect of a three-year multi-tier artistic project around the theme of the stranger. This is a cycle of electronic songs with operatic leanings. Mikhail is here true to his self: inter-genre games, tension between abstract construct and more direct melodies, a blend of ancient forms (baroque) and unheard ideas.
BOB DRAKE / Bob’s Drive-In (ReR Megacorp)
C’est fête au logis, le Drake nouveau est enfin là!!! C’est simple, Bob Drake produit trop peu (son dernier album remonte à 2005!). Mais je ne lui en veux pas: ces albums sont si minutieux qu’on lui pardonne volontiers leur long temps de gestation. Cette fois, la période horreur/fantastique (The Skull Mailbox, 13 Songs and a Thing, The Shunned Country) est définitivement close, comme le démontre sans ambage la pochette colorée et animée de Bob’s Drive-In. Et pourtant... et pourtant, les paroles, bien que rigolotes, sont rarement carrément joviales. Bob parle de zombies, de vermine, de tremblements de terre, du mystère félin et autres sujets presque paranormaux. Ce nouveau disque compte 14 chansons enregistrées à la Bob – il fait tous les instruments en multipiste – et écrites à la Bob – courtes, punchées mais très complexes et pleines de sautes d’humeur. Cela dit, le tout est nettement plus enjoué et pimpant que les disques précédents. Bref, ce disque est très solide et vraiment le bienvenu. PLUS: ensuite, 11 des 14 chansons sont présentées en version concert avec David Campbell, David Kerman et Kavus Torabi, qui les ont arrangé sans avoir entendu les versions complétées par Drake en solo. Woo-hoo! [Ci-dessous: Version solo de “Recreational Guide to the Solar System for Humans”.]
It’s a celebration at Monsieur Délire’s abode, for the new Drake is here! Bob Drake simply records too seldomly these days (his previous album came out in 2005!). However, I don’t hold that against him: he puts such care into his albums, who cares how long they take to deliver. This time around, the horror cycle (The Skull Mailbox, 13 Songs and a Thing, The Shunned Country) is clearly over, as Bob’s Drive-In’s colourful and cartoonesque cover illustrates. And yet… and yet, though often funny, the lyrics are rarely actually on the sunny side: Bob speaks of zombies, varmint, earthquakes, the feline mystery, and other para-paranormal activities. This new CD features 14 new songs recorded in Bob’s unique way – he plays all instruments – and written in Bob’s unique way – short, punchy, highly complex and full of twists and turns. That being said, the whole thing is a lot more cheerful than his previous records. In short, this is a very strong and very much welcomed album. PLUS: after the initial 14 tracks, we are treated to live versions of 11 of them, with David Campbell, David Kerman, and Kavus Torabi, who have developed their arrangements without having heard Drake’s solo versions. Woo-hoo! [Below: Solo version of “Recreational Guide to the Solar System for Humans.”]
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