2009-11-06
KIM CASCONE / Anti-Musical Celestial Forces (Störung - merci à/thanks to Dense Promotion)
Je suis revenu sur ce disque tôt ce matin pour une écoute attentive, après un premier commentaire hier (2009-11-05). Une œuvre déroutante. La narration, une très courte nouvelle plutôt onirique, occupe les 12 premières minutes, sur fond de bruit statique et de pluie. Puis, alors qu’elle finit sans finir, on entre dans une séquence d’enregistrements sur le terrain disparates, coupés au couteau, comme tant de scènes de vie à travers le monde: ambiance de cuisine dans une localité à la langue étrangère, muezzin appelant à la prière, etc., et des moments de drone électronique apaisant. Un montage déstabilisant. Titre, texte et contenu sonore offrent de multiples interprétations, aucune n’étant parfaitement convaincante. Intriguant, pas désagréable, mais à déconseiller à ceux qui cherchent des certitudes.
I came back to this record for an attentive listen early this morning, following my initial comment yesterday (2009-11-05). It’s a perplexing work. The spoken word – a rather dreamy/film noir short story – takes the first 12 minutes, over a background of static and rain. Then, after it comes to an end without really ending, begins a sequence of unrelated field recordings, spliced together like scenes of lives from around the world: kitchen ambience in a foreign tongue, a muezzins call to prayer, etc., and episodes of peaceful electronic drones. Destabilizing editing. Title, story, and audio content are open to multiple interpretations, none of which makes perfect sense. Intriguing, not unpleasant at all, but not recommended if you’re the kind of listen looking for certitudes.
AMY HORVEY / Interview (Malasartes - merc à/thanks to DAME)
Un joli disque de musique contemporaine pour trompette solo. La Montréalaise Amy Horvey propose un programme varié, allant de la placidité inébranlable de Giacinto Scelci à la vivacité de Cecilia Arditto. Aussi au programme, une pièce d’Anna Höstman et une signée Ryan Purchase inspirée de l’œuvre de Daniil Charms (toujours agréable!). En clôture, une improvisation avec boîtes à musique et électroniques (avec Jeff Morton). L’accent n’est pas sur la virtuosité mais l’ambiance et la texture. Quoique d’approche différente, Interview me fait penser au premier disque solo d’Arve Henriksen...
A pretty record of contemporary music for solo trumpet. Montrealer Amy Horvey delivers a diverse program that runs from the unshaking placidity of Giacinto Scelci to a vivacious composition by Cecilia Arditto. Also featured are pieces by Anna Höstman and Ryan Purchase (the latter is inspired by the works of Daniil Charms, which is always a plus in my book). The disc concludes with an improvisation with Jeff Morton’s music boxes and electronics. The focus is on ambiance and texture more than on technical display. I don’t know why – their approaches are way different – but Interview reminds me of Arve Henriksen’s first solo CD.
SCOOLPTURES / Materiale Umano (Leo Records)
Quatre Italiens que je ne connaissais pas du tout (Nicola Negrini, Achille Succi, Philippe Garcia, Antonio Della Marina): contrebasse, clarinette basse, batterie, ondes sinusoïdales, et tout le monde fait aussi des électroniques. Une approche pluristylistique qui s’inspire à la fois de Cage, de l’impro européenne, du bruitisme, du jazz d’avant-garde et du côté humoristique du rock-in-opposition. C’est une musique sérieuse mais parfois enjouée, souvent vibrante, occupée et soigneusement désorganisée-réorganisée. À explorer plus en profondeur. Ça a du potentiel.
Four Italians I never heard before (Nicola Negrini, Achille Succi, Philippe Garcia, Antonio Della Marina): doublebass, bass clarinet, drums, sine waves, and everyone also uses electronics. A pluristylistic approach that draws inspiration from Cage, European improvisation, noise, avant-garde jazz, and the funny side of Rock-in-Opposition. This is serious music that can sound cheerful, vibrant, busy, and carefully disorganized/reorganized. I need to dig deeper into this disc. Materiale Umano has potential.
CLEEE / Schwarze Sternenlieder (Pantheistic)
J’aime bien Pad Conca (bassiste et multi-instrumentiste des groupes Blast et Otolithen). Dans une récente vente du distributeur Verge, j’ai déniché ce disque à un prix ridicule. Enregistré en 1996, publié sur un minuscule label italien. Crédité à Cleee, mais il s’agit strictement de Conca. Il y a un concept derrière l’album, j’imagine, mais il est expliqué uniquement en allemand et en italien, alors je passe. Musicalement, c’est du très bon Conca: collages sonores; basses en tout genre, utilisées mélodiquement et texturalement; de la musique actuelle comme on l’entendait au Québec à une certaine époque (Bruire, Les Granules). C’est proche d’Otolithen aussi. Bien heureux d’être tombé là-dessus!
I’m very fond of Pad Conca (bassist/multi-instrumentalist from Blast and Otolithen). I a recent clearance sale from Verge Music, I grabbed this CD at a ridiculous price. Recorded in 1996, released on a tiny Italian label. Credited to Cleee, but it’s actually a solo project by Conca. There’s clearly a concept behind the album, but the liner notes are in German and Italian, so I won’t try to summarize it. Musically, this is very good Conca: sound collages, basses of all trades used as melodic and textural instruments, musique actuelle like we used to hear in Quebec at a certain time (Bruire, Les Granules). It also sounds close to Otolithen. Man, am I glad I stumbled upon this one!
PRESENT / Barbaro (ma non troppo) (Ad Hoc Records)
2001! Le dernier album studio de Present, High Infidelity, remontait à 2001! Il était plus que temps, si vous voulez mon avis. Le nouveau bébé (l’accouchement fut long et difficile) s’intitule Barbaro (ma non troppo) et propose trois longues compositions: “Vertiges”, que le groupe joue en concert depuis au moins 2006, “A Last Drop”, que je n’avais jamais entendu, et une version dépoussiérée, testostéronisée et terrorisée d’un classique d’Univers Zero, “Jack the Ripper”, un highlight des concerts de Present ces dernières années. Une production impeccable, un son pesant à souhait, des pièces glauques aux répétitions obsédantes... du grand Present, quoi! Content content content! Et c’est pas tout! À ce disque studio s’ajoute un DVD contenant près de 3 HEURES de matériel vidéo, dont les deux sets de Present au Rock in Opposition de 2007, un set au festival de Gouveia en 2006 et quelques archives des années 90. Plus must que ça, ça se fait pas! (Je regarde les vidéos ce weekend et j’en ferai rapport.)
2001! Present’s previous solo album, High Infidelity, goes back to 2001! It was about time they came up with a new one! The new baby (the delivery was long and painful) is called Barbaro (ma non troppo) and features three long compositions: “Vertiges,” which the band has been performing live since at least 2006; “A Last Drop,” which I had never heard before; and a dusted-down, testosterone-boosted, and terrorized version of Univers Zero’s classic “Jack the Ripper,” a highlight of the band’s live set for the past few years. Impeccable production, a sound that’s heavy and overbearing, bleak compositions with obsessive repetitions… top-notch Present, in other words! Happy happy happy! And that’s not all! This studio CD comes with a DVD with near 3 HOURS of video footage, including Present’s two sets at Rock in Opposition 2007, a set from the 2006 Gouveia Festival, and archive material going back to the ‘90s. What more can you ask for?!? I haven’t watched the DVD yet, so I’ll report back later this weekend.
PERE UBU / London - Texas (ReR Megacorp)
Pere Ubu chez ReR Megacorp? Pourquoi donc? Hmm... si vous posez la question, c’est que vous oubliez qu’à la fin des années 80, ce grand nom du post-punk possédait deux batteurs, dont Chris Cutler (proprio de ReR). London - Texas est un enregistrement en concert de 1989. Ce n’est pas la période la plus glorieuse de Pere Ubu en studio: l’écriture est simple (pas autant que sur Story of My Life, mais tout de même) et souvent peu inspirée... En concert, par contre, c’est une autre histoire: un set solide, un joli mélange de chansons courantes et de vieux classiques. Et un bon son, meilleur que la moyenne des bootlegs officiels que publie le groupe depuis quelques temps.
Pere Ubu at ReR Megacorp? Why? Hmm… If you had to ask, then you forgot that for a while in the late ‘80s, ReR proprietor Chris Cutler was one of Pere Ubu’s two drummers. London - Texas is a live recording from 1989. This is not Pere Ubu’s most glorious era: the songs are deceivingly simple (though not as much as on Story of My Life) and often uninispired… in the studio, that is… Live, it’s a different beast: a strong set, a nice blend of then-current and old songs. And good sound, much better than the average “official bootleg” the band’s been cranking out lately.
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Singapore A-Go-Go (Sublime Frequencies - merci à/thanks to Forced Exposure)
Mon appréciation pour ces compilations incroyablement kétaines demeure un mystère pour mon entourage et moi. Toujours est-il que j’aime ces collections de vieux 45 tours de pop exotique en langue étrangère. Singapore A-Go-Go se classe parmi les meilleures du genre auxquelles l’étiquette Sublime Frequencies a donné le jour. Superbes voix chinoises, métissage de musique d’opéra pékinois et de funk, de pop bubblegum et de folklore asiatique. Je ne suis pas un connaisseur de ce répertoire, mais William Gibson a concocté une jolie séquence de pièces qui donne envie de voir un remake asiatique d’Austin Powers!
I’m a sucker for this kind of incredibly cheesy compilations, and why remains a mystery to me and my friends. Still, I LOVE these collections of old and foreign-language exotic pop 45s. Singapore A-Go-Go ranks among the best ones the Sublime Frequencies label has released. Splendid Chinese vocals, a freaky blend of Pekinese opera music and funk, bubblegum pop and Asian folklore. I’m not a connoisseur of this repertoire, but I can say William Gibson put together a pretty and fun tracklist that will make you wish for an Asian remake of Austin Powers!
YES / The Lost Broadcasts (Voiceprint)
Un DVD court (43 minutes) mais intéressant, regroupant trois apparitions télévisées de Yes en début de carrière. Au menu: une session de novembre 1969 filmée en noir et blanc (“No Opportunity...”, “Survival” et “Looking Around”), un lip-synch de “Time and a Word” en février 1970, puis “Yours is No Disgrace” et “All Good People” (trois prises différentes) en avril 1971. À noter que les deux premières sessions ont Pete Banks à la guitare. Sympathique, très d’époque, Jon Anderson est bien givré et Bill Bruford sourit et s’amuse comme un fou!
A nice though short (43 minutes) DVD culling three TV appearances by Yes in their early years. One session from November 1969 filmed in black and white (“No Opportunity...”, “Survival,” “Looking Around”), a lipsynch on “Time and a Word” from February 1970, and “Yours Is No Disgrace” and “All Good People” (three different takes) from April 1971. Note that guitarist Pete Banks is featured on the first two sessions. This footage is very much of its time, but still fun to watch. Jon Anderson is nicely toasted, and Bill Bruford is smiling and having fun like nobody’s business!
No comments:
Post a Comment