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2009-11-04

2009-11-03: Supersilent, Marina Rosenfeld, Sobralasolas! 1, Cordâme, No Zen

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-03


2e écoute/2nd listen: SUPERSILENT / 9 (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une petite merveille! J’ai réécouté ce bijou tôt ce matin, dans le calme absolu d’une maison endormie, et il offre une écoute d’une fabuleuse profondeur. Comme je l’ai dit quelques jours plus tôt, pour la première fois, Supersilent se retrouve en trio (le batteur est parti) et n’utilise ici que trois orgues Hammond. Une musique recueillie, quiète, mais pleine de jeux de textures et d’interactions fines. Quatre longues pièces, souvent quasi-silencieuses, mais le souffle créatif est soutenu. Un pur ravissement.

It’s a gem! I gave this CD a second spin early this morning, while the house was still asleep and perfectly still, and it gave me a fabulously deep listening experience. As I reported last week, Supersilent is presented as a trio for the first time ever (the drummer called it quits), and the musicians are using only three Hammond organs. Reflective music, quiet music, but replete with textural games and minute interactions. Four long pieces, often near-silent, but constantly supported by a creative breath of fresh air. Pure delight.


MARINA ROSENFELD / Plastic materials (Room40)

Compositrice et platiniste new-yorkaise, Marina Rosenfeld publie peu mais bien. Ce nouveau disque est l’œuvre la plus centrée et la mieux tournée que j’aie entendue d’elle. Il s’agit d’un cycle électronique, où chaque pièce est un agencement étagé de sons traités, d’électroniques, d’instruments (piano surtout), de voix et de sons issus du tourne-disques (bruits de fond texturaux). Une œuvre introspective, fine mais pleine de sursauts, de sauts d’humeur (parfois mal avenus, d’ailleurs), avec les voix (parlées et chantées) d’adolescentes sur trois pièces – des extraits de son installation “Teenage Lontano”. Un bon disque de musique à mi-chemin entre l’électroacoustique et l’électronique expérimentale ambiante, tout à fait en ligne avec l’esthétique développée depuis quelques années par l’étiquette australienne Room40.

New York-based composer and turntablist Marina Rosenfeld releases little but chooses well. This new CD is the most focused and best-rounded work I have heard from her to this day. It is an electronic music cycle where each piece features a multilayered arrangement of manipulated sounds, electronics, instruments (mostly piano), voices, and vinyl-related sounds (as textural backgrounds). An introspective work, delicate yet full of spikes (occasionally unwelcomed spikes, as a matter of fact), and the spoken and sung voices of female teenagers on three tracks – excerpts from her installation “Teenage Lontano.” A good album of music sitting halfway between electroacoustics and experimental ambient, perfectly attuned to the esthetics the Australian label Room40 has been developing over the past few years.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Sobralasolas!, épisode 1 (OHM Éditions)

Une œuvre étrange, typique de l’art sonore qu’on attend du camp Avatar. Cette collaboration s’écoute comme un hörspiel (une œuvre d’art radiophonique). Elle met en vedette DinahBird, Jérôme Joy, Caroline Bouissou, Björn Eriksson, Gregory Whitehead et Kaffe Matthews. Tous contribuent un bout de quotidien: qui diffuse en direct sur le web ce qui se passe dans sa cuisine, qui raconte des anecdotes sur son entourage, qui énumère les variations de jaune qui peuplent son environnement, etc. Mis en commun via Internet, ces éléments de réel tissent une réalité virtuelle étrange, aux significations absurdes mais pas dénuées de hasards heureux. Par contre, ça vient lassant. Une citation de Lily Tomlin qui oriente la réflexion: “La réalité n’est qu’une intuition collective.”

A strange work so typical of the sound art you expect from the Avatar crew. This collaboration is to be approached like a hörspiel (a radio art work). It features DinahBird, Jérôme Joy, Caroline Bouissou, Björn Eriksson, Gregory Whitehead, and Kaffe Matthews. They all contribute bits of their daily reality: one is streaming live over the net whatever happens in his kitchen, another tells stories about his surroundings, another lists the various shades of yellow around her, etc. Pooled via Internet, these elements weave a strange form of virtual reality with absurd meanings and occasional moments of serendipity. Interesting idea, but it gets tiresome toward the end. The liner notes include this telling quote by Lily Tomlin: “Reality is nothing but a collective hunch.”


CORDÂME / Migration (Malasartes - merci à/thanks to DAME)

Je n’avais pas été impressionné par le premier disque de Cordâme, mais ce deuxième opus, Migration, me plaît beaucoup. Le trio du contrebassiste montréalais Jean-Félix Mailloux se fait ici quintette (Marie-Neige Lavigne au violon, Julie-Odile au violoncelle, Rémi Giguère aux guitares, Ziya Tabassian aux percussions) et même sextette sur deux pièce (avec l’ajout du batteur Pierre Tanguay). Des musiques qui métissent jazz et musique juive, presque toutes en cordes. Ça vous dit quelque chose? Oui, à recommander chaudement aux amateurs du Masada String Trio et de Bar Kokhba de John Zorn. Moins “edgy”, mais si vous êtes attiré par la beauté sans retenue de ces projets, vous trouverez votre compte dans Migration. [CI-dessous: Un extrait de la pièce-titre.]

I wasn’t impressed with Cordäme’s debut CD, but I definitely like this second opus entitled Migration The trio of Montreal doublebassist Jean Félix Mailloux has expanded to a quintet (Marie-Neige Lavigne, violin; Julie-Odile, cello; Rémi Giguère, guitars; Ziya Tabassian, percussion), and even to a sextet on two tracks (with the addition of Pierre Tanguay on drums). The music blends jazz with Jewish music and prominently features the strings. Is it ringing a bell? Yep, this one is highly recommended to fans of John Zorn’s Masada String Trio and Bar Kokhba. Less edgy, but if you’re drawn by the sheer, shameless beauty of those projects, Migration won’t disappoint you. [Below: A sound clip of the title track.]

http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_mam_010&prog=5019


NO ZEN / Live! Au Upstairs (Malasartes - merci à/thanks to DAME)

No Zen est le nouveau groupe du saxophoniste montréalais Damian Nisenson. J’avais bien aimé son dernier disque en trio. Voici un quartet formé du guitariste Bernard Falaise, du contrebassiste Jean Félix Mailloux et du batteur Pierre Tanguay. Un jazz actuel à la montréalaise, avec des touches latines et juives, plus une influence rock. C’est probablement la session la plus tranquille qu’ait enregistré Falaise, mais il s’en tire plutôt bien. Quant au maître d’œuvre et compositeur du groupe (Nisenson), son saxo léger et légèrement plaintif règne en maître tout au long du disque.

No Zen is Montreal saxman Damian Nisenson’s latest band. I’m fond of his previous CD with his trio. Here’s a quartet consisting of guitarist Bernard Falaise, bassist Jean Félix Mailloux, and drummer Pierre Tanguay. Montreal-style avant-jazz with Latin and Jewish touches, plus a rock influence that taps into Falaise’s peculiar talent. It’s probably the softest session Falaise has ever participated in, but he does a convincing job. Nisenson’s light and lightly plaintive sax sound rules throughout.

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