Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2014-11-25

2014-11-24: Chloe Levy, Stephen Cohen

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-11-24

Tout Dust se résume en deux mots: voix et kalimba. Chloe Levy, une chanteuse de formation classique contemporaine, s’accompagne au kalimba dans une série d’interprétations qui vont de Hildegard von Bingen au Great American Songbook et à Dolly Parton. Ses lectures sont éminemment personnelles; elle prend d’énormes libertés avec le matérial, transformant un air aussi connu que “My Favourite Things” (que je ne peux plus entendre sans grincer des dents) en quelque chose de suave, d’étranger et de tout à fait étonnant. J’adore. Même chose pour sa version de “Jolene”. L’album s’ouvre et se termine sur des compositions originales qui s’intègrent parfaitement au corps de l’album. Levy, dotée d’une voix fragile mais flexible, utilise des techniques étendues qui nous poussent vers la musique actuelle, mais son jeu de kalimba demeure très conservateur, nous ramenant vers constamment vers la tonalité de la chanson. Une très belle écoute. [Ci-dessous: “O splendidissima”.]
All of Dust can be summed up in two words: singing and kalimba. Chloe Levy, a singer with a background in contemporary classical, accompanies herself on various kalimbas in a string of covers that range from Hildegard von Bingen to the Great American Songbook and Dolly Parton. Her interpretations are incredibly personal, as she takes huge liberties with the material, turning a tune as widely known as “My Favourite Things” – I can’t hear that one without cringing nowadays – into something suave, alien, and absolutely stunning. I love it. Same thing with “Jolene.” The album opens and closes on original compositions that are a perfect fit with the bulk of the playlist. Levy has a fragile yet highly flexible voice, which she complements with extended techniques that push us toward avant-garde music, though her kalimba playing is very straightforward, and that brings us back constantly to the song’s tonality. A gorgeous listen. [Below: “O splendidissima.”]

STEPHEN COHEN / 3 String Stephen Plays Cigar Box Guitar (3 handed productions)
 Un album solo de Stephen Cohen (des groupes The Tree People et Walking Willows), qui joue ici d’une guitare à trois cordes faite avec une boîte à cigares. Et qui chante de cette voix presque enfantine qui est la sienne. Onze morceaux, dont quelques instrumentaux et de nouvelles versions d’une chanson des Walking Willows (“Ride the Train”) et d’une autre des Tree People (“The Change in Kate”). Beau, simple, bluesé: Cohen exploite bien son instrument et profite de l’occasion pour ajouter quelques chanons à son corpus magique de chansons à la simplicité volontaire et au charme intemporel. Ma seule plainte est la même que pour tous ses disque: c’est trop court! [Ci-dessous: “Time and Money”.]
A solo album by Stephen Cohen (of the bands The Tree People and Walking Willows), here playing... a three-string cigar-box guitar. And singing with in childlike voice. Eleven pieces, some of them instrumentals, and new versions of Walking Willows’ “Ride the Train” and The Tree People’s “The Change in Kate.” Gorgeous, simple, bluesy: Cohen draws the most out of his instrument and adds a handful of songs to his repertoire, a repertoire full of magical simplicity. Songs out of time. My only complaint is one I have made about all his albums: it’s too short! [Below: “Time and Money.”]


2014-11-21

2014-11-20: An Anthology of Noise & Electronic Music 7, Lebrun/Cassagne/Achiary

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-11-20

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / An Anthology of Noise & Electronic Music, Seventh and Last A-Chronology [aka Vol. 7] (Sub Rosa – merci à/thanks to Forced Exposure)
Dès le premier volume, cette série m’avait interpelée. Dans les sélections de Guy-Marc Hinant, dans son approche a-chronologique, dans sa définition très large des musiques bruitistes et électroniques, je reconnaissais mon goût pour l’éclectisme et ma manière de construire mon émission radio hebdomadaire Délire actuel. Il aura fallu treize ans (2001-2013) à Sub Rosa pour publier cette série, une série intriguante, provocante et magnifique qui totalise donc 15 CD, puisque cet ultime volet est triple plutôt que double. Le premier disque se concentre surtout sur les racines de l’expérimentation électronique, avec Dziga Vertov (l’URSS de 1930!), Henry Jacobs, les Barron, etc., mais on a aussi droit à des inédits de Novi_sad et d’Helmut Schäfer. Solide. Le second disque est plus axé vers les les trois dernières décennies (Romitelli, Quellet, E.A.R., Justin K. Broadrick), bien qu’on ait droit aussi à du vieux John Oswald et du Henry Cow. Les morceaux de Romitelli et de Broadrick forment un vingt minutes compact de guitare électrique autour duquel s’articule le reste de ce disque. Le troisième CD m’a déçu: il est fortement axé sur le bruitisme, les pièces sont courtes, et le tout fait l’effet d’une dernière salve chaotique. Soulignons tout de même l’inclusion de la Montréalaise Erin Sexton. Dans les faits, j’aurais très bien vécu avec un 7e tome limité aux deux premiers disques, même si je comprends l’importance d’ajouter aussi à cette anthologie les noms de The Haters, The New Blockaders, Cabaret Voltaire et Eduardo Polonio (tous sur le CD 3). [Ci-dessous: Tout au bas de cette page, vous trouverez six extraits de l’album.]
Right from the first volume, this series spoke to me. In Guy-Marc Hinant’s selections, in his a-chronological approach, in his far-reaching definition of electronic and noise music, I recognized my own tate for eclecticism and similarities with how I build my weekly radio show Délire actuel. It took Sub Rosa thirteen years (2001-2013) to publish this intriguing, provocative, magnificient collection of 15 CDs – yes, 15, since this ultimate installment is not a double but a triple set. Disc 1 focuses mostly on the roots of electronic experimentation, with Dziga Vertov (USSR, 1930!), Henry Jacobs, the Barrons, etc., but there are also previously unreleased works by Novi_sad and Helmut Schäfer. Solid stuff. Disc 2 is more geared toward the last three decades (Romitelli, Quellet, E.A.R., Justin K. Broadrick), though we’re also treated to older material by John Oswald and Henry Cow. Romitelli and Broadrick’s tracks form a compact 20 minutes of electric guitar around which the rest of the disc is organized. Disc 3 disappointed me: it focuses mostly on (harsh) noise, with short tracks that are thrown at us like a final, chaotic flurry. Let’s point out though the inclusion of Montreal circuit-bender Erin Sexton. The truth is, I would have been very happy with just the first two CDs, although I do understand that it was also important to add to this anthology the names of The Haters, The New Blockaders, Cabaret Voltaire, and Eduardo Polonio (all featured on disc 3). [Below: There are six audio clips from the album at the bottom of this page.]

MATTHIEU LEBRUN, JORDI CASSAGNE & JULEN ACHIARY / Bengalifère (Hôte Marge)
Très beau disque de jazz actuel par un trio composé d’un saxophoniste (Lebrun), d’une contrebassiste (Cassagne) et du batteur-chanteur Julen Achiary, le fils du grand Beñat Achiary. Et la pomme est tombée très près de l’arbre, puisqu’on reconnaît dans ses vocalises les enseignements de père. Bengalifère propose des composées des trois membres du groupe, et on constate rapidement qu’on est dans un jazz actuel ludique et profond. On s’amuse, on ressent, on se laisse surprendre par la suavité des thèmes, une éclosion rythmique ici, une mélodie poignante là. C’est du très beau travail: soigné, créatif, personnel. Je souhaite longue vie à ce trio.
Beautiful avant-jazz record by a trio consisting of saxophones (Lebrun), contrabass (Cassagne), and drummer-singer Julen Achiary, the son of the great Beñat Achiary. And the apple fell very close to the tree: in the son’s voice, you can’t fail to recongnize the teachings of the father. Bengalifère features compositions by all three members. The mood is set quickly, i.e. playful yet deep avant-jazz. The music is fun, heartfelt, moving at times, with sleek themes, rhythmical outbursts, and occasionally poignant melodies. This is some very fine work: sophisticated, creative, highly personal. I hope this trio carries on for a while; I want more of this.


2014-11-20

2014-11-19: Linda Sharrock, The Remote Viewers, The Howl Ensemble

Journal d'écoute / Listening Diary
2014-11-19

LINDA SHARROCK / No is No: Don’t Fuck Around With Your Women (Improvising Beings)
La beauté des musiques improvisées, c’est que peu importe notre capacité ou notre virtuosité d’instrumentiste, on peut contribuer quelque chose dans la mesure où on sait écouter, ressentir et trouver sa place. Ce disque signale le retour de Linda Sharrock à la vie musicale active. Linda, vocaliste de free jazz dans les années 70, qui a connu ensuite une carrière dans le jazz plus standard en Europe et qui, en 2010, a subi un grave accident cardio-vasculaire qui l’a laissé paralysée. Confinée à une chaise roulante, elle est capable de prononcer quelques syllabes, de gémir, de crier. Et sur No is No, elle démontre qu’elle sait encore écouter, ressentir et trouver sa place dans un ensemble qui comprend aussi Mario Rechtern (anches), Itaru Oki (trompette), Eric Zinman (piano), Yoram Rosilio (contrebasse) et Makoto Sato (batterie). Deux improvisations d’une cinquantaine de minutes, une en studio, l’autre en concert. Un album troublant, parce que sans être une révélation, c’est tout de même un tour de force. Et parce qu’il nous rappelle que la musique est un état avant d’être une compétence. [Ci-dessous: Un extrait de l’improvisation en studio.]
The great thing about free improvisation is that no matter how skilled you are with your instrument, you can contribute something meaningful as long as you know how to listen, feel, and find your place. This 2CD set marks Linda Sharrock’s return to a productive musical career. Linda was a free jazz vocalist in the ‘70s. Then she followed a more straightforward jazz career in Europe. And in 2010 she suffered a stroke that left her paralyzed. Confined to a wheelchair, she is now able to utter a few syllables, moan, and scream. And on No is No she demonstrates that she is as sharp as ever when it comes to listening, feeling, and finding her place within an ensemble that also includes Mario Rechtern (reeds), Itaru Oki (trumpet), Eric Zinman (piano), Yoram Rosilio (contrabass), and Makoto Sato (drums). Two 50-minute improvisations, one in the studio, one live. A deeply moving, troubling album, because though not a revelation, it still represents a tour de force. And because it reminds us that before becoming a skill, music is a state of mind. [Below: Listen to an excerpt of the studio improvisation.]

THE REMOTE VIEWERS / Pitfall (The Remote Viewers)
Pitfall est la conclusion de la “série noire” des Remote Viewers. Il était précédé de City of Nets (2012) et de Crimeways (2013). Ces trois albums dessinent une descente vers l’abstraction. Ils sont de plus en plus sombres, de plus en plus hermétiques. C’est dire que Pitfall n’est pas un disque facile d’approche. J’ai même fait une entorse à ma règle de la critique à chaud et je lui ai donné deux écoutes avant de vous en parler – disons que ma première écoute n’était pas concluante. À la deuxième, je commence à apprécier un peu plus les textures dissonnantes, les structures troubles, l’aspect (avouons-le) rebutant de cet opus. Quatre saxos plus Rosa Lynch-Northover aux claviers et la section rythmique jazz de John Edwards et Mark Sanders. Pitfall est l’album le plus aride de tout le catalogue des Remote Viewers. Ne commencez pas par là.
Pitfall is the conclusion of The Remote Viewers’ “film noir” trilogy. It succeeds to City of Nets (2012) and Crimeways (2013). These three albums portray a descent into abstraction. They get increasingly dark and hermetic. Pitfall is a difficult to approach. I even sidestepped my own hot-reviewing rule and gave it two spins before writing about it – let’s say my first listen was inconclusive. The second time around I started to grow a bit fonder of all the dissonant textures, troubled structures, and off-putting nature of this opus. Four saxophones, plus Rosa Lynch-Northover on keyboards, and the free jazz rhythm section of John Edwards and Mark Sanders. Pitfall is the most difficult album in The Remote Viewers’ discography. Don’t start there.

THE HOWL ENSEMBLE / Prooi (Katzwijm - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un nouveau power trio néerlandais qui mélange post-rock, math rock, métal et esthétique noise. Cinq morceaux instrumentaux, quatre dans les sept à neuf minutes, l’autre un trois minute de “shredding” dont je me serais passé. Mélange pas toujours réussi mais intéressant, avec un côté brut pas désagréable. “Time = Warped” est bien tournée.
A new Dutch power trio that blends post-rock, math rock, metal, and noise. Five instrumental tracks, four of them in the 7-to-9-minute range, the other a 3-minute shred fest I could have done without. Not always sucessful as a blend, but interesting, with a nice raw side to the delivery. “Time = Warped” is a fine piece.


2014-11-18: David Shea, Esa Shields, Villalog

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-11-18

DAVID SHEA / Rituals (Room 40 – merci à/thanks to Dense Promotion)
Un disque surprenant signé David Shea, dont je n’avais rien entendu depuis un bon bout de temps. Cet as de l’échantillonneur et de la déconstruction propose avec Rituals des univers sonores méditatifs et fugitifs, dont le développement reste souvent hors de portée. “Ritual 32” frôle le nouvel-âge, même si en fait elle a plus à voir avec Feldman ou Scelsi qu’avec Vangelis. À l’autre extrême, dans “Wandering in the Dandenongs”, on se retrouve en pleine jungle, dans des textures bruitistes et animalières presque choquantes par leur immédiateté. Le disque est long (78 minutes) mais riche, varié, et il ne dévoile pas tous ses secrets à la première écoute. Avec la participation d’Oren Ambarchi, de Scanner et de Lawrence English, entre autres.
A surprising CD by David Shea, from whom I hadn’t heard much in a long while. This master of the sampler and deconstruction delivers in Rituals a set of meditative and fugitive environments whose development often hovers beyond your ear’s reach. “Ritual 32” gets this close to New Age music, although it has more in common with Feldman or Scelsi than with Vangelis. At the other end of the spectrum, “Wandering in the Dandenongs” takes us in the jungle, in a mesh of noisy animal-based textures so vivid it’s almost shocking. The record is long at 78 minutes, but rich and varied, and it clearly doesn’t unveil all its secrets on first listen. With appearances by Oren Ambarchi, Scanner, and Lawrence English, among others.

ESA SHIELDS / Ovum Caper (Gagarin - merci à/thanks to Dense Promotion)
Électro pop DIY amusante qui s’inspire de la folk psychédélique – l’Incredible String Band vu à travers le prisme de Felix Kubin. L’écriture d’Esa Shields a de l’audace; sa prestation, elle, manque de punch – volontairement, je dirais. Timidité? Détachement? Pas sûr, mais ça a du charme. Chansons décalées, voix androgyne, réalisation savamment bancale. Agréable.
Fun DIY electro-pop that draws inspiration from psychedelic folk – the Incredible String Band seen through the lens of Felix Kubin. Esa Shields’ songwriting has some boldness, but his performance is subdued. Shyness? Detachment? I’m not sure, but it has charm. Off-kilter songs sung by an androgynous voice, and skillfully lopsided production. Enjoyable.

VILLALOG / Spacetrash (Klangbad - merci à/thanks to Dense Promotion)
Spacetrash est tellement, mais tellement meilleur que Cosmic Sister (2009), l’album précédent de Villalog. Est-ce dû à l’arrivée du batteur Bernhard Fleischmann (aka l’électronicien B.Fleischmann), qui a aussi réalisé le disque? Oui, j’en suis sûr. Spacetrash est une excellente galette de krautrock, point à la ligne. Batterie hypnotique, riffs étudiés, guitares qui décollent, électroniques qui lissent le tout pour en assurer la fluidité et la propulsion – c’est du bonbon por les fans de Can et de Kraftwerk. Les moments forts abondent, de “Dusseldorf Dub” qui pose le ton, jusqu’à “Wall of Echoes” et son délai calculé. Chaudement recommandé. [Ci-dessous: “Dusseldorf Dub”.]
Spacetrash is so, so much better than 2009’s Cosmic Sister, Villalog’s previous album. Is it due to the arrival of drummer Bernhard Fleischmann (aka electronicist B.Fleischmann) who also produced the record? Yes, I’m sure of it. Spacetrash is a glorious slab of krautrock, period. Hypnotic (real!) drumming, pensive rifffs, guitars that soar, and electronics that maintain fluidity and propulsion – this is high-quality candy for fans of Can and Kraftwerk. Highlights abount, from “Dusseldorf Dub” that wastes no time to set the tone, all the way to the calculated delay effects of “Wall of Echoes”. Strongly recommended. [Below: “Dusseldorf Dub.”]


2014-11-17: Zeitkratzer, Glitterbeat, Charlies

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-11-17

ZEITKRATZER / Whitehouse (Zeitkratzer – merci à/thanks to Forced Exposure)
Deuxième disque, si je ne m’abuse, où l’ensemble de musique contemporaine ACOUSTIQUE Zeitkratzer interprète la musique de Whitehouse, groupe phare du courant bruitisme industriel. Ce disque propose 33 minutes enregistrées en concert au festival Musique Action. Des trois albums de la récente série “noire” de Zeitkratzer (les deux autres sont Metal Machine Music et la collaboration avec Keiji Haino), celui-ci est le plus réussi. Les textures sont tout simplement incroyables, et la participation de William Bennett sur “Daddo” donne des frissons. Faire tout ce boucan avec des instruments d’orchestre, aucun élément électronique, même pas pour les voix (on crie dans des pavillons de trombone à la place), c’est vraiment louable. [Ci-dessous: Écoutez l’album sur bandcamp.]
Second CD – if I’m not mistaken – where the ACOUSTIC contemporary music ensemble Zeitkratzer performs the music of pioneering industrial noise music project Whitehouse. This CD features 33 minutes of music recorded live at the Musique Action festival. Of Zeitkratzer’s recent three-part “black” series of releases – the other two are Metal Machine Music and their collaboration with Keiji Haino – this is the best one. The textures are just downright incredible, and William Bennett’s guest appearance on “Daddo” sent shivers down my spine. To make such a racket with orchestra instruments, without any use of electronic, even for vocals (they’re screaming in trombone bells instead)... it commands admiration and respect. [Below: The whole album streamable on bandcamp.]

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Glitterbeat: Dubs & Versions I (Glitterbeat – merci à/thanks to Forced Exposure)
Habituellement, je porte très peu d’attention aux remixes, mais dub? Et de l’écurie Glitterbeat (qui fait dans la musique africaine)? Pourquoi pas. J’ai donc écouté, et c’est très inégal. On a droit à des propositions audacieuses et des trucs vraiment médiocres. Le meilleur? Schneider TM qui approche Samba Touré de manière “robotik”. Et le remix ultra ludique de “Smokin’ Bowl” (Dirtmusic) signé Mark Stewart. Les deux remixes signés Mark Ernestus sont sympas aussi. Le pire? Nozinja et son “Tamala”, un fatras de clichés sans intérêt.
I don’t usually pay much attention to remixes, but dub ones? And of the African label Glitterbeat’s roster? Why not. So I listened to it, and it’s a widely uneven bunch. You get some very bold propositions and some really bad stuff. The best? Schneider TM’s “robotik” take on Samba Touré, and Mark Stewart’s ultra-playful remix of Dirtmusic’s “Smokin’ Bowl”... and Mark Ernestus’ two tracks are pretty nice too. The worst? Nozinja’s “Tamala”, a unqualifiable heap of tired old clichés.

CHARLIES / Musiikkia Elokuvasta Julisteiden Liimaajat (Shadoks – merci à/thanks to Forced Exposure)
Avec un titre comme ça, vous avez déjà deviné qu’il s’agit d’un groupe finlandais. Un groupe de hard rock qui a enregistré deux disques en 1970. Celui-ci est son premier, une musique pour un film à la nullité légendaire, semble-t-il. Mais le groupe avait carte blanche et il en a profité. On a droit à des effets psychédéliques en tout genre et à un blues rock pesant inspiré de Cream et de John Mayall. Un peu de finnois, mais surtout de l’anglais. Et des choses étranges. Et un morceau de 18 minutes, “Sunshine Supergirl”, qui inclut de solides riffs et un freak-out presque digne des Mothers of Invention. Bref, belle créativité, belle folie, certainement un groupe pionnier dans le rock scandinave, et un disque amusant pour l’amateur de rock psychédélique. Cette réédition ajoute les deux faces d’un 45 tours et quelques covers enregistrés en répétition, dont, chose inhabituelle, “We Used to Know” de Jethro Tull.
With a title like that, you already guessed that this band came from Finland. A hard rock band who recorded two LPs in 1970. This one’s their first, and it was music for a film that supposed to be really bad. But the band had complete artistic freedom for the music, and they went all out. We’re treated to all sorts of psychedelic studio effects, and heavy blues rock inspired by Cream and John Mayall. Some lyrics in Finnish but mostly in English. And some weird stuff. Anf an 18-minute piece called “Sunshine Supergirl” that has strong riffs and a freak-out section almost worthy of The Mothers of Invention. So, nice creativity, nice craziness, definitely a pioneering band for Scandinavian rock, and a fun record for fans of psychedelic rock. This reissue includes both sides of a 45 and a handful of covers recorded in rehearsal – including something surprising: Jethro Tull’s “We Used to Know.”