2014-11-19
La beauté des musiques improvisées, c’est que peu
importe notre capacité ou notre virtuosité d’instrumentiste, on peut contribuer
quelque chose dans la mesure où on sait écouter, ressentir et trouver sa place.
Ce disque signale le retour de Linda Sharrock à la vie musicale active. Linda,
vocaliste de free jazz dans les années 70, qui a connu ensuite une carrière
dans le jazz plus standard en Europe et qui, en 2010, a subi un grave accident
cardio-vasculaire qui l’a laissé paralysée. Confinée à une chaise roulante,
elle est capable de prononcer quelques syllabes, de gémir, de crier. Et sur No is No, elle démontre qu’elle sait
encore écouter, ressentir et trouver sa place dans un ensemble qui comprend
aussi Mario Rechtern (anches), Itaru Oki (trompette), Eric Zinman (piano),
Yoram Rosilio (contrebasse) et Makoto Sato (batterie). Deux improvisations
d’une cinquantaine de minutes, une en studio, l’autre en concert. Un album
troublant, parce que sans être une révélation, c’est tout de même un tour de
force. Et parce qu’il nous rappelle que la musique est un état avant d’être une
compétence. [Ci-dessous: Un extrait de l’improvisation en studio.]
The great thing
about free improvisation is that no matter how skilled you are with your
instrument, you can contribute something meaningful as long as you know how to
listen, feel, and find your place. This 2CD set marks Linda Sharrock’s return
to a productive musical career. Linda was a free jazz vocalist in the ‘70s.
Then she followed a more straightforward jazz career in Europe. And in 2010 she
suffered a stroke that left her paralyzed. Confined to a wheelchair, she is now
able to utter a few syllables, moan, and scream. And on No is
No she demonstrates that she is as sharp
as ever when it comes to listening, feeling, and finding her place within an
ensemble that also includes Mario Rechtern (reeds), Itaru Oki (trumpet), Eric
Zinman (piano), Yoram Rosilio (contrabass), and Makoto Sato (drums). Two
50-minute improvisations, one in the studio, one live. A deeply moving,
troubling album, because though not a revelation, it still represents a tour de
force. And because it reminds us that before becoming a skill, music is a state of
mind. [Below: Listen to an excerpt of the studio improvisation.]
Pitfall est
la conclusion de la “série noire” des Remote Viewers. Il était précédé de City of Nets (2012) et de Crimeways (2013). Ces trois albums
dessinent une descente vers l’abstraction. Ils sont de plus en plus sombres, de
plus en plus hermétiques. C’est dire que Pitfall
n’est pas un disque facile d’approche. J’ai même fait une entorse à ma règle de
la critique à chaud et je lui ai donné deux écoutes avant de vous en parler –
disons que ma première écoute n’était pas concluante. À la deuxième, je
commence à apprécier un peu plus les textures dissonnantes, les structures
troubles, l’aspect (avouons-le) rebutant de cet opus. Quatre saxos plus Rosa Lynch-Northover
aux claviers et la section rythmique jazz de John Edwards et Mark Sanders. Pitfall est l’album le plus aride de
tout le catalogue des Remote Viewers. Ne commencez pas par là.
Pitfall is the
conclusion of The Remote Viewers’ “film noir” trilogy. It succeeds to City
of Nets (2012) and Crimeways (2013). These three albums portray a
descent into abstraction. They get increasingly dark and hermetic. Pitfall is a difficult to approach. I even
sidestepped my own hot-reviewing rule and gave it two spins before writing
about it – let’s say my first listen was inconclusive. The second time around I
started to grow a bit fonder of all the dissonant textures, troubled
structures, and off-putting nature of this opus. Four saxophones, plus Rosa
Lynch-Northover on keyboards, and the free jazz rhythm section of John Edwards
and Mark Sanders. Pitfall is the most
difficult album in The Remote Viewers’ discography. Don’t start there.
Un nouveau power trio néerlandais qui mélange
post-rock, math rock, métal et esthétique noise. Cinq morceaux instrumentaux,
quatre dans les sept à neuf minutes, l’autre un trois minute de “shredding”
dont je me serais passé. Mélange pas toujours réussi mais intéressant, avec un
côté brut pas désagréable. “Time = Warped” est bien tournée.
A new Dutch power
trio that blends post-rock, math rock, metal, and noise. Five instrumental
tracks, four of them in the 7-to-9-minute range, the other a 3-minute shred
fest I could have done without. Not always sucessful as a blend, but
interesting, with a nice raw side to the delivery. “Time = Warped” is a fine
piece.
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