Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-10-22

2009-10-22: Gong Global Family, Christopher Hobbs, Goh Lee Kwang, Joe Morris, ProgFest '97

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-22


GONG GLOBAL FAMILY / Live in Brazil, 20 November 2007 [DVD] (Voiceprint)

Debout avant l’aube ce matin, j’en ai profité pour regarder ce DVD. À l’automne 2007, Daevid Allen a fait une petite tournée brésilienne (un festival et quelques autres concerts) sous le nom “Gong Global Family” avec un groupe hybride: Josh Pollock et Michael Clare de University of Errors, plus trois membres du Invisible Opera Company of Brazil (les IOC sont un réseau international de groupes hommages à Gong, une banque mondiale d’accopagnateurs pour Allen). À noter l’absence de Gillie Smythe, et donc un programme particulièrement dynamique, expurgé des moments plus calmes. Lorsque la présence de Smythe se ferait trop sentir, Pollock chante dans un mégaphone (et ça marche plutôt bien!). La scène est plutôt nue (un concert de Gong sans “light show”?!?), mais c’est une prestation enjouée et Allen est aussi bon enfant qu’à son habitude. Attention: ce sont les interprétations les plus près des albums originaux que j’aie entendues depuis plusieurs années. Au menu, entre autres: “Radio Gnome Invisible”, “Fohat Digs Holes in Space” (avec sa partie chantée), “Master Builder” et les triplettes “Tropical Fish”, “Selene” et “Dynamite”. Tournage professionnel, bon montage sans trop de flaflas psychédélico-mochetons. [Ci-dessous: Un extrait de “Fohat Digs Holes in Space.”]

Up before sunrise this morning, so I took the opportunity to watch this DVD. In the fall of 2007, Daevid Allen did a short tour of Brazil (one festival and a couple more small-scale shows) under the name Gong Global Family, with a hybrid group: Josh Pollock and Michael Clare from University of Errors, plus three members of Invisible Opera Company of Brazil (IOC is a global network of Gong tribute bands, Allen’s world bank of backing musicians). Gillie Smyth being missing in action, the set list is unusually fast-paced – no spacy tracks. Whenever Gillie’s absence would leave too much of a void, Pollock sings into a megaphone – and it works rather well! The stage is very basic (what, a Gong show without any lightshow?!?), but it’s a cheeky performance, and Allen is as playful as ever. Warning: These are the closest-to-the-original-album performances I’ve heard in a while. On the set list, among others: “Radio Gnome Invisible,” “Fohat Digs Holes in Space” (with the song bit), “Master Builder,” and the triple-shot of “Tropical Fish,” “Selene” and “Dynamite.” Professional filming and editing, with very few psych-gaga effects. [Below: A clip from “Fohat Digs Holes in Space”.]


CHRISTOPHER HOBBS / Sudoku 82 (Cold Blue)

Une idée simple, probablement plus complexe à mettre en œuvre qu’il n’y paraît: laisser un jeu de sudoku composer de la musique. C’est ce que fait Christopher Hobbs avec sa série “Sudoku”. Il décide de l’allure générale de la pièce (palette sonore, durée), mais laisse les chiffres placer notes et silences. Entièrement interprétée par Bryan Pezzone, Sudoku 82 est un doux et tendre octuor de piano de 19 minutes. Un poème tonal mais déconstruit, aux fioritures étranges, à la logique absente, le genre de pièce qui génère sa propre atmosphère et qui pourrait se poursuivre éternellement. Néo-romantisme aléatoire? Non, tout simplement une œuvre posée qui s’inscrit parfaitement dans le canon de l’étiquette Cold Blue. (Publié dans la série de mini-albums à petit prix de cette étiquette.)

A simple idea, probably more complex to realize than it may seem: let a sudoku compose music. That’s what Christopher Hobbs is doing with his “Sudoku” series: he pens down the basic elements of a piece (sounds, duration), then lets the numbers game put the notes and rests in place. Sudoku 82 is a quiet 19-minute piano octet entirely performed by Bryan Pezzone. A deconstructed tone poem full of strange ornamentations, devoid of logic, the kind of piece that generates its own mood and could go on forever. Random neo-romanticism? No, it’s simply a quiet work that fits quarely within the canon of the Cold Blue label. And it’s beautiful. (Released in Cold Blue’s low-priced EP series).


GOH LEE KWANG / Draw Sound/Coins (Künstlerhäuser Worpswede)

L’artiste sonore malaysien Goh Lee Kwang propose ici un mini-CD de huit minutes comprenant 98 événements sonores consistant uniquement en pièces de monnaie frappant ou roulant sur une table. Ce n’est que par l’écoute rapprochée qu’on distingue un traitement numérique (certaines pièces “reviennent” dans la main du lanceur, d’autres oscillent d’une drôle de manière). Une pièce très subtile, accompagnée d’un livret format portefeuille contenant 32 gribouillis à la mine, des élans spontanés de mouvement sans raffinement. Une œuvre intrigante, pour le moins.

Malaysian sound artist Goh Lee Kwang delivers an eight-minute mini-CD (3”) containing 98 sound events consisting solely of coins being dropped on a hard surface. Only when listening up close can you detect some digital treatment (some coins jump back in the thrower’s hand, others spin in odd ways). A very subtle work accompanied by a wallet-sized booklet presenting 32 pencil scribbles, spontaneous, unrefined outbursts of movement. An intriguing work to say the least.


JOE MORRIS QUARTET / Today on Earth (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)

Joe Morris connaît une de ces années à tout casser. Rien ne semble l’arrêter et les parutions sur disque se multiplient. Dernière - et meilleure! - en lice: cette session studio avec son quartet. Il est à la guitare (j’aime moins son jeu de contrebasse), ce sont ses compositions, l’enregistrement est très bon. Avec Jim Hobbs (The Fully Celebrated) au saxo, Timo Shanko à la basse, Luther Gray à la batterie. Un jazz actuel américain vivant, qui transporte la tradition jazz dans le 21e siècle. De bonnes compos, quelques solos d’une grande virtuosité, une synergie exemplaire entre les musiciens. L’un des meilleurs disques de jazz de 2009. [Ci-dessous: Un extrait de “Imaginary Solutions”.]

Joe Morris is having one of them crazy years. Nothing can seem to stop him, as he is releasing one CD after another. The latest – and best! – one is this studio session with his quartet. He is playing guitar (I’m less fond of his doublebass playing), it’s his compositions, and the recording sounds great. With Jim Hobbs (The Fully Celebrated) on sax, Timo Shanko on bass, and Luther Gray on drums. Lively American avant-jazz, the kind that propells the jazz tradition into the 21st century. Good compositions, virtuoso solos, exemplary synergy between the players. One of the best jazz albums of 2009. [Below: An excerpt from “Imaginary Solutions”.]

http://www.aumfidelity.com/Excerpts/58/Solutions-X.mp3


VARIOUS ARTISTS / ProgFest ’97 (Voiceprint)

Oui, c’est une compilation archiconnue des amateurs de rock progressif, l’une des premières (sinon LA première) à documenter la vague des festivals américains de rock progressif. Mais Voiceprint vient de rééditer ce CD double (ainsi que le DVD qui reprend l’essentiel de son contenu). Depuis, ProgFest est mort de sa belle mort, d’autres festivals américains se disent en difficulté année après année, le NEARFest a brillamment survécu à un changement de garde en 2009, et le Festival des musiques progressives de Montréal annonçait son sabordement au début du mois. Dans le genre compilation issue d’un festival, ProgFest ’97 avait placé la barre plutôt haute: excellent son, deux disques généreux, un joyeux mélange de grands noms, une bonne sélection musicale, même si ce festival adoptait une définition assez étroite du rock progressif. Au menu: John Wetton interprétant des chansons de King Crimson et UK, Le Orme (dont un gros extrait de Felona & Serona), Arena (que je n’aimerai jamais), Big Elf, Sinkadus (une redite, puisque le concert complet du groupe à a fait l’objet d’un disque depuis) et les Flower Kings et Spock’s Beard tôt dans leurs carrières. Sympa.

Yes, this comp is very well known by the prog rock crowd. It was one of the first ones (THE first one?) to document the wave of American prog rock festivals. Anyway, Voiceprint just reissued this double CD set (and, separately, the video DVD). Since its original release in 1997, ProgFest has gone under, other American festivals have a hard time going by year after year, except for NearFEST which brilliantly survived a change of the guard in 2009, and the Montreal FMPM festival has announced it was folding earlier this month. ProgFest ’97 had set the bar high for festival-documenting comps: excellent sound, two generous CDs, a nice combination of big names, a good selection of tracks, even though that festival’s definition of prog rock was rather restrictive. On the menu: John Weeton performing songs by King Crimson and UK, Le Orme (including a big chunk of Felone e Serona), Arena (I’ll never like those guys), Big Elf, Sinkadus (unnecessary, since, their whole ProgFest set has been released on CD since), and The Flower Kings and Spock’s Beard captured rather early in their careers. A fun listen.

2009-10-21

2009-10-21: Goh Lee Kwang, Grutronic, Matthias Spillman's Mats-Up

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-21


GOH LEE KWANG / Hands (Herbal International)

De tout ce que j’ai entendu de l’artiste sonore Goh Lee Kwang, Hands est de loin son disque le plus divertissant. Sans compromettre ses recherches aux confins des textures sonores, il se laisse aller ici à une certaine forme de facétie, de jeu. Je suis prêt à parier qu’il s’est particulièrement amusé avec ce disque, et ce plaisir se ressent à l’écoute. Pourtant, ce disque n’a rien de facile, mais les pièces sont courtes, bien ciselées et menées avec la résolution d’un enfant déterminé... jusqu’à ce qu’il s’intéresse à autre chose. Kwang manie la matière sonore en grands mouvements larges, un peu à la manière des acousmaticiens. En fait, les sonorités font même rétro, un peu comme le projet Space de Rafael Toral peut faire rétro. [Ci-dessous: Goh Lee Kwang en concert, mars 2009.]

Of everything I’ve heard from sound artist Goh Lee Kwang, Hands is by far his most entertaining record. This he achieved without compromising his research into the confines of sonic textures. But he’s being more playful here. I’d bet he had more fun than usual with this record – at least I believe I feel that coming from the music. That said, it’s not an easy CD to listen to, but the tracks are short, focused, and carried with the resolve of a determined child... well, determined until he finds something else to do. Kwang manipulates sound matter in large encompassing gestures, a little like academic acousmaticians. His sound palette even sounds a bit retro, like Rafael Toral’s Space project. [Below: Live performance by Goh Lee Kwang, March 2009.]


GRUTRONIC / Essex Foam Party (Psi)

Un disque actif d’improvisation électroacoustique, dans une veine semblable à celle de Furt (dont un membre, Paul Obermayer, est ici à titre d’invité sur trois pièces). Un quatuor à la base (plus Obermayer et Orphy Robinson), Grutronic est formé d’instrumentistes passés aux électroniques: claviers, modules Buchla, dispositifs d’oscillation et de transduction – le tout donne une musique hautement électrifiée, ondulante, hyperactive et insaisissable. Pas aussi étourdissante que Furt (un cas à part, croyez-moi), mais diablement intéressante.

A busy record of electroacoustic improvisation, in a vein similar to Furt (incidentally, Furt’s Paul Obermayer guests on three tracks). Basically a quartet (plus Obermayer and Orphy Robinson), Grutronic consists of instrumentalists gone rogue with electronics: keyboards, Buchla modules, oscillation and transduction devices, etc. Their music is highly electrified, sinuous, hyperactive, fleeting. Not as dizzying as Furt’s (a special case, believe me), but darn interesting nonetheless.


MATTHIAS SPILLMANS MATS-UP / 5 (Unit Records)

La dernière fournée de disques reçue de l’étiquette suisse Unit a été plutôt décevante, mais ce CD du Matthias Spillmans Mats-Up est nettement meilleur, et très agréable après la frénésie des disques de ce matin. Un jazz moderne bien équilibré entre le feutré et le mordant, la douceur et l’audace. À noter la présence du pianiste Colin Vallon, mais surtout les deux cuivreurs: Spillmann à la trompette et flugelhorn, Reto Suhner au saxo alto et à la clarinette alto. Ils s’échangent des mélodies un peu anguleuses et des solos qui jouent à la frontière du mélodisme et de l’atonalité. Un beau disque de jazz songé et non complaisant. [Ci-dessous: Mats-Up en concert.]

The last crop of CDs from Swiss label Unit has been rather disappointing, but this CD from Matthias Spillmans Mats-Up is much better, and a pleasure to listen to after the previous frantic albums this morning. Modern jazz that’s well balanced between velvety and bite, sweetness and boldness. Worth noting is the presence of pianist Collin Vallon, but mostly the two brass players: Spillmann on trumpet and flugelhorn, Reto Suhner on alto sax and alto clarinet. They trade lightly-angular melodies and solos that foray on the verge of atonalism. A fine album of deep, noncomplacent jazz. [Below: Live footage of Mats-Up.]

2009-10-20

Délire actuel, 2009-10-20

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 20 octobre 2009
Show aired on 20 October 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Localités / Électronique: Première heure: nouveautés québécoises, dont quatre Ambiances magnétiques! Deuxième heure: nouveautés électroniques en tous genres.
Localisms / Electronics: First hour: new Quebec releases, including four new Ambiances Magnétiques CDs! Second hour: new releases in experimental electronic music.

PIERRE LABBÉ 4TET / Manivelle (6:27) - Manivelle (Ambiances Magnétiques)
TIM BRADY / Traces (Hommage à Charlie Christian) (10:47) - My 20th Century (Ambiances Magnétiques)

STRAIGHT PIPE / Gérard, t'es dehors (4:55) - Straight Pipe [demo]
RAINER WIENS / Alternative Currents (4:32) - Shadows of Forgotten Ancestors (Ambiances Magnétiques)
JOE MORRIS, SIMON H. FELL & ALEX WARD / Ils eurent improvisés (3:31) - The Necessary and the Possible (Disques Victo)
GANESH ANANDAN & HANS REICHEL / Bird Talk (3:12) - Self-Made (Ambiances Magnétiques)

GUNDA GOTTSCHALK & XU FENGXIA / Bordun (11:04) - You Lan (Disques Victo)


MIRA CALIX / &shemarriedawhale (5:22) - Whale Music Remixed (Terra Nova Music)
*LUIGI ARCHETTI & BO WIGET / Stück 26 (5:50) - Low Tide Digitals III (Rune Grammofon)
*CYNDYTALK / Signalling Through the Flames (6:10) - The Crackle of My Soul (Editions Mego)
GIUSEPPE IELASI / Part 1 (4:09) - (another) Stunt (Schoolmap)

**GIZMOG / Whakk (3:20) - Tonight (Zoik Music)
*MIKA VAINIO / A Measurement of Excess Antenna Temperature at 4080 ml/s (10:38) - Black Telephone of Matter (Touch)
**MEM1 / + Steve Roden (5:40) - +1 (Interval Recordings)
**OLIVIER GIROUARD / Ne me laisse pas ici (3:55) - La nuit nous déconstruit par coeur (Ekumen)

**STEPHAN MATHIEU & TAYLOR DEUPREE / Nocturne (4:22) - Transcriptions (Spekk)

Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

TIM BRADY
Montage d'extraits du concert "My 20th Century":
A collage of excerpts from the concert-performance "My 20th Century":


GUNDA GOTTSCHALK & XU FENGXIA
En concert avec Gunther Sommer en 2008:
Live performance in trio with Gunter Sommer, 2008:


CINDYTALK
Extrait d'un concert d'octobre 2009:
Excerpt from a live performance, October 2009:

Délire musical, 2009-10-20

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 20 octobre 2009
Show aired on 20 October 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: C JOYNES / Skip James on 'The Triumph of Death' - Revenants, Prodigies, and the Restless Dead (Bo'Weavil)

YES / Five Percent for Nothing (0:35) - Fragile (Atlantic)
*DOKAKA / 3% for Nothing (0:36) - Human Interface (Dual Plover)
LED BIB / Sweet Chili (5:20) - Sensible Shoes (Cuneiform)
MORAINE / Ephebus Amoebus (4:55) - Manifest Density (Moonjune)
**THE ABSTRACT TRUTH / Blue Wednesday Speaks (4:14) - Silver Trees (Shadoks)

**THE TREEPEOPLE / Thomas (4:42) - Human Voices (Guerssen)
**HEATHER WOODS BRODERICK / Cottonwood Bay (3:53) - From the Ground (Preservation)
**TURID / Vargen (4:05) - I Return (Silence)

RANDOM HOLD / Avalanche (4:30) - View with Suspicion (Voiceprint)
HUGHSCORE / Ramifications (5:37) - Delta Flora (Cuneiform)

FIFTHS OF SEVEN / Sweet Grace for Devious (extrait/excerpt: 2:30) - Spry from Bitter Anise Folds (Disques du Soleil et de l'Acier)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

LED BIB
Vidéo officielle pour "Sweet Chili":
Official video for "Sweet Chili":


HEATHER WOODS BRODERICK
"Cottonwood Bay" en concert:
Live performance of "Cottonwood Bay":


TURID
Court extrait télé, 1978:
Very short TV clip from 1978:

2009-10-20: Samuel Huguenin, Darius Jones, Furt, Abstract Truth, Sleep Whale

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-20


SAMUEL HUGUENIN SYMBOLIC QUARTET / Un peu plus à l’est (Unit Records)

Aïe aïe aïe, quel ennui que ce disque de jazz soporifique et traînant. Pas passéiste pourtant, du moins pas trop, mais on dirait une tentative mal assumée de jazz ECM. Après deux ou trois pièces, je l’ai sciemment ignoré et il n’a pas su recapter mon attention.

Yikes, what a boring, soporific jazz record. Not a retro-bop thing though, but an ill-assured attempt at ECM-style jazz. I willingly ignored it after two or three tracks, and it never got my attention back.


DARIUS JONES TRIO / Man’ish Boy (A Raw & Beutiful Thing) (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)

Très belle session studio d’un trio dirigé par le saxo alto Darius Jones, avec Cooper-Moore au piano et le batteur Rakalam Bob Moses. Du très bon jazz actuel américain, sensible et inspiré, dans la veine “loft” des années 80, soit assez “free” mais avec une base composée (par Jones, surtout). C’est touchant, enlevant, réussi.

A very fine studio session from a trio led by alto saxman Darius Jones, with Cooper-Moore on piano and drummer Rakalam Bob Moses. Very good American modern jazz, in the ‘80s “loft” style, i.e. rather free but based on compositions (by Jones, mostly). Moving, spirited, and successful.


FURT / Sense (Psi)

Furt, héros méconnus de la musique électronique expérimentale, artistes-échantillonneurs sans pareils, maximalistes étourdissants. Chaque nouvel album est l’occasion pour moi de chanter les louanges de ce duo formé de Richard Barrett et Paul Obermayer. Sense s’ajoute à une discographie relativement en courte en nombre mais si riche en qualité. Au menu, deux pièces: une longue composition en studio (46 minutes), typique de Furt, soit faisant appel à une pléthore de sons disparates, arrangés en un kaléidoscope insistant, sidérant, dont la logique interne ne se révèle qu’une fois atteint un certain état d’hypnose. Ensuite, une pièce de 26 minutes en concert, à la mémoire de Stockhausen, légèrement plus aérée mais tout aussi mystifiante. Furt redéfinit la virtuosité à l’ère numérique. [Ci-dessous: a) Une improvisation en concert de novembre 2008. B) Téléchargez des pièces inédites de Furt en format FLAC, gratuitement et légalement, à cette adresse.]

Furt, the unsung heroes of modern experimental electronic music, unparalled sampling artists, dizzying maximalists. Each new record is an opportunity for me to praise this duo consisting of Richard Barrett and Paul Obermayer. Sense adds a new brick to a discography that’s short in number but bountiful in quality. Two pieces on the agenda: a long studio composition (46 minutes) very typical of Furt, i.e. calling in a plethora of unrelated sounds that are arranged into a relentless, stunning aural kaleidoscope whose internal logic becomes palpable only once you achieve a certain state of hypnosis. The other piece is a 26-minute live set in memory of Stockhausen – a slightly more ventilated affair, just a mystifying though. Furt are redefining virtuosity for the digital age. [Below: A) A live improvisation from November 2008. B) Download unreleased Furt tracks in FLAC format, freely and legaly, at this address.]

A)

B)

http://furtlogic.com/furtcds.html


Puis, un peu de préparation pour le Délire musical de ce soir...

And now, some preparation for tonight’s Delire Musical...


2e écoute/2nd listen: ABSTRACT TRUTH / Silver Trees (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le son est un peu sourd, mais la musique résiste bien à une seconde écoute. Une perle mineure que ce second disque du groupe rock psychédélique sud-africain Abstract Truth (1970). Bonnes chansons, bons moments exploratoires, beau mélange entre le familier et l’unique.

The reissue doesn’t sound as clear as it probably should, but the music stands well to a second listen. A minor gem, this second LP by South-African psychedelic rock group Abstract Truth (1970). Good songs, good experimental ventures, a nice blend of the familiar and the unique.


2e écoute/2nd listen: SLEEP WHALE / Houseboat (Western Vinyl)

Pas parfaitement réussi (quelques longueurs, quelques chansons trop prévisibles), mais impressionnant. Du bon post-rock dans les règles de l’art.

Not perfect (some dragging bits, a few over-predictable songs), but impressive nonetheless. Good post-rock within the limits of the genre.

2009-10-19

2009-10-19: Paul Rutherford, Straight Pipe, Der Wawawa, Bruford

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-19


PAUL RUTHERFORD / Tetralogy (Emanem)

J’aime beaucoup le tromboniste Paul Rutherford, l’un des plus brillants improvisateurs de la scène londonienne. Depuis son décès en 2007, l’étiquette Emanem avait publié un disque d’inédits (l’excellent Solo in Berlin). Tetralogy propose, sur deux disques, quatre sessions qui, prises ensemble, brossent un portrait presque grandeur nature de cet improvisateur au bagou infatigable. Sur le premier disque, deux situations inhabituelles pour Rutherford: une prestation solo avec électroniques (1981), devant public, ainsi qu’un quatuor de cuivres avec George Lewis, Martin Mayes et Melvyn Poore (1981, pas phénomènal, mais le solo avec électroniques est jouissif). Sur le deuxième disque, le tromboniste dans des contextes plus typiques: un solo acoustique (1978), devant public, et une session studio (1982) avec le bassiste Paul Rogers et le batteur Nigel Morris – dans ce cas-ci, deux très solides enregistrements. Un must, bien qu’il y ait un ou deux titres de Rutherford à privilégier avant d’en arriver à celui-ci (au moins The Gentle Harm of the Bourgeoisie!). [Ci-dessous: Paul Rutherford en concert en 2006.]

I really like - nay, I love - trombonist Paul Rutherford, one of the greatest English improvisers. Since he passed away in 2007, Emanem had released one CD of archive material (Solo in Berlin, an excellent solo concert from 1975). Tetralogy offers four sessions over two discs. Taken as a whole, it paints a near-lifesize picture of this consistently creatvie artist. On disc 1 are two unusual settings for Rutherford: a live solo performance with electronics (1981) and a brass quartet (1981) with George Lewis, Martin Mayes, and Melvyn Poore (not phenomenal, but the solo set is delectable). On disc 2, the man is cast in more regular surroundings: a live acoustic solo set (1978) and a studio session (1982) with bassist Paul Rogers and drummer Nigel Morris – two very strong recordings in this case. A must-have release, although there are a Rutherford CD or two you should get before this (at the very least The Gentle Harm of the Bourgeoisie). Below: Live footage of Paul Rutherford, 2006.]


STRAIGHT PIPE/ Straight Pipe (Straight Pipe)

Ce jeune trio de jazz actuel montréalais sera de passage aux Beaux Dimanches, à Sherbrooke, ce vendredi (23 octobre). Une bonne idée de sortie, parce qu’ils sont sympathiques et solides, dans une veine jazz actuel qui fait penser au Trio Derome Guilbeault Tanguay (bon, d’accord, la barre est haute, mais vous voyez le genre). Leur démo propose de bonnes compositions, juste assez alambiquées pour garder l’attention. Et Jean-Sébastien Leblanc, le clarinettiste, m’affirme qu’ils sont plus “musique actuelle” en concert. Pour entendre le démo, rendez-vous sur leur page MySpace (ci-dessus).

This young avant-jazz trio from Montreal will be playing at Les Beaux Dimanches, Sherbrooke, this Friday (October 23). Get out and see them; they’re enjoyable and gifted, and their take on modern jazz is reminiscent of Trio Derome Guilbeault Tanguay – okay, I’m setting the bar pretty high, but you know what I mean. Their demo has a few nice compositions that are just skewed enough to keep you focused. And clarinetist Jean-Sébastien Leblanc tells me that they get a lot more experimental live. You can listen to the demo tracks on their MySpace (above).


DER WAWAWA / Der Wawawa (Unit Records)

D’un trio de jazz à l’autre, celui-ci est suisse et dirigé par le saxo alto Benedict Reising. Sympathique, enjoué à l’occasion, un peu mélodramatique ailleurs. J’aime beaucoup le jeu du contrebassiste Marco Müller, simple mais gracieux. De bonnes compositions, mais un peu froides, quoi que ce trait soit plutôt typique du jazz moderne suisse. Ça me fait beaucoup penser au trio Day & Taxi de Christopher Gallio, en légèrement plus lyrique.

From one jazz trio to another, this one is Swiss and led by alto sax player Benedict Reising. Fun, cheerful at times, a bit overdramatic elsewhere. I’m fond of bassist Marco Müller’s simple yet gracious playing. Good compositions, a bit cold-sounding though, although that seems to be a distinctive trait of Swiss modern jazz. This is strongly reminiscent of Christoph Gallio’s Day & Taxi trio, with a slightly more lyrical sound.


BRUFORD / Feels Good to Me (Voiceprint/Winterfold)

Ah, le plaisir qu’est ce disque. Je viens d’acquérir la version numérique, mon vinyle étant plutôt usé. Beau remastering, très propre. Je sais que plusieurs jurent par One of a Kind, mais pour moi, Feels Good to Me demeure LE meilleur opus du batteur de Yes, King Crimson, UK et j’en passe. “Belzeebub” est un énorme classique, “Sample and Hold” aussi. Superbe jeu du bassiste Jeff Berlin, de Bruford aussi. Dans la catégorie “albums solos de grands musiciens progressifs,” ce disque est l’égal, en qualité, du Voyage of the Acolyte de Steve Hackett. Évidemment, musicalement, il va beaucoup plus loin. [“Belzeebub” en prestation pour la BBC, 1979.]

Ah, the pleasure this record still brings me. I just got the digital version, since my old LP is pretty beaten up. Nice remastering job, very clean. I know a lot of folks admire One of a Kind, but in my opinion, Feels Good to Me is THE finest solo opus by Yes/King Crimson/UK’s drummer. “Belzeebub” is a huge classic, so is “Sample and Hold.” Jeff Berlin’s bass work is superb; Bruford’s drumming too. In the category “solo albums by prog legends,” this record is equal to Steve Hackett’s Voyage of the Acolyte quality-wise. Of course, musically, it goes much further. [“Belzeebub” live for the BBC, 1979.]

2009-10-16

2009-10-15: Eric Cordier, Capparos/Marchetti, Cindytalk, Christopher Rovberts, Tresbass

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-15


ERIC CORDIER / Osorezan: Selected Field Recordings 1993-2006 (Herbal Records)

Paru en 2007 mais frais reçu. Un superbe disque par un grand artiste sonore de terrain. Cordier se limite à saisir les sons sur place, tels qu’ils se présentent. Pour varier le point de vue, il se déplace. D’un intérêt tout particulier, la pièce titre, un triptyque autour d’un volcan japonais dont les émanations de souffre font bouillonner l’eau qui s’y trouve. Aussi, un feu de joie dans la campagne française et des scènes de vie urbaines. Un beau disque où la réalité, captée sur le vif, est transfigurée par les haut-parleurs.

Released in 2007, but it just reached me. A splendid record by a great field recordist. Cordier sticks to capturing sounds on the spot, as they occur. And he moves around to provide us with various vantage points. Of particular note is the title track, a triptych around a Japanese volcano - gas emanations making water boil. There is also a bonfire in the French countryside, and urban scenes. A beautiful CD where reality captured as it happens is transfigured by the loudspeakers.


OLIVIER CAPPAROS & LIONEL MARCHETTI / EQUUS (Grand Véhicule) (Pogus)

Une pièce de musique concrète 33 minutes commandée par l’INA GRM et réalisée en 2001-2002. Ce n’est pas du grand Marchetti, mais c’est du bon Marchetti tout de même. Évidemment, le cheval en est le thème principal, exploré à travers de nombreux signifiés possibles. Une pièce très calme, où le son s’élève rarement (mais efficacement). Ma première écoute, légèrement distraite, est agréable mais peu révélatrice. Je me promets bien de réécouter en lui consacrant toute mon attention plus tard.

A 33-minute musique concrete piece commission by INA GRM and realized in 2001-2002. It’s not a great Marchetti opus, but it’s a fine one just the same. Of course, horses are the main theme, explored through several possible meanings. A very calm piece, where sound levels rarely rise (but do so efficiently). My first, slightly distracted listen was enjoyable but revealed little. I look forward to investing a half-hour of undivided attention in this work.


CINDYTALK / The Crackle of My Soul (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ce groupe serait actif de 1982, mais j’avoue ne pas l’avoir connu avant ce disque. Cela dit, The Crackle of Soul serait leur premier album depuis 1995, alors... Un disque étonnamment solide de musique électronique expérimentale, tout à fait en phase avec ce qu’on attend de l’étiquette eMego: audacieux, déroutant et d’une grande qualité sonore. Des musiques abstraites mais charnelles, arythmiques mais mobiles, texturales mais pas uniquement. J’ai l’impression que je vais m’accrocher à ce disque. [Ci-dessous: Extrait d’un concert récent (première de quatre parties)]

This group is active since 1982, it says on the press release, but this is the first time I come across them. The Crackle of Soul is their first album since 1995. A surprisingly strong record of experimental electronic music, exactly what you’d expect from eMego: bold, misdirecting, with superior sound quality. This music is both abstract and organic, arhythmic and mobile, textural though not exclusively so. I feel like I’ll get hook to that one. [Below: A recent live performance by Cindytalk, part 1 of 4.]


CHRISTOPHER ROBERTS / Last Cicada Singing (Cold Blue)

Un court disque (28 minutes) de compositions modernes pour qin solo. Le qin est une guitare traditionnelle chinoise que Christopher Roberts approche un peu comme une lapsteel - une excellente idée et un très beau disque. Des pièces calmes, introspectives, qui se développent lentement. C’est peut-être un tantinet trop propre et gentil, mais pourquoi bouder son plaisir? La pièce titre (11 minutes) pousse un peu plus loin ce son lapsteel. Dans la série de mini-albums à petit prix de l’étiquette Cold Blue.

A short CD (28 minutes) of modern compositions for solo qin. The qin is a Chinese traditional guitar, an instrument Christopher Roberts approaches a little bit like a lapsteel – a great idea and a very nice record. Quiet, introspective, slow-unfolding pieces. It may be a tad bit to clean and gentle, but don’t snob your pleasure! The title track pushes the lapsteel-sound thing further, with great results. Released in Cold Blue’s low-priced EP series.


TRESBASS / Filderen (Unit Records)

Vous aimez les basses? Moi aussi. Tresbass est un trio de jazz suisse qui fait dans le bas registre: Peter Landis au saxo (surtout baryton, basse et contrebasse), Jan Schlegel à la basse électrique et Herbert Kramis à la contrebasse. Leur musique est étonnamment délicate, compte ce qu’une telle instrumentation pourrait produire. En fait, c’est même trop délicat. On souhaiterait qu’ils s’énervent quelque part. Leurs improvisations sont bien exploratoires, mais outre la rareté de ce type de formation, ça demeure trop convivial. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas bon! Beaucoup de souplesse dans le jeu et de bons jeux territoriaux entre contrebasse et basse électrique.

You like bass? Me too. Tresbass is a Swiss jazz trio devoted to the lower spectrum: Peter Landis on sax (mostly baritone, bass, and contrabass sax, me thinks), Jan Schlegel on electric bass, and Herbert Kramis on doublebass. Their music is surprisingly delicate, considering what this instrumentation could do. Too delicate, actually. While listneing, I often wished things would get wilder. Their improvisations tread experimental grounds, but the whole thing is too listener-friendly for its own good. I’m not saying it’s a bad record, though: lots of sensitivity in the playing, and some nice territorial interplay between doublebass and electric bass.

2009-10-14

2009-10-14: Piotr Kurek, Sister Iodine, Sleep Whale, Abstract Truth

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-14

PIOTR KUREK / Lectures (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)

Un disque étrange, très délicat. À l’écoute, il s’agit d’une confèrence avec des instrumentistes, quelque chose d’acoustique. Oui mais, le Polonais Piotr Kurek n’est-il pas électronicien? Et la Portuguaise Crónica une étiquette d’art sonore? Justement, Lectures est en fait une œuvre composée de sons repiqués à divers enregistrements de Cornelius Cardew, dont des enregistrements privés de ses conférences. Au final, l’œuvre est un hommage à Cardew, une réflexion sur l’art de la conférence, et une étude sur l’art de faire de la musique électronique qui n’en est pas. Intéressant.

A strange record, very delicate. At first, it sounds like a lecture with instrumentalists illustrating what the lecturer says - all acoustic. Yes, but, isn’t Polish soundsman Piotr Kurek an electronician? And isn’t Portuguese label Crónica specialized in sound art? Exactly. And Lectures is actually a work made with sounds lifted from recordings by Cornelius Cardew, including private recordings of his lectures. In the end, this CD is a tribute to Cardew, a reflection on the art of lecturing, and a study on the art of making electronic music that doesn’t sound like it at all. Interesting.

SISTER IODINE / Flame Desastre (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ouf! Jolie décharge d’électricité en ce mercredi matin. Sister Iodine est un trio français de noise. Du gros noise sale à guitare, synthé, batterie. Une purée dense, lourde, mais avec une certaine profondeur aussi. Cela dit, je ne m’attendais pas à ça (je n’avais pas lu le communiqué de presse!), alors je suis un peu sous le coup de la surprise. J’y reviendrai plus tard. Mais le premier contact est positif: ça faisait un bail que je n’avais pendant entendu de la noise aussi nourrie et progressiste.

Woah! Quite a nice electrical discharge on this cold Wednesday morning. Sister Iodine are a French noise trio. Loud dirty noise on guitar, synth, and drums. A dense and heavyset puree, although it also has depth. But I wasn’t expecting this (I should have read the press release first!), so I’m a bit taken aback. I’ll get back to it later. Still, first contact is positive: it’s been a while since I’ve heard noise music this fulfilling and progressive.

SLEEP WHALE / Houseboat (Western Vinyl)

Un post-rock sympathique de la part de ce duo texan. Leur mini-album Little Brite m’avait laissé plutôt froid, mais ce premier album complet est nettement meilleur. Cela dit, ça ressemble beaucoup à ce qu’on attend du post-rock, et plus précisément dans ce cas à un mélange entre Sigur Rós et Balmorhea. Mais c’est fait avec grâce et talent, sans exagération, et ça s’écoute très bien.

Enjoyable post-rock from Sleep Whale, a duo from Texas. Their Little Brite EP had left me rather cold, but this debut full-length is much better. That said, it sounds a lot like what you’d expect from a post-rock record, more specifically in this case a blend of Sigur Rós and Balmorhea. But it’s graceful and talented, not overdone, and it goes down well.

ABSTRACT TRUTH / Totum (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Premier de deux albums parus en 1970. Abstract Truth était un groupe de rock psychédélique d’Afrique du Sud. Oui, depuis 2008, Shadoks réédite beaucoup de psychédélique sud-africain: Freedom’s Children, Otis Waygood, Suck, etc. Ce disque est intéressant, mais sans plus. Il s’agit de solides interprétations de chansons de Dylan, Simon and Garfunkel et Donovan, plus du jazz (Mingus, Desmond, Gershwin), le tout refait à la sauce psychédélique acoustique - flûte, sitar, vous voyez le genre. Les arrangements sont bien faits, les voix jolies. Belle version de “Scarborough Fair.” Et de “Fat Angel”. Mais le deuxième album d’Abstract Truth est beaucoup plus intéressant. Étonnamment, le flûtiste-saxophoniste du groupe est Sean Bergin, qui s’expatriera ensuite aux Pays-Bas, où il fera carrière dans le jazz actuel.

The first of Abstract Truth’s two LPs both released in 970. This was a psychedelic rock band from South Africa. Yes, since 2008 Shadoks has been releasing a lot of South-African psychedelia: Freedom’s Children, Otis Waygood, Such, etc. This album is mildly interesting. It consists of strong-footed covers of songs by Dylan, Simon & Garfunkel, and Donovan, plus some jazz (Mingus, Desmond, Gershwin), all revisited in an acoustic psuchedelic style - flute, sitar, you get the picture. Good arrangements, nice vocals, a pretty version of “Scarborough Fair.” And a spirited take on “Fat Angel.” However, their second LP is much more interest. I’m surprised to notice that this band’s flutist/saxman was Sean Bergin, who lated emoigrated to The Netherlands, where he has enjoyed (and still enjoys) a career in modern/avant-jazz.

ABSTRACT TRUTH / Silver Trees (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Oui, ce second disque est nettement plus personnel. Composé entièrement de pièces originales, il est aussi plus rock, quoiqu’encore très “mellow” dans le genre rock psychédélique, avec beaucoup de flûte et de guitare acoustique. Dans la veine Traffic/Spooky Tooth, avec un peu de la lourdeur typique au rock sud-africain de l’époque. De belles mélodies, des chansons légèrement progressives aussi (“All the Same”, “In a Space”, “Blue Wednesday Speaks”. Sympathique. Et Sean Bergin ressort comme un excellent instrumentiste, l’équivalent d’un Mel Collins pour le King Crimson d’Islands. Malheureusement, ces deux rééditions Shadoks ne contiennent AUCUNE info - pas de texte, chose rare pour cette étiquette.

This second LP is definitely more personal-sounding. It consists entirely of original songs, and it sounds more rock, although still on the mellow end of the psych rock spectrum, with lots of flute and acoustic guitar. Similar to Traffic and Spooky Tooth, with that heaviness so typical of early-70s South African psychedelia. Nice melodies, and some songs are slightly progressive (“All the Same,” “In a Space,” “Blue Wednesday Speaks”). Enjoyable. And Sean Bergin stands out as an excellent wind player. He is here to Abstract Truth what Mel Collins was to King Crimson circa Islands. Sadly, no liner notes AT ALL on either of these reissues - an unusual case for Shadoks.

2009-10-13

Délire actuel, 2009-10-13

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 13 octobre 2009
Show aired on 13 October 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Free Jazz: Deux heures sur l'essor du free jazz aux États-Unis dans les années 1960 (plus une ouverture sur l'improvisation libre européenne).
Free Jazz: Two hours on the rise of free jazz in the USA during the 1960s (plus a teaser about European free improvisation).

ORNETTE COLEMAN / Free Jazz (extrait/excerpt: 19:50) - Free Jazz (Atlantic)

CECIL TAYLOR / E. B. (Every Body (9:58) - The World of Cecil Taylor

ALBERT AYLER / Spirits Rejoice (11:39) - Spirits Rejoice (ESP-Disk)

JOHN COLTRANE / Ascension, Pt. 1 (18:35) - Ascension (Impulse/MCA)

SUN RA / Other Planes of There (extrait/excerpt: 15:00) - Other Planes of There (Evidence)

PETER BRÖTZMANN OCTET / Machine Gun (17:18) - The Complete Machine Gun Sessions (Atavistic)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DE L'INFO
MORE INFO
Un bon article "free jazz" sur Wikipédia (on en trouve aussi sur tous les artistesd présentés ce soir, un bon point de départ).
A good "Free Jazz" entry on Wikipedia (and on all artists featured tonight - a good starting point).

ORNETTE COLEMAN
Télé italienne, 1974 (?)
Italian TV, 1974 (?)


CECIL TAYLOR
En concert seul, 1984
Live solo, 1984


SUN RA
Et son Arkestra, en 1981
And his Arkestra, in 1981

Délire musical, 2009-10-13

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 13 octobre 2009
Show aired on 13 October 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: KINSKI / Newport - Be Gentle with the Warm Turtle (Strange Attractors Audio House)

VAN DER GRAAF GENERATOR / Gog (7:25) - Live at the Paradiso (Voiceprint)
CABEZAS DE CERA / Tercera Llamada (4:00) - Hecho en México (Cabezas de Cera)

KTU / Kataklasm (5:07) - Quiver (7D Media)
MOODRING / Rintin Fire (3:29) - Scared of Ferret (Silber)
*ROSHI feat. PARS RADIO / Night Swimming (3:55) - The Sky and the Caspian Sea (GEO)

**COLLAGE / Suur Taam (3:50) - Fifty-Four Minutes Twenty Seconds (Wool Recordings)
PERREY & KINGSLEY / Computer in Love (2:06) - Vanguard Visionaries (Vanguard)
ESTRADASPHERE / Trampoline Klan (1:30) - Buck Fever (Web of Mimicry)
DAN SIMON, KLIMPEREI + TELEFUNKEN / The Battle of Spiral Ganglions (1:40) - 25 Songs Looking for Ears (Acidsoxx Musicks)

**ORCHESTRE POLY RYTHMO DE COTONOU / Mede Ma Gnin Messe (extrait/excerpt: 5:00) - Echos hypnotiques (Analog Africa)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

CABEZAS DE CERA
"Kosmica" en concert:
"Kosmica" live, professional footage:


ORCHESTRE POLY-RYTHMO DE COTONOU
"Gbeti Madjro", extrait de la première compil d'Analog Africa consacrée à ce groupe du Bénin.
"Gbeti Madjro" from Analog Africa's first compilation CD devoted to this band from Benin.

2009-10-13: Tony Wilson Sextet, Russell Haswell, Dokaka

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-13


Une fin de semaine de trois jours à décrocher d’à peu près tout, la seule écoute faite étant en voiture. De retour ce matin pour réécouter quelques trucs en vue du Délire musical de ce soir.

I spent the three-day weekend unwinding, almost no listening at all, except for car trips. Back this morning, and I need to relisten to some stuff for tonight’s Delire Musical.


2e écoute/2nd listen: JOÃO ORECCHIA / Hands and Feet (Other Electricities)

1re écoute le 2009-10-07. Je tenais à lui donner une seconde chance, mais je ne suis toujours pas impressionné. Un Sud-Africain qui propose une électro-pop urbaine, sympathique, parfois audacieuse, mais un peu convenue aussi. Il y a de bons éléments en place, mais ça n’arrive pas à me titiller ou à attirer mon attention.

Listened first on 2009-10-07. I wanted to give this CD a second chance, but I’m still not impressed. A South African artist offering urban electro-pop. It’s nice and occasionally bold, but quite predictable too. Some good elements, but it fails to titillate me or keep a hold on my attention.


2e écoute/2nd listen: MOODRING / Scared of Ferret (Silber Records)

1re écoute le 2009-10-05. Meilleur qu’à la première écoute. Détecte-je une petite influence des Legendary Pink Dots? Un rock glauque mais inventif.

Listened first on 2009-10-05. Better than on first listen. And do I hear a hint of influence from The Legendary Pink Dots? Nice. Creative gloomy pop/rock.


2e écoute/2nd listen: SAMUEL BLATTERS EIGENBROT / Eigenbrot (Unit Records)

1re écoute le 2009-10-07. Ma première impression demeure: au début, ce disque ne lève pas, se cantonnant dans un jazz moderne mais languissant et génrique. Puis, dans trois ou quatre dernières pièces, dont deux chansons, il s’enflamme, développant des éléments de post-rock et de chanson alternative.

Listened first on 2009-10-07. I stick to my first impression: the first half of this album won’t take off, sticking to a dragging form of modern jazz, and then, in the last three or four tracks, it ignites and starts developing post-rock and alt-rock elements.


THE TONY WILSON SEXTET / The People Look Like Flowers at Last (Drip Audio)

Le guitariste Tony Wilson est l’un des membres plus discrets de la scène avant-jazz vancouveroise. Sa musique est un élégant métissage de genres, un jazz moderne teinté de musique actuelle, souvent en filigrane, avec des mélodies mélancoliques qui font parfois penser à Ben Monder. Ce nouveau disque est un peu particulier, en ceci qu’il est occupé en majeure partie par une relecture très créative du “Lachrymae” de Benjamin Britten, dont la simplicité harmonique se prête bien à des explorations semi-improvisées. Un beau disque à première écoute, pas particulièrement frappant, mais je le réécouterai dans de meilleures conditions.

Guitarist Tony Wilson is one of the quieter members of the Vancouver avant-jazz scene. His music is usually elegant and genre-blending, modern jazz with creative music elements often used in filigree, and melancholy melodies that remind me of Ben Monder. This new record is a bit different, since most of it is devoted to a highly personal interpretation of Benjamin Britten’s “Lachrymae,” whose harmonic simplicity is open to semi-improvised experiments. A nice record on first listen, but not particularly striking. I’ll give it another shot under better circumstances.


RUSSELL HASWELL / Wild Tracks (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

74 minutes d’enregistrements sur le terrain, non traités pour la plupart. Des enregistrements bruts qui délocalisent, sèment le doute, mystifient ou excitent l’imagination (comme “Electroswat”, dont on nous dit qu’il s’agit de mouches zappés par un tue-mouche). Une balade en hélicoptère, des disperseurs de corneilles aux résultats lamentables, une chute de neige – des événements exceptionnels ou quotidiens, captés sur le fait. La séquence de l’album favorise les extrêmes entre quiétude et bruit torrentiel (une cascade, incidemment, entre autres choses). Fait particulier, le disque vient dans une boîte en plastique surdimensionnée appelée KidzBox®.

74 minutes of untreated field recordings. Raw recordings that put you elsewhere, puzzle you, mystify you, and strike the imagination (like “Electroswat,” described in the liner notes as flies hitting a fly zapper). A helicopter ride, bird scatterers that fail to scare birds, falling snow – events ranging from exceptional to daily, captured on the fly (no pun). The track list favours extremes between quietness and torrential noise (there’s a waterfall in there too). Worth noting: the CD is packaged in an oversized plastic case called a KidzBox®.


DOKAKA / Human Interface (Dual Plover - merci à/thanks to Dense Promotion)

Premier album en bonne et due forme de Dokaka, chanteur a cappella multipistes japonais dont les versions démentes de King Crimson, Led Zeppelin et autres ont fait le tour de la planète Internet il y a quelques années (il figurait aussi sur Medulla de Björk). Ce disque HILARANT propose 88 courtes pièces composées uniquement de pistes de voix. Tout est court, rapide, punché, in-your-face, fou, voire carrément débile. Des reprises à tour de bras, des jingles, des âneries, mais surtout une voix sidérante, pas par sa virtuosité, mais simplement par son audace, son entrain, sa pure joie enfantine. J’adore, mais diantre que ça essouffle! [Ci-dessous: Vidéo officielle de “Ha Ta Gli La To”.]

Finally, a first bona fide album from Dokaka, the Japanese multitracking a cappella singer whose demented covers of King Crimson, Led Zeppelin, et al. had taken the Internet by storm a few years ago (he was also on Björk’s Medulla album). This laugh riot of a CD features 88 tracks made using only and strictly his voice. It’s short, fast-paced, punchy, in your face, and crazy. Tons of covers, jingles, and stupidities, but most of all a stunning voice – not because of some level of viruosirt, but simply because it’s bold, driving, and ruled by pure childlike joy. I love it, but darn is it exhausting to listen to! [Below: Official video for “Ha Ta Gli La To.”]

2009-10-09

2009-10-09: VIoleta de Outono, Viviane Houle, Peter Brötzmann, Koshi, Magma

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-09


VIOLETA DE OUTONO / Seventh Brings Return: A Tribute to Syd Barrett (Voiceprint)

Un groupe hommage brésilien qui interprète les chansons de Syd Barrett, quelques jours seulement après la mort de ce dernier. Leur prestation de 50 minutes est captée professionnellement (bon tournage, bon montage) à São Paulo. Le groupe est convaincant, mais pas très “tight”, et leurs relectures son très fidèles aux enregistrements les mieux connus. C’est donc dire que, m

ême si la majeure partie de leur concert est consacré au Pink Floyd première époque, il s’agit en fait d’une interprétation de Piper at the Gates of Dawn, bien plus qu’une reconstitution de l’expérience Pink Floyd en concert d’époque. C’est donc décevant. 50 minutes, 13 chansons, dont “Astronomy Domine” et “Interstellar Overdrive,” ce qui en dit beaucoup sur l’approche “faites ça court”. Et très peu du répertoire solo de Barrett, quoi que l’inclusion de “No Good Trying” fait montre d’un certain cran.

A Brazilian cover band performs the songs of Syd Barrett, a few days after Syd’s passing. Their 50-minute set is captured professionally (and it’s a good filming and editing job) in São Paulo. The band is convincing but not that tight, and their rereading of Barrett’s songs is faithful to the best-known recordings. So, even though most of the set list is devoted to early Pink Floyd, what you get is a retake on Piper at the Gates of Dawn instead of a reenactment of what the Floyd sounded like live in their freakiest period. So it’s a disappointment. 50 minutes, 13 songs (including “Astronomy Domine” and “Interstellar Overdrive,” which goes to show how much the band aims for the short-and-sweet). And very little solo Barrett, though “No Good Trying” is a gutsy move.


VIVIANE HOULE / Treize (Drip Audio)

Vivaine Houle est une chanteuse-improvisatrice vancouveroise. On l’a vu au FIMAV 2008 dans un projet musique-danse-vidéo. Treize est une série de treize duos improvisés avec autant de musiciens de la scène de Vancouver, entre autres Peggy Lee, Ron Samworth, Paul Plimley et Jesse Zubot. Un disque créatif, parfois enjoué, avec de belles rencontres à travers une musique abstraite mais viscérale. Cela dit, je n’aime pas beaucoup ces disques où on multiplie les collaborations - ça passe trop vite, sans aller au fond des choses - j’ai l’impression d’écouter une compilation plutôt qu’un album en bonne et due forme. Mais d’autres apprécieront la variété.

Viviane Houle is a Vancouver-based singer/improviser. I saw her at FIMAV 2008 in a grand music/dance/video art project. Treize is a sequence of thirteen improvised duets with thirteen Vancouver musicians, like Peggy Lee, Ron Samworth, Paul Plimley, and Jesse Zubot. A creative record, cheerful at times, with nice meetings in the form of abstract yet visceral music. However, I personally ton’t like this kind of album featuring multiple collaborations - they go by too fast, we don’t get to go deeper – I feel like I’m listening to a compilation instead of a proper album. Others may appreciate the diversity, though.


PETER BRÖTZMANN / Lost & Found (FMP)

Le saxophoniste allemand Peter Brötzmann est actif depuis si longtemps qu’on a tendance à l’ignorer de nos jours. Pourtant, ce pionnier de l’improvisation demeure un artiste redoutable et extrêmement sincère. À preuve, ce nouveau disque solo, Lost & Found, enregistré en juillet 2006. Cinq solos jouant entre la démonstration de force et un lyrisme frôlant le romantisme. L’homme a encore des leçons à donner et il a possède toujours le pouvoir d’émouvoir. [Ci-dessous: Solo de tarogato, mars 2009.]

German saxman Peter Brötzmann has been around for so long that it’s easy to overlook him nowadays. And yet, this improvising behemoth remains a redoubtable, extremely sincere artist. And this new solo record brings proof. Lost & Found was recorded in July 2006. Five solo pieces ranging from demonstrations in strenght and stamina to near-romantic lyricism. The man still has lessons to teach, and he still has the power to move you. [Below: Tarogato solo, March 2009.]


THE PETER BRÖTZMAN OCTET / The Complete Machine Gun Sessions (Atavistic)

Après le nouveau disque solo de Brötzmann, j’avais envie de retourner à son grand classique, d’autant que je prépare une édition de Délire actuel sur l’essor du free jazz. Décidément, quel coup de poing au plexus ça a dû être en 1968! “Jouons fort et longtemps” semble être le cri de ralliement de ce all-stars en devenir. Une musique improvisée hurlante, même les rares thèmes écrits sont crachés comme du fiel. Et pourtant, il y a de la subtilité dans tout ça (le jeu du pianiste Fred Van Hove). Un disque choc, alimenté par ses propres contradictions – d’ailleurs, il suffit de réécouter Nipples, paru peu après, pour constater à quel point Machine Gun visait à ébranler l’establishment jazz.

After Brötzmann’s new solo CD, I felt like going back to his classic opus Machine Gun, especially since I’m preparing a Delire actuel show on the advent of free hazz. What a kick in the plexus this LP must have been back in 1968! “Let’s play as loud and as long as we can” seems to be the motto for this to-be all-stars band. Screaming improvised music – even the few composed themes sound spit out instead of played. And yet, there’s subtlety to be found in here (pianist Fred Van Hove’s playing, for instance). An intentionally shocking record fueled by its own contradictions. Listening to Nipples recorded soon afterwards, one quickly grasps how much Brötzmann wanted to shake the whole jazz establishment with Machine Gun.


KOSHI FEAT. PARS RADIO / The Sky and the Caspian Sea (GEO Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Il FALLAIT que je réécoute cette perle (voir l’entrée du 2009-10-07). Et je n’avais pas la berlue, c’est vraiment un petit bijou de chanson alternative: simple, beau, délicat. Pour les fans de Tori Amos, de Jane Siberry, de Fovea Hex, etc.

I just HAD to relisten to this gem (see my 2009-10-07 entry). And I didn’t get fooled, this is truly a magnificent alt-pop album: simple, pretty, delicate. For fams of Tori Amos, Jane Siberry, Fovea Hex, etc.


MAGMA / K.A. (Seventh)

C’est vendredi, fin d’après-midi, et je me paie la traite: une stout bien forte et le K.A. de Magma pour finir la journée de travail, en attendant que sorte enfin le nouveau rejeton du grand mastodonte français, Ëmëhntëht-Rê, promis pour le mois prochain. On ne décrit pas Magma, on le vit. Et un extrait ne suffit pas, parce que Magma opère dans les formes longues, l’hypnotisme, la transe extatique. Ajoutez à cela une langue inventée (le kobaïen) et une maîtrise musicale ahurissante, et des chœurs. Que vouloir de plus?!?

It’s late Friday afternoon, and I’m treating myself to a strong stout and Magma’s K.A., while I wait for their new CD, Ëmëhntëht-Rë, slated for release next month (but I’ll believe it once it’s in my hands). You can’t describe Magma, you have to live it. And a clip isn’t enough, for Magma operates in the realm of long durations, hypnotic lengths, ecstatic trance. Add a fictional language (Kobaian), and staggering musical virtuosity, and massed vocals. What more can you ask for?