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2009-10-22

2009-10-22: Gong Global Family, Christopher Hobbs, Goh Lee Kwang, Joe Morris, ProgFest '97

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-22


GONG GLOBAL FAMILY / Live in Brazil, 20 November 2007 [DVD] (Voiceprint)

Debout avant l’aube ce matin, j’en ai profité pour regarder ce DVD. À l’automne 2007, Daevid Allen a fait une petite tournée brésilienne (un festival et quelques autres concerts) sous le nom “Gong Global Family” avec un groupe hybride: Josh Pollock et Michael Clare de University of Errors, plus trois membres du Invisible Opera Company of Brazil (les IOC sont un réseau international de groupes hommages à Gong, une banque mondiale d’accopagnateurs pour Allen). À noter l’absence de Gillie Smythe, et donc un programme particulièrement dynamique, expurgé des moments plus calmes. Lorsque la présence de Smythe se ferait trop sentir, Pollock chante dans un mégaphone (et ça marche plutôt bien!). La scène est plutôt nue (un concert de Gong sans “light show”?!?), mais c’est une prestation enjouée et Allen est aussi bon enfant qu’à son habitude. Attention: ce sont les interprétations les plus près des albums originaux que j’aie entendues depuis plusieurs années. Au menu, entre autres: “Radio Gnome Invisible”, “Fohat Digs Holes in Space” (avec sa partie chantée), “Master Builder” et les triplettes “Tropical Fish”, “Selene” et “Dynamite”. Tournage professionnel, bon montage sans trop de flaflas psychédélico-mochetons. [Ci-dessous: Un extrait de “Fohat Digs Holes in Space.”]

Up before sunrise this morning, so I took the opportunity to watch this DVD. In the fall of 2007, Daevid Allen did a short tour of Brazil (one festival and a couple more small-scale shows) under the name Gong Global Family, with a hybrid group: Josh Pollock and Michael Clare from University of Errors, plus three members of Invisible Opera Company of Brazil (IOC is a global network of Gong tribute bands, Allen’s world bank of backing musicians). Gillie Smyth being missing in action, the set list is unusually fast-paced – no spacy tracks. Whenever Gillie’s absence would leave too much of a void, Pollock sings into a megaphone – and it works rather well! The stage is very basic (what, a Gong show without any lightshow?!?), but it’s a cheeky performance, and Allen is as playful as ever. Warning: These are the closest-to-the-original-album performances I’ve heard in a while. On the set list, among others: “Radio Gnome Invisible,” “Fohat Digs Holes in Space” (with the song bit), “Master Builder,” and the triple-shot of “Tropical Fish,” “Selene” and “Dynamite.” Professional filming and editing, with very few psych-gaga effects. [Below: A clip from “Fohat Digs Holes in Space”.]


CHRISTOPHER HOBBS / Sudoku 82 (Cold Blue)

Une idée simple, probablement plus complexe à mettre en œuvre qu’il n’y paraît: laisser un jeu de sudoku composer de la musique. C’est ce que fait Christopher Hobbs avec sa série “Sudoku”. Il décide de l’allure générale de la pièce (palette sonore, durée), mais laisse les chiffres placer notes et silences. Entièrement interprétée par Bryan Pezzone, Sudoku 82 est un doux et tendre octuor de piano de 19 minutes. Un poème tonal mais déconstruit, aux fioritures étranges, à la logique absente, le genre de pièce qui génère sa propre atmosphère et qui pourrait se poursuivre éternellement. Néo-romantisme aléatoire? Non, tout simplement une œuvre posée qui s’inscrit parfaitement dans le canon de l’étiquette Cold Blue. (Publié dans la série de mini-albums à petit prix de cette étiquette.)

A simple idea, probably more complex to realize than it may seem: let a sudoku compose music. That’s what Christopher Hobbs is doing with his “Sudoku” series: he pens down the basic elements of a piece (sounds, duration), then lets the numbers game put the notes and rests in place. Sudoku 82 is a quiet 19-minute piano octet entirely performed by Bryan Pezzone. A deconstructed tone poem full of strange ornamentations, devoid of logic, the kind of piece that generates its own mood and could go on forever. Random neo-romanticism? No, it’s simply a quiet work that fits quarely within the canon of the Cold Blue label. And it’s beautiful. (Released in Cold Blue’s low-priced EP series).


GOH LEE KWANG / Draw Sound/Coins (Künstlerhäuser Worpswede)

L’artiste sonore malaysien Goh Lee Kwang propose ici un mini-CD de huit minutes comprenant 98 événements sonores consistant uniquement en pièces de monnaie frappant ou roulant sur une table. Ce n’est que par l’écoute rapprochée qu’on distingue un traitement numérique (certaines pièces “reviennent” dans la main du lanceur, d’autres oscillent d’une drôle de manière). Une pièce très subtile, accompagnée d’un livret format portefeuille contenant 32 gribouillis à la mine, des élans spontanés de mouvement sans raffinement. Une œuvre intrigante, pour le moins.

Malaysian sound artist Goh Lee Kwang delivers an eight-minute mini-CD (3”) containing 98 sound events consisting solely of coins being dropped on a hard surface. Only when listening up close can you detect some digital treatment (some coins jump back in the thrower’s hand, others spin in odd ways). A very subtle work accompanied by a wallet-sized booklet presenting 32 pencil scribbles, spontaneous, unrefined outbursts of movement. An intriguing work to say the least.


JOE MORRIS QUARTET / Today on Earth (AUM Fidelity - merci à/thanks to improvised communications)

Joe Morris connaît une de ces années à tout casser. Rien ne semble l’arrêter et les parutions sur disque se multiplient. Dernière - et meilleure! - en lice: cette session studio avec son quartet. Il est à la guitare (j’aime moins son jeu de contrebasse), ce sont ses compositions, l’enregistrement est très bon. Avec Jim Hobbs (The Fully Celebrated) au saxo, Timo Shanko à la basse, Luther Gray à la batterie. Un jazz actuel américain vivant, qui transporte la tradition jazz dans le 21e siècle. De bonnes compos, quelques solos d’une grande virtuosité, une synergie exemplaire entre les musiciens. L’un des meilleurs disques de jazz de 2009. [Ci-dessous: Un extrait de “Imaginary Solutions”.]

Joe Morris is having one of them crazy years. Nothing can seem to stop him, as he is releasing one CD after another. The latest – and best! – one is this studio session with his quartet. He is playing guitar (I’m less fond of his doublebass playing), it’s his compositions, and the recording sounds great. With Jim Hobbs (The Fully Celebrated) on sax, Timo Shanko on bass, and Luther Gray on drums. Lively American avant-jazz, the kind that propells the jazz tradition into the 21st century. Good compositions, virtuoso solos, exemplary synergy between the players. One of the best jazz albums of 2009. [Below: An excerpt from “Imaginary Solutions”.]

http://www.aumfidelity.com/Excerpts/58/Solutions-X.mp3


VARIOUS ARTISTS / ProgFest ’97 (Voiceprint)

Oui, c’est une compilation archiconnue des amateurs de rock progressif, l’une des premières (sinon LA première) à documenter la vague des festivals américains de rock progressif. Mais Voiceprint vient de rééditer ce CD double (ainsi que le DVD qui reprend l’essentiel de son contenu). Depuis, ProgFest est mort de sa belle mort, d’autres festivals américains se disent en difficulté année après année, le NEARFest a brillamment survécu à un changement de garde en 2009, et le Festival des musiques progressives de Montréal annonçait son sabordement au début du mois. Dans le genre compilation issue d’un festival, ProgFest ’97 avait placé la barre plutôt haute: excellent son, deux disques généreux, un joyeux mélange de grands noms, une bonne sélection musicale, même si ce festival adoptait une définition assez étroite du rock progressif. Au menu: John Wetton interprétant des chansons de King Crimson et UK, Le Orme (dont un gros extrait de Felona & Serona), Arena (que je n’aimerai jamais), Big Elf, Sinkadus (une redite, puisque le concert complet du groupe à a fait l’objet d’un disque depuis) et les Flower Kings et Spock’s Beard tôt dans leurs carrières. Sympa.

Yes, this comp is very well known by the prog rock crowd. It was one of the first ones (THE first one?) to document the wave of American prog rock festivals. Anyway, Voiceprint just reissued this double CD set (and, separately, the video DVD). Since its original release in 1997, ProgFest has gone under, other American festivals have a hard time going by year after year, except for NearFEST which brilliantly survived a change of the guard in 2009, and the Montreal FMPM festival has announced it was folding earlier this month. ProgFest ’97 had set the bar high for festival-documenting comps: excellent sound, two generous CDs, a nice combination of big names, a good selection of tracks, even though that festival’s definition of prog rock was rather restrictive. On the menu: John Weeton performing songs by King Crimson and UK, Le Orme (including a big chunk of Felone e Serona), Arena (I’ll never like those guys), Big Elf, Sinkadus (unnecessary, since, their whole ProgFest set has been released on CD since), and The Flower Kings and Spock’s Beard captured rather early in their careers. A fun listen.

1 comment:

  1. de Gong, à part Flying Teapot (j'allais dire "évidemment"), j'aime mieux le sous estimé "Floating anarchy". je pensais que c'était Hillage à la guitare, tellement c'est bien. ben non, apparemment, le groupe est composé bric broc de membres non apparentés à la famille Gong !

    il faut quand même écouter. c'est fait en 77 et ça s'entend. c'est du Gong quasi Punk. Tt le monde y met du sien et c'est superbe. C'est le morceau Ali Baba qui met tt le monde (ceux qui ont écouté évidemment, car, je me répète, le disque n'a pas bonne presse); jamais entendu des solos de guitares comme ça, sauf chez Zappa mais bon, il a tt fait le bonhomme

    alain

    http://spock27.livejournal.com

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