2013-10-02/03
IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP
& MAT MANERI / A Violent Dose of Anything (Leo Records)
L’association entre Ivo Perelman et Leo Records se
poursuit cet automne avec deux nouveaux titres. A Violent Dose of Anything est un projet différent, plutôt original
même. Il s’agit encore une fois de musique improvisée en studio, mais pour être
utilisée dans un film (du Brésilien Gustavo Galvão). Oui, une musique de film
entièrement improvisée, sans que les musiciens aient vu le film en question. Et
pour cette session, Perelman a fait appel à un acolyte de longue date (le
pianiste Matthew Shipp) et un joker, l’altiste Mat Maneri. J’aime beaucoup
Maneri, alors j’attendais de grandes choses de ce disque. Or, je suis déçu –
c’est bon, agréable, bien senti, mais la magie n’opère pas vraiment entre
Maneri et Perelman. Où est-ce la forme (semi-)courte qui ne leur sied pas?
Peut-être qu’avec une deuxième écoute… Toujours est-il que Perelman a publié
nombre de disques supérieurs à celui-ci chez Leo ces dernières années.
The association
between Ivo Perelman and Leo Records continues this fall with two new releases.
A Violent Dose of Anything is a
somewhat different and unusual project. This is still a free improvisation
studio session, but it was recorded for use in a film (by Brazillian filmmaker
Gustavo Galvão). Yes, entirely improvised film music, performed when none of
the musicians had actually seen the film. And for this special session,
Perelman opted for a sure value (Matthew Shipp on piano) and a wild card (Mat
Maneri on viola). I love Maneri, so I was expecting great things from this
record. But I’m disappointed. It’s good, enjoyable, honest free improvisation,
but I don’t hear the spark, the magic I was expecting. Or is it that the
(semi-)short form doesn’t fit this trio well? Perhaps a second listen will
change my mind… In any case, Perelman has released several albums superior to
this one on Leo in the last few years.
IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP,
WHIT DICKEY & GERALD CLEAVER / Enigma (Leo
Records)
Les trois musiciens qui participent à cette session
aux côtés du saxophoniste Ivo Perelman figurent tous maintes fois sur la
floppée d’autres disques parus récemment chez Leo. Mais c’est la seule session
(pour l’instant?) à utiliser deux batteurs. Nous avons donc saxo ténor, piano
et deux batteries. Musique puissante, dense et intense? Oui. Au point où
Perelman a cru bon d’inclure deux duos entre Shipp et lui pour alléger le flot
de l’album. Bonne idée. Dickey et Cleaver travaillent bien ensemble, en
complétion plutôt qu’en antagonisme. Et Perelman et Shipp pousse l’énergie à
fond, entraînés par la section rythmique. Ouf.
[Ci-dessous: un court extrait de l’album.]
All three
musicians selected by sax player Ivo Perelman for this session are featured on
numerous recent Perelmen CDs out on Leo. But this is the only session featuring
two drummers. So we have tenor sax, piano, and two drum kits. Powerful, dense,
and intense? You bet. To the point where Perelman saw fit to lighten up the
track list with two duos between Shipp and himself. Good idea. Dickey and
Cleaver work well together, complementing each other instead of playing off of
one another. And Perelman and Shipp seem to draw energy from the percussives,
pushing their dynamics further into the fortissimo range. [Below: a short
excerpt from the album.]
NICOLAS BERNIER / frequencies
(synthetic variations) (Entr’acte)
Ça crépite, ça vrombit et ça groove. Le nouveau
mini-album de Nicolas Bernier, son premier entièrement constitué de sons
synthétisés, évoque les expérimentations électroniques pures de Ryoji Ikeda, la
techno ultra-minimaliste de l’étiquette Raster-Noton, l’esthétique glitch plus
sale de Pita à ses débuts. Des fréquences se coupent et se recoupent, des sons
filtrés à l’extrême s’immiscent à travers les battements. Or, le côté bruitiste
de Bernier s’exprime aussi – pollutions, vagues émotives, force de frappe. 24
minutes, 15 pièces très courtes à écouter en mode aléatoire, un disque étonnant.
Pas entièrement neuf dans la forme, mais très certainement inattendu.
It crackles,
rumbles and grooves. Nicolas Bernier’s new EP, his first opus entirely made of
synthesized sounds, evokes the pure electronic experiments of Ryoji Ikeda, the
ultra-minimalist techno of the Raster-Noton label, the trashier glitch
esthetics of early Pita. Frequencies cut each other, extremely filtered-out
sounds seep in through the flaps and pulses. Yet, Bernier’s noisy side is also
present – pollutions, emotional waves, a striking force. 24 minutes, 15 very
short tracks to be listened to on random mode, a surprising record. Not a new
form per se, but an unexpected twist for sure.
SETH SMITH / Lowlife (Fun Dog)
L’étiquette Fun Dog, qui publie des cassettes, a sorti
la bande sonore du film Lowlife de Seth Smith (cinéaste et musicien), une fable
étrange sur le délire lysergique d’un musicien, sélectionné par le festival
Fantasia en 2012. La trame sonore utilise tuba, électroniques et boîtes à
rythme (plus séparément qu’ensemble) pour tisser des ambiances inquiétantes et
déstabilisantes. Prise seule, la musique se situe quelque part entre le
post-industriel et l’expérimentation sonore. Plutôt réussi.
The cassette
label Fun Dog has released the soundtrack to Lowlife, a film (and soundtrack) by Seth Smith
about a musician’s descent into a drug-induced delirium (it was selected by the
Fantasia festival in 2012). The soundtrack uses tuba, electronics and beatboxes
(separately, not together) to weave disquieting and destabilizing atmospheres.
Taken on its own, the music falls somewhere between post-industrial music and
pure sonic experimentation. Rather interesting.
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