2014-10-22
Un mini-album de 18 minutes qui
consiste en un cycle de 7 courtes compositions pour violoncelle et piano de
Michael Jon Fink, interprétées par Fink et le violoncelliste Derek Stein.
Mélancolique, lent, simple. On pense au post-classique, genre Olafúr Arnalds
dénué d’électroniques, mais n’oublions pas que l’écurie Cold Blue faisant du
post-classique avant l’émergence de cette catégorie. Et From a Folio est une œuvre typique de l’écurie Cold Blue: d’une
apparente simplicité et belle comme la musique contemporaine n’a pas le droit
de l’être.
An 18-minute EP consisting in a 7-piece cycle of compositions for cello
and piano by Michael Jon Fink, performed by Fink and cellist Derek Stein.
Melancholy, slow, simple. Post-classical comes to mind, like Olafúr Arnalds
stripped of his electronic shades, but let’s not forget that the Cold Blue crew
were doing post-classical before the term post-classical was coined. And From a Folio is
a work as typically Cold Blue as they come: misleadingly simple, and gorgeous
like contemporary music has no business to be.
Une proposition étrange et pas
tout à fait réussie. Thomas Newman à divers instruments (accordéon jouet,
violon, etc.), Rick Cox à la guitare préparée (surtout), plus Jeff Elmassian à
la clarinette, le tout agrémenté d’enregistrements de terrain. Dix-neuf courtes
pièces formant trois suites. Le tout demeure très doux et se fond dans mon
décor sonore, au point où j’oublie sa présence. Les pistes défilent sans que je
m’en rende compte. Bref, sans être désagréable, ça manque de présence.
A strange proposition, not quite successful. Thomas Newman on various
instruments (toy accordion, violin, etc.), Rick Cox (mostly) on prepared
guitar, plus Jell Elmassian’s clarinet, and the whole thing is peppered with
field recordings. Nineteen short tracks arranged in three loose suites. The
whole thing remains very calm, subdued, and it blends into my listening
environment to the point I forget it’s there. Track go by and I don’t notice
them. In other words, I don’t dislike this CD but it clearly lacks presence.
Le trio Day & Taxi du
saxophoniste Christoph Gallio vient de sortir un disque double (deux CD de 45
minutes) où je retrouve la finesse, l’inventivité et le goût de la forme courte
auxquels il m’a habitués au fil des ans. Soutenu par une jeune section
rythmique (Silvan Jeger et David Meier), Gallio enfile les compositions originales,
oscillant entre cette précision toute suisse (ce n’est pas un cliché: le jazz
actuel suisse est vraiment très précis) et le côté plus folichon des Italiens,
sans oublier l’influence de Steve Lacy, particulièrement frappante dans “Vero
Vera?”. Cela dit, panachée, agréable, stimulante qu’elle soit, la musique de
Gallio n’est pas du genre à déclencher les passions. Et c’est presque dommage.
Saxophonist Christoph Gallio’s trio Day & Taxi just dropped a double
album (90 minutes over two CDs) where I find the finesse, invention, and taste
for short forms the man got me used to over the years. Backed by a young rhythm
section (Silvan Jeger and David Meier), Gallio runs through original
compositions that range from Swiss precision – it’s not a cheap cliché: modern
Swiss jazz is very precise – and the wilder side of Italian creative jazz, not to
forget a strong influence from Steve Lacy, especially in “Vero Vera?”. Sadly,
as sophisticated, enjoyable, and titillating Gallio’s music is, it is not the
kind of music people get passionate about.
THE
GROUP / The feed-back (Schema Records)
Très belle réédition sur CD, en
fac-similé, d’un microsillon paru en 1970. The Group? En fait, il s’agit du
troisième album du Gruppo D’Improvvisazione Nuova Consonanza, la réponse
italienne à AMM et au Spontaneous Music Ensemble. Et oui, c’est bien Ennio
Morricone à la trompette. La surprise avec ce disque, c’est que les trois
morceaux, bien qu’issus d’improvisations libres, sont dominés par le rythme:
des motifs de batterie souples mais répétitifs. En fait, The feed-back, c’est la synthèse entre AMM et Can. Plus une
curiosité qu’un essentiel, mais une écoute intéressante – on se laisse prendre
par ces rythmes – et un disque assez unique pour l’époque.
Gorgeous fac simile reissue on CD of an LP first released in 1970. The
Group, you say? This is actually the third LP by Gruppo D’Improvvisazione Nuova
Consonanza, Italy’s answer to AMM and the Spontanous Music Ensemble. And yes,
it’s Ennio Morricone you hear on trumpet. The surprise with this record is that
all three tracks, though freely improvised, are driven by rhythms: supple yet
repetitive drum beats. In fact, The
feed-back sounds exactly like a fusion
between AMM and Can. It’s more of a curiosity than an essential item, but it
makes an interesting listen – those beats are quite catchy – and it’s a pretty
unique record for the time.
L’ensemble du collectif Coax, dans
un programme de 40 minutes de compositions du batteur Yann Joussein. Celui est
entouré de sept musiciens appartenant à d’autres ensembles du collectif, comme
Radiation 10 et Métal-o-Phone. Les titres sont révélateurs: Le morceau “Lent et
sexuel” l’est, tout comme “Discoax” est disco, “Funky” est funky, etc. Mais ces
indications sont l’occasion de pastiches qui dérapent, de jeu de codes, de
détournements d’attentes. J’ai pris mon pied grave, particulièrement à cause
des fortes influences de Doctor Nerve que j’entends dans tout ça – notons la
présence de deux solides guitaristes en Julien Desprez et Simon Henocq. Bref,
un jazz rock actuel punché, sale, très efficace. Si le Coax Orchestra est une
bête sauvage, alors les compositions de Joussein font office de dresseur de
fauves! [Ci-dessous: “Discoax”.]
The Coax collective’s ensemble in a 40-minute set of compositions by
drummer Yann Joussein, surrounded by seven other musicians, most of whom also
play in other Coax-related bands like Radiation 10 and Métal-o-Phone. Track
titles are self-explanatory: “Lent et sexuel” is indeed slow and sexual –
sleazy if you prefer, just like “Discoax” is disco, and “Funky” is funky. But
these indications are pretexts for off-the-wall pastiches, plays on codified
genres, and expectation hijacking. I’ve had tremendous fun listening to this
CD, mostly because of the strong similarities I hear with Doctor Nerve – and
let me point out the presence of two strong guitarists in this orchestra,
namely Julien Desprez and Simon Henocq. So, this is punchy, gritty,
ultra-efficient avant-jazz-rock, and if Coax Orchetra is a wild beast, then
Joussein’s compositions act as the lion’s tamer! [Below: Discoax.”]
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