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2014-10-23

2014-10-22: Michael Jon Fink, Newman/Cox, Day & Taxi, The Group, Coax Orchestra

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-10-22

MICHAEL JON FINK / From a Folio (Cold Blue Music)
Un mini-album de 18 minutes qui consiste en un cycle de 7 courtes compositions pour violoncelle et piano de Michael Jon Fink, interprétées par Fink et le violoncelliste Derek Stein. Mélancolique, lent, simple. On pense au post-classique, genre Olafúr Arnalds dénué d’électroniques, mais n’oublions pas que l’écurie Cold Blue faisant du post-classique avant l’émergence de cette catégorie. Et From a Folio est une œuvre typique de l’écurie Cold Blue: d’une apparente simplicité et belle comme la musique contemporaine n’a pas le droit de l’être.
An 18-minute EP consisting in a 7-piece cycle of compositions for cello and piano by Michael Jon Fink, performed by Fink and cellist Derek Stein. Melancholy, slow, simple. Post-classical comes to mind, like Olafúr Arnalds stripped of his electronic shades, but let’s not forget that the Cold Blue crew were doing post-classical before the term post-classical was coined. And From a Folio is a work as typically Cold Blue as they come: misleadingly simple, and gorgeous like contemporary music has no business to be.

THOMAS NEWMAN & RICK COX / 35 Whirpools Below Sound (Cold Blue Music)
Une proposition étrange et pas tout à fait réussie. Thomas Newman à divers instruments (accordéon jouet, violon, etc.), Rick Cox à la guitare préparée (surtout), plus Jeff Elmassian à la clarinette, le tout agrémenté d’enregistrements de terrain. Dix-neuf courtes pièces formant trois suites. Le tout demeure très doux et se fond dans mon décor sonore, au point où j’oublie sa présence. Les pistes défilent sans que je m’en rende compte. Bref, sans être désagréable, ça manque de présence.
A strange proposition, not quite successful. Thomas Newman on various instruments (toy accordion, violin, etc.), Rick Cox (mostly) on prepared guitar, plus Jell Elmassian’s clarinet, and the whole thing is peppered with field recordings. Nineteen short tracks arranged in three loose suites. The whole thing remains very calm, subdued, and it blends into my listening environment to the point I forget it’s there. Track go by and I don’t notice them. In other words, I don’t dislike this CD but it clearly lacks presence.

DAY & TAXI / Artists (Percaso)
Le trio Day & Taxi du saxophoniste Christoph Gallio vient de sortir un disque double (deux CD de 45 minutes) où je retrouve la finesse, l’inventivité et le goût de la forme courte auxquels il m’a habitués au fil des ans. Soutenu par une jeune section rythmique (Silvan Jeger et David Meier), Gallio enfile les compositions originales, oscillant entre cette précision toute suisse (ce n’est pas un cliché: le jazz actuel suisse est vraiment très précis) et le côté plus folichon des Italiens, sans oublier l’influence de Steve Lacy, particulièrement frappante dans “Vero Vera?”. Cela dit, panachée, agréable, stimulante qu’elle soit, la musique de Gallio n’est pas du genre à déclencher les passions. Et c’est presque dommage.
Saxophonist Christoph Gallio’s trio Day & Taxi just dropped a double album (90 minutes over two CDs) where I find the finesse, invention, and taste for short forms the man got me used to over the years. Backed by a young rhythm section (Silvan Jeger and David Meier), Gallio runs through original compositions that range from Swiss precision – it’s not a cheap cliché: modern Swiss jazz is very precise – and the wilder side of Italian creative jazz, not to forget a strong influence from Steve Lacy, especially in “Vero Vera?”. Sadly, as sophisticated, enjoyable, and titillating Gallio’s music is, it is not the kind of music people get passionate about.

THE GROUP / The feed-back (Schema Records)
Très belle réédition sur CD, en fac-similé, d’un microsillon paru en 1970. The Group? En fait, il s’agit du troisième album du Gruppo D’Improvvisazione Nuova Consonanza, la réponse italienne à AMM et au Spontaneous Music Ensemble. Et oui, c’est bien Ennio Morricone à la trompette. La surprise avec ce disque, c’est que les trois morceaux, bien qu’issus d’improvisations libres, sont dominés par le rythme: des motifs de batterie souples mais répétitifs. En fait, The feed-back, c’est la synthèse entre AMM et Can. Plus une curiosité qu’un essentiel, mais une écoute intéressante – on se laisse prendre par ces rythmes – et un disque assez unique pour l’époque.
Gorgeous fac simile reissue on CD of an LP first released in 1970. The Group, you say? This is actually the third LP by Gruppo D’Improvvisazione Nuova Consonanza, Italy’s answer to AMM and the Spontanous Music Ensemble. And yes, it’s Ennio Morricone you hear on trumpet. The surprise with this record is that all three tracks, though freely improvised, are driven by rhythms: supple yet repetitive drum beats. In fact, The feed-back sounds exactly like a fusion between AMM and Can. It’s more of a curiosity than an essential item, but it makes an interesting listen – those beats are quite catchy – and it’s a pretty unique record for the time.

COAX ORCHESTRA / Lent et sexuel (Coax Records)
L’ensemble du collectif Coax, dans un programme de 40 minutes de compositions du batteur Yann Joussein. Celui est entouré de sept musiciens appartenant à d’autres ensembles du collectif, comme Radiation 10 et Métal-o-Phone. Les titres sont révélateurs: Le morceau “Lent et sexuel” l’est, tout comme “Discoax” est disco, “Funky” est funky, etc. Mais ces indications sont l’occasion de pastiches qui dérapent, de jeu de codes, de détournements d’attentes. J’ai pris mon pied grave, particulièrement à cause des fortes influences de Doctor Nerve que j’entends dans tout ça – notons la présence de deux solides guitaristes en Julien Desprez et Simon Henocq. Bref, un jazz rock actuel punché, sale, très efficace. Si le Coax Orchestra est une bête sauvage, alors les compositions de Joussein font office de dresseur de fauves! [Ci-dessous: “Discoax”.]
The Coax collective’s ensemble in a 40-minute set of compositions by drummer Yann Joussein, surrounded by seven other musicians, most of whom also play in other Coax-related bands like Radiation 10 and Métal-o-Phone. Track titles are self-explanatory: “Lent et sexuel” is indeed slow and sexual – sleazy if you prefer, just like “Discoax” is disco, and “Funky” is funky. But these indications are pretexts for off-the-wall pastiches, plays on codified genres, and expectation hijacking. I’ve had tremendous fun listening to this CD, mostly because of the strong similarities I hear with Doctor Nerve – and let me point out the presence of two strong guitarists in this orchestra, namely Julien Desprez and Simon Henocq. So, this is punchy, gritty, ultra-efficient avant-jazz-rock, and if Coax Orchetra is a wild beast, then Joussein’s compositions act as the lion’s tamer! [Below: Discoax.”]


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