2014-10-21
Très beau disque consacré au compositeur américain
Jerome Kitzke. Trois œuvres où la voix est à l’honneur. D’abord, “The Green
Automobile” pour pianiste récitant, interprétée par le compositeur; il s’agit
d’une amusante mise en musique du poème du même titre d’Allen Ginsberg: un “road
poem” délirant à souhait. “The Paha Sapa Give-Back” pour ensemble de
percussionnistes-vocalistes (The Mad Coyote) nous plongent dans un univers
amériendien peuplé de rythmes et d’exhortations. Mais le clou de ce disque,
c’est “Winter Count”, un morceau de 37 minutes qui combinent plusieurs textes
de siècles différents en une réflexion sur la futilité de la guerre. Ce magnum
opus pour actrice-chanteuse (Jennifer Kathryn Marshall), tambour basse (Barbara
Merjan) et quatuor à cordes (ETHEL) est une réelle splendeur. La réflexion est
profonde, la musique ne tarit pas, l’interprétation est d’une justesse à faire
frissonner. Un must. [Ci-dessous: Un extrait de “Winter Count”.]
A wonderful CD
devoted to US composer Jerome Kitzke. Three works showcasing the voice. First
up is “The Green Automobile” for speaking pianist, performed by the composer.
It is a fun musical setting of a “road poem” by Allen Ginsberg. Then comes “The
Paha Sapa Give-Back” for five percussionists/vocalists (The Mad Coyote), a
reflection on indigenous people’s land claims, full of complex rhythms and
wordless exhortations. Powerful. But the highlight of this set is the 37-minute
“Winter Count”, which combines texts from various centuries into a reflection
on the futility of war. This magnum opus for actress/singer (Jennifer Kathryn
Marshall), bass drum (Barbara Merjan), and string quartet (ETHEL) is beyond
gorgeous. Thought-provoking, relentless, it is performed with such brio that I
had goosebumps the whole time. This one’s a must. [Below: An excerpt from “Winter
Count.”]
Contrairement au nom de l’étiquette, il n’y a pas
grand chose de frais dans le son de Rotem Sivan, un guitariste de jazz très
ancré dans la tradition. Il est talentueux, il a un son bien rond, mais sa
musique manque d’innovation. Pas mon genre.
Contrary to the
label’s name, there isn’t much fressness in Rotem Sivan’s music. This jazz
guitarist is firmly rooted in the tradition. He’s talented and has an enjoyable
sound, but the music lacks in innovation. Not my cup of tea.
La palpitante conclusion du projet Tower du guitariste français Marc
Ducret, un répertoire d’œuvres inspirées par le roman Ada ou l’ardeur de Nabokov. Après des disques en quatuor, en
quintette et en sextuor (avec des musiciens différents, sauf Matthias Mahler
qui figurait dans deux groupes), plus un solo, voici que Ducret réunit tout son
monde en un tonitruant douzetuor qui compte donc dans ses rangs, entre autres,
Dominique Pifarély, Tim Berne et Tom Rainey. Cet ensemble revisite le corpus,
qui devient plus grand que nature. Les solos décollent (Pifarély dans “Real
Thing #1”, aucun sens), l’édifice menace parfois de s’écrouler sous la tension
de forces contraires, mais il tient bon, la tour tient bon, et on ne peut que
saluer, non, louanger, la vision de Ducret. CD double enregistré en concert en
novembre 2012. Tower 1 et Tower 2 avaient fait mon top de 2011.
Attendez-vous à ce que Tower-Bridge
fasse mon top de 2014. [Ci-dessous: Un extrait de “Sur l’électricité”. D’autres
extraits sur la page http://www.ayler.com/marc-ducret-tower-bridge.html.]
The thrilling
conclusion of French guitarist March Ducret’s Tower project, a set of works inspired by
Nabokov’s novel Ada or Ardor. After
CDs with a quartet, a quintet, and a sextet (all featuring different musicians,
except for Matthias Mahler who appears in two of these bands), plus a solo CD,
Ducret now brought all participants together in a thundering twelvetet that
includes, among others, Dominique Pifarély, Tim Berne, and Tom Rainey. This
ensemble revisits the corpus, which becomes larger than life. Solos fly by
(Pifarély’s in “Real Thing #1” is just unbelievable), and the construction
occasionally threatens to collapse under the combined tensions of contrary
forces, but the whole thing holds up, the tower holds up, and one can only
salute, nay: praise Ducret’s vision. A double CD set recorded live in November
2012, Tower-Bridge will very likely
end up in my Best-of-2014 list, just like Tower 1 and Tower 2 were included in
my Best-of-2011 list. [Below: An excerpt from “Sur l’électricité.” More
audio clips on this page: http://www.ayler.com/marc-ducret-tower-bridge.html]
Le groupe malien qui, dans les années 70, a mis au
monde Salif Kéita, Ousmane Kouyate et Amadou Bagayoko (entre autres!). Cette
compilation double rassemble des enregistrements de 1975 à 1977, bien nettoyés,
plus deux archives de Radio Mali qui sonnent un peu moins bien, mais tout de
même agréables. Très beau jeu de guitare coulant, vocaux envoûtants: la crème
de l’Afrique de l’Ouest. Un rayon de soleil nécessaire pour contrer la
grisaille automnale.
The Malian band
who, in the 1970s, gave us Salif Kéita, Ousmane Kouyate, and Amadou Bagayoko
(among others!). This 2-CD set culls well cleaned-up recordings from 1975-1977,
plus two archive tracks from Radio Mali that have poorer sound (but are still
worth your while). Splendidly flowing guitar playing, endearing vocals – this
is the creme de la creme from West Africa. A requisite ray of sunshine to fight
off the autumn blues.
Winter Count is brilliant! So original and performed so beautifully by Jennifer Kathryn Marshall. As good as it gets!!!
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