2014-09-25
Deux violoncellistes dans un
studio français pendant deux jours. Neuf courtes improvisations qui n’ont rien
de fragmentaires. On y découvre un univers sonore entier, cohérent, où les
techniques s’entremêlent. Approches bruitistes côtoient une recherche de pureté
sonore. Un son enveloppant, réverbérant, qui séduit. Les trois derniers
morceaux sont particulièrement réussi.
Two cellists in a French studio for two days. Nine short free
improvisations, and nothing fragmentary about them. Taken as a whole they paint
a fully-formed sound world of intermingling techniques. Noise-based approaches
entertwine with a quest for sonic purity. An enveloping, reverberating sound,
quite seductive. The final three pieces are particularly enjoyable.
Julien Palomo d’Improvising Beings
m’a adressé d’autres disques de Hugues Vincent en même temps que Fragment. Celui-ci est inattendu... et
inégal. D’abord, on a onze courts morceaux (35 minutes en tout) réunis en une
suite intitulée “Phonoscope & fabulettes”. Il s’agit de pièces mixtes où le
violoncelle est soit préparé, soit traité, soit accompagné d’enregistrements de
terrain. Un peu éparpillé, mais il y a de bons moments dans cette suite, et de
la créativité. Puis, on a “Tales of Noboru”, un morceau de 28 minutes inspiré
de Yukio Mishima. Ici: violoncelle, extraits de musique traditionnelle japonaise
non crédités, traitements, silences. Intriguant au début, mais lassant à la
longue, parce que ça manque de cohésion, d’effet d’ensemble.
Julien Palomo of the Improvising Beings label sent a few other records
by Hugues Vincent along with Fragment. This one is unexpected... and uneven.
First we have 11 short pieces (35 minutes in all) grouped in a suite entitled
“Phonoscope & fabulettes.” They are mixed pieces where the cell is either
prepared, treated, or backed by field recordings. It’s a bit of a hodge-podge,
but there are some strong moments, and the suite as a whole displays a high
level of creativity. Then we have a 28-minute piece called “Tales of Noboru”
inspired by Yukio Mishima. This one features cello, snippets of uncredited
Japanese traditional music, treatments, and stretches of silence. Intriguing at
first, it grows dull, as it lacks cohesion.
GANJIN
/ Healing (Ganjin)
Et voici Hugues Vincent dans un
tout autre contexte: un power trio avant-rock composé d’un alto (Frantz
Loriot), d’un violoncelle et d’une batterie (Yuko Oshima). Six morceaux, des
compositions individuelles de chacun des musiciens, plus une courte
improvisation collective. L’écriture et le jeu des musiciens me rappellent
parfois Volapük – même genre d’avant-prog acoustique – mais il y a des morceaux
plus pesants que ça. J’aime beaucoup le premier morceau, “Healing”, qui
commence par une sorte d’étude minimaliste pour duo de cordes, avant de
dégénérer, avec l’entrée de la batterie, en un riff terriblement mordant.
Bravo. [Ci-dessous: “Healing”. Tout l’album est en écoute sur le soundcloud
de Ganjinsound.
And here’s Hugues Vincent in a very different setting: an avant-rock
power trio consisting of viola (Frantz Loriot), cello, and drum kit (Yuko
Oshima). Six pieces, with individual compositions from all three musicians plus
a short collective improvisation. The writing and the playing often evoke
Volapük – same kind of acoustic avant-prog – though some pieces are heavier
than that. I really like the opening track “Healing”: it starts like a
minimalist study for string duo, then it degenerates into an incredibly fierce
riff with the drummer’s entry. Bravo. [Below: “Healing.” The whole album can
be found on Ganjinsound’s soundcloud.]
HUGUES
VINCENT & MAKI HACHIYA / L’oiseau de Moebius (Fuku-Chu Records)
Merveilleux duo violoncelle et
voix (mais bien d’autres choses aussi) qui évoque la musique actuelle
québécoise, la musique de jouet (Klimperei, etc.), la scène naïve japonaise et
l’improvisation libre à l’européenne. Pièces courtes, souvent ludiques, animées
par un vent de folie mais solidement ancrées au sol par la complicité des deux
musiciens. C’est le plus attachant des quatre disques d’Hugues Vincent que j’ai
reçus et j’y découvre en prime cette Maki Hachiya, une voix expérimentale
étonnante.
Wonderful cello/voice duo (though there’s plenty of other instruments
involved too) that evokes Quebecois musique actuelle, toy music (Klimperei,
etc.), the Japanese naive music scene, and European free improvisation. Short
tracks, often on the playful side of things, carried by a breath of zaniness
though firmly anchored by a deep level of understanding between the musicians.
Of the four Hugues Vincent records I received, this one is the prize winner,
plus I get to discover Maki Hachiya, a surprising experimental singer.
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