2014-06-18/19
Ark
est un duo suisse d’improvisation libre composé de Coralie Lonfat à
l’ordinateur et de Nathalie Huber au piano, aux objets et à l’harmonium. Ce
disque enregistré en novembre 2012 propose de courtes musiques qui explorent en
délicatesse des palettes sonores bien circonscrites. Ça bourdonne et ça
tintinnabulle, caressant les tympans en chatouillant les neurones. L’écoute
idéale en ce début de matinée.
Ark is a Swiss free improvisation duo consisting of Coralie Lonfat on
laptop and Nathalie Huber on piano, objects, and harmonium. Recorded in
November 2012, this album features short segued pieces that delicately explore
well-defined sound palettes. The music drones and tinkles, caressing eardrums
while tickling brain cells. The perfect listen at 8 am.
Hild
Sofie Tafjord des groupes Spunk et Fe-Mail, dans un album solo de cor français,
son instrument principal. Beaucoup de réverbération ajoutée, de la prise de son
rapprochée et, pour le reste, du souffle, de la respiration, pour créer des
ambiances caverneuses et mystérieuses. Appelons cela de la recherche
fondamentale. C’est réussi – un peu monotone, mais évocateur.
Hold Sofie Tafjord of the bands Spunk and Fe-Mail in a solo album of
French horn, her primary instrument. A lot of added reverb, close-up miking,
and the rest is all breathing techniques to produce cavernous and mysterious
atmospheres. Call it fundamental research. Successful and evocative, though a
bit monotonous.
L’étiquette
+3dB a publié récemment trois titres dans sa série “Music for One”: le Tafjord
ci-dessus, ce Motland et un Olsen qui suivra. Motland est une chanteuse; je ne
crois pas l’avoir entendue auparavant. Elle propose ici dix solos qui vont très
loin dans l’exploration des sons musicaux et non musicaux de la voix. La courte
pièce d’ouverture est ce que j’ai entendu de plus virtuose dans le genre depuis
Phil Minton: des successions rapides et presque impossibles de balbutiements et
de phonèmes. D’autres morceaux sont à la limite du tolérable (je pense
particulièrement à “Herz”, la répétition d’une note très aigue). Une écoute
difficile, dont certains passages m’inspirent beaucoup, alors que d’autres m’agressent
terriblement.
The +3dB label recently released three titles in its “Music for One”
series: the above Tafjord, this Motland, and an Olsen that will follow below.
Motland is a singer; I don’t think I have heard her before. Here she delivers
ten solos that go very far into exploring the musical and non-musical limits of
the human voice. The short opening piece is the most virtuosic thing I have
heard this side of Phil Minton: a rapid and near-impossible succession of
blabbering sounds and phonems. Other tracks are downright intolerable (I’m
thinking particularly of “Herz”, which consists in the repetition of a single
very high-pitched note). A demanding listen. Some pieces I find very inspiring,
others turn me off radically.
Oui,
le Morten J. Olsen de MoHa! et Ultralyd, dans son premier album solo. Et cet
album consiste uniquement en musiques réalisées sur une grosse caisse de 32
pouces... rotative! Coups à longue réverbération, jeux de feedback,
préparations: Olsen ne manque pas d’idées pour tirer de cet engin un univers
pleinement conséquent. Fascinant et magistral. Recommandé. [Ci-dessous:
Écoutez des extraits sur cette page.]
Yes, the Morten J. Olsen of MoHa! and Ultralyd, in his solo debut. And
this album consists solely of music played on a rotating 32” concert bass drum.
Rotating! Long-decay hits, feedback tricks, preparations – Olsen never runs
short of ideas to draw from this device a fully coherent soundworld. Masterful
and fascinating. Recommended. [Below: Listen to excerpts on this page.]
Pourquoi
ce disque double sort-il chez l’allemande MiG au lieu de s’ajouter à la
collection AKT de Seventh Records? Sais pas.Le 6 février 1974, Magma donne son
premier concert en sol allemand, à l’invitation de Radio Bremen qui capte la
prestation et la diffuse quelques jours plus tard. C’est ce concert qu’on nous
offre ici, enfin. Magma est alors bien lancé dans sa phase deux (la Trilogie).
Jannick Top est bien en selle; Claude Olmos est frais arrivé à la guitare, les
claviéristes Michel Graillier et Gérald Bikialo sont à l’aise. On a droit à la
meilleure version d’époque de “Sowiloï” et à un “MDK” concis, punché et terrifiant
lorsque Vander pousse son solo de voix. Suivent un “Korusz” (soit un solo de
batterie de 20 minutes; c’est long) et un “Theusz Hamtaahk” loin d’accoter la
prestation disponible sur BBC Londres 1974
(enregistrée un mois plus tard). La qualité sonore n’est pas digne du BBC non plus.
Why is this 2-CD set being released by MiG instead of being added to
Seventh’s AKT collection? Don’t know. On Feb. 6, 1974, Magma played their first
concert on German soil. Radio Bremen captured the moment and broadcasted it a
few days later. This is the performance featured here. Magma were well into
their second phase (the Trilogy era). Jannick Top had completed his first year
of tenure in the band; Claude Olmos had just arrived on guitar, and
keyboardists Michel Graillier and Gérald Bikialo were comfortable with the
material by then. We are treated the best version of “Sowiloï” from this era,
and a shortened “MDK”, punchy and terrifying during Vander’s vocal solo. Follow
a “Korusz” (i.e. a 20-minute drums solo – it’s long) and a “Theusz Hamtaahk”
that doesn’t match the intensity of the version released on BBC Londres 1974 (recorded a month later).
Sound quality is also not on par with the BBC release.
Hmm...
J’ai déjà donné deux écoutes à ce disque, que j’attendais impatiemment. Oui, je
suis un fan de IQ – c’est ce genre d’incongruités qui font de mes goûts
musicaux une chose si éclectique. Que voulez-vous, je fonds pour la voix de
Peter Nicholls. The Road of Bones est le nouvel
album studio de IQ, cinq ans après Frequency. Et Frequency est le premier album post-reformation (depuis Ever, donc) avec lequel je ne suis pas tombé éperduement
amoureux. Il contenait une excellente chose (“Frequency”) et une ou deux autres
dignes de mention (“Rykers Skies”), point. The Road of Bones
est taillé du même bois. “From the Outside In” a de la gueule, pour le reste
c’est “hit and miss”. En fait, le problème, c’est qu’avec le départ du
claviériste Martin Orford (après Dark Matter),
le groupe a aussi perdu son principal élément de cohérence, cette étincelle qui
donnait à sa musique un sens plus profond. Je pense aux reprises de thèmes tout
au long de Subterranea, à la perfection
mathématique de “The Wrong Side of Weird”, dont tous les thèmes s’enchâssent et
réapparaissent en ordre inverse, et à la façon dont l’un de ces thèmes refait
surface dans “Guiding Light” (deux chansons du sublime The Seventh
House), au pastiche filé qu’est “Harvest of Souls”. Bref, depuis Frequency, il me semble que les chansons longues d’IQ ne
sont plus qu’un enchaînement de thèmes sans liens entre eux, sans conséquence. The Road of Bones est disponible en version à un disque ou à
deux disques. Le second disque propose six autres nouvelles chansons, soit 49
minutes de matériel tout aussi abouti que le “vrai” album. Or, je trouve ce
disque meilleur – plus punché à tout le moins. Allez-y donc pour la version
double, mais... [Ci-dessous: “The Road of Bones”.]
Hmm... I’ve already given two listens to this album, which I was
expecting eagerly. Yes, I’m a fan of IQ – it’s one of those weird things that
make my tastes in music so eclectic. I just melt whenever I hear Peter Nicholls
sing. The Road of Bones is their new studio album, five years after Frequency. And Frequency was their first album post-reformation
(i.e. since Ever) with which I didn’t fall
in love. It contained one great song (“Frequency”) and a couple of fine ones
(“Rykers Skies” for instance), but that’s it. The Road of Bones is cut from the same fabric. “From the Outside In” has bite, but the
rest is quite hit and miss. In fact, the problem, ever since original
keyboardist Martin Orford called it quits (after Dark Matter), is that with him the band also lost their sense of cohesion in
grandeur, that element that brought such depth and spark to their music. I’m
thinking of the theme transformations throughout Subterranea, the mathematical perfection of “The Wrong Side of Weird” (and its
nesting themes) and how a fragment of it resurfaces, redeveloped, in “Guiding
Light” (these songs bookend the excellent album “The Seventh House”), or the
coherent pastiche that runs through “Harvest of Souls.” In other words, since Frequency, it seems like IQ’s longer pieces are just a bunch of unrelated bits
thrown together. The Road of Bones is available
in two versions: single disc and double CD. Disc 2 features six more new songs,
all fully produced like the main album. The irony is: I prefer this set of
songs to the main one. At the very least, it makes for a punchier listen. So if
you go for this album, go for the special edition. [Below: “The Road of
Bones.”]
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