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2014-06-17

2014-06-16: Studer-Fry, Bogan Ghost, Pinhas/Ambarchi, Rough Fields, Ross Beach

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-06-16

STUDER-FRY / Zwirn: Live in Munich (Creative Sources)
Enregistré en concert, Zwirn fait suite à Zweierlei (2006) et Zwei (2010). Dans tous les cas, il s’agit d’un duo de contrebasses qui explore une forme d’improvisation libre fortement axée sur les sons bruts et l’utilisation de l’instrument comme caisse résonante. Effets percussifs à profusion, grattements, foisonnement d’idées. J’ai l’impression que Daniel Studer et Peter Fry ne s’écoutent pas aussi attentivement que sur Zwei, mais c’est une bonne prestation.
Recorded live, Zwim is the follow up to Zweierlei (2006) and Zwei (2010). In all cases, Studer-Fry is a duo of doublebassists exploring a form of free improvisation strongly focused on raw sounds and the use of the instrument as a sound box. Lots of percussive effects, string scratching, a well of ideas and techniques. I don’t feel Daniel Studer and Peter Fry are listening to each other as closely as they do on Zwei, but it’s a fine performance.

BOGAN GHOST / Zerfall (Relative Pitch)
Bogan Ghost est un duo entre trompette (Liz Allbee) et violoncelle (Anthea Caddy). Approche très déconstruite de l’improvisation libre – sons désincarnés captés de très près. Allbee me fait beaucoup penser à Birgit Uhler. L’album propose sept improvisions, enchâssées par deux pièces plus exploratoires, montées en studio et intégrant des enregistrements de terrain. Ce sont les moments forts du disque.
Bogan Ghost is a duo consisting of Liz Allbee (trumpet) and Anthea Caddy (cello). A highly deconstructed take on free improviation – closely miked disembodied sounds. Allbee reminds me a lot of Birgit Uhler. The album consists of seven improvisations book-ended by two more exploratory pieces that are studio constructions integrating field recordings. I prefer those two pieces to the main body of the album.

RICHARD PINHAS & OREN AMBARCHI / Tikkun (Cuneiform)
Oren Ambarchi fait un très bon partenaire pour Richard Pinhas: à la guitare et aux électroniques, ses traitements et interventions arrivent à se tailler une belle place au sein des entrelacs de boucles de guitare du grand maître; à la batterie, son jeu free et sauvage ajoute une intensité de bon aloi. Tikkun, c’est d’abord un CD de trois titres (31, 13 et 26 minutes) auxquels participent aussi Joe Talia (batterie), Merzbow, Duncan Pinhas (séquences) et Eric Borelva (batterie). Certains ont participé en temps réel aux improvisations, d’autres ont ajouté leur touche par la suite, et sur ces trois pièces Ambarchi reste à la guitare. “Washington D.C. – T4V1” prend de grandes allures de Heldon dès le départ et demeure le moment fort de l’album. “San Francisco – T2V2” est coupable de longueurs, mais on ne s’y emmerde pas. Tikkun, c’est aussi un DVD présentant Pinhas et Ambarchi en concert aux Instants chavirés (Paris) en octobre 2013. Là, Ambarchi, joue la première moitié de l’impro de 40 minutes à la guitare et la seconde à la batterie. La performance baigne les projecteurs rouges et le réalisateur délire beaucoup trop sur les effets miroirs et les tuilages, mais on arrive à étudier le jeu de Pinhas de plus près. Et la poignée de main finale vaut son pesant d’or. En fait, cette pièce (“Paris – Part One – TnVO”) est somme toute meilleure que “San Francisco – T2V2”. [Ci-dessous: Bande-annonce officielle de Tikkun.]
Oren Ambarchi makes a very good partner for Richard Pinhas: on guitar and electronics, his treatments and interventions manage to worm their way into the master’s thick walls of guitar loops; at the drums, his free and savage form of playing bring a welcome dose of intensity. Tikkun is a CD+DVD package. The CD features three titles (31, 13, 26 minutes) to which also participate Joe Talie (drums), Merzbow, Duncan Pinhas (sequences), and Eric Borelva (drums). Some of them took part to the live improvisation, others added their thing after the fact, and on all three tracks Ambarchi sticks to the guitar. “Washington D.C. – T4V1” takes grand Heldon stances early one and will remain the disc’s highlight. “San Francisco – T2V2” is guilty of overlong bits, but not enough to get bored. The DVD features Pinhas and Ambarchi live at Les Instants chavirés (Paris) in October 2013. This time, Ambarchi plays guitar for the first half of the 41-minute performance, than switches to the drum kit. The performance is basked in red, and the produced uses way too many mirror and tiling effects, but you do manage to study Pinhas’s playing up close. And the handshake at the end is priceless. In fact, this piece (“Paris – Part One – TnVO”) is better than the studio track “San Francisco – T2V2.”  [Below: Official album trailer for “Tikkun.”]

ROUGH FIELDS / Wessenden Suite (Bomb Shop - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un autre mini-album de Rough Fields, très différent de l’excellent High Time. Cette fois, il s’agit d’une suite de 22 minutes en trois mouvements, constituée d’enregistrements de terrain en nature manipulés en temps réel. Ça contient des basses fréquences qui ont fait tourné mes moniteurs en bourrique, et ça manque un peu de substance. Agréable mais plutôt inconséquent.
Another EP by Rough Fields, very different from his excellent High Time. This time we have a 22-minute suite in three movements consisting of nature field recordings digitally manipulated in real time. It contains bass frequencies that made my monitors behave erratically, and it lacks a bit of substance. Enjoyable, but inconsequential.

ROSS BEACH / Ascension Parish (A Bouncing Space Recordings – merci à/thanks to Palomine Media)
C’est mon premier contact avec l’auteur-compositeur-interprète américain Ross Beach­, qui publie des enregistrements maison depuis un bon bout de temps. Ascension Parish est un album de country-folk sardonique. Les textes sont souvent drôles (les raisons pour lesquelles les femmes du sud ne l’aiment pas dans “Southern Women”), voire grinçants (“Burn Wall Street”) ou carrément ridicules (les joies de vivre d’un travailleur de buanderie dans “Laundry Lint”). Bref, c’est amusant, un brin plus profond que ça en a l’air, et certaines chansons peuvent se transformer en ver d’oreille.
This is my first contact with US singer-songwriter Ross Beach, who has been releasing home recordings for a long time now. Ascension Parish is an album of sardonic country folk music. Lyrics are often funny (the reasons why “Southern Women” don’t like him), acidic (“Burn Wall Street”) or downright silly (the joys of a laundry worker in “Laundry Lint”). Fun stuff, deeper than expected, and some of these songs will turn into earworms if you’re not careful.


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