Journal d'écoute / Listening Diary
2014-03-03
CHRISTY DORAN’S BUNTER HUND /
Walkin’ the Dog (Unit Records)
Bunter Hund est un quartet dirigé par le guitariste électrique
Christy Doran, où le rôle normalement dévolu à un pianiste est confié à l’accordéoniste
Patricia Draeger. Le fond des compositions de Doran est jazz-rock, avec des
éléments de rock-in-opposition. Le “Three Punk Chords Tango” est joyeusement
tordu. “Armenochori” aussi. Un disque bien soutenu, qui aguichera autant les
amateurs de fusion et d’avant-prog.
Bunter Hund is a
quartet led by electric guitarist Christy Doran, where the role usually filled
by a pianist is entrusted to accordion player Patricia Draeger. The basis for
Doran’s compositions is jazz-rock, with elements of rock-in-opposition. His
“Three Punk Chords Tango” is playfully twisted. So is “Armenochori.” A good
record from start to finish, Walkin’ the Dog will appeal to both fusion and avant-prog fans.
KEEFE JACKSON’S LIKELY SO / A
Round Goal (Delmark)
Paru l’an dernier chez Delmark, A Round Goal est tout un accomplissement en matière d’ensembles
d’anchistes. Sept musiciens (Jackson, Mars Williams, Waclaw Zimpel, Marc
Stucki, Dave Rempis, Peter A. Schmid, Thomas Mejer) qui couvrent toute la gamme
des saxos et des clarinettes, du saxo sopranino au saxo contrebasse. L’écriture
de Jackson met à profit les contrastes de cette palette, les recoupements
d’instruments aussi, et surtout les capacités des instrumentistes à improviser.
Certains passages m’ont rappelé le Ninetet d’Anthony Braxton à la fin des
années 90. Dissonnances recherchées, thèmes développés avec brio, échanges
parfois corsés – bravo.
Released last
year on Delmark, A Round Goal is quite an accomplishment in terms of all-reeds ensembles. Seven
musicians (Jackson, Mars Williams, Waclaw Zimpel, Marc Stucki, Dave Rempis,
Peter A. Schmid, Thomas Mejer) cover the whole range of saxes and clarinets,
from sopranino to contrabass. Jackson’s writing puts to good use the contrasts
and pairings available to him, and most of all the improvisational skills of
these top players. Some passages remind me of Anthony Braxton’s late-‘90s
Ninetet. Sophisticated dissonances, themes brilliantly developed, some
tough-love exchanges – bravo.
FAREED HAQUE / Trance
Hypothesis (Delmark)
Le guitariste Fareed Haque propose un mélange de jazz,
de funk, d’électro et de musique indienne, avec un groupe qui inclut des
joueurs de sitar et d’oud, ainsi qu’un organiste, entre autres. Comme invités,
les chanteurs Nirmalya Roy et Mathew Tembo. L’ambiance est très world-fusion,
et Haque sacrifie au côté superficiel du genre – il y a de la facilité sur ce
disque, du plus bas dénominateur commun. Cela dit, il y a aussi des moments
jouissifs, particulièrement “Cowboys and Indians” avec Roy qui allie
polyrythmes indiens et mélodie digne de Pat Metheny.
Guitarist Fareed
Haque delivers a blend of jazz, funk, electronica, and Indian music, with a
band that includes sitar and oud players, along with a B3 organ, among others.
Singers Nirmalya Roy and Mathew Tembo have guest spots. The ambience is
resolutely world-fusion, and Haque falls for the superficial side of the genre
– this record is partly guilty of catering to the lowest common denominator.
That being said, it has its genuine moments, especially “Cowboys and Indians”
with Roy where Indian polyrhythms accompany a Pat Metheny-like melody.
ANDREW LEWIS / Au-delà (empreintes DIGITALes – merci à/thanks to Dense Promotion)
Très belle production signée Andrew Lewis, sur CD. Six
œuvres électroacoustiques composées entre 1987 et 2012, totalisant 76 minutes.
Les forces de Lewis se situent dans le mouvement, le sens de la retenue et
l’arc narratif. Ses pièces se développent telles des histoires (sur ses enfants
dans “Scherzo”, sur le Pays de Galles dans “Cân”, sur un jeune poète dyslexique
dans “Lexicon”). À ma surprise, ce sont les pièces plus âgées qui me plaisent
le plus. “Scherzo” (1992-1993) est absolument charmante sans tomber dans la
complaisance familiale. “Ascent” (1994-1997) réussit à transcender ses
évocations un peu formalistes de paysages contrastants (mer, montagne, ciel). [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur
média du site électrocd.com, où vous pourrez écouter un extrait de chaque
pièce.]
A very fine
production by Andrew Lewis, released on CD. Six electroacoustic works composed
between 1987 and 2012, for a total of 76 minutes. Lewis’s strengths are his
knack for movement, sense of restraint, and narrative arcs. His pieces develop
like stories (about his kids in “Scherzo,” about Wales in “Cân,” about a young
dyslexic poet in “Lexicon”). To my surprise, I connect more with his earlier
pieces. “Scherzo” (1992-1993) is absolutely adorable without getting “cute”.
And “Ascent” (1994-1997) transcends the rather formalistic evocations of
contrasting landscapes (sea, mountains, sky) that serves as its basis. [Below: “This link will open
electrocd.com’s media player loaded with excerpts from each track.]
MICHEL FAUBERT, DOMINIQUE
LANOIE & ANDRÉ MARCHAND / Mémoire Maudite (La
Tribu)
Le nouvel album de Michel Faubert est un pur délice
acoustique. On n’y trouve que sa voix et deux guitares – je m’attendais à ce
qu’André Marchand chante (ils chantent tous deux dans Les Charbonniers de
l’Enfer), mais non. Le répertoire, entièrement traditionnel (sauf une compo de
Marchand), repose essentiellement sur des complaintes et, en ce sens, Mémoire Maudite rappelle surtout L’Écho des bois. Il y a là de très
belles chansons dans des versions inusités – je pense particulièrement à cet “Écolier
assassin” si différent de celui popularisé par Malicorne. [Ci-dessous: Vidéo officielle pour “Dans
le bois vert et la vallée”.]
Michel Faubert’s
latest album is pure acoustic delight. There’s only his voice and two guitars –
I was expecting André Marchand to sing (they both sing in the band Les
Charbonniers de l’Enfer), but no. The repertoire, entirely traditional (except
for one Marchand composition), relies mostly on laments, and in that regard Mémoire
Maudite falls closer to L’Écho des
bois than any other Faubert album. It
features some very good songs in unusual versions – I’m thinking especially of
this “Écolier assassin” so remote from the version popularized by Malicorne. [Below: Official music video for “Dans le
bois vert et la vallée.”]
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