2013-11-05
COLIN WEBSTER & MARK HOLUB / The Claw (Raw Tonk Records)
Jolie décharge
électrique pour ce mardi matin: le saxo (alto, ténor, baryton) Colin Webster et
le batteur Mark Holub, dans une série d’improvisations viscérales jouant entre
le défoulement et la complainte. Webster est très expressif, un peu comme Paul
Flaherty, bien que son son soit un peu plus sinueux, glissant. Et Holub affiche
une large palette de couleurs percussives. “The Long Forgotten” et “We’re Done
Here” déballent des changements progressifs d’ambiance étonnants.
That’s a nice electroshock to start the day. Sax man
(alto, tenor, baritone) Colin Webster and drummer Mark Holub, in a series of visceral
free improvisations that range from all-out release to quiet lament. Webster’s
playing is highly expressive, aking to Paul Flaherty’s, though in a more
sinuous, slippery way. And Holub displays a wide palette of percussive colours.
“The Long Forgotten” and “We’re Done Here” unfold surprising gradual shifts in
mood.
DEAD NEANDERTHALS /
And It Ended Badly (Gaffer Records /
Raw Tonk Records)
Dead Neanderthals est
un trio de fire music: deux saxos (Colin Webster et Otto Kokke) et une
batterie (Rene Aquarius). Improvisations sulfureuses, crues, qui me rappellent
cette fois l’ensemble Little Women de Darius Jones – avec un fond de
Borbetomagus. Décapant mais sous contrôle.
Dead Neanderthals is a Fire Music trio: two saxes
(Colin Webster and Otto Kokke) and drum kit (Rene Aquarius). Sulfurous, raw
improvisations that remind me this time of Darius Jones’ Little Women – with a
side of Borbetomagus. Paint-peeling but under control.
RHYS CHATHAM / Harmonie du soir
(Northern Spy)
Le gourou du noise
rock publie dans quelques jours un nouveau disque chez Northern Spy. Solide
galette. “Harmonie du soir”, pour six guitares électriques, basse et batterie,
est une petite merveille qui propose trois finales au cours de ses 22 minutes.
Musique répétitive évidemment, mais entraînante et très sereine. “The Dream of
Rhonabwy” pour harmonie de 70 musiciens, tente le même genre de formule, mais
elle est plus lourdaude – en raison de l’instrumentation. Tout de même
intéressant. Le CD se termine sur “Drastic Classicism Revisited” en power trio
– complètement autre chose, cette pièce efface toutes les lourdeurs de la pièce
précédente. (Le vinyle omet cette dernière pièce, tout en l’offrant en
téléchargement bonus.) Un peu inégal, donc, mais fort satisfaisant, surtout
pour la pièce titre, qui s’avère du grand Chatham. [Ci-dessous: Un montage d’extraits de
l’album.]
The guru of noise rock is releasing in a few days a
new album on Northern Spy. A strong record. “Harmonie du soir” for six electric
guitars, bass, and drums, is a gem that goes through three finales over its
22-minute course. It’s repetitive music, of course, but it’s also driving and
surprisingly serene. “The Dream of Rhonabwy” for 70-piece brass band attempts
the same formula, with heavier, sloppier results – due to the instrumentation.
Still interesting. The CD concludes with “Drastic Classicism Revisited” in
power trio mode – something else, entirely, this track obliterates any memory
of the dragginess that permeated the previous track. (The vinyl edition omits
this final piece, while offering it as downloadable bonus track.) Slightly
uneven, Harmonie du soir is still a very satisfying listen, with the
title track being a major Chatham opus. [Below:
Excerpts of each piece edited together.]
MONA LISA / Grimaces (Musea)
Le deuxième album du
groupe français de rock progressif Mona Lisa, paru en 1975. Il précède Le Petit Violon de Monsieur Grégoire,
qui lui est en tous points supérieur (écriture, interprétation, réalisation). À
première écoute, Grimaces m’a fait
grimacé: j’y entends tous les excès du rock progressif français – la
grandiloquence, la théâtralité outrancière, les références scabreuses.
Dominique LeGuennec n’a pas la voix de Christian Décamps (d’Ange), et il tente
de nous le faire oublier en haranguant, en criant, en surjouant ses personnages
(à ce chapitre, “Accroche-toi et suis-moi” est particulièrement pénible). Tout
cela, on le trouve aussi sur Le Petit
Violon…, mais mieux dosé et avec des arrangements plus éloquents. Cela dit,
“Au pays des grimaces” est amusante et “Manèges et chevaux de bois” a de
l’audace.
French progressive rock band Mona Lisa’s second LP,
released in 1975. It precedes Le Petit Violon de Monsieur Grégoire,
which bests it in all aspects (songwriting, performance, production). On first
listen, Grimaces had me grimacing: I
hear on it all the excesses of French prog rock: the grandiloquence, the
over-the-top theatricality, the scatological references. Dominique LeGuennec is
no Christian Décamps (of Ange) when it comes to singing, and he tries to make
up by heckling and shouting and overplaying his characters (and in that regard,
“Accroche-toi et suis-moi” is particularly irritating). Of ocurse, all that is
also present on Le Petit Violon…, but
in easier doses and coated with more eloquent arrangements). That being said,
“Au pays des grimaces” is a fun track, and “Manèges et chevaux de bois” is a
bold mini-epic.
JOHN LUTHER ADAMS / Clouds of Forgetting, Clouds of Unknowing (New World Records)
Pour mon anniversaire,
je me suis offert quelques disques du compositeur alaskois John Luther Adams.
Dans Clouds of Forgetting, Clouds of
Unknowing (1997), il s’intéresse à la gamme chromatique avec l’orchestre de
chambre Apollo. La partition de cette œuvre de 61 minutes évolue graduellement
de la seconde mineure à la septième majeure, pour finir sur une délicate octave
qui n’a rien de victorieuse. Ce type de système, de canevas autoimposé assez
rigide, est inusité chez Adams. Or, il réussit à s’y plier tout en le déjouant,
à alterner passages riches en cordes, riches en bois, riches en percussions, à
faire chanter les intervalles, particulièrement dans les transitions.
Probablement qu’il aurait pu “dire” tout ça en moins d’une heure – l’œuvre
traîne en longueur – mais c’est absorbant.
For my birthday, I treated myself to a few CDs by
Alaska-based composer John Luther Adams. In Clouds of Forgetting, Clouds of Unknowing (1997), he focuses on the chromatic scale
with the Apollo Chamber Orchestra. The score of this 61-minute work gradually
and relentlessly moves from minor seconds to major sevenths, to conclude on a
delicate octave that almost feels like an afterthought – or a concession. This
type of system, of self-imposed framework, is unusual in Adams’ oeuvre. However,
he manages to play with it, alternating string-heavy, wind-heavy, and
percussion-heavy passages, and make the intervals sing, especially during
transitions. Adams probably could have “said” everything he had to say in less
than an hour – the piece sprawls out too much – but it’s an absorbing work.
No comments:
Post a Comment