Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2013-09-12

2013-09-11: Campbell/Cutler, Le Quatuor de jazz libre du Québec, Nébu, Kwaidan, Earn


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-09-11

Journée de vinyles!
All-vinyl day!

CHRIS CAMPBELL & GRANT CUTLER / Schooldays Over (Innova)
Voilà que l’étiquette de musique contemporaine et expérimentale Innova se lance dans le vinyle. Schooldays Over, un mini-album d’une vingtaine de minutes, à faire tourner à 45 tours/minute, est une splendide production. La musique de Campbell et Cutler consiste en deux suites alternant pièces instrumentales et chansons. L’instrumentation est souvent simple (et annoncée par les titres: “Piano, cellos, glockenspiel”, par exemple), mais laisse entrevoir un fin travail électroacoustique, la force de Chris Campbell, dont je recommande chaudement le premier album chez Innova, Sound the All-Clear. L’ensemble est très planant, méditatif, et, honnêtement, trop court. La pochette renferme un code de téléchargement.  [Ci-dessous: “Song 2”.]
Well well well. Contemporary/experimental music label Innova has jumped on the vinyl bandwagon. Schooldays Over, a 20-minute EP (12”, 45rpm) is a gorgeous production. Campbell and Cutler’s music consists in two suites of alternating instrumentals and songs. The instrumentation is often simple (and announced in the track titles, like “Piano, cellos, glockenspiel”), but through it I hear very sophisticated electroacoustic work, which is Chris Campbell’s strength – I strongly recommended his Innova debut Sound the All-Clear. The whole thing is very meditative, aerial, and, to be honest, too short! You’ll find a download code in the LP jacket.  [Below: “Song 2.”]


LE QUATUOR DE JAZZ LIBRE DU QUÉBEC / 1973 (Tenzier)
Il y avait ce vinyle à vendre à la Sala Rossa, dimanche dernier, au concert de Kaze. J’ai sauté sur l’occasion. Paru l’an dernier. Un enregistre réalisé dans les studios de Radio-Canada en 1973, avec le premier groupe d’improvisation libre du Québec. Quarante minutes de bonheur. Ce groupe n’avait rien à envier aux ensembles de Peter Brötzmann ou de Cecil Taylor: puissance, finesse, et une inspiration qui ne fléchit jamais. Avec Jean Préfontaine (saxo, flûte), Yves Charbonneau (trompette), Jean-Guy Poirier (batterie) et le tonitruant Yves Bouliane (contrebasse).
They had this LP for sale at the Sala Rossa last Sunday, when I went to see Kaze perform, so I snatched it. Released last year. A recording from 1973 in Radio-Canada’s studios, featuring Quebec’s very first free improvisation group. Forty minutes of thrills. This band was as hot as Peter Brötzmann’s or Cecil Taylor’s ensembles: power, finesse, and inspiration that wouldn’t quit. With Jean Préfontaine (sax, flute), Yves Charbonneau (trumpet), Jean-Guy Poirier (drums), and the thundering Yves Bouliane (doublebass).

NÉBU / Nébu (Cadence)
Tant qu’à faire un voyage dans le passé québécois… Un ami m’a offert ce disque il y a quelques mois, et je ne l’avais pas encore écouté. Il s’agit du premier long-jeu de Nébu, en 1978. Et Nébu était le premier groupe de Jean Derome, ici uniquement à la flûte et accompagné du pianiste Pierre Saint-Jacques et du bassiste Claude Simard. Un jazz créatif mais délicat, doux même, et encore très mélodique. Nous sommes encore loin de ce que Derome fera dans Ambiances Magnétiques… et nous sommes tout aussi loin du Quatuor de jazz libre du Québec. Cela dit, Simard contribue une longue pièce, “La femme du cheikh souffre de chromatisme” qui, elle laisse beaucoup de place à l’improvisation libre et à l’atonalité, tout en respectant le climat doux de l’album. Intéressant.
As long as I’m on a trip down Quebec’s memory lane… A friend gave me this record a few months ago, and I hadn’t given it a spin yet. This is Nébu’s first LP, from 1978. And Nébu was Jean Derome’s first band. Derome plays only flute here (no sax yet), with Pierre Saint-Jacques at the piano and bassist Claude Simard. Creative yet delicate jazz, quiet, and still very melodious. This is still far from what Derome would do in Ambiances Magnétiques… and far from the Quatuor de jazz libre du Québec. That being said, one piece composed by Simard, “La femme du cheikh souffre de chromatisme,” does leave ample room for free improvisation and atonality, although it sticks to the quiet mood of the album. Interesting.

KWAIDAN / Make All the Hell of Dark Metal Bright (Bathetic Records)
Une belle galette de doom/drone rock, avec le percussionniste Mike Weis (de Zelienople), André Foisy de Locrian aux guitares et claviers, et Neil Jendon au synthé. Sur la face A, une suite qui, après une entrée en matière très bien construite, manque un peu de jus. La face B propose trois pièces plus efficaces. Belles ambiances, et le jeu de Weis s’avère crucial, ses interventions étant soigneusement conçues. Tout de même, je vous recommande le nouveau Locrian (Return to Annihilation, disponible en CD) avant ce vinyle.  [Ci-dessous: “Gateless Gate”.]
A nice platter of doom/drone rock, with Zelienople percussionist Mike Weiss, Locrian’s André Foisy on guitar and keys, and Neil Jendon on synth. Side A features a suite that looses steam after a well-built opening. Side B has three tighter, more efficient tracks. Nice moods, and Weis’s playing is crucial, his interventions carefully designed. Still, I’d recommend the new Locrian (Return to Annihilation) over this one.  [Below: “Gateless Gate.”]

EARN / Hell on Earth (Bathetic Records)
Très beau vinyle blanc contenant une musique ambiante dérivée de l’esthétique drone – granuleuse, pleine de smog. Plutôt immersif, contemplatif – linéaire en surface, mais il y a de quoi se perdre dans ses méandres. Les sources sonores sont occultées. Le genre de musique qui se prête bien au vinyle: on la croirait produite directement dans l’acte de la gravure. Earn est le projet de Matthew Sullivan. Code de téléchargement inclus.
Gorgeous white vinyl containing ambient music deriving from drone aesthetics – granular, filled with smog. Rather immersive, contemplative – linear on the surface, but there’s enough meandres deep down to get yourself lost. Sound sources are occulted. The kind of music well fitted for a vinyl release: it feels as if it were produced by the act of etching the grooves. Earn is a project by Matthew Sullivan. Download code included.

No comments:

Post a Comment