Journal d'écoute / Listening Diary
2013-09-05
MACHINEFABRIEK / Stroomtoon II (Herbal International)
Rutger Zuydervelt a donné une suite à son très bon
disque Stroomtoon. Ici, une approche
plus directe, qu’il dit plus près de ce qu’il fait en concert. Neuf courtes
pièces à l’oscillateur et aux effets: simple, efficace, très bien construit. Il
y a de quoi rendre jaloux les autres électroniciens. Toutes les pièces sauf
deux étaient d’abord parus sur 45 tours gravés sur tour (“lathe cuts”).
Tuger Zuydervelt
has produced a follow-up to his very good record Stroomtoon. This time, he has used a more direct
approach, more in tune with what he does live (according to his liner notes).
Nine short pieces made with a tone generator and effects: simple, efficient,
very well constructed. Good enough to make other electronic artists jealous.
All tracks had been previously released on ultra-limited lathe cuts.
SENKING / Capsize Recovery (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
La musique de Senking gagne en intérêt d’un disque à
l’autre. Elle s’approche de plus en plus d’une forme de musique de film
d’horreur – une version moderne et électronica de Goblin, si vous voulez. C’est
particulièrement le cas sur “Enduro Bones”: rythmique monotone, ambiance
inquiétante, lignes mélodiques éthérées. Profondeur dub, lignes de basse
synthétique qui vrombissent, assemblage soigné. Une palette sonore plutôt
restreinte, par contre. [Ci-dessous:
Vidéo officielle pour la pièce “Murders”.]
Senking’s music
gets more and more interesting with each new release. It is also getting closer
to a form of horror film music – a modern, electronic take on Goblin, if you
will, especially in “Enduro Bones”: monotonous beat, chilling mood, ghostly
melodies. Dub-like depth, synthetic bass lines rumbling away, a crafty mix. However,
the sound palette is a bit thin. [Below:
Official video for the track “Murders.”]
DAMIR OUT LOUD / Graduation
Day (Unit Records)
L’octette du trompettiste Damir Bacikin. Un jazz
moderne, plutôt créatif, avec un vibraphoniste de talent (Julius Heise) qui
attirait constamment mon oreille. “Miles smiles” est un bel hommage à Davis,
crédible. Pour le reste, un disque agréable mais ordinaire.
Trumpeter Damir
Bacikin’s octet. Modern, rather creative jazz, with a talented vibes player
(Julius Heise) that kept drawing my attention. “Miles smiles” is a fine,
credible tribute to Davis. Otherwise, this is a fine but unremarkable album.
JEFF PLATZ, KIT DEMOS, FABIO
DELVO & JOHN MCLELLAN / Differential Equations (Skycap Records)
Un jazz plus créatif, plus actuel, plus mordant que
celui de Damir Out Loud. Des improvisations qui brassent, en quatuor
saxo-guitare-basse(électrique)-batterie, et un peu d’électroniques pour polluer
le tout. Rien de transfigurant sur Differential
Equations, mais un son plus chaud, et une teneur plus élevée en
testostérone.
Jeff Platz &
co.’s jazz is more creative and has more bite than Damir Out Loud’s. Free
improvisations that shake things up, in a sax/guitar/e.bass/drums line up, with
some electronics polluting things a bit. Nothing transfigurating on Differential
Equations, but the music is warmer and
the testosterone level is definitely higher.
SATOKO FUJII / Gen Himmel (Libra Records – merci à/thanks to Braithwaite & Katz)
Un album solo de la pianiste Satoko Fujii? Ça faisait
longtemps! Et ça fait du bien. Force, élégance, un mélodisme qui contraste avec
les aspects plus atonaux et déboîtés de son jeu. Des pièces courtes qui
établissent un rapport intimiste avec l’auditeur sans s’abaisser à du
raccollage facile. Bref: du bonbon.
A solo album from
pianist Satoko Fujii? Long overdue! And it feels so good. Strength, elegance,
melodiousness that plays sharp contrasts with the atonal and angular aspects of
her playing. Short pieces establising an intimate rapport with the listener
without resorting to cheap tricks of seduction. In other words: sweet sounds to
my ears.
NATSUKI TAMURA / Dragon Nat (Libra Records – merci à/thanks to Braithwaite & Katz)
Même séparément, ils font tout ensemble! Satoko et
Natsuki (un couple dans la vie civile) publient simultanément un album solo. Et
pour Tamura aussi, ça fait longtemps. L’étonnant Ko Ko Ko Ke Ke Ke remonte à loin. D’ailleurs, le côté naïf de ce
disque a ensuite trouvé racine dans l’ensemble Gato Libre du trompettiste. Et
c’est dans le répertoire de Gato Libre qu’il puise ici: des pièces comme
“Shiro”, “Forever”, “Matsuri” ou “In Berlin, in September”, toutes réinventées.
Mélodies simples, techniques étendues parfaitement maîtrisées, objets/jouets,
moments bruitistes. En mode solo, Tamura sait surprendre l’auditeur, bifurquer
sans décrocher. Je préfère tout de même Ko
Ko Ko Ke Ke Ke, mais ça n’enlève rien à Dragon
Nat.
Even separately,
they do everything together! Satoko and Natsuki, a couple, are releasing
simultaneous solo albums. And in Tamura’s case too, it’s been a long while. His
previous (first) solo CD was Ko Ko Ko Ke Ke Ke, and the naïve aspect of it had later taken
root in the trumpet player’s ensemble Gato Libre. And it is from this group’s
repertoire that Tamura is drawing here: pieces like “Shiro,” “Forever,” “Matsuri,”
and “In Berlin, in September,” all deeply reinvented. Simple melodies,
perfectly mastered extended techniques, objects and toys, noise-based moments.
In solo mode, Tamura knows how to take listeners by surprise, how to make sharp
turns without getting side-tracked. I still prefer Ko Ko Ko Ke Ke Ke, but that takes nothing away from Dragon
Nat.
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