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2013-01-08

2013-01-07: Fortner Anderson, Barrett/Griffin, Willie McBlind


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-01-07

FORTNER ANDERSON / Annunciations (Les Blocs errants)
Le poète anglo-montréalais Fortner Anderson a publié en novembre 2012 son projet le plus ambitieux à ce jour. Il s’agit d’un objet double: un recueil de trois poèmes, Annunciations, basés sur des textes publiés par la NASA, l’ONU et la base militaire de Guantanamo; et un coffret de trois disques compacts également intitulé Annunciations. Anderson a enregistré plusieurs lectures des trois textes, qu’il a fait parvenir à neuf artistes sonores. L’album qui en résulte se décompose en trois disques de trois pièces chacun, pour une durée totale de 95 minutes. Les trois poèmes sont représentés sur chacun des disques, mais les approches varient grandement. Certains, comme Ned Bouhalassa, Nicolas Bernier, Andy Williams et John Berndt, se sont contentés de transformer légèrement la voix d’Anderson et de l’enchasser dans un contexte électroacoustique. D’autres, comme Christian Calon et Chantal Dumas, ont poussé la transformation plus avant. Alessandro Bosetti, lui, a poussé plus loin la conceptualisation du projet, appliquant la technique du “water-boarding” (dont fait état le troisième poème) à sa propre voix. Enfin, Christian Kesten a conservé de la bande d’Anderson que les respirations. Les résultats déçoivent parfois par manque d’audace – la pièce de Bouhalassa manque de panache, étonamment, et celle de Kesten n’arrive pas à transcender son idée principale. Les pièces qui se distinguent sont celles de Bernier (pour l’équilibre entre mise en valeur de la voix et environnement sonore) et de Bosetti (pour son originalité et son étrangeté). Recueil et coffret sont vendus séparément.
Montreal-based poet Fortner Anderson has published in November 2012 his most ambitious project to date. It consists of a book of poetry, Annunciations, featuring three poems based on texts published by NASA, the UN, and the US military base at Guantanamo, and a 3-CD box set also entitled Annunciations. Anderson has recorded several readings of his poems, which he has sent to nine sound artists. The album consists in three CDs of three pieces each, for a total duration of 95 minutes. All three poems are represented on each CD, but artistic visions and processes vary greatly. Some, like Ned Bouhalassa, Nicolas Bernier, Andy Williams and John Berndt, have lightly treated Anderson’s voice and created an electroacoustic setting for it. Others, like Christian Calon and Chantal Dumas, went deeper into vocal treatments. Alessandro Bosetti pushed the concept further by applying to his own voice the water-boarding technique discussed in the third poem. Finally, Christian Kesten redacted all the words from Anderson’s tape, keeping only the breathing sounds. Results disappoint in places: Bouhalassa’s piece lacks gusto, surprisingly, while Kesten’s can’t transcend its basic idea. The works that stand out are Bernier’s (for the balance between Anderson’s words and the sonic environment) and Bosetti’s (for its originality and oddity). Book and triple CD set sold separately.

MICHAEL BARRETT & MIKE GRIFFIN / Birtual Seme-Alabak (Kendra Steiner Editions)
Un duo d’électroniciens dont les improvisations combinent bruitisme et cosmicité – mais surtout le bruitisme. La pièce de résistance, “Immortal Beast”, 28 minutes, met aussi en vedette le bassiste Brett Renaud, et on se croirait sur un disque de Wolf Eyes.
A duo of electronicians whose improvisations combine noise and cosmicness – but mostly noise. The main opus here, the 28-minute “Immortal Beast”, features guest Brett Renaud on bass, and you’d think you’ve wandered on a Wolf Eyes record.

WILLIE MCBLIND / Live Long Day (Free Note Music)
Voici un troisième album de Willie McBlind, le groupe de blues microtonal de Jon Catler. J’ai aimé les deux premiers sans pour autant m’en enticher, mais celui-ci me semble plus substantifique. Le thème du jour: le chemin de fer. Toutes les chansons en parlent où l’évoquent. Ajoutez la voix de Meredith “Babe” Borden, une section rythmique solide et des chansons à 64 notes à l’octave qui déstabilisent l’oreille juste assez pour porter attention. Le microtonal ici est un moyen, pas une fin: c’est la chanson qui prime. Ça, et le blues.
Here’s a third album for Willie McBlind, Jon Catler’s microtonal blues band. I enjoyed their first two efforts but they didn’t leave a lasting mark; this one very well could, as it has more substance. The album’s title gives away its theme: the railroad. It’s in all the songs. Add Meredith “Babe” Borden’s voice, a solid rhythm section, and songs in 64 notes to the octave. Yes, it takes your ear by surprise, but microtonality is a mean here, not an end: the song is what matters. That, and the blues.

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