Journal d'écoute / Listening Diary
2012-11-27
BENOÎT ALBERT / Ring
Triptych (Clear Note)
Le guitariste Benoît Albert m’avait fait parvenir des
disques de son crû il y a quelques semaines. Il semble que j’en avais égaré un,
et pas des moindres, alors faisons amende honorable. Ring Triptych est
une œuvre étrange, hybride même. Physiquement, c’est un CD qui se prend pour un
DVD – par la taille du boîtier, par l’accent mis sur les magnifiques toiles de
Paul Storey, par le fait aussi que la suite en neuf parties est présentée en
une seule piste de 45 minutes. Musicalement, elle consiste en deux sous-suites
pour guitare classique, avec prélude, interlude et épilogue électroacoustiques.
Il s’agit d’une œuvre solide, à l’écriture serrée, et la dichotomie dans
l’instrumentation se trouve justifiée dans les liens tissés à travers
l’écriture entre les parties électroacoustiques et acoustiques. Bref, ce disque
est impressionnant, en plus de proposer en quelque sorte une synthèse du
travail multistylistique d’Albert. J’aurais simplement préféré une indexation
des mouvements. Ou carrément une sortie en DVD, avec la musique accompagnée de
travellings sur les gigantesques toiles de Storey.
Guitarist Benoît Albert sent me some of his records
a few weeks ago, and it seems that I had misplaced one of them, so now that I
have located it, here’s my review. Ring Triptych
is a strange work, something you could call a hybrid work. Physically, it is a
CD that masquerades as a DVD – from the size of its case, the emphasis put on
Paul Storey’s gorgeous paintings, and the fact that the nine-part suite
features on the disc as a single 45-minute track. Musically, it consists in two
sub-suites for classical guitar, with electroacoustic prelude, interlude and
postlude. It’s a strong work, with tight writing, and the dichotomy in the
instrumentation finds its justification in the various ties drawn through the
writing between its electroacoustic and purely acoustic parts. In other words,
this is one impressive piece of work, and it kinds of summarizes Albert’s work
in different styles. I simply would have preferred the movements to be indexed
on several tracks on the CD – or a DVD release with the music accompanied by
travelling shots on Storey’s huge canvases.
NICO HUIJBREGTS / Dialogue
Dreams (Vindu Music - merci à/thanks to Toondist)
Le pianiste néerlandais Nico Huijbregts propose un
album sur la notion de duo et de double. C’est un CD double de duos improvisés
dont les titres commencent tous par la syllabe anglaise “two” (écrite de
diverses manières). Un disque ludique, donc, où Huijbregts croise le fer avec
la vocaliste Simin Tander (elle me fait beaucoup penser à Sidsel Endresen), la
pianiste Laia Gene, le saxo Mete Erker, les guitaristes Bram et Jasper
Stadhouders et le contrebassiste Dion Nijland. Vingt-quatre duos sur deux
disques qui font à peine plus d’une demi-heure chacun. Toutes les pièces sont
courtes, sauf la dernière, un splendide duo avec Gene (duo de pianos, donc) de
plus de neuf minutes, “Touzalinia belladonna.” Dialogue Dreams est
donc conçu, en quelque sorte, pour être écouté en deux temps brefs, et c’est parfait
ainsi: ça permet de mieux apprécier l’intelligence et la sensibilité de
Huijbregts, un musicien qui m’épate constamment. Bravo. [Ci-dessous: “Touzalinia
belladonna”.]
Dutch pianist Nico Huijbregts delivers an album
about duos and duality. It’s a double CD set of freely improvised duos, with
all track titles beginning with the syllable “two” (spelled in various ways). A
playful record, you could say, where Huijbregts plays in turn with vocalist
Simin Tander (she reminds me a lot of Sidsel Endresen), pianist Laia Gene, sax
player Mete Erker, guitarists Bram and Jasper Stadhouders, and doublebassist
Dion Nijland. Twenty-four duos spread across two discs that clock in ech barely
over 30 minutes. All tracks are short, except for the last one, a beautiful
nine-minute piano duo (with Gene) entitled “Touzalinia belladonna.” Dialogue
Dreams is therefore designed to be listened to in two short sittings, and
that’s perfectly fine: it allows you to better appreciate the intelligence and
sensitivity of Huijbregts, a musician that keeps impressing me. Bravo. [Below: “Touzalinia belladonna.”]
PIANO INTERRUPTED / Two by Four (Piano Interrupted - merci à/thanks
to Dense Promotion)
Ce premier album du groupe Piano Interrupted est une
autoproduction (après trois mini-albums également autoproduits). Il s’agit d’un
duo formé d’un pianiste (Tom Hodge) et d’un “interrupteur”, Franz Kirmann, à
l’ordinateur. Pour Two by Four, ce noyau dur s’enrichit du
violoncelliste Greg Hall et du percussionniste Eric Young. Musique
instrumentale délicate, métissage entre post-classique et electronica ambiante.
Joli, soigné, un peu facile mais agréable, sauf certaines interventions
électroniques qui détonnent lorsqu’elles montrent soudain les dents (c’est dire
à quel point le disque est mollasson). Bref, bien, sans plus.
This debut full-length album by Piano Interrupted
is self-produced and self-released (after three similarly self-released EPs). A
duo consisting of a pianist (Tom Hodge) and an “interrupteur”: Franz Kirmann on
laptop. This core is enriched for this released with cellist Greg Hall and
percussionist Eric Young. Quiet instrumental music, a cross between
post-classical and ambient electronica. Cute, careful, a bit too easy but
enjoyable, except for some electronic interventions that stand out too much
when they suddently grow teeth (that’s how mellow this record is). Fine, not
great.
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