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2012-11-28

2012-11-27: Benoît Albert, Nico Huijbregts, Piano Interrupted


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-27

BENOÎT ALBERT / Ring Triptych (Clear Note)
Le guitariste Benoît Albert m’avait fait parvenir des disques de son crû il y a quelques semaines. Il semble que j’en avais égaré un, et pas des moindres, alors faisons amende honorable. Ring Triptych est une œuvre étrange, hybride même. Physiquement, c’est un CD qui se prend pour un DVD – par la taille du boîtier, par l’accent mis sur les magnifiques toiles de Paul Storey, par le fait aussi que la suite en neuf parties est présentée en une seule piste de 45 minutes. Musicalement, elle consiste en deux sous-suites pour guitare classique, avec prélude, interlude et épilogue électroacoustiques. Il s’agit d’une œuvre solide, à l’écriture serrée, et la dichotomie dans l’instrumentation se trouve justifiée dans les liens tissés à travers l’écriture entre les parties électroacoustiques et acoustiques. Bref, ce disque est impressionnant, en plus de proposer en quelque sorte une synthèse du travail multistylistique d’Albert. J’aurais simplement préféré une indexation des mouvements. Ou carrément une sortie en DVD, avec la musique accompagnée de travellings sur les gigantesques toiles de Storey.
Guitarist Benoît Albert sent me some of his records a few weeks ago, and it seems that I had misplaced one of them, so now that I have located it, here’s my review. Ring Triptych is a strange work, something you could call a hybrid work. Physically, it is a CD that masquerades as a DVD – from the size of its case, the emphasis put on Paul Storey’s gorgeous paintings, and the fact that the nine-part suite features on the disc as a single 45-minute track. Musically, it consists in two sub-suites for classical guitar, with electroacoustic prelude, interlude and postlude. It’s a strong work, with tight writing, and the dichotomy in the instrumentation finds its justification in the various ties drawn through the writing between its electroacoustic and purely acoustic parts. In other words, this is one impressive piece of work, and it kinds of summarizes Albert’s work in different styles. I simply would have preferred the movements to be indexed on several tracks on the CD – or a DVD release with the music accompanied by travelling shots on Storey’s huge canvases.

NICO HUIJBREGTS / Dialogue Dreams (Vindu Music - merci à/thanks to Toondist)
Le pianiste néerlandais Nico Huijbregts propose un album sur la notion de duo et de double. C’est un CD double de duos improvisés dont les titres commencent tous par la syllabe anglaise “two” (écrite de diverses manières). Un disque ludique, donc, où Huijbregts croise le fer avec la vocaliste Simin Tander (elle me fait beaucoup penser à Sidsel Endresen), la pianiste Laia Gene, le saxo Mete Erker, les guitaristes Bram et Jasper Stadhouders et le contrebassiste Dion Nijland. Vingt-quatre duos sur deux disques qui font à peine plus d’une demi-heure chacun. Toutes les pièces sont courtes, sauf la dernière, un splendide duo avec Gene (duo de pianos, donc) de plus de neuf minutes, “Touzalinia belladonna.” Dialogue Dreams est donc conçu, en quelque sorte, pour être écouté en deux temps brefs, et c’est parfait ainsi: ça permet de mieux apprécier l’intelligence et la sensibilité de Huijbregts, un musicien qui m’épate constamment. Bravo. [Ci-dessous: “Touzalinia belladonna”.]
Dutch pianist Nico Huijbregts delivers an album about duos and duality. It’s a double CD set of freely improvised duos, with all track titles beginning with the syllable “two” (spelled in various ways). A playful record, you could say, where Huijbregts plays in turn with vocalist Simin Tander (she reminds me a lot of Sidsel Endresen), pianist Laia Gene, sax player Mete Erker, guitarists Bram and Jasper Stadhouders, and doublebassist Dion Nijland. Twenty-four duos spread across two discs that clock in ech barely over 30 minutes. All tracks are short, except for the last one, a beautiful nine-minute piano duo (with Gene) entitled “Touzalinia belladonna.” Dialogue Dreams is therefore designed to be listened to in two short sittings, and that’s perfectly fine: it allows you to better appreciate the intelligence and sensitivity of Huijbregts, a musician that keeps impressing me. Bravo.  [Below: “Touzalinia belladonna.”]

PIANO INTERRUPTED / Two by Four (Piano Interrupted - merci à/thanks to Dense Promotion)
Ce premier album du groupe Piano Interrupted est une autoproduction (après trois mini-albums également autoproduits). Il s’agit d’un duo formé d’un pianiste (Tom Hodge) et d’un “interrupteur”, Franz Kirmann, à l’ordinateur. Pour Two by Four, ce noyau dur s’enrichit du violoncelliste Greg Hall et du percussionniste Eric Young. Musique instrumentale délicate, métissage entre post-classique et electronica ambiante. Joli, soigné, un peu facile mais agréable, sauf certaines interventions électroniques qui détonnent lorsqu’elles montrent soudain les dents (c’est dire à quel point le disque est mollasson). Bref, bien, sans plus.
This debut full-length album by Piano Interrupted is self-produced and self-released (after three similarly self-released EPs). A duo consisting of a pianist (Tom Hodge) and an “interrupteur”: Franz Kirmann on laptop. This core is enriched for this released with cellist Greg Hall and percussionist Eric Young. Quiet instrumental music, a cross between post-classical and ambient electronica. Cute, careful, a bit too easy but enjoyable, except for some electronic interventions that stand out too much when they suddently grow teeth (that’s how mellow this record is). Fine, not great.

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