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2012-11-27

2012-11-26: King Crimson, Murmer


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-26

KING CRIMSON / Larks’ Tongues in Aspic: The Complete Recordings (Panegyric/Inner Knot)
Pour cette énième réédition de Larks’ Tongues in Aspic (1973), cette fois dans la série 40e anniversaire, Robert Fripp a décidé de mettre le paquet. D’abord en publiant un coffret luxueux qui inclut TOUS les enregistrements studio et concert du quintette (Fripp, David Cross, John Wetton, Bill Bruford, Jamie Muir). Ensuite, en commandant à Steven Wilson un mixage 5.1 qui bat tous les records dans le domaine de la spatialisation ambiophonique de vieux enregistrements. À partir de maintenant, il faudra juger les 5.1 selon l’étalon LTiA. Wilson a fait des miracles en clarifiant le moindre petit bruit de percussion, en redistribuant les instruments, en tablant sur la plage dynamique déjà très large de ce disque pour lui donner encore plus d’ampleur. C’est spectaculaire. À ce mix et au nouveau mix stéréo qui l’accompagne, tout aussi révélateur (et les deux sont disponibles seuls à bon prix), s’ajoutent des prises et des mixes supplémentaires, ainsi qu’un montage de 75 minutes d’extraits des bandes de travail en studio – pistes de base, rough mixes, argumentations avec l’ingénieur, un fascinant making-of de l’album. Tout ce matériel se trouve aussi dans la version CD+DVD de cette nouvelle réédition. Ce qu’ajoute le coffret, c’est neuf disques du quintette en concert – tous les bootlegs connnus – avant l’enregistrement de l’album. À travers ces concerts, on observe l’évolution des chansons et on constate l’incroyable force de frappe de cet alignement éphémère (six mois seulement) qui pouvait se lancer dans de solides improvisations libres de 45 minutes. Évidemment, la plupart de ces concerts bootlegs ont déjà été publiés via le King Crimson Collectors’ Club, mais je n’en avais aucun. Le coffret contient seulement deux concerts inédits, et ce sont ceux à la qualité sonore la plus mauvaise. Ne vous attendez surtout pas à des enregistrements de la qualité du coffret The Great Deceiver – tous les “live” inclus ici sont inférieurs en qualité sonore. Cela dit, la qualité des improvisations et la présentation graphique du coffret (qui contient aussi un splendide livret grand format, des reproductions d’affiches et autres babioles) compensent largement. Vous n’avez évidemment pas besoin de ce coffret, mais le mix 5.1 de l’album est à entendre ABSOLUMENT.
For this nth reissue of Larks’ Tongues in Aspic (1973), this time in the 40th Anniversary Series, Robert Fripp went over and beyond. First by releasing a deluxe boxset culling ALL the known studio and live recordings of the quintet (Fripp, David Cross, John Wetton, Bill Bruford, Jamie Muir). Second, by commissioning from Steven Wilson a 5.1 mix that happens to beat everything that achieved yet in the field of surrouns spatialization of old rock albums. From now on, 5.1 remixes will have to be compared to the LTiA mark. Wilson has miraculously clarified the slightest percussion sound, redistributed the instruments, and amplified a dynamic spectrum that was already incredibly wide on this album. It’s downright spectacular. This 5.1 mix and the new stereo mix that goes with it are supplemented by alternate takes and mixes, plus a 75-minute collage of in-the-studio recordings that include basic tracks, rough mixes, and banter with the recording engineer – a fascinating making-of audio documentary. All this material is available on the CD+DVD edition of this new reissue. The box set edition adds nine CDs of live recordings by the quintet – all known bootlegs, all predating the studio album’s recording sessions. Through these concerts, we can watch the evolution of the songs that would appear on LTiA and feel the incredible strength of this short-lived line-up (six months) who could launch into convincing 45-minute free improvisations. Of course, most of these bootleg concerts have already been offered in the King Crimson Collectors’ Club, but I didn’t have any of them yet. The box set contains only two previously unvailable live recordings, and these present the worst sound quality. Don’t expect the recording quality of The Great Deceiver – all the lives included here are inferior in sound quality. That being said, the quality of the improvisations and the graphics of the box set (which also contains a gorgeous large-sized booklet, reproductions of concert posters, and other treats) largely compensate. You may not need to get the box set, but you must ABSOLUTELY hear the 5.1 mix of this classic, revolutionary album.

MURMER / Framework 1-4 (Herbal International)
L’étiquette Herbal International de Goh Lee Kwang vient de publier, dans sa série “concrete”, un double CD de Murmer (Patrick McGinley), maître de l’enregistrement de terrain. Framework 1-4 réunit quatre pièces de 15 à 30 minutes, entrecoupées de courts interludes et épilogues. Chaque pièce suit ses propres règles, ce qui fait qu’on a droit à du field recording pur, à du montage par juxtaposition et à de la superposition de sources. McGinley a l’oreille curieuse et baladeuse – les environnements sonores qu’il propose recèlent souvent une beauté intrinsèque qui ne nécessite aucune explication. Mais c’est lorsqu’il superpose les sources pour tisser une trame narrative (lâche, libre à interprétation, mais réelle) qu’il est à son meilleur, soit dans “Framework 2 (Ce soir on va se faire chier)”.
Goh Lee Kwang’s Herbal International label just released in its “concrete” series a 2CD set by Murmer, aka Patrick McGinley, a true field recording master. Framework 1-4 culls four 15-to-30-minute pieces, interspersed by short interludes and epilogues. Each track has its own rules, so we are treated to pure field recordings, edited and juxtaposed field recordings, and superimposed field recordings. McGinley has a curious and wandering ear – his audio environments are often beautiful in and of themselves, with any explanation being necessary. However, he is at his best when superimposing sources to weave a narrative (a loose narrative open to multiple interpretations, but a narrative nonetheless), i.e. in “Framework 2.”

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