Journal d'écoute / Listening Diary
2012-10-26
EPHRAIM WEGNER & JULIA WEINMANN / Eins Bis Sechzehn (Crónica / Anti-Matter Plant - merci à/thanks
to Dense Promotion)
Un disque de 20 minutes dans une pochette carrée de
6-1/2 po de côté, accompagné d’une série de photographies prises dans des
hôtels de bord de mer abandonnés. La matière sonore a été enregistré dans les
endroits représentés sur les photos – on peut écouter et observer en parallèle.
La musique d’Ephraim Wegner est faite donc d’enregistrements de terrains tissés
serrés, évocateurs de décrépitude et de vide, mais aussi de plaisir (le bruit
des vagues, des rires d’enfants lorsqu’on s’approche de l’eau à la toute fin).
Un très bel objet.
A 20-minute CD in a square 6-1/2” sleeve also
containing a set of photographs taken in abandoned beach-side hotels. Sound
material were also recorded in the decrepit rooms and halls pictured – you can
listen and look simultaneously. Ephraim Wegner’s music consists of
tightly-woven, evocative field recordings where emptiness and abandon meet with
the sound of waves and children’s laughter (as we get closer to the water in
the end). A beautiful object.
JOHN CAGE / Song Books (Sub Rosa
- merci à/thanks to Dense Promotion)
John Cage a écrit “Song Books”, deux cycles de
“chansons” pour Cathy Berberian et Simone Rist, en 1970. Jamais ils n’ont été
enregistrés intégralement. Jusqu’à présent. Ces cycles consistent en 90
compositions pour chanteur, chanteur et électroniques, gestes ou gestes et
électroniques. L’album double publié par Sub Rosa met en vedette les chanteurs
Gregory Rose et Loré Lixenberg, plus Robert Worby aux électroniques, dans un
enregistrement de 2012. Pour limiter l’ampleur du projet tout en représentant
les 90 chansons, le réalisateur Robert Worby a pris bonne note d’une indication
de Cage stipulant qu’on pouvait superposer les chansons. Ainsi, quatorze
chansons sont présentées intégralement; les autres sont superposées en sept
“Song Books Mixes” – une bonne idée qui permet de contourner le problème que
posait certaines chansons consistant uniquement en gestes scéniques. L’album
double présente une créativité foisonnante, débordante, folle et systématique
tout à la fois. Certains passages sont très répétitifs, alors que d’autres
fascinent. Les électroniques utilisées sont simples mais efficaces. Force est
de constater que ce corpus méconnu de Cage méritait cette édition critique (le
livret est fort instructif), en ce 100e anniversaire de naissance. Cela dit, je
recommande d’assimiler cet album à petites doses – tout d’une traite, ça
devient lassant.
John Cage wrote “Song Books”, two cycles of “songs”
for Cathy Berberian and Simone Rist, in 1970. It hasn’t been recorded in full –
until now. These cycles consist of 90 compositions for singer, singer and
electronics, theatric actions, or theatric actions and electronics. The double
album released by Sub Rosa features singers Gregory Rose and Loré Lixenberg,
plus Robert Worby on electronics, in recordings made in 2012. In order to limit
the scope of the project while making sure recordings of all 90 songs were
present, producer Robert Worby made use of a note by Cage saying that the songs
could be superimposed. Therefore, only fourteen songs are presented as
stand-alone pieces; the other ones are superimposed in seven “Song Books Mixes”
– a smart idea that also solved the issue of some songs consisting only of
rather sound-less actions. This double CD portrays Cage as a man with
unbridled, overflowing, crazy and systematic creativity, all at the same time,
which we all know is true. Electronics are simple and efficient. This
little-known opus from Cage clearly deserved a critical reissue like this one
(with a well-researched booklet), especially on his 100th birthday.
However, I recommend listening to it in small doses – all at once, it gets
tiresome.
MYSTERY / The World is a Game (Unicorn)
Je ne suis pas un fin connaisseur de Mystery, mais ce
tout nouvel opus est fort satisfaisant. Un rock progressif symphonique léché,
très belle production, avec de la chaleur, de la finesse, une approche très
rock sans tomber dans le hard-rock à outrance de certains groupes. Clairement,
je préfère le chanteur Benoit David dans ce contexte-ci plutôt qu’avec Yes (Fly
from Here). C’est que l’homme a une voix solide qui mérite
d’être jugée sur ses propres qualités. Le guitariste Michel St-Pere pourrait
parfois éliminer quelques overdubs de guitare rythmique, mais son écriture et
solide, particulièrement dans “Pride”. Le groupe est complété par Antoine
Fafard de Spaced Out aux claviers et Nick D’Virgilio de Spock’s Beard à la
batterie. Une équipe solide qui livre un album à la hauteur des attentes.
I am not a Mystery connoisseur, but I find this new
opus quite satisfactory. Sleek symphonic progressive rock, with stellar
production, warmth, finesse, resolutely rock without getting bombastically
hard-rockish about it like so many other prog bands. I prefer singer Benoit
David in this context than with Yes (Fly from Here).
The man has a strong voice that deserves to be weighted on its own merits.
Guitarist Michel St-Pere could cut back a bit on rhythm guitar overdubs, but
his songwriting is strong, especially in “Pride.” The band is rounded up by
Spaced Out’s Antoine Fafard on keys and Spock’s Beard’s Nick D’Virgilio on
drums. A strong team delivering a strong album.
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