Journal d'écoute / Listening Diary
2012-10-24
JU / Positively
Pessimistic (Unit Records)
Jazz vocal suisse. JU est le groupe de
l’auteur-compositrice-interprète Judith Zürcher. Une voix douce et plutôt
fragile, séduisante, des chansons feutrées mi-douces mi-amères, de jolis
arrangements avec une prédilection pour le vintage décennie 60 (orgue Hammond,
piano Wurlitzer). Bien fait, mais ordinaire.
Swiss vocal jazz. JU is the group of
singer-songwriter Judith Zürcher. A quiet, rather frail, seductive voice,
velvety sweet-and-sour songs, pretty arrangements with a predilection for ‘60s
vintage sounds (Hammond organ, Wurlitzer piano). Well done, but
run-of-the-mill.
GRASS ROOTS / Grass Roots (AUM
Fidelity - merci à/thanks to Improvised Communications)
Ahhhhhhh! Voilà qui ranime ma foi en Darius Jones.
Après deux disques décevants du saxophoniste (avec son quartet et en duo avec
Matthew Shipp), ce nouveau projet renoue avec la fougue et l’invention
mélodique de Jones. Cela dit, ce n’est pas SON projet, mais bien un projet à
quatre qu’il partage avec Alex Harding (saxo), Sean Conly (contrebasse) et Chad
Taylor (batterie). Chacun a signé au moins une des sept pièces du disque (et
deux sont des improvisations collectives). “Hotttness” est du pur Jones:
brûlant, riche en âme à fleur de peau. “Flight AZ 1734” de Harding a aussi
beaucoup de feu dans le ventre, et “Schnibbett” de Conly propose de jolies
complexités. Sur ce premier disque, Grass Roots débarque avec un son déjà bien
formé et un répertoire prometteur.
Ahhhhhh! Now, that CD rekindles my faith in Darius
Jones. After two disappointing records (with his quartet and in duo with
Matthew Shipp), this new project sees the saxophonist coming back to his fiery
self and his innovative melodies. However, this is not HIS project, but an
equally shared quartet between himself and Alex Harding (sax), Sean Conly
(bass), and Chad Taylor (drums). They all wrote at least one of the seven
tracks on the CD (and two of them are collective improvisations). “Hotttness”
is pure Jones: hot, soulful, emotional. Harding’s “Flight AZ 1734” also
breathes fire, and Conly’s “Schnibbett” offers fine complexities. On this debut
CD, Grass Roots already boast a fully-formed group sound and a
promising repertoire.
YOKE SHIRE / Awakening Celtic Spirits (Zygo Records)
Hmmm. Le groupe de rock progressif Yoke Shire se
transforme, le temps d’une disque (j’espère?), en duo de musique traditionnelle
irlandaise. Les frères Herlihy rendent ici hommage à leur défunt père et à
leurs racines irlandaises. Soit. Leur sélection inclut quelques chansons moins
connues parmi des incontournables comme “Danny Boy” et “When Irish Eyes Are
Smiling”. Les arrangements de Craig Herlihy sont très conservateurs, voire
carrés, ce qui rend le tout parfois soporifique (“When Irish Eyes Are Smiling”,
incidemment). Même si je connaissais la nature de ce projet, je suis plutôt
déçu. On a bichonné ce projet, c’est clair, et la voix de Craig porte bien ces
chansons, mais à force de trop respecter ces airs, Yoke Shire leur enlèvent
leur étincelle.
Hmmm. Progressive rock group Yoke Shire turns into
an Irish traditional folk duo. The Herlihy brothers are paying tribute to their
late father and their Irish roots. Fine. Their selection includes lesser-known
tunes alongside classics like “Danny Boy” and “When Irish Eyes Are Smiling.”
Craig Herlihy’s arrangements are very conservative, I would even call them
square. Although I knew what this project was, I’m still disappointed. A lot of
care went into this CD, that much is obvious, and Craig’s voice carries the
songs well, but by respecting these tunes too much, Yoke Shire have robbed them
of their spark.
GETATCHEW MEKURIA & THE EX & FRIENDS / Y’Anbessaw Tezeta (Terp Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Cela fait maintenant huit ans que le groupe post-punk
The Ex collabore avec le légendaire saxophoniste éthiopien Getatchew Mekuria.
Or, cette collaboration avait laissé un seul disque à ce jour. En voici enfin
un second, réalisé à la demande de Mekuria, 76 ans. Là où Moa Anbessa était
fougueux, énergique, mélange de jazz éthiopien et de punk rock, Y’Anbessaw
Tezeta est beaucoup plus délicat – moins The Ex et plus
Mekuria. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais c’est différent. Et c’est très
bon. Les “amis” sont les habituels du projet: Xavier Charles, Ken Vandermark,
Joost Buis, Wolter Wierbos qui ajoutent tous des cuivres, plus Colin McLean à
la basse. Ce disque studio s’accompagne d’un disque boni présentant un
florilège d’enregistrements de qualité sonore moindre mais d’intérêt: des
extraits de concert avec l’ICP, des extraits d’un concert à La Sala Rossa de
Montréal et deux enregistrements remontant au début des années 60. Le tout
complété d’un généreux livret truffé de photos et de témoignages.
Post-punk band The Ex have been collaborating with
legendary Ethiopian sax player Getatchew Mekuria for eight years now, and all
we had to listen to was one CD. Well, here’s a second one, made by request from
Mekuria, age 76. Moa Anbessa was dynamic, a blend of
Ethiopian jazz and punk rock, while Y’Anbessaw Tezeta
is a lot more delicate – less The Ex and more Mekuria. It’s not a bad thing,
it’s a different thing. And it makes for a very good record. The “friends” are
the usual suspects in this project: Xavier Charles, Ken Vandermark, Joost Buis,
Wolter Wierbos all adding brass lines, plus Colin McLean on bass. This studio
CD comes with a bonus CD consisting of a selection of interesting documents of
a lesser sound quality: excerpts from a concert with the ICP, excerpts from a
concert at Sala Rossa, Montreal, and two Mekuria recordings from the early
‘60s. All this and a thick booklet shockfull of stories, testimonies, and
photos.
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