Journal d'écoute / Listening Diary
2012-09-12
ONE MAN NATION & MACHINEFABRIEK / One Man Nation &
Machinefabriek (The Unified Field)
Un court CD proposant une collaboration en concert
entre Marc Chia (One Man Nation) et Rutger Zuydervelt (Machinefabriek). Un duo
de 15 minutes, fort réussi, commençant par de petits grésillements électriques
pour prendre de l’ampleur, tout en demeurant dans le domaine du “moins c’est
plus”. Convaincant. Ensuite, un remix de six minutes de chacun des
protagonistes, mais ces deux pistes apportent peu qui n’a pas déjà été dit.
A short CD documenting a live collaboration between
Marc Chia (One Man Nation) and Rutger Zuydervelt (Machinefabriek). A 15-minute
duo, quite successful, starting with quiet electric crackling, then gaining
volume and scope, though sticking to the “less is more” philosophy. A
convincing set. The EP is rounded up by a six-minute remix from each
protagonist, but these two tracks add little to what had been skillfully
exposed in the live track.
300 BASSES / Sei Ritornelli (Potlatch)
300 Basses est un trio composé des trois
accordéonistes les plus foncièrement avant-gardistes d’aujourd’hui: Alfredo
Costa Monteiro, Jonas Kocher et Luca Venitucci. Tous trois ont adopté depuis
quelques années des approches similaires, soit un minimalisme microsonore
découlant d’une déconstruction méthodique du son et des possibilités de
l’instrument. Sei Ritornelli se décline en six pièces, chacune
explorant une palette sonore différente (mais toujours restreinte): battements
des basses ici, chuintements des aigus là, souffle à vide des soufflets, et
quelques sonorités inexplicables obtenues par l’utilisation d’objets
mystérieux. Une écoute très aride mais riche, et l’accordéonniste amateur en
moi ya puisé plusieurs idées.
300 Basses is a trio of today’s boldest accordion
players: Alfredo Costa Monteiro, Jonas Kocher, and Luca Venitucci. All three
have embraced similar approaches a few years ago, i.e. microsonic minimalism
resulting from a methodical deconstruction of the instrument’s sound and
possibilities. Sei Ritornelli features six pieces, each exploring
a different (though always narrow) sound palette: bass frequency beatings here,
high-pitched drones there, the simple breath of the instrument with no key
depressed, and some unexplainable sounds obtained by using mysterious objects.
An extremely arid listen, though a rich one, and the amateur accordionist in me
came out of it with a lot of new ideas to try out.
OFFERING / Afïïèh (Seventh)
Le dernier opus d’Offering, Afïïèh (1993)
se distingue des deux disques précédents sur plusieurs points. En fait, tout
l’album semble tourné vers une réactivation de Magma – l’influence de Coltrane
s’est presque entièrement effacée et Christian Vander revient à des thèmes
musicaux plus proches de l’univers magmaïen. D’ailleurs, je ne comprends
toujours pas pourquoi “Afïïèh” n’a pas figuré dans les concerts de Magma dans
les années 1990-2000 – elle l’aurait mérité. “Cosmos” et “La Marche céleste”
pointent vers le côté mystique de K.A.. Quant à
“Purificatem” (26 minutes), Offering y prend une autre tangeante, une direction
qui favorise l’improvisation débridée. Beaucoup plus audacieux que
« Another Day ».
Offering’s final album, Afïïèh
(1993), stands out from the band’s other two studio recordings. In fact, the
whole album seems to be begging for a reactivation of Magma – the Coltrane
influence is nearly all gone, and Christian Vander is coming back to musical
themes that are very close to Magma’s universe. I still don’t understand why
“Afïïèh” was not part of Magma’s live sets in the late ‘90s-early 2000s – it
deserved more exposure. “Cosmos” and “la Marche céleste” hint at the mystical
side of K.A. As for the 26-minute “Purificatem”, Offering
here takes a different direction, one of all-out improvisation – much bolder
than “Another Day”.
JOEY NEGRO AND THE SUNBURST BAND / The Secret Life of Us (Z Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une fois n’est pas coutume: un peu de disco! Oui, bon,
précisons: Joey Negro and The Sunburst Band propose un mélange de disco, de
funk et de soul, avec une approche très vintage. L’influence de Parliament
s’entend presque partout (et surtout dans les lignes de synthétiseur, très
Bernie Worrell), et c’est ce qui me plaît d’emblée de ce disque. Ça et son
kitsch consommé. Il y a du Chic aussi dans le mélange, du KC & The Sunshine
Band et un plagiat éhonté des Doobie Brothers dans “Caught in the Moment”. Les
chanteurs invités font du bon boulot et les meilleurs grooves reposent sur le
jeu souple et entraînant du bassiste Julian Crampton, notamment l’intro de “In
the Thick of It”, “My Way” et “Taste the Groove”. Un peu de soleil dans votre
journée. [Ci-dessous: “My Way.”]
I won’t make a habit of it, but here’s a bit of
disco music! Well, okay, let me put some context: Joey Negro and the Sunburst
Band play a blend of disco, funk and soul with a highly vintage touch.
Parliament’s influence can be heard everything (and especially in the Bernie
Worrell-like synth lines), and that’s what I enjoy the most about this record.
That and its utterly kitsch feel. Other influences include Chic, KC & The
Sunshine Band, and “Caught in the Moment” “borrows” (the word isn’t strong
enough) more than a chord progression from The Doobie Brothers. Guest singers
do a fine job, and the best grooves rest on the supple and driving lines of
bassist Julian Crampton, especially in the intro to “In the Thick of It,” “My
Way,” and “Taste the Groove.” Put a little sunshine in your day. [Below: “My Way.”]
Tout nouveau disque de Beardfish mérite d’être
célébré. The Void est un album concept, mais je n’ai pas eu
l’occasion de me plonger à fond dans les paroles. Musicalement, l’album démarre
avec plus de muscle qu’à l’habitude – pensez presque prog métal. En fait, c’est
tout simplement que Rikard Sjöblom joue surtout de la guitare électrique dans
les premières chansons; il revient à l’orgue plus loin, et Beardfish retrouve
alors une palette sonore plus équilibrée. Cela dit, j’ai vu d’autres critiques
faire ce commentaire (plus métal), mais dans l’ensemble, The Void n’est
pas plus pesant que Mammoth. Par contre, ce nouvel opus est
clairement plus lourd dans ses sujets et ses ambiances – la légèreté de Sleeping
in Traffic, Part Two est définitivement chose du passé. Cela
dit, la première écoute passe la rampe haut la main, avec “Ludvig &
Sverker” (et merci pour la version piano-voix en bonus!!!), “He Already Lives
in You” et l’épique “Note” formant un bloc parfait, où le mélodisme de Sjöblom
brille de tous ses feux. [Ci-dessous: Bande annonce officielle de l’album.]
Any new Beardfish opus is a cause for celebration. The
Void is a concept album, but I haven’t had a chance to go deep into the
lyrical content. Musically
however, the album kicks off with extra muscle – think almost prog
metal. However, it’s just that Rikard Sjöblom plays mostly guitar in the first
few songs; he focuses back on the organ later on. I’ve seen other reviewers
pointing out that element (more metal-sounding), but overall The
Void isn’t any heavier than Mammoth. On the other hand, the
topics and moods are definitely darker – the lightness and humorous side of Sleeping
in Traffic, Part Two is resolutely a thing of the past. That being said, my
first listen was very positive, and “Ludvig & Sverker” (and thanks for the
piano-vocal version as bonus track!!!), “He Already Lives in You” and the epic
“Note” form a perfect chunk where Sjöblom’s melodicism gets to shine brightly. [Below: The official album trailer.]
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