Journal d'écoute / Listening Diary
2012-06-06
PETER BRÖTZMANN / Solo + Trio Roma (Disques
Victo)
Le sac du FIMAV. Pour le 70e anniversaire de Peter
Brötzmann, le FIMAV 2011 présentait deux concerts du maître souffleur: en solo
et en power trio avec Massimo Pupillo et Paal Nilssen-Love. Ces deux concerts
viennent de paraître chez Les Disques Victo sous forme d’album double. J’ai
assisté à ces deux concerts et c’est avec plaisir que je les ai réécoutés. Le
concert solo mettait en vedette le côté lyrique de Brötzmann. J’avoue préférer
ses albums solos à ses autres projets. “Never Too Late But Always Too Early”
est un tour de force d’émotion à fleur de peau et de tension entre mélodisme et
atonalité. Quant au Trio Roma, j’en avais gardé un souvenir de puissance, de
démonstration de force, de chaos free. Pourtant, à
l’écoute, je redécouvre des passages mélodiques et des accalmies qui tempèrent
la fatigue qu’on pourrait ressentir à l’écoute de ces 70 minutes. La basse de
Pupillo, transformée à l’extrême par des effets, sonne étonamment creuse, en
retrait du mix.
The FIMAV haul. To celebrate Peter Brötzmann’s 70th
birthday, the 2011 FIMAV featured him twice: in a solo concert and with his
Trio Roma, a power trio with Massimo Pupillo and Paal Nilssen-Love. Les Disques
Victo have just released both concerts as a double CD set. I attended these
concerts and listening to them again is a treat. The solo set featured
Brötzmann’s lyrical side, and that’s the side I enjoy the most. “Never Too Late
But Always Too Early” is a emotional tour de force
with beautiful tension between melody and atonalism. As for Trio Roma, I had
the memory of a powerful demonstration of all-out free jazz blast, but now I
rediscover melodic passages and eye-of-the-storm sections that allow the
continuous 70-minute to flow by without fatigue. Pupillo’s effects-laden
electric bass sounds surprisingly hollow and low in the mix.
SLUGFIELD / Slime Zone (PNL
Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Encore le batteur Paal Nilssen-Love, cette fois sur sa
propre étiquette de disques et avec un trio bruitiste très divertissant, où il
croise le bois (des baguettes) avec la vocaliste-électronicienne Maja Ratkje
(de Spunk) et l’électronicien Lasse Marhaug (de Jazzkammer). Trois pièces
courtes, deux pièces longues, mais si ne vous regardez pas l’affichage du
lecteur, vous aurez l’impression de plusieurs autres démarcations au fil de ce
set continu riche en rebondissements. Intense, touffu et parfois carrément
loufoque, mais presque toujours soutenu et cohérent. J’aime. [Ci-dessous: Vidéo amateure d’un
extrait du concert document sur ce disque. Évidemment, le son est meilleur sur
le CD.]
Drummer Paal Nilssen-Love once again, this time
with a release on his own imprint and featuring a highly entertaining noise
trio. Slugfield features him with vocalist/electronician Maja Ratkje (of Spunk)
and electronician Lasse Marhaug (of Jazzkammer). Three short tracks, two long
ones, but if you’re not watching your CD player display closely, you may get
the feeling there’s a lot more track indexes than that in this event-filled
continuous set. Intense, dense, and at times silly as heck, but almost always
coherent. I like. [Below:
Amateur video footage from the concert documented on this album. Sound quality
is of course better on the CD.]
Paru l’an dernier, 50 Words for Snow fait
suite à Aerial, un album qui m’a d’abord plu puis
rapidement lassé. Je ne sais trop quel sort je lui réserve à son tour, mais
après une première écoute, je suis mitigé. Les trois premières pièces (qui
totalisent tout de même 34 minutes de musique) sont parfaitement splendides –
délicates mais plus substantielles et mieux dosées que le matériel sur Aerial). Puis
viennent les chanteurs invités, et là je déchante un peu. Je n’aime pas Andy
Fairweather Low. Je comprends l’intérêt narratif de déformer sa voix dans le
refrain de “Wild Man” (qui parle du Yéti), mais le résultat me hérisse. Quant à
la contribution d’Elton John à “Snowed In At Wheeler Street”, elle est
passable, mais trop maniérée. Les choses se replacent ensuite (il reste deux
chansons), sans pour autant atteindre le sommet des trois premières pièces.
Recommandé pour la première moitié, un puissant antidote au doute instauré par Aerial. [Ci-dessous: Vidéo d’un fan pour la
chanson “Lake Tahoe”, l’une des trois premières.]
Released last year, 50 Words for Snow
is the follow-up to Aerial, an album I first got excited
about and quickly grew bored of. After one listen, I’m not sure what fate I
have in store for this new opus, but it should be more positive than Aerial’s.
The first three songs (which total 34 minutes of music) are gorgeous – delicate
yet more substantial and well-rounded than the material on Aerial).
Then come the guest singers, and my excitement winds down. I don’t like Andy
Fairweather Low. I understand why his voice is effect-laden for the chorus in
“Wild Man” (a song about the Yeti), but I hate the result. As for Elton John’s
contribution on “Snowed In At Wheeler Street,” it is fair but too
overdelivered. Things get better afterward (there are two songs left), without
reaching the peak achieved in the first three tracks. Recommended for the first
half of the album, a powerful antidote to whatever doubts Aerial
may have instigated. [Below: A fan-made
video for the song “Lake Tahoe”, one of the album’s first three.]
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