Journal d'écoute / Listening Diary
2012-06-07/08
CHIKANARI SHUKUKE / A Promise (Dotto)
Le sac du FIMAV - et une belle découverte, un disque
acheté sur un coup de tête (deux disques en fait, j’écouterai l’autre demain).
Chikanari Shukuke est une artiste-performeuse. Un hi-hat, des grelots, un
module d’effets, un micro et son corps – elle danse, bouge, soupire, crie,
frappe et produit des vrombissements de larsen. C’est viscéral, animal, sexuel
et très frappant, même en l’absence de la dimension visuelle. A Promise est un
mini-album (23 minutes), mais on ne sent pas floué par la brièveté, et le
disque est présenté sur écrin dans un coffret en bois ravissant.
The FIMAV haul – and a very nice find, a record
bought on impulse (two records in fact, I’ll listen to the other one soon).
Chikanari Shukeke is a performance artist. A hi-hat, sleigh bells, an effects
box, a mike, and her body – she dances, moves, sighs, screams, strikes and
produces low-rumbling feedback. This music is visceral, animal, sexual, and
very strike, even without the visual aspect of the performance. A
Promise is a 25-minute EP, but I didn’t feel cheated by its shortness, and
the disc is housed in a gorgeous wooden box.
MIKA VAINIO, KEVIN DRUMM, AXEL DÖRNER & LUCIO CAPECE / Venexia (Pan)
La simple juxtaposition de ces quatre noms me faisait
saliver. Ces quatre maîtres de l’expérimentation sonore viennent d’horizons
différents (acoustique, électrique, jazz, électronique, bruitisme, etc.), mais
ils ont tous travaillé ensemble dans des configurations plus petites. Venexia
propose deux pièces d’une vingtaine de minutes, deux improvisations explorant
l’écoute, le silence, l’espace, la durée. Des actions sonores précises et
méticuleuses, agencées d’une manière aride mais convaincante. La deuxième pièce
est particulièrement réussie.
This string of names put side by side had me
salivating. Four masters of sonic experimentation from diverse horizons
(acoustic, electric, jazz, electronica, noise, etc.). They had all previously
worked together in smaller groupings. Venexia
features two 20-minute tracks, two improvisations exploring listening, silence,
space, and duration. Precise and meticulous sound actions put together in an
arid yet convincing construct. The second piece is very convincing.
ANTHONY PATERAS / Collected Works 2002-2012 (Immediata - merci
à/thanks to Dense Promotion)
Pour publier ce coffret de cinq disques compacts,
l’Australien Anthony Pateras a démarré sa propre étiquette, Immediata. Ce
coffret (dont je ne commenterai pas à la présentation physique, puisque je n’ai
reçu que la musique, sans son habillage) propose une rétrospective des œuvres
de musique contemporaine de Pateras. Il n’y a rien ici qui touche à ses autres
activités (musique électronique, improvisation, bruitisme, avant-rock). Les
œuvres sont classées en cinq thèmes: musique de chambre et orchestrale, piano
préparé, orgue et électroniques, piano, et enfin percussions. Ce sont le
premier et le dernier disques qui sont les plus frappants. Parmi les œuvres de
chambre et orchestrales, on remarque “Crystalline” pour quatuor à cordes
amplifié, une splendeur, et l’étonnante “Immediata” pour violon électrique,
électroniques et orchestre spatialisé. Quant au disque consacré aux
percussions, sachez que cette instrumentation est la grande force de Pateras.
Je connais très peu de compositeurs capables d’écrire pour les percussions avec
une telle verve, une telle logique, une telle force. “Refractions” pour sextuor
de percussions fait appel à une virtuosité subtile mais frappante, tout en
laissant beaucoup de place au silence. Quant à “Flesh & Ghost”, c’est une
orgie pour 12 percussionnistes dont l’intensité rivalise celle d’une symphonie.
To release this five-CD set, Anthony Pateras has
launched his own label Immediata. This box set (I won’t comment on the physical
object itself, since all I got was the music without its packaging) features a
retrospective of Pateras’ contemporary music works. There’s nothing here
related to his other activities (electronica, free improvisation, noise,
avant-rock). Works are organized into five instrumentation-related themes:
chamber & orchestral music, prepared piano, pipe organ & electronics, piano,
and percussion. The first and last discs are the most striking. Among the
chamber and orchestral works, I’ll point out the gorgeous “Crystalline” for
amplified string quartet, and the surprising “Immediata”, a 20-minute ride for
electric violin, electronics, and spatialized orchestra. As for the percussion
disc, please be aware that percussion is Pateras’ forte. I know very few
composers who can write for percussion with such gusto, logic, and strength.
“Refractions” for percussion sextet calls for subtle yet striking virtuosity
while leaving a major role to silence and lace. As for “Flesh & Ghost”, it
is an orgy for 12 percussionists as intense as any symphony.
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