Journal d'écoute / Listening Diary
2012-03-28
CHRISTOPH ERB, FRED LONBERG-HOLM, JASON ROEBKE & FRANK ROSALY / SACK (Veto Records)
Le troisième titre dans la collection Exchange de l’étiquette suisse Veto met le clarinettiste Christoph Erb (centre d’intérêt de cette série) en présence d’une belle équipe de Chicago: le violoncelliste Fred Lonberg-Holm, le contrebassiste Jason Roebke et Frank Rosaly à la batterie. SACK a été enregistré en studio. Quatre compositions très ouvertes d’Erb, dans une veine free jazz où l’approche Chicago et l’approche européenne s’entremêlent. La longue “Kadhananlo” déménage à souhait. Une écoute stimulante.
The third release in Swiss label Veto’s Exchange series devoted to clarinettist Christoph Erb puts said Erb in a fine Chicago-based line-up: cellist Fred Lonberg-Holm, bassist Jason Roebke, and drummer Frank Rosaly. SACK is a studio session, four Erb compositions with lots of free improvising room, in a free jazz vein that blends the Chicago sound with an European approach. The 20-minute “Kadhananlo” is quite eventful. A stimulating listen.
CLAUDIO SCOLARI / Colors of Red Island (Principal Records)
Pour faire court, disons que Colors of Red Island tourne autour d’un duo de percussionnistes. En même, c’est plus que ça, puisque Claudio Scolari joue aussi de la flûte, du piano et des synthétiseurs. Et son acolyte Daniele Cavalca (avec qui il a coécrit la plupart des pièces) est fort au vibraphone et joue aussi de la basse. Simone Scolari ajoute occasionnellement de la trompette. Colors of Red Island nous transporte dans une musique du monde aux influences multiples et complexes, mais la musique qui en sort est elle-même simple d’approche, souvent atmosphérique (jazz feutré, impressionisme délicat, etc.). L’album est long (79 minutes) et devient répétitif, mais divisé en deux ou trois séances, il charme et laisse percer, paradoxalement, le sens de la mesure de Scolari. [Ci-dessous: une vidéo sur l’enregistrement de l’album, avec extraits.]
In a nutshell, Colors of Red Island revolves around a duo of percussionists. However, it’s more than that, since Claudio Scolari also plays flute, piano, and synthesizers. And his partner Daniele Cavalca (who co-wrote most of the tracks) is often heard on vibes and also plays bass. Simone Scolari occasionally adds a trumpet line. Colors of Red Island delivers World Beat music with complex multiple influences, however the music itself is accessible, easy-going, and often atmospheric (velvety jazz, delicate impressionism, etc.). It’s a long and long-winded album (79 minutes), but listen to it in two or three sittings, and you fall under its spell and, paradoxically, you will feel how much Scolari has a good sense of restraint. [Below: A video on the making of the album.]
HEY MOTHER DEATH / Hey Mother Death EP (ind.)
Un mini-album paru sur cassette. Hey Mother Death est un duo de Halifax, Laurence Strelka et Denma Peisinger. Laurence est poète-claviériste. Elle dit ses textes en français (deux pièces sur trois) et en anglais (avec un fort accent français). Son murmure sobre est appuyé/habillé par des guitares parfois planantes, parfois morbides, mais toujours lentes, de l’orgue minimaliste et une boîte à rythmes occasionnelle. “You Left Me” a une rythmique plus appuyée, un 6/8 plutôt dub qui fait office de “hit single”. “Black Monday” est une longue pièce expérimentale, tandis que “Desert of Trees and Water” fait penser au doom metal de Nadja. Un premier effort convaincant, j’aime. [Ci-dessous: Écoutez avant d’acheter sur bandcamp.]
This EP is available on cassette. Hey Mother Death are a duo from Halifax, Laurence Strelka and Denma Peisinger. Laurence is a poet-keyboardist. She says her texts in French (two songs out of three) and in English (with a thick French accent). Her sober murmuring is backed by guitars that are at times atmospheric at times morbid but always slow-paced, minimalist organ, and occasional beat box. “You Left Me”, with its dubbish 6/8 beat is the EP’s hit single. “Black Monday” is a long experimental piece, while “Desert of Trees and Water” is akin to Nadja’s brand of doom metal. A convincing debut. I like it. [Below: Listen before you buy, on bandcamp.]
JOHN ZORN / The Gnostic Preludes: Music of Splendors (Tzadik)
Il fut une époque où le mysticisme inspirait à John Zorn des musiques de chambre complexes et arcanes. Aujourd’hui, son exploration du même sujet nous vaut des musiques légères, d’une grande beauté, en succession rapide. The Gnostic Preludes est le plus récent volet d’une série dont les racines musicales remontent à Bar Kokhba et The Gift, une série qui, dernièrement, a cessé d’évoluer en soi pour se démultiplier en plusieurs variations d’instrumentations. Dans cette série, The Gnostic Preludes est remarquable par son instrumentation et ses interprètes: la harpiste Carol Emanuel, le guitariste Bill Frisell et le percussionniste Kenny Wollesen (au vibraphone et aux cloches d’orchestre). Une musique qui respire le bien-être, la réflexion, avec une fondation juive et des envolées célestes.
There was a time when mysticism inspired John Zorn complex and arcane chamber music. Nowadays, his exploration of the same field yileds light, beautiful music in rapid succession. The Gnostic Preludes is the latest installment in a series whose musical roots go back to Bar Kokhba and The Gift, a series that has lately stopped evolving to demultiply into several line-up variations. The Gnostic Preludes stands out for its instrumentation and performers: harpist Carol Emanuel, guitarist Bill Frisell, and percussionist Kenny Wollesen (on vibes and bells). This music irradiates well-being and thoughtfulness, with a Jewish foundation and celestial updrafts.
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