Journal d'écoute / Listening Diary
2011-11-22
JOANE HÉTU / Filature (Ambiances Magnétiques)
Il aura fallu cinq ans à Filature pour passer de la scène au disque. Entretemps, le théâtre sonore de Joane Hétu a poursuivi son évolution vers des formes nettement plus dépouillées. Dans le cheminement qui, à ce jour, l’a mené de Musique d’hiver à La Femme territoire, Filature fait office de point tournant, de carrefour entre plusieurs approches passées, présentes et futures. Elle intègre texte, danse et projection vidéo (ces deux derniers aspects étant absents du disque) – voie que la dame poursuivra ensuite beaucoup plus loin – mais se fonde sur la vie antérieure de l’artiste qui a été tisserande. Le texte raconte cette expérience, expérience qui nourrit la structure même de l’œuvre: un premier mouvement de “chaîne” interprété uniquement par les hommes (Del Fabbro, Derome, Guilbeault, Tanguay, Venba); un deuxième mouvement de “trame” interprété par les femmes (Auclair, Gignac, Hétu, Labrosse, Roger); enfin, un mouvement de “motif” auquel tous participent. Le pendant masculin est métrique, répétitif, “groundé”; le pendant féminin est aérien, créatif, fantasque; le dernier mouvement combine le tout - et semble combiner tout le bagage de Hétu, de Wondeur Brass et Justine à Nous perçons les oreilles, en passant par Musique d’hiver. Une œuvre dense, synthétique, mais accessible et qui porte encore ses racines rock-in-opposition. [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site actuellecd.com, qui offre quelques extraits de l’album.]
It took five years for Filature to transit from stage to record. Meanwhile, Joane Hétu’s sound theatre has evolved toward much more stripped-down forms. On the path that has led Hétu from Musique d’hiver to La Femme territoire, Filature represents a turning point, a crossroads where her past, present and future approaches have met. The piece integrates text, dance, and video art (the last two aspects are missing on the CD) – a path on which she would later travel much further – but it is based on the artist’s past life as a weaver. The text tells this experience, an experience that also provides the very structure of the work: a first “warp” movement performed only by the men (Del Fabbro, Derome, Guilbeault, Tanguay, Venba); a second “weft” movement performed by the women (Auclair, Gignac, Hétu, Labrosse, Roger); and a “motif” movement performed by all. The male component is metrical, repetitive, grounded; the female component is aerial, creative, whimsical; the final movement combines it all – and seems to bring together all of Hétu’s background, from Wondeur Brass and Justine to Nous perçons les oreilles, by way of Musique d’hiver. A dense, synthetic work, though still accessible and showing its rock-in-opposition roots. [Below: This link will open actuellecd.com’s media player, where you can listen to a few audio clips.]
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