Journal d'écoute/Listening Diary
2010-01-28
PHILIPPE LAUZIER & PIERRE-YVES MARTEL / Sainct Laurens (&records)
Philippe Lauzier (saxo) et Pierre-Yves Martel (viole de gambe) compte parmi les plus actives recrues recrues de la décennie 2000 chez Ambiances Magnétiques. Ce premier disque en duo (chez &records, l’étiquette de Michel F. Côté) est tout bonnement sublime. Une série de pièces circonspectes, où chaque son est étudié mais coule de source. Un voyage à l’intérieur des instruments impliqués (ceux ci-haut, plus clarinette basse, tubes, mélodica, petits haut-parleurs, radios, micros contacts), mais surtout à l’intérieur d’une relation musicale profonde entre les deux protagonistes. On sent clairement que ces deux-là ont fait et continuent de faire des découvertes ensemble. Une écoute exigeante mais un très beau disque. [Ci-dessous: Un extrait de “Brazos”. Deux autes extraits de l’album dans la “radio” d’actuellecd.com.]
Philippe Lauzier (sax) and Pierre-Yves Martel (viola da gamba) are two of the most active recrutes of late in Ambiances Magnétiques’ fold. This, their first duo CD (out on &records, Michel F. Côté’s imprint) is downright splendid. A series of careful pieces in which each sound is weighted yet flows naturally. A journey inside the instruments involved (those abovementioned, plus bass clarinet, tubes, melodica, small speakers, radios, and contact mikes), but foremost inside a deep-running musical relationship between the two protagonists. You can clearly feel how these two have been and are still making discoveries together. A demanding listen but a beautiful album. [Below: An excerpt: “Brazos.” Two more audio clips in actuellecd.com’s “radio.”]
http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_et_06&prog=5293
MICHEL F. CÔTÉ & A_DONTIGNY / La Notte Fa (&records)
Ouf, un disque joyeusement sale, une collaboration entre le batteur-bruiteur Michel F. Côté et l’artiste échantillonneur a_dontigny (Aimé Dontigny de morceaux_de_machines). Explosions de batterie, pièces aux rythmiques claudicantes, dénaturation de citations sonores impromptues, jeux irrévérencieux. C’est entraînant, intriguant, ça se voudrait peut-être repoussant mais ça ne l’est pas du tout. Beau travail sonore, belle énergie, beau sens de garoché mesuré. Bravo! Et tout à fait dans la continuité des derniers projets sur disque de Côté, soit (juste) Claudette et le duo Vulgarités avec Isaiah Ceccarelli.
Wow, this is one fun, dirty collaboration between drummer/noisician Michel F. Côté and sampling artist a_dontigny (Aimé Dontigny of morceaux_de_machines). Explosions of drums, limping pieces, decontextualized audio quotes, irreverential games. It’s driving, intriguing, it’s trying to be ugly but it ain’t! Nice sonic work, nice energy, nice way to sound sloppy yet under control. Kudos! And La Notte Fa is totally in line with Côté’s latest recording projects, namely (juste) Claudette and Vulgarités, his duo with Isaiah Ceccarelli.
MERZBOW / Bariken (Blossoming Noise)
Après le Côté/Dontigny, Merzbow semblait un choix logique et je ne me suis pas trompé. J’ai été blasé de Merzbow pendant un temps, mais dernièrement, j’ai repris goût à l’art brutal mais hautement sophistiqué du japanoisician en chef - et, honnêtement, je ne saurais dire si c’est à cause de lui ou de moi. Qu’à cela ne tienne, j’ai beaucoup aimé cette première écoute de Bariken, paru à la fin de 2009 chez Blossoming Noise. Cinq pièces, les quatre premières de longueur moyenne (9 à 12 minutes), la dernière d’une demi-heure. Un bruitisme intense, punitif, mais toujours ce sentiment de toucher à une facette d’éternité au centre de ce glorieux foutoir sonore.
After the Côté/Dontigny CD, Merzbow seemed like a logical next step, and it proved the right choice. I was blasé on Merzbow for a while, but lately I came back to the master japanoisician’s unique brand of highly sophisticated brutal art, and honestly, I couldn’t say if he’s better now or if I’m just in a better frame of mind. Nevertheless, I seriously enjoyed my first listen of Bariken, an album released on Blossoming Noise in late 2009. Five tracks, the first four are of medium duration (8-12 minutes), the last one is a half hour long. Intense, punitive noise, though there’s always that feeling of touching on some facet of eternity in the midst of this glorious free-for-all.
MASAL / Galgal (Musea)
Belle surprise. Masal est un groupe français d’allégence zeuhl/avant-prog, avec un premier album en 1982 (paru sous le nom de son leader Jean-Paul Prat) que je n’ai pas entendu. Près de 30 ans plus tard survient cet opus, un disque joliment bien tourné, propulsé par un piano qui rappelle plus Present que Magma. Moins martial que Magma, mois angoissant que Present, moins grandiloquant que l’un et l’autre aussi. L’écriture est un peu répétitive et ça manque peut-être de mordant, de personnalité dans l’exécution, mais c’est un bel effort et un disque que je réécouterai quelques fois avec plaisir.
A nicee surprise. Masal is a French band of zeuhl/avant-prog persuasion who released a first album in 1982 (under the name of its leader Jean-Paul Prat), which I haven’t heard. Now, almost 30 years later, comes this second opus, a well-rounded record driven by a piano that’s more reminiscent of Present than Magma. Less martial than Magma, less troubling than Present, less grand than either of them also. The writing is a bit repetitive, and it the performance lacks some bite and character, but it’s a fine effort and an album I’ll come back to a few times for sure.
VIOLETA DE OUTONO / Ilhas (Voiceprint Brazil)
[Pour ma chronique sur les deux premiers disques de Violeta de Outono, voir le journal d’écoute du 2010-01-27.] Un saut dans le temps jusqu’en 2003, avec Ilhas. Le batteur a changé (c’est Gregor Izidro maintenant), un claviériste s’ajoute sur une base d’invité (Fabio Ribeiro). Ilhas est un disque plus pop, quoi que l’influence de Gong est bien présente (une chanson sonne étrangement comme “Tried So Hard”). Il n’y a rien de désagréable sur ce disque, et j’aime décidemment la voix de Golfetti, mais Ilhas manque de signes distinctifs pour se démarquer. Moyen.
[See my reviews of Violeta de Outono’s first two albums in the listening diary entry of 2010-01-27.] Moving up to 2003 with Ilhas. The drummer has changed (now it’s Gregor Izidro), a keyboardist is on board as a guest (Fabio Ribeiro). Ilhas is more pop, although the Gong influence is still there (one song sounds suspiciously similar to “Tried So Hard”). There’s nothing irritating on this record, and I definitely like Golfetti’s singing, but Ilhas lacks distinctive traits. An average record.
SUN RA / Nuits de la Fondation Maeght, Vols. 1 & 2 (Universe)
Simplement pour le plaisir, j’écoute ce superbe album (bon, deux disques vendus séparément, en fait, mais tirés du même concert) de 1970. C’est la quintessence de Sun Ra: tout y est: les chansons jazz (“Enlightenment”), les impros extrêmes (“Sky”), les explorations claviers-percussions (“The Cosmic Explorer”) - bref, le facile et l’exigeant, l’expérimental et le ritualistique, le festif et l’agressif, avec, en plus, une bonne qualité sonore (ce qui ne s’applique pas à tous les Sun Ra, loin de là). Ce n’est un “best-of” par contre, mais pour qui souhaite goûter à ce grand jazzman multiforme dans toute sa gloire, avec tout son ensemble, voici l’album par excellence. Si vous détestez celui-ci, n’essayez plus.
Just for the fun of it, I dusted down this splendid album (well, two albums, sold separately, but sourced from the same concert) from 1970. This is quintessential Sun Ra. It has everything: jazz songs (“Enlightenment”), extreme free improv (“Sky”), synth/percussion explorations (“The Cosmic Explorer”) - the accessible and the demanding, the experimental and the ritualistic, the festive and the gnarly, plus good sound quality to boot. This ain’t a “best-of” album, but this is THE set to get for anyone wishing to have a taste of this great multifacetted jazzman, accompanied by his full band. If you hate this one, don’t dig deeper into Sun Ra.
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