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2010-01-25

2010-01-23/25: Magma, César Bolaños, Françoise Toullec

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-23


MAGMA / Bourges 1979 [AKT XV] (Seventh Records)

Paru fin 2008, cet enregistrement en concert de type “bootleg officiel” offre un document de qualité sur une période de Magma souvent honnie. Tant pis pour ceux qui n’aiment pas! Non, ce n’est plus le Magma glauque, martial et cérébral des deux trilogies (et j’adore, ne vous méprenez pas), mais ce groupe performe aussi à merveille en mode extatique/soul/gospel. D’accord, ce n’est pas l’alignement de musiciens le plus impeccable que le groupe ait connu, mais ça groove beaucoup. “Retrovision” demeure une composition plus faible que la moyenne de Christian Vander, mais elle elle est livrée ici avec une fougue incroyable. “The Last Seven Minutes” en souffre d’ailleurs, comme si le groupe était essouflé. Suit un “Ürgon Gorgo” de 12 minutes très convaincant. Quant au solo de batterie de 20 minutes, c’est encore un de ces “Korusz” que s’infligeait Vander pour faire plaisir au public. La version de MDK est loin d’être définitive, mais elle s’envole tout de même. Satisfaisant pour le fan, qualité sonore agréable même pour le novice. Ce disque est offert en téléchargement payant chez quelques fournisseurs (eMusic à tout le moins) - c’est ce que je recommande, plutôt que payer le prix d’or pour un exemplaire physique de ce disque double. [Ci-dessous: Extrait de “Retrovision” en concert (pas le même concert, mais une version approchante).]

Released in late 2008, this is an “official bootleg”-type live recording, a quality document from a Magma era often frowned upon. Too bad for those who can’t dig it! No, it’s not the gloomy, martial, cerebral Magma of the two trilogies, but this band performs marvelously well in ecstatic/soul/gospel mode. Granted, it’s not the greatest line-up of musicians the band has had or would have, but these guys sure can groove. “Retrovision” is still a below-average composition, but it is delivered with incredible energy - so much so that “The Last Seven Minutes” seems to suffer, the musicians sounding a bit out of wind. The 12-minute rendition of “Urgon Gorgo” is convincing. As for the 20-minute drum solo, well, it’s another on eof those “Korusz” Vander inflicted upon himself to satisfy his audience. “MDK” has sounded much better than this version, but it still takes off. This album is satisfying for the fan, and the enjoyable sound quality (a mixing board recording, no doubt) won’t deter newcomers. Know that this title is available as a digital download from various vendors (eMusic at the very least), and that’s what I recommended, instead of paying a hefty price for a physical copy of this 2CD set. [Below: An excerpt of “Retrovision”, live (not the same concert, but a comparable version).]



2010-01-25


CÉSAR BOLAÑOS / Peruvian electroacoustic and experimental music (1964-1970) (Pogus)

On peut compter sur l’étiquette Pogus pour déterrer des trésors électroacoustiques de la sorte. Cet album double réunit l’essentiel de la production électroacoustique pure et mixte de César Bolaños, compositeur péruvien et l’un des développeurs du studio CLAEM (premier grand studio électronique du Pérou). Ses pièces électroacoustiques sont très intéressantes et plus vivantes, règle générale, que celles qui sortaient du GRM à la même époque. Ses pièces pour instruments et bandes sont parfois moins réussies, quoiqu’il y ait beaucoup de viande autour de l’os. Les deux “Divertimento” sont à signaler, ainsi que “Canción sin Palabras” pour deux pianistes et bande. C’est dans ses œuvres à grand déploiement (“I-10-AIFG/Rbt-1” pour performers, instrumentistes, projectionnistes, etc.; “Ñacahuasa” pour orchestre et récitant) que Bolaños perd le fil de l’expression pour s’enliser dans le concept et la mécanique. Tout de même, une belle production et une page d’histoire d’une musique méconnue: l’électroacoustique sud-américaine. (Cf. aussi le beau disque Pogus consacrée à Jorge Antuñes).

You can count on the Pgus label to unearth electroacoustic treasures like this one. This 2CD set culls the better part of the pure and mixed electroacoustic oeuvre of César Bolaños, Peruvian composer and one of the men behind the CLAEM studio (Peru’s first electronic studio in the early ‘60s). His electroacoustic pieces are quite interesting and more lively, in general, than what was coming out of the GRM at the time. His works for instrument(s) and tape are occasionally less stellar, although there’s a lot of meat around the bone. The two “Divertimento” pieces are particularly fine, along with “Canción sin Palabras” for two pianists and tape. If Bolaños looses sight of expression to get entangled in concepts and mechanics, it is in his large-scape works (“I-10-AIFG/Rbt-1” for performers, instrumentalists, projectionists, etc.; “Ñacahuasa” for orchestra and recitator). Still, this is a great production and a page of history about a little known repertoire: South-American electroacoustic music. (See also Pogus’s fine CD devoted to Jorge Antuñes).


FRANÇOISE TOULLEC & LA BANQUISE / El[le] (Gazul/Musea)

Un beau disque où les genres se mélangent, se confondent et renaissent. La pianiste Françoise Toullec et son quintette La Banquise (piano, voix, contrebasse, batterie, sax/électroacoustique) proposent un disque fait de pièces écrites et d’improvisations, constitués autour d’idées et de poèmes divers. Certaines pièces prennent la forme de chansons de jazz actuel, alors que d’autres flirtent avec le rock-in-opposition, voire la musique actuelle à la québécoise. Il y a de très beaux moments sur el[le], mais l’album dans son ensemble est un peu trop gentil à mon goût.

A fine record where genres are blended, bended, and reborn. Pianist Françoise Toullec and her quintet La Banquise (piano, vocals, doublebass, drums, sax/electroacoustics) offer an album of compositions and improvisations revolving around various concepts and poems. Some pieces are presented as avant-jazz songs, others flirt with rock-in-opposition, or even Quebec-style “musique actuelle”. There are some very fine moments on el[le], but as a whole, I find this album a little too...lukewarm to my taste.

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