Journal d'écoute / Listening Diary
2010-08-25
JON MUELLER / The Whole (Type Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Court, mais très, très bon. Le percussionniste Jon Mueller (Pele, Collections of Colonies of Bees) propose avec The Whole un disque expérimental mais très accessible, fait de vibrations rotatives (petits moteurs) et de tambours tribaux. “Hearts” et “Hands” sont de longues pièces transcendentales où tambourinage et chant tissent une toile rappellant Terry Riley. Et The Whole est à prendre dans son ensemble, les quatre pièces s’articulant comme des mouvements. 29 minutes d’une belle recherche et d’une solide intensité.
Short, but oh so good. Percussionist Jon Mueller (Pele, Collections of Colonies of Bees) proposes with The Whole an accessible experimental album made of motor-driven vibrations and tribal drumming. “Hearts” and “Hands” are two long transcendental pieces where drumming and chanting weave something reminiscent of Terry Riley. And The Whole should be approached as a... whole, for the four tracks are articulated like mouvements of a single 29-minute work. Fine research and rock-solid intensity.
MARCUS FJELLSTRÖM / Schattenspieler (Miasmah - merci à/thanks to Forced Exposure)
Mon premier contact avec Marcus Fjellström, dont ceci n’est pas le premier disque (mais sa première entrée au catalogue de Miasmah, l’étiquette d’Erik Skolden, mieux connu sous le pseudo Svarte Greiner). Une galette trouble de musique aux ambiances presque gothiques, sombres, granuleuses, avec cordes lancinantes et mélodies famtômatiques. J’y retrouve quelque chose de l’excellent L’Autopsie phénoménale de Dieu de Kreng (aussi paru chez Miasmah), mais en moins envoûtant. Entre l’électronique expérimentale, le doom folk et le drone un peu morbide. Conviendrait parfaitement comme musique pour films expérimentaux mélancoliques.
My first contact with Marcus Fjellstròm, for whom this is not a first outing (though it is his first entry in Miasmah’s catalogue). A troubled disc of music with near-Gothic moods, dark, grainy, with plaintive strings and ghostly melodies. I find here some of the spirit and sound of Kreng’s excellent L’Autopsie phénoménale de Dieu (also released by Miasmah), though in a less entrancing form. Between experimental electronica, doom-folk and slightly morbid drone. Would be perfect for an melancholy experimental film.
MARYCLARE BRZYTWA, NICOLA GUAZZALOCA, EDOARDO MARRAFFA & FRANCESCO GUERRI / From the Tale of Pigling Bland (Setola Di Maiale)
Un disque sur CD-R présentant une séance d’improvisation libre acoustique entre trois Italiens (Gazzaloca au piano, Marraffa au saxo, Guerri au violoncelle) et la New-Yorkaise MaryClare Brzytwa à la flûte et à la voix. Une prise de son ambiante, sans chi-chi, pour une prestation captivante, dominée par la présence de Brzytwa, particulièrement ses cris saisissants. Beau jeu, belle intensité, une musique abstraite dans le geste mais viscérale. [Ci-dessous: Ce quatuor en concert il y a quelques jours seulement.]
An album on CD-R featuring an acoustic free improvisation session between three Italians (Guazzalco on piano, Marraffa on sax, Guerri on cello) and New-Yorker MaryClare Brzytwa on flute and vocals. Ambient sound recording, no bells or whistles, for a captivating performance dominated by Brzytwa’s presence, especially her striking screams. Nice playing, nice intensity, music that is visceral despite its abstract gestures. [Below: That very quartet, live, only a few days ago.]
TEMPANO / Selective Memory (Musea)
Le plus grand (et, historiquement, le premier) groupe de rock progressif vénézuelien, Tempano nous réserve toujours de belles surprises. C’est un groupe sur lequel on peut compter. C’est aussi un groupe dont un grand pan de son histoire (pré-années 90) demeure occulté. Deux projets Musea-Colossus (The Odyssee et The Seven Samurai), parce qu’ils exigeaient des musiques dans le style “d’époque”, ont permis à Tempano de revisiter de vieilles compositions des années 70, réarrangées sous formes de suites et au gré des thèmes proposées par les compilations susmentionnées. Sur Selective Memory, le groupe revient aux formes originales de ces compositions d’antan, entièrement réenregistrées, et additionnées de deux nouvelles compositions et d’une improvisation collective. Résultat: un excellent disque de rock progressif, aux mélodies fortes, à l’écriture complexe, aux surprises mordantes - que ce soit l’impro déjantée “Despair, Shout” ou la nouvelle pièce “El Gran Inquisidor” qui semble s’inspirer fortement du groupe Present! “A Farewell to Seasons”, “Argos” et “Embestida” sont d’autres moments forts. Et si vous possédez les compilations en question, n’ayez surtout pas peur de la redite - ces versions sont fortement revues et corrigées.
The greatest (and, historically, the first) Venezulial progressive rock band, Tempano always has a few surprises in store. You can truly count on this band to deliver. The funny thing is, most of the band’s pre-“90s history remains under wraps. Two Musea/Colossus projects (The Odyssee and The Seven Samurai), since they asked for period-sounding prog rock, provided the band with an opportunity to revisit some of the music they wrote in the ‘70s, which they rearranged into suites according to each project’s theme and specifications. On Selective Memory, Tempano come back to these old compositions’ original forms, entirely rerecorded, with the addition of two new compositions and a group improvisation. The result is a gream album of progressive rock with strong melodies, complex songwriting, and surprising twists - be it the heady improvisation “Despair, Shout” or the new track “El Gran Inquisidor” and its Present-inspired gloomy mood. “A Farewell to Seasons”, “Argos” and “Embestida” are other highlights. And if you own the two aforementioned compilations, don’t worry about hearing the same thing twice - the tunes have been extensively revised.
AWENSON / Wizard (Dreaming)
Deuxième album pour Awenson (le premier était sous le nom d’Awen). Il s’agit de musique électronique fortement inspirée par l’école berlinoise des années 70. Klaus Schulze est fortement référencé. Deux longues pièces (30 et 40 minutes), mélodiques, planantes, mais pas doucereuses. Du beau boulot - c’est engageant sans être dérangeant et ça réussit à saisir le génie d’un Schulze, au-delà de la recette. Bravo.
A second album for Awenson (the first one came out under the name Awen). This electronic music is heavily inspired by the ‘70s Berlin school. Klaus Schulze is an obvious reference. Two long tracks (30 and 40 minutes), both melodic, trippy, though not honeydripping. Some fine work - engaging without getting demanding. And the music manages to capture to genius of Schulze that lays beyond the Schulze recipe. Bravo.
PAUL DUNMALL & CHRIS CORSANO / Identical Sunsets (ESP-Disk)
Un bon disque, pas un grand disque. Paul Dunmall commence à la cornemuse avant de passer au saxo ténor, et Chris Corsano livre une prestation aussi époustouflante qu’à l’habitude. Pourtant... Pourtant, rien ici n’arrive à faire oublier l’intensité émotive du duo Corsano/Paul Flaherty, ni l’excitation extatique du duo Dunmall/Tony Bianco. Tout de même, “Living Proof” vaut le détour.
A good record, not a great record. Paul Dunmall starts off on the Border pipes, before moving on to tenor sax, and Chris Corsano delivers one of his usually stunningly fast performances. And yet... And yet, nothing hear comes close to the emotional intensity of the Corsano/Paul Flaherty duo, nor to the ecstatic exhiliration of the Dunmall/Tony Bianco duo. Still, “Living Proof” is worth enquiring within.
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