Journal d'écoute / Listening Diary
2010-06-14
SUPERTERZ / Insomnia (Unit Records)
Superterz est un trio suisse composé de Ravi Vaid (électroniques), Marcel Vaid (claviers, guitares, percussions) et Oliver Schmid (batterie, tourne-disque). Insomnia est un looooong disque double (deux heures et demie), mais il propose une matière intéressante, sorte de musique improvisée mais rythmée, de l’atonal groové, de l’ambiant funky et expérimental. Je pense aux moments plus rythmés de Supersilent (surtout sur 1-3, 5 et 7). Plutôt imprévisible, mais confortable. Les pièces les plus longues (jusqu’à 24 minutes) sont les plus audacieuses mais souffrent de longueurs. Assez convaincant. [Vous trouverez plusieurs extraits de l’album sur le myspace du groupe (ci-dessous). Ci-dessous: Extrait de prestation en concert.]
Superterz is a Swiss trio consisting of Ravi Vaid (electronics), Marcel Vaid (keys, guitars, percussion) and Oliver Schmid (drums, turntables). Insomnia is a looong 2-CD set (two hours and a half), but it offers some interesting music, improvised yet beat-driven, groovy atonal music, funk experimental ambient with an electro-jazz flavour. I’m thinking of Supersilent’s rockiest moments (mostly bits of 1-3, 5 and 7). Rather unpredictable yet comfortable. The longer tracks (up to 24 minutes) are the boldest ones, but they tend to outstretch. Rather convincing. [You’ll find several tracks from the album on the band’s myspace (above). Below: A short excerpt from a live performance.]
Superterz Live at EXIl, Zuerich 2010
superterz | MySpace Music Videos
JAMIE BEGIAN BIG BAND / Big Fat Grin (Innova)
Un disque amusant de big band progressif. Jamie Begian compose des pièces assez méthodiques, dans un genre très respectueux de la forme, sauf pour la jolie tendance de l’ensemble à entasser les lignes mélodiques et solos en une joyeuse cacophonie. Un big band qui swinge beaucoup et parfois exagérément - et c’est dans ces moments exagérés que Big Fat Grin vient planter un gros sourire niais sur mon visage.
A fun progressive big band record. Jamie Begian writes rather methodical pieces in a style that respects the big band form, except for its tendancy to stack up melodies and solos into a cheerful cacophony. This big band swings and swaggers with exaggeration – and it’s in those exaggerated moments that Big Fat Grin puts a... big fat grin on my face.
URS LEIMGRUBER / Chicago Solo (Leo Records)
La musique du saxophoniste Urs Leimgruber n’a rien de facile. Ses improvisations au saxo soprano et ténor sont dépouillées, bruitistes, abstraites, arides. Il n’a pas l’ampleur d’un Evan Parker ou l’ingénieuse sensibilité d’un John Butcher. Pourtant, ses albums solos demeurent fascinants, surtout parce que Leimgruber est un fin esthète. On a peine à croire qu’il improvise tant ses pièces solos semblent paufinées avec soin. Frais paru chez Leo, Chicago Solo fait suite au très bon 13 Pieces for Saxophone (2006). Ce disque propose trois pièces: 27, 19 et 4 minutes. Un album vraiment ardu, qui requiert toute votre attention, où les techniques utilisées jouent sur des nuances presque imperceptibles. Moins accessible et engageant que 13 Pieces for Saxophone, dont la dimension exploratoire avait un côté stimulant.
The music of saxophonist Urs Leimgruber is not easy. His improvisations on soprano sax and tenor sax are stripped down, noise-based, abstract, arid. He doesn’t have the grandeur of an Evan Parker or the ingenuous sensitivity of a John Butcher. Yet, his solo albums remain fascinating, mostly because he is a fine aesthete. It’s hard to believe Leimgruber is improvising, his pieces sound so carefully crafted. Fresh out on Leo Records, Chicago Solo is the follow-up to the very good 13 Pieces for Saxophone (2006). This record features three tracks of 27, 19 and 4 minutes. A really tough record, one that requires your undivided attention, where the techniques used operate in a narrow range and in near-impereptible increments. Less accessible and engaging than 13 Pieces for Saxophone, who had a stimulating aspect to its experimental dimension.
URS LEIMGRUBER / Ungleich (hat ART - hat JAZZ series)
Acheté au printemps, pas encore écouté, et l’occasion était trop bonne, après le plus récent disque solo de Leimgruber, de jeter une oreille à celui-ci, son deuxième, paru en 1990. À cette époque, il restait une trace de mélodisme et un gros fond de lyrisme dans le jeu du saxophoniste suisse. Ce disque est donc nettement plus accessible (pas tant que ça, tout de même) et beaucoup plus captivant. J’ai été séduit par les deux “Egonance”, et l’apport du contrebassiste Adelhard Roidinger sur trois des huit pièces permet à Leimgruber de déployer sa capacité d’écoute. Du très solide, à mettre sur le même pied que les Vexations de John Butcher.
Bought this spring, not listened to yet, and the opportunity was too good to pass after listening to Leimgruber’s latest solo outing. I just had to lend an ear to this one, his second, released in 1990. Back then, there was still a trace of melody and a strong lyrical side to his playing. This album is thus significantly more accessible (and yet, not that accessible) and a lot more captivating. I am seduced by the two “Egonance” tracks, and the contribution of bassist Adelhard Roidinger on three of the eight pieces allows Leimgruber to deploy his listening skills. A very strong album, on the same level as John Butcher’s Vexations.
IDEAL BREAD / Transmit (Cuneiform)
Ideal Bread est un quatuor hommage à Steve Lacy. Sur Transmit: Vol. 2 of The Music of Steve Lacy, le groupe revisite sept pages du livre de Lacy, dont la primesautière “Papa’s Midnite Hop” et la plus sectaire “Flakes”. Il en ressort une image gaillarde et facétieuse qui colle bien à Lacy. Josh Sinton (saxo baryton - on évite ainsi les comparaisons directes au jeu d’alto de Lacy) et Kirk Knuffke (trompette) développent un jeu d’échange et d’imitation sympathique entre leurs deux instruments. Agréable, enlevant, peut-être un tantinet trop révérencieux...
Ideal Bread is a Steve Lacy tribute quartet. On Transmit: Vol. 2 of The Music of Steve Lacy, the group revisits seven pages from Lacy’s songbook, including the bouncy “Papa’s Midnite Hop” and the more hermetic “Flakes.” What you’ll get out of it is a tongue-in-cheek, bon-vivant picture of Lacy, and it befits him. Josh Sinton (on baritone sax, so comparisons to Lacy’s alto sax playing are avoided) and Kirk Knuffke (trumpet) develop fun trade-and-follow dynamics. Enjoyable, spirited, maybe just a tad too reverent...
No comments:
Post a Comment