Journal d'écoute / Listening Diary
2010-03-12
DAVID S. WARE / Saturnian (Solo Saxophones, Volume 1) (AUM Fidelity - merci à/thanks to Improvised Communications)
Ça fait du bien d’entendre David S. Ware en forme, après une dure bataille contre la maladie. Voici un court concert solo (40 minutes) enregistré en octobe 2009 à New York. Trois pièces, chacune à un instrument différent: le saxello (un saxo ténor droit), le stritch et le ténor. Trois petites merveilles de développement mélodique élégant mais échevelé, pleines de passion et de générosité. Je suis tombé sous le charme immédiatement. “Anthe”, au ténor, voyage entre mélodisme et bruitisme sans distinction, portée par un souffle créatif qui rappelle à quel point Ware est l’une voix majeures du saxo. [Ci-dessous: Un extrait de “Anthe”.]
It’s good to hear David S. Ware in good shape after battling a serious illness. This is a short solo set (40 minutes) recorded live in New York, October 2009. Three improvisations, each on a different instrument: the saxello (a straight tenor sax), the stritch and the tenor sax. Three gems of elegant yet busy melodic developments, full of passion and generosity. I immediately fell for them. “Anthe”, on tenor sax, goes back and forth between melodicism and noise and is carried by a creative breath that reminds us of why Ware is one of today’s major sax voices. [Below: An excerpt of “Anthe.”]
http://www.aumfidelity.com/Excerpts/60/Anthe-X.mp3
IAN TORDELLA / Magnolia (Circumvention Music)
Honnêtement, j’ai peu à dire sur Magnolia. Il est passé presque inaperçu. Ian Tordella est un saxophoniste ténor et son quintette joue un jazz assez prévisible, définitivement trop “straight” pour mon goût personnel. C’est une musique élégante, pas monotone, mais peu excitante et plutôt convenue.
Honestly, I have little to say about Magnolia. It went by unnoticed. Ian Tordella is a fine tenor sax player but his quintet plays predictable jazz - definitely too straight for my taste. Classy music, not monotonous per se, but it lacks excitement and it’s been done before.
GRAY CODE / Floating Point (Circumvention Music)
Décidément meilleur que Magnolia (ci-dessus), et pas du jazz. Gray Code est un trio d’improvisation électroacoustique composé de Kevin Patton (guitare et électroniques), Butch Rovan (clarinette et électroniques) et Frederick Kennedy (percussion). La prise de son laisse à désirer sur quelques pièces (trop ambiante), mais la musique, elle, me parle: elle explore les relations sonores et humaines, n’hésite pas à se requestionner, plonge dans l’inconnu avec un sentiment d’urgence. Les transformations électroacoustiques de Patton et Rovan sont intéressantes, mais c’est surtout leur interaction qui interpelle. Un bel effort.
Now, this one is much better, and it’s not jazz. Gray Code are an electroacoustic improvisation trio consisting of Kevin Patton (guitar and electronics), Butch Rovan (clarinet and electronics) and Frederick Kennedy (percussion). Some of the tracks are poorly recorded (too ambient-sounding), but the music speaks to me. It explores sonic and human relations, isn’t afraid to question itself, dives into the unknown with a sense of urgence. Patton and Rovan’s electroacoustic manipulations are interesting, but the real draw here is their interaction. A fine effort.
PHILIPPE PETIT & FRIENDS / Silk-Screened (Trace Recordings)
Philippe Petit est toujours prêt à faire rejaillir l’intérêt de ses disques sur ses collaborateurs, mais le fait demeure qu’il est responsable de l’excellente qualité de ses albums. Ne vous laissez pas berner par le “& friends”, il s’agit bien d’un disque solo d’un des cerveaux derrière Strings of Consciousness (et de l’homme derrière l’étiquette Bip-Hop). Un peu comme le premier SoC ou son Reciprocess +/vs, Silk-Screened présente Petit aux traitements, aux bandes et aux tourne-disque, accompagné d’un groupe variable de musiciens, dont plusieurs sont accoquinés à SoC d’ailleurs. Textures granuleuses et bourdonnantes appuyant des mélodies oscillant entre l’industriel et le jazz, improvisations reconstruites en studio, périples oniriques post-Nurse with Wound - ce disque est fait pour laisser un côté du cerveau divaguer tandis que l’autre se pâme devant la maîtrise de l’artiste. Peut-être le meilleur disque auquel Petit est associé depuis le premier SoC (et peut-être seulement parce que je n’ai pas encore entendu The Iron Man). (Ci-dessous: “A Swirling Mix of Dystopia” avec Andy Diagram, entre autres.]
Philippe Petit seems always ready to deflect the appeal of his records on his collaborators, but the fact is that he is responsible for his excellent material. So don’t get fooled by that tag “& Friends”, for this is a solo album by one of the brains behind Strings of Consciousness (and the man behind the Bip-Hop label). Like the first SoC and his Reciprocess +/vs CD, Silk-Screened features Petit on treatments, field recordings and turntables, backed by a shifting cast of musicians, most of whom are related to SoC. Grainy and drony textures relyinf on melodies oscillating between Industrial and jazz, improvisations reassembled inthe studio, dreamy post-Nurse with Wound journeys - this record is made for letting one side of your brand drift out while the other one fans over the artist’s mastery. This may be Petit’s best effort since the first SoC (and that “may” is only because I have yet to hear The Iron Man). [Below: “A Swirling Mix of Dystopia” featuring Andy Diagram, among others.]
http://www.tracerecordings.com/audio/dystopia.mp3
RASHOMON / The Finishing Line (Film Music Volume 2) (Hinterzimmer - merci à/thanks to Dense Promotion)
Derrière le pseudo Rashomon se cache Matt Thompson, membre fondateur du groupe Guapo. Ce disque fait suite à The Ruined Map (Film Music Volume 1) paru en 2007 et que je n’ai pas entendu. Les quatre pièces sur ce disque (entre huit et 14 minutes) ne se veulent pas tant des bandes sonores que des tentatives d’appliquer des procédés cinématographiques à la musique, un peu comme le faisait Ennio Morricone, Toru Takemitsu ou même le groupe italien Goblin. D’ailleurs, j’entend un peu de tout cela dans The Finishing Line, disque ambiant mais ténébreux, chargé de mellotron languissant et d’orgue inquiétant. Certains passages sont très texturaux, mais dans l’essentiel c’est assez accessible et ça plaira aux amateurs de Goblin et de Morte Macabre, en particulier. Quelque part entre Goblin et Svarte Greiner?
Behind Rashomon lies Matt Thompson, founding member of Guapo. This CD follows up on 2007’s The Ruined Map (Film Music Volume 1), which I haven’t heard. The four tracks on this CD (between 8 and 14 minutes) are not actual soundtracks but attempts at applying film processes to music, aking to what Ennio Morricone, Toru Takemitsu or even Italian band Goblin used to do. In fact, I hear a little of all of them on The Finishing Line, an ambient and dark record loaded with languishing mellotron and worrying organ. Some passages are highly textural, but as a whole the album is rather accessible. It should especially appeal to fans of Goblin or Morte Macabre. Somewhere between Goblin and Svarte Greiner, perhaps?
STEVEN WILSON / NSRGNTS RMXS (Kscope Records)
Steven Wilson multiplie les projets, mais son premier album solo, Insurgentes, paru l’an dernier, marque un point de ralliement, une synthèse entre son rock mélodique (No-Man), son rock alternatif-progressif (Porcupine Tree) et sa musique expérimental (Bass Communion). Cet excellent disque a été rapidement suivi d’un album de remixes, NSRGNTS RMXS. La brochette de remixeurs est pour le moins éclectique: David Sitek, Dälek, Engineers, Pat Mastelotto (trois fois), Danse Macabre et Fear Falls Burning. Tous ou presque soulignent par leur travail le côté expérimental de l’album. La chanson “Abandoner”, en particulier, est l’objet de deux remixes très différents mais réussis. Procurez-vous d’abord l’original, évidemment, mais ne passez pas outre ces relectures.
Steven Wilson is involved in several projects, and his first solo album Insurgentes released last year offered a convincing synthesis of his melodic rock (No-Man), alt-prog rock (Porcupine Tree) and experimental music (Bass Communion). This has been quickly followed by a set of remixes entitled NSRGNTS RMXS. The line-up of remix artists is eclectic to say the least: David Sitek, Dälek, Engineers, Pat Mastelotto (three times), Danse Macabre, and Fear Falls Burning. Almost all of them are highlighting the experimental side of the album. The song “Abandoner”, in particular, is subjected to two very different and successful remixes. Get the original album first, of course, but don’t ignore these rereadings.
YES / Rock of the ‘70s (Voiceprint)
D’abord, pourquoi n’a-t-on pas inclus cette émission de 25 minutes sur le DVD The Lost Broadcasts paru récemment? Pourquoi répartir une heure de matériel de l’époque 1969-1970 de Yes sur deux DVD, outre pour soutirer plus d’argent aux fans? D’autant plus que Rock of the ‘70s est d’un intérêt... mitigé. Dans cette spéciale tournée pour la télévision belge en 1970, on voit le groupe (dans son incarnation The Yes Album) jouer et faire des pitreries (à la Help! des Beatles: sur la plage, dans un parc, dans une barque, se faisant poursuivre par une nonne, etc.) dans quatre chansons de l’album Time and a Word. Calmez-vous: je sais, vous vous dites “donc Steve Howe joue le matériel de Time and a Word!” Non. Tout est mimé au son des enregistrements originaux (avec Peter Banks à la guitare). Même que sur “Then”, Tony Kaye et Chris Squire ont échangé leurs rôles (et Squire joue clairement n’importe quoi pour la caméra). Sympathique? Ouais. Rigolo? Mouais. Satisfaisant? Que non. Au programme donc, des “vidéos” pour “Astral Traveller”, “Everydays”, “Then” et “No Opportunity Necessary, No Experience Needed”.
First of all, why wasn’t this 25-minute program included on the recently released DVD The Lost Broadcast? Why released a total one hour of footage from Yes’s 1969-1970 era over two DVD, besides sucking more money out of the fans? Especially since Rock of the ‘70s of a somewhat very liimted interest. In this half-hour special shot for the Belgian TV in 1970, we see the band (in its The Yes Album line-up) perform and kid around (Beatles’s Help!-style: on the shore, in the park, on a small boat, being chased by a nun, etc.) in four songs from Time and a Word. Now calm down. I know you’re thinking “so Steve Howe is playing material from Time and a Word!”. Well, he’s not. Everything is lip-synched to the album tracks (featuring Peter Banks on guitar). Not only that but for “Then”, Tony Kaye and Chris Squire trade off instruments, and Squire is clearly playing rubbish for the camera. Funny, yeah, Satisfying? Darn no. The program includes “music videos” for “Astral Traveller,” “Everydays,” “Then” and “No Opportunity Necessary, No Experience Needed.”
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