2010-02-12
FIVE ROOMS / No Room for Doubt (Amirani Records)
Un très beau disque d’improvisation libre paru chez l’italienne Amirani. Five Rooms est un quitette formé des Italiens Gianni Mimmo (saxo soprano), Angelo Contini (trombone) et Andrea Serrapigli (violoncelle), plus le vocaliste belge Jean-Michel Van Schouwburg et le guitariste britannique John Russell (ces deux derniers travaillent ensemble depuis quelque temps déjà). Dix-sept courtes improvisations enregistrées en studio en février 2008, solide connivence entre les musiciens, paysages sonores changeants et riches, interactions minutieuses, souvent douces, sans tomber dans le microscopique - de l’excellente improvisation libre à l’européenne. Et Schouwburg est un vocaliste digne d’un peu plus d’attention, dans la veine de Phil Minton et de Joane Hétu.
A very fine record of free improvisation released by the Italian label Amirani. Five Rooms is a quartet consisting of Italians Gianni Mimmo (soprano sax), Angelo Contini (trombone) and Andrea Serrapigli (cello), plus Belgian vocalist Jean-Michel Van Schouwburg and UK guitarist John Russell (the latter two have been working together for a while). Seventeen short improvisations captured in studio in February 2008. Strong listening between the musicians, changing and rich soundscapes, minute, often quiet interactions that never reach the microsound level though. Excellent European free improvisation. And Schouwburg deserves more attention as a vocalist.
NOUS PERÇONS LES OREILLES / Shaman (Ambiances Magnétiques)
Parlant de Joane, la voici avec son inséparable Jean Derome, dans un nouveau disque de leur duo Nous perçons les oreilles (le dernier remonte à... quand au juste... [farfouille dans sa discothèque]... 2002!?! Ils étaient dus! Sur la forme, Shaman est plus près du premier disque (éponyme) que de La vie, c’est simple - autrement dit, pas de chansons cette fois-ci, que des improvisations courtes (douze, entre une et six minutes). Sur le fond, Shaman est AUSSI différent des deux autres disques que La vie, c’est simple pouvait l’être du premier, signe que ce duo continue d’évoluer dans le temps. La musique est sérieuse, intense (ce qui ne veut pas dire “bruyante”), bruitiste (je me répète, mais ce qui ne veut pas dire “bruyante”), émotive, atavistique en ceci qu’elle remonte à une forme d’expression ritualistique mais arythmique et amélodique. Très impressionnant à la première écoute, et j’ai hâte de lui donner une seconde écoute plus attentive. [Ci-dessous: ce lien ouvrira le lecteur du site actuellecd.com pour vous faire entendre un extrait de l’album.]
Speaking of experimental vocalists, here is Joane Hétu and her inseparable partner (in music and life) Jean Derome, with a new CD by their duo Nous perçons les oreilles – the last one goes back to… wait a minute… [seeps through his music library]… 2002!?! Well, it was about time! On the surfce, Shaman is closer to their first (eponymous) album than to La vie, c’est simple – in other words, no songs this time around, only short improvisations (twelve of them, between one and six minutes in duration). Listening deeper though, Shaman is JUST AS different from the first two records as La vie, c’est simple was different from the first record, which goes to show how the duo keeps on evolving with time. The music is serious, intense (which doesn’t mean “noisy”), noisy (I know, I know, but “noisy” as in noise-based, not as in “a loud racket”), emotional, and atavistic since it arches back to a ritualistic yet a-rhythmic and a-melodic form of expression. Very impressive on first listen, and I’m looking forward to listen to it more attentively soon. [Below: This link will open the media player on actuellecd.com so you can listen to a clip from the album.]
http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_am_200&prog=5173
IGNAZ SCHICK & MARTIN TÉTREAULT / Live 33 • 45 • 78 (Ambiances Magnétiques)
Enregistré en Europe en 2006, enfin paru sur disque, voici la première (?) collaboration entre deux platinistes, le montréalais Martin Tétreault et le berlinois Ignaz Schick (du trio Perlonex, qui sera au FIMAV 2010 avec Charlemagne Palestine). Soixante minutes d’improvisations texturales sur tourne-disque, objets et surfaces. On a choisi d’isoler les participants chacun dans son canal stéréo - bonne idée, ça permet d’étudier facilement les points de convergence et de divergence entre leurs approches. Pour ceux qui se le demandent, Live 33 • 45 • 78 est tout aussi bruitiste mais beaucoup moins bruyant que les dernières collaborations entre Tétreault et Otomo Yoshihide. Musique abstraite, exigeante, mais porteuse à première vue. Notez que Schick sera à Montréal en mars.
Recorded in Europe in 2006, and finally out on Ambiances Magnétiques, this is the first (?) collaboration between two turntablists, Montrealer Martin Tétreault and Berliner Ignaz Schick (of Perlonex, who will be performing with Charlemagne Palestine at FIMAV 2010). Sixty minutes of textural improvisations on turntables, objects, and surfaces. Each participant is tucked in his own stereo channel, which makes it easier to identify their similarities and distinctive traits. And for those wondering, Live 33 • 45 • 78 is just as noise-based but a lot less noisy than Tétreault’s recent collaborations with Otomo Yoshihide. Abstract, demanding music, but it carries just fine. Note that Schick will be in Montreal in March.
MAKOTO KAWABATA / Inui.3 (VHF)
Troisième album de la série solo Inui du grand gourou d’Acid Mothers Temple. Contrairement aux deux premiers, celui-ci n’adopte pas le format vinyle et propose trois pièces, deux de 12 minutes et une de 47 minutes. Ce sont toutes de douces pièces méditatives à base de guitares diverses, certaines étant “ethniques”. Le plus réussi des trois, malgré la longueur un peu inutile de “Fuku”.
The third album in Acid Mothers Temple’s guru’s Inui series of solo releases. Unlike the first two, this one is not vinyl-sized and featured three tracks, two of 12 minutes and one of 47 minutes. They are all quiet and meditative pieces featuring various guitars, most of the “ethnic” variety. This is the pick of the series, despite the overblown length of “Fuku”.
QUANTUM / Les Temps oubliés (Musea)
À la lumière de ce premier album paru en novembre 2009, Quantum est un groupe français de rock néo-progressif, le terme “français” ayant ici autant de poids que celui de “néo-progressif”. C’est à dire qu’on y entend autant d’Ange et de Mona Lisa que de Marillion et d’IQ. En fait, de ces quatre groupes, on entend trop. Les influences sont vraiment trop évidentes. Le chanteur Jean-Marc Tesorio adopte l’expression ultra-théâtrale de Christian Decamps, tout en tentant d’imiter les louvoiements de Fish. Malheureusement, il n’a ni le bagou de l’un, ni le charisme de l’autre. L’écriture musicale se tolère bien, mais manque totalement de personnalité. Cela dit, si vous aimez Script of a Jester’s Tear et que la voix ne vous embête pas trop, allez-y. Personnellement, je ne suis pas impressionné.
Judging from this debut album released in November 2009, Quantum is a French neo-prog band, the word “French” weighing as much as the phrase “neo-prog” in this case, i.e. you’ll here just as much Ange and Mona Lisa as Marillion or IQ in the music. And you’ll here a LOT of those four bands, too much of them. Quantum wear their influences all over their t-shirts, if you know what I mean. Singe Jean-Marc Tesorio has adopted the ultra-theatrical delivery of Christian Decamps but tries to imitate Fish’s tone. Sadly, he doesn’t have the demeanor of the former nor the charisma of the latter. The music is well-written but it totally lacks personality. That said, if you like Script of a Jester’s Tear and you don’t put a lot of importance on vocals, go ahead. Personally, I am not impressed.
TERRAEX / Somnia (Musea Parallèle)
Beaucoup plus sympathique et intéressant est la formation norvégienne Terraex, dont le premier album, Somnia, s’inscrit dans un courant rock progressif beaucoup plus moderne, avec une influence du prog métal et du rock alternatif. Le groupe est dirigé par le guitariste-claviériste Carlos Sanchez (oui, j’ai dit norvégien), mais dominé par la chanteuse Maria Toresen, dont la voix me fait beaucoup penser à Sue Element: belle, envoûtante, légèrement rebelle. La musique de Terraex est relativement simple et se fonde sur une approche fortement mélodique, mais c’est diantrement bien tourné. Pourquoi faire complexe pour rien? Un très bon premier disque par un groupe qui a su se doter d’un son, d’une identité.
A lot more enjoyable and interesting is Norwegian band Terraex, whose debut release Somnia falls in a more modern form of progressive rock, with influences from prog metal and alt rock. The band is led by guitarist/keyboardist Carlos Sanchez (yes, they’re from Norway) but dominated by singer Maria Toresen, whose voice strongly reminds me of Sue Element: clear, bewitching, with a slightly rebel tone. Terraex’s music is relatively simple and based on melody, and very well done so. Why go the complex way for nothing? This is a very good first album by a band who has succeeded to find its own sound and identity.
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