Journal d'écoute / Listening Diary
2010-02-11
MUHAL RICHARD ABRAMS & ROSCOE MITCHELL / Spectrum (Mutable Music)
Spectrum n’est pas tout à fait ce à quoi vous vous attendez en lisant l’intitulé. Ce disque se décompose en trois temps: d’abord un duo de 12 minutes entre ces deux grands du jazz actuel américain. Improvisation ou composition? Pas clair, mais je penche pour la première option. Ensuite, une composition de 17 minutes de Roscoe Mitchell sur un poème de Joseph Jarman, “Non-Cognitive Aspects of the City”, pour baryton (Thomas Buckner) et orchestre (le Janáček Philarmonic dirigé par Petr Kotik). Enfin, une composition de Muhal Richard Abrams de 17 minutes, “Mergertone”, pour orchestre (le même). Le duo est tout bonnement superbe. La composition de Mitchell est solide, quoi qu’elle sous-utilise les capacités de Buckner (un chanteur d’opéra aux techniques TRÈS étendues). Celle d’Abrams est très touffue au point de me paraître inutilement encombrée. Après une écoute, je suis ambivalant.
Spectrum is not quite you might expect simply from the title line. This CD is broken down into three parts: first a 12-minute duo between these two American free jazz giants. Improvised or composed? Not clear, though I’d vote for the first option. Then, a 17-minute composition by Roscoe Mitchell on a poem by Joseph Harman, “Non-Cognitive Aspects of the City,” for baritone voice and orchestra (the Janáček Philarmonic conducted by Petr Kotik). Finally, a 17-minute composition, “Mergertone,” by Muhal Richard Abrams for orchestra (the same one). The duet is simplt splendid. Mitchell’s composition is a strong one, although it doesn’t make full use of Buckner’s talent (he’s an opera singer with VERY extended techniques). Abrams’ piece is very busy and, to my ears, unnecessarily cluttered. After one listen, I’m uncertain.
CONNIE CROTHERS & MICHAEL BISIO / Session at 475 Kent (Mutable Music)
La simplicité même: une session d’improvisation entre amis, enregistrée dans l’intimité du loft de la pianiste Connie Crothers. Quatre improvisations tirées d’une session beaucoup plus longue, la crème de cette rencontre avec le bassiste Michael Bisio. J’aime beaucoup Bisio: il a un son léger et bourdonnant, jazzé mais pas ultra-rythmique ou appuyé comme celui de William Parker ou de Joe Fonda. C’est le match parfait avec le style volubile de Crothers, très ancré dans la tradition jazz même s’il s’en éloigne beaucoup - en fait, j’entends beaucoup d’Oliver Jones dans son jeu, même si Jones n’a JAMAIS joué aussi “free”.
Simplicity itself: an improvisation session between two friends, recorded in the intimacy of pianist Connie Crothers’ loft. Four improvisations out of a much longer session, the cream of this meeting with bassist Michael Bisio. I really like Bisio: his tone is light and drony, jazzy but far away from the ultra-rhythmical style of William Parker or Joe Fonda. And he’s a perfect match for Crothers’ talkative playing rooted in the jazz tradition yet straying far away from it – truth is, I hear a lot of Oliver Jones in her playing, even though Jones NEVER played that free.
JANINA ANGEL BATH / Gypsy Woman (Prophase Music)
Sur ce disque, Janina Angel Bath est essentiellement seule à chanter et à jouer de nombreux instruments (claviers, guitares, percussions diverses, tamboura, bansuri, flûtes, etc.). Elle propose 12 courtes pièces méditatives et intimistes, inspirées à la fois par la musique indienne et la folk psychédélique. Très jolie voix alto, arrangements planants, le tout s’écoute sans effort, sans réelle surprise non plus, mais ça transporte agréablement et sans flancher en route. Un beau voyage.
On this record, Janina Angel Bath is basically on her own, singing and playing several instruments (keyboards, guitars, various percussion, tamboura, bansuri, flutes, etc.). She offers 12 short meditative pieces inspired by both Indian music and psychedelic folk. Very nice alto voice, trippy arrangements, no real surprises, but the music carries you nicely and flawlessly. A fine journey.
INVISIBLE OPERA COMPANY OF TIBET (TROPICAL VERSION BRAZIL) / Glissando Spirit Live: Britannia Cafe - 18th August 1994 (Voiceprint Brazil)
Lorsqu’il m’a fait parvenir quelques disques de son groupe Violeta de Outono, le guitariste Fabio Golfetti a ajouté au lot ce disque en concert, dont je ne connais pas la date de parution. Cet Invisible Opera Company est en quelque sorte un sous-projet de Violeta de Outono. Comme les autres IOC du monde, Invisible Opera Company of Tibet (Tropical Version Brazil) est un groupe qui s’est formé pour accompagner Daevid Allen (de Gong) le temps d’une tournée et qui a poursuivi par la suite. Le groupe utilise le répertoire d’Allen (Gong et solo) comme des blocs ou des tremplins pour leurs propres compositions. Aucun classique n’est réellement joué mais, à la manière du maître, on reconnaît ici et là des thèmes et des manières de faire. Et c’est de l’excellent space rock Gongesque, format trio. TRÈS agréable.
When he sent me a few records by his band Violeta de Outono, guitarist Fabio Golfetti included this live album, the release year of which I have no idea. This Invisible Opera Company could almost be defined as a VdO side project. Like other IOCs around the world, Invisible Opera Company of Tibet (Tropical Version Brazil) is a group originally formed to back Gong leader Daevid Allen on a tour. The band has carried on, and it uses Allen’s repertoire (with Gong and solo) like building blocks or springboards for their own pieces. No classic track is actually performed, but you’ll recognize a theme here and a sound there, just like the master himself keeps doing to this day. And it’s some excellent Gongesque space rock to boot. HIGHLY enjoyable.
THE FIERY FURNACES / I’m Going Away (Thrill Jockey)
Surprise et étonnement: le plus récent disque des Fiery Furnaces est... pop! Très pop! Trop pop... C’est amusant, c’est plein de jolies mélodies rebondissantes, mais où est passée la complexité? La folie dans les arrangements? L’éclatement surréaliste? Attention, I’m Going Away n’est pas mauvais, mais il sonne tellement plus... comme bien d’autres groupes indie pop! Je suis déçu.
Surprised and stunned: this, the latest album by The Fiery Furnaces, is… pop! Quite pop! Too pop… It’s fun and full of bouncy melodies, where is the complexity? Where are the crazy arrangements? And the surrealistic partying? Now, I’m not saying I’m Going Away is a bad record, but it sounds so much more…like any other indie pop band! I’m disappointed.
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