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2010-02-15

2010-02-15: Nous perçons les oreilles, Marc Behrens, Duran Vázquez, Art Zoyd, Nevärlläjf

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-02-15


2e écoute/2nd listen: NOUS PERÇONS LES OREILLES / Shaman (Ambiances Magnétiques)

Superbe disque d’improvisation, pas du tout cabotin comme certains pourraient le craindre. Des duos courts et inspirés, avec beaucoup de bruits de bouches et de petits objets et jouets, mais approchés avec énormément de sérieux. Ce n’est pas disque auquel je m’attendais de Joane Hétu et de Jean Derome, c’est mieux. Je vais garder une place de prédilection dans mon coeur pour leur précédent, La vie, c’est simple, mais ce Shaman ensorcèle. Bravo.

A splendid free improvisation record, not at all the wacky thing some might be fearing. Short inspired duos, with lots of mouth sounds and small objects and toys, all approached in a very serious manner. This is not the record I was expecting from Joane Hétu and Jean Derome, it’s even better. La vie, c’est simple, their previous album, will still hold a special place in my heard, but this Shaman is bewitching. Bravo.


MARC BEHRENS / Sleppet (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)

Un court disque de l’électroacousticien Marc Behrens. Sleppet est issu d’un voyage d’enregistrement sur le terrain en Norvège, en compagnie d’autres artistes. Divisée en quatre mouvements, “Sleppet” a été réalisée en juin 2008 pour diffusion par la radio allemande. Il s’agit d’une relativement simple mais puissante et évocatrice. Tout y passe: éléments de la nature (eau, neige, pierre), vie animale (goélands, bétail) et activité humaine (usines), présentés tels quels et fortement altérés. Ces altérations renferment tout l’art de Behrens, dont le sens de la plasticité aurale est magistral. Incidemment, Sleppet joue très peu dans les régions microsoniques. C’est une œuvre qui ne se cache pas et qui se déploie avec une certaine grandeur. Du beau travail. [Ci-dessous: Écoutez un extrait de l’album sur cette page.]

A short album from electroacoustician Marc Behrens. Sleppet evolved from a field recording trip to Norway with other artists. The four-movement work was realized in June 2008 for broadcast on the German radio. It’s a relatively simple piece, but it’s powerful and evocative. Everything and the kitchen sink’s in there: nature’s elements (water, snow, stone), animal life (seagulls, cattle), and human activity (industries), presented as is and severely transformed. And it is in those transformations that Behrens’ artistry lies - the man’s sense of aural plasticity is commanding. Sleppet strays far from the microsonic regions often associated with his music. This work does not try to hide away in the shadows of your living room’s background noise, it unfolds in a grandiloquent way. Nice job. [Below: Listen to a sample from the album on this page.]

http://cronicaelectronica.org/?p=046


DURAN VÁZQUEZ / Home, Sweet Home (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)

Une parution gratuite chez l’excellente étiquette électroacoustique portugaise Crónica (utilisez le lien ci-dessous pour la télécharger), Home, Sweet Home semble partager les goélands de Sleppet. Duran Vazquez a concocté un joli disque d’enregistrements de terrains manipulés. On n’y trouve pas l’esthétisme recherché de Marc Behrens, mais tout de même un solide travail d’électroacoustique ambiante à touche hyperréaliste. L’environnement y est très urbain (ville de bord de mer, tout de même), mais Vazquez trouve le moyen de temporiser le rythme urbain et de faire ressortir la béatitude de quelques lieux.

A free release from the superior Portuguese electroacoustic label Crónica (use the link below to download it). Home, Sweet Home shares seagulls with Sleppet. Duran Vazquez has put together a fine record of treated filed recordings. It doesn’t have the sophisticated aesthetics of Marc Behrens’ album, but it remains a strong work of ambiant electroacoustics with a hyperrealistic touch. It is set in an urban environment (a harbor city, but still), however Vazquez has found ways to temporize the urban beat and highlight the peace and quiet of certain locations.

http://cronicaelectronica.org/?p=045


ART ZOYD / Expériences de vol #7: Pure Noise (In-possible Records)

Si vous ne le saviez pas, la série Expériences de vol ne fait pas partie du corpus habituel d’Art Zoyd. Il s’agit de collaborations et de laboratoires dans le domaine de la musique contemporaine de pointe, et non pas des productions à grand déploiement et à contenu musical hautement cinématique ou opératique. Pure Noise ne fait pas de fausse représentation - vous aurez l’impression d’écouter du Merzbow. Sérieusement. Trois longues pièces signées Ulrich Krieger, Kasper T. Toeplitz et Dror Feller, trois longs hurlements électriques instrumentaux. Je n’arrive pas à comprendre la démarche derrière ce projet. Une écoute difficile et peu rétribuante. Et définitivement pas ce que j’attendais d’Art Zoyd, même dans cette série (que je connais bien et qui a donné des trucs beaucoup plus intéressants). Je suis perplexe.

In case you didn’t know, the Expériences de vol series is not your usual Art Zoyd music. This is a series of collaborations and laboratories/workshops in the field of cutting-edge contemporary music, not the group’s large-scale operatic or cinematic avant works. Pure Noise doesn’t lie – it could be mistaken for Merzbow. Seriously. Three long works composed by Ulrich Krieger, Kasper T. Toeplitz, and Dror Feller, three long electric instrumental screams. I don’t get what’s the artistic process underpinning this project. A difficult and little-rewarding listen. And definitely not what I expected from Art Zoyd, even being familiar with the series. I’m puzzled.


NEVÄRLLÄJF / Klusterfloristen (Musea Parallele)

Wow, quel plaisir! Un quintette suédois de rock progressif instrumental particulièrement funky. Un côté très vintage, beaucoup d’humour, une forte influence de Beardfish (dans leurs moments plus funk et zappaesques). Une belle musicalité aussi. De gros riffs, de l’orgue qui crache, une basse qui groove, une batterie qui ne tient pas en place. Une musique entraînante, déroutante (dans le sens qu’elle change fréqumment de direction) - un sérieux divertissement pour l’amateur de rock progressif intelligent et qui n’a pas peur de danser. J’aime! [Ci-dessous: Une pièce de l’album, “Knölpäksinhalator”, interprétée en concert.]

Oh what a delight! A very funky Swedish instrumental progressive rock quintet. Vintage sound, humorous, a strong influence from Beardfish (in their funkier, Zappa-like moments). Nice musicianship too. Big riffs, dirty organ playing, groovy bass, a drum kit that won’t stay in place. Fun, driving music that can switch directions on a dime. Some serious entertainment for the intelligent prog rock fan who isn’t afraid to dance. I like! [Below: A track from the album, “Knölpäksinhalator,” performed live.]

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