2010-01-08
CAROLINE KRAABEL & ANNIE LEWANDOSKI + CAROLINE KRAABEL & SUSAN ALCORN / In the Garden City + Giving Out (Mass Producers)
L’intitulé a l’air compliqué, mais c’est tout simplement que ce disque double sur l’étiquette maison de la saxophoniste Caroline Kraabel regroupe deux enregistrements distincts, deux duos différents. Sur le premier disque, une session intitulée In the Garden City, avec la pianiste Annie Lewandoski. Une série de pièces extrêmement délicates, où la pianiste utilise l’instrument comme un corps sonore et le frappe, le frotte et le caresse, alors que la saxophoniste respire dans son saxo et vocalise à quelques reprises. Une musique sparse mais très prenante. Le second disque présente une session en compagnie de l’extraordinaire joueuse de pedal steel Susan Alcorn. Encore une fois, une musique d’une extrême délicatesse, fragile même, portée par les mélodies instantanées d’Alcorn et les interventions discrètes de Kraabel, au saxo et à la voix. Malheureusement, la dernière des quatre pistes de mon exemplaire saute terriblement, mais les trois premiers quarts de l’album sont excellents, à la fois enjoués et douloureux. Superbe.
The header looks confusing but it’s simple really: this is a double CD on Caroline Kraabel’s home label, featuring two sessions by two different duos. On disc one is a session entitled In the Garden City with pianist Annie Lewandoski. A series of extremely delicate improvisations, where the pianist uses the instrument as a resounding body to be struck, rubbed and caressed, while the saxophonist is breathing it her sax and vocalizing. The music is sparse but gripping. Disc 2 features a session with the great pedal steel player Susan Alcorn. Again, the music is extremely delicate, fragile even, carried by Alcorn’ instant melodies and Kraabel’s quiet interventions on sax and voice. Sadly, the last of the four tracks on my copy is terribly skipping, but the first three quarters of this disc are excellent, both playful and melancholy. Splendid.
JOE MANERI & MASASHI HARADA / Pinerskol (Leo Records)
Il y a presque trois ans, le batteur-pianiste Masashi Harada me demandait de rédiger les notes de livret pour ce disque, que voilà enfin. Entre-temps, le saxophoniste Joe Maneri est décédé. Je suis encore fier de ce texte, mon deuxième seulement à paraître sous forme de notes de livret (le premier? Karusell Musik de la Fanfare Pourpour). Et j’aime tout autant cette session studio, trois ans plus tard. Émotive, généreuse, superbe, Harada et Maneri poussant plus loin et leur relation et leur art respectif (Maneri vocalise, avec et sans embouchure, comme jamais auparavant). Une musique improvisée très poignante.
Almost three years ago, drummer/pianist Masashi Harada asked me to write liner notes for this CD, which is now finally out. In the meantime, saxman Joe Maneri has passed away. I am still proud of this piece of writing, my second liner notes published (the first were for Fanfare Pourpour’s Karusell Musik). And still love this studio session just as much three years later. It’s moving, generous, splendid. Harada and Maneri are pushing their long-standing relationship and art further (Maneri vocalizes more than ever). Extremely poignant free improvisation.
LAPSLAP / Zuppa Inglese (Leo Records)
Troisième album du trio Lapslap (Martin Parker, ordinateur; Karin Schistek, piano; Michael Edwards, saxo, ordinateur), ici augmenté de Mark Summers à la viole de gambe. Encore une fois une sélection de pièces courtes et moins courtes, aux instrumentations variables (du solo au quatuor, avec ou sans traitements numériques). Un disque plus austère que les deux premiers et qui m’a peu impressionné - passé inaperçu, pour tout dire.
A third album by Lapslap (Martin Parker, computer; Karin Schistek, piano; Michael Edwards, sax, computer), here augmented by Mark Summers on viola de gamba. Again, a series of short and less short pieces featuring various instrumentations (from solos to quartets, with or without digital treatments). More austere than the first two records, and I’m not really impressed - it actually went by rather unnoticed.
BROWN VS BROWN / Odds and Unevens (Cuneiform)
J’aime bien les deux derniers disques de Blast (Parus sous le nom Blast 4tet), même s’ils représentent une avenue différente pour le groupe néerlandais, plus près de l’improvisation. Néanmoins, qu’il est agréable d’entendre son saxo Dirk Bruinsma proposer un groupe d’avant-prog à la musique complexe et très écrite, qui prend un peu le relais de ce qu’était Blast avant ce changement. Brown vs Brown est donc un quatuor saxo/guitare/basse batterie (mais tout le monde fait autre chose, ne serait-ce que chanter). L’écriture est volubile, parfois rigolote, mais intense aussi, difficile mais jamais aride. Un grand plaisir et un retour à un certain son, une certaine image qu’on se faisait de l’étiquette Cuneiform, disons dans les années 90. Un excellent disque. [Ci-dessous: Un extrait de l’album: “Whirpool”.]
I quite like the last two Blast CDs (released under the name Blast 4tet), even though they mark a change toward improvisation for the Dutch group. Still, it’s nice to hear Blask sax player Dirk Bruinsma back with a rehearsal-intensive avant-prog powerhouse. Brown vs Brown is a sax/guitar/bass/drums quartet (though all musicians to other stuff, if only singing), The writing is busy, funny at times, intense too, difficult but never arid. Such a pleasure, and a return to a certain sound, a certain image we had of Cuneiform Records back in the ‘90s. Highly recommended. [Below: “Whirpool”, a track from the album.]
FRANK ZAPPA / Quaudiophiliac (Zappa Family Trust)
J’ai déjà été un grand fan de Zappa. Puis le Zappa Family Trust s’est mis à faire des siennes et j’y ai perdu goût. Magma, Peter Hammill et les Legendary Pink Dots ont pris le relais dans mes favoris. Ce qui ne m’empêche de venir le sourire aux lèvres chaque fois qu’iTunes me recrache un morceau du moustachu! Je viens de me procurer ce DVD audio à petit prix (merci Wayside!). Il regroupe les expériences de Zappa dans l’univers du quadraphonique (l’ancêtre du surround), entre 1970 et 1978 - des pièces éparses réunies par Dweezil Zappa, qui s’est permis l’ajout d’intercalaires pour faire tenir le tout. Ces intercalaires sont bien connus (les habituelles petites voix, galopades et pets). Certaines pièces aussi (“Wild Love”, “Waka/Jawaka” - toutes deux brillamment spatialisées). Mais d’autres sont inédites, dont une version orchestrale de “Rollo” qui déménage. Petite déception: le DVD audio est en 5.0 et non en 5.1 - pas de sub, bref.
I once was a big Zappa fan. And then the Zappa Family Trust started its shit, and I lost interest. Magma, Peter Hammill, and The Legendary Pink Dots relayed Zappa at the top of my list of favorites. That doesn’t stop me from getting a smile on my face everytime iTunes spits me out a track by the great Moustache Man. I just acquired this audio DVD at a small price (thanks Wayside!). It culls Zappa’s experiments in quadrophenia (surround sound’s ancestor) between 1970 and 1978 - unrelated tracks, brought together by Dweezil who also added bits of Zappa’s sound collages to tie them together (it gets old REAL fast). Some tracks are well known (“Wild Love” and “Waka/Jawaka,” marvellously spatialized), while others are exclusive, including a ripping orchestral version of “Rollo.” Slight disappoint: the DVD is in 5.0, not 5.1 - no sub track, boys and girls.
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